9 décembre 2015 par Guillaume Faye
Les crèches sont interdites, le ramadan est subventionné. Malgré les attentats islamiques et l’invasion migratoire musulmane, c’est le catholicisme traditionnel français que déteste principalement l’oligarchie au pouvoir, parce qu’il est pour elle le symbole d’une tradition détestée. La hiérarchie de l’Église est souvent la complice silencieuse et suicidaire de cette démission phénoménale.
La rupture symbolique avec le catholicisme
À propos de la cérémonie solennelle organisée aux Invalides le 26 novembre, en hommage aux 130 tués dans les attentats islamiques du 13, François d’Orcival note : « La cour d’honneur des Invalides donne sur la cathédrale Saint-Louis, l’église du soldat. Napoléon n’aurait pas imaginé une cérémonie dans la cour sans Te Deum ou requiem dans l’église. […]Mais la République n’a jamais manqué de le faire pour ses soldats tombés au feu. Pas cette fois pour ses morts. Chacun a organisé de son côté sa cérémonie religieuse, à Notre Dame de Paris, à la Grande Synagogue, à la mosquée de Lyon, au temple…On dirait que la France, dans un lieu porté par l’Histoire comme les Invalides, a perdu la mémoire d’avoir été Notre Dame la France par dessus les siècles – ”la madone aux fresques des murs” ». (Valeurs actuelles, 26/11/2015 – 02/12).
Cette analyse est intéressante. Le gouvernement français se déconnecte de la symbolique catholique avec laquelle les régimes républicains laïcs n’avaient jamais rompu. Ce choix avait une portée culturelle (l’identité catholique majoritaire d’une France couverte de son ”manteau d’églises”) et non pas religieuse. Mais l’immigration musulmane massive a changé la donne. Sans le dire, on n’ose plus se réclamer d’une référence catholique, de peur de s’aliéner la ”nouvelle population”. Dont on a peur.
Le gouvernement et ses relais enjoignent aux maires de France d’interdire la crèche traditionnelle de Noël dans les lieux publics, d’abolir cette tradition pluricentenaire. Une telle position, faussement prise au nom de la ”laïcité”, est une éclatante hypocrisie, une manifestation de lâcheté et de soumission, surtout après les attentats meurtriers du 13 novembre. C’est sur les fêtes et symboles d’origine catholique que tape cette ”laïcité républicaine”, qui est d’une partialité sans gêne, tout simplement parce que la ”République” oligarchique redoute les populations immigrées musulmanes de plus en plus radicalisées, et qu’elle veut leur donner des gages. Logique de collaborateurs.
Pourtant, la mairie de Paris – et bien d’autres – qui ont supprimé les crèches et les arbres de Noël, organisent aux frais du contribuable des fêtes et des repas de rupture du jeûne du ramadan, énorme entorse à la ”laïcité”. Et la maire de Paris, Mme Hidalgo, énonçait cette contre-vérité, le 8 juillet dernier : « le ramadan est une fête qui fait partie du patrimoine culturel français ». Mais pas les crèches…Par ailleurs, à l’occasion des fêtes musulmanes (Aït el–Kébir, etc.) divers élus territoriaux ou régionaux, voire des membres du gouvernement, se rendent dans les mosquées pour participer à des festivités ou commémorations. À aucun moment les mêmes ne font la démarche réciproque pour les fêtes chrétiennes. Autrement dit, les autorités ”laïques” sont très soucieuses de l’islam mais négligent parfaitement les traditions catholiques. Deux poids, deux mesures,
Préférence islamique et hostilité anti–catholique
Cette attitude indigne de soumission, remplit de joie et de mépris les djihadistes, réels ou dissimulés, ravis de voir les autorités leur faire des salamaleks. Il y a quelque chose – que la psychanalyse pourrait peut-être expliquer – de maladif, de morbide dans cette attitude, qui relève du syndrome de Stockholm : prendre faussement l’islam comme une partie de nos traditions pour essayer d’exorciser le danger, d’amadouer l’agresseur et l’envahisseur. Orchestrer la défaite et la reddition sans les nommer ainsi, pour sauver sa peau.
L’idéologie dominante, qui se dissimule sous le concept très flou de ”laïcité”, prétend limiter l’influence ”religieuse” sur la société. Mais, comme on n’ose pas avouer que seule l’emprise musulmane est menaçante, on s’en prend, par procuration, à ce pauvre catholicisme, qui ne menace plus personne depuis longtemps. Outre l’offensive contre les crèches, on se souvient de la répression policière et de la diabolisation de la ”Manif pour tous” ou des ”Veilleurs” qui furent assimilés à une ”réaction catholique” insupportable et subversive. Le salafisme, lui, peut dormir tranquille. Bref, sous prétexte de vigilance envers les ”religions”, la pseudo laïcité républicaine n’ose pas s’en prendre sérieusement à l’islam mais charge un catholicisme affaibli et totalement inoffensif.
Dans les émissions TV de palabres (talk shows), les reportages ou les feuilletons (series), surtout sur les chaînes du ”service public” (de propagande idéologique de gauche), le catholicisme traditionnel est soit ridiculisé, soit ignoré, soit caricaturé et dénoncé comme dangereux. La jeune réalisatrice Cheyenne–Marie Carron, auteur – entre autres – du film exceptionnel, L’Apôtre, qui retrace la conversion d’un musulman au catholicisme, et qui est repérée par les radars idéologiques officiels comme une artiste ”catholique”, n’obtient aucune subvention pour ses nouveaux projets en cours. Pourtant ces aides sont généreusement allouées à des réalisateurs politiquement corrects, sociologiquement copains et artistiquement médiocres, dont les productions sont à cent coudées en dessous des œuvres de Cheyenne– Marie Carron.
Une tradition incorrecte et nauséabonde…
Les défilés des ”Manif pour tous”, comme le mouvement des ”Veilleurs”, manifestement représentatifs de la population catholique, ont été qualifiés de « France nauséabonde » par plusieurs élus ou cultureux de gauche. Et dans le même temps, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, déclarait le 5 août 2014 : « ce n’est pas un délit de prôner le djihad, ce n’est pénalement pas répréhensible ». Non, pas grave…130 morts le 13 novembre. Le djihad, c’est autorisé et sympa. En revanche, le traditionalisme catholique et d’ ”extrême–droite”, c’est très dangereux.
En France, les juges, en interprétant les lois, poursuivent l’affreuse ”islamophobie” mais pas la ”christianophobie”, parfaitement autorisée. Quand une mosquée est taguée (faits rarissimes), on assiste à une mobilisation judiciaire, mais quand des cimetières chrétiens ou des églises sont profanés (faits nombreux), le pouvoir ne s’émeut pas de ces faits divers. Quand l’universitaire et historien George Bensoussan dénonce sur la radio France Culture l’antisémitisme répandu dans les milieux arabo-musulmans, il est victime d’une cabale et d’ennuis judiciaires ; mais quand des sites Internet ou des revues salafistes (vendues souvent dans les grandes surfaces) se répandent en propos antisémites et antichrétiens avec souvent appels implicites au meurtre, personne ne bouge. Lâcheté et complicité font bon ménage.
Le ministère de la Culture, dirigé par une incompétente sans culture, a ordre de ne pas augmenter les subventions aux cathédrales et églises classées monuments historiques qui souvent menacent ruine ; en revanche, violant la loi de 1905, les municipalités et les régions financent par des moyens détournés la construction de mosquées, pour acheter la paix sociale et par clientélisme électoral. On tait aussi leur financement par des pays arabo-musulmans qui sont officiellement nos ”alliés”. Creuser sa propre tombe semble devenu un mot d’ordre. Mais les autorités catholiques paraissent indifférentes, congelées dans le mutisme.
La grande faiblesse du catholicisme actuel
En dépit des persécutions abominables contre les Chrétiens d’Orient – récurrentes dans l’Histoire –, que seule la Russie essaie de défendre, la hiérarchie catholique et vaticane donne l’impression de fermer les yeux ; elle garde un silence prudent, en tout cas ne se mobilise pas sérieusement. Le Pape François appelle à l’accueil des ”migrants”, en immense majorité musulmans. Il insiste davantage sur la solidarité avec nos ”frères” musulmans que sur l’affreux scandale des persécutions antichrétiennes dans tout le monde musulman. Étant païen aristotélicien, sans vouloir entrer dans les arcanes d’un débat théologique sur la ”charité” chrétienne qui m’est totalement étranger, j’estime cette position à la fois illogique, absurde et suicidaire.
De même, l’Église de France n’a jamais émis le moindre commentaire sur l’islamisation du pays, laissant entendre qu’elle y serait plutôt favorable. On marche sur la tête. En France, le catholicisme subit un déclin majeur dans ses pratiques rituelles et ses vocations de prêtres, alors que l’islam progresse à grande vitesse. Sa pratique fait boule de neige et se radicalise, le wahhabisme et le salafisme gagnant partout du terrain. On a l’impression que l’Église catholique est paralysée, comme le moineau face au serpent.
Cette haine suintante des racines de la France – et de l’Europe –qu’elles soient chrétiennes ou païennes, a des origines marxistes et trotskistes, en particulier. Elle est relayée par l’islam. C’est pourquoi, il est objectivement juste de parler d’ ”islamo-gauchisme”. Simplement, les trotskistes ne feront pas le poids face à l’islam dont ils sont les idiots utiles.
Certains commentateurs parlent, malgré tout, d’un renouveau du catholicisme en France, par un effet de réactivité. On attend de voir. Pour combattre l’emprise de l’islamisation, il n’est pas sûr que le sentiment chrétien soit suffisant. Il existe un Plan B, peu charitable, qui s’inspire d’une tradition beaucoup plus ancienne que le christianisme. Et là, pour reprendre une expression de Nietzsche, « il faudra que cesse toute forme de plaisanterie ». Voilà les pièces du puzzle. La solution de l’équation sera plus dure que tout ce que les barbares pratiquent et imaginent.
- Les commentaires sur la poussée du FN ne seront publiés qu’après le deuxième tour des élections régionales.