Au début du mois de décembre de l’année 2015, deux faux réfugiés étaient arrêtés en Autriche. Mohamed Usman, de nationalité pakistanaise, et Adel Haddadi, de nationalité algérienne, s’étaient infiltrés parmi les « migrants », missionnés par l’État islamique. Ils avaient accepté de se rendre en France pour commettre un attentat et « mourir en martyrs ». Pour différentes raisons, les deux hommes ont été arrêtés par l’agence Frontex, laquelle les a d’abord pris pour de simples « migrants » économiques munis de faux papiers. Placés dans un centre pour réfugiés à Salzbourg, leur projet a été dévoilé après le 13 novembre quand les services de renseignement se sont intéressés aux « migrants » débarqués le 3 octobre sur l’île de Leros. Les deux Irakiens du Stade de France ont, quant à eux, malheureusement pu se rendre en France. Vous connaissez la suite.
Cet exemple édifiant témoigne de la perméabilité des frontières européennes, véritables passoires. Si les deux hommes ont été arrêtés, personne n’avait compris qu’ils étaient en réalité des terroristes de l’État islamique. Combien sont-ils dans ce cas ? Des centaines, des milliers ? Peut-être des dizaines de milliers ? Le continent, déjà confronté à l’immigration de peuplement depuis les années 1970, fait aujourd’hui face à une crise migratoire d’une ampleur inédite dans son histoire. Le Sud est prêt à envahir le Nord, sous les effets conjoints d’une démographie irresponsable et d’une incapacité des Européens à assumer qu’ils doivent se protéger.
Heureusement, certains pays commencent à prendre la mesure de la menace. Les pays d’Europe centrale, formant le cercle de Visegrád, créé en 1991 à la suite de la chute de l’URSS, s’opposent à la politique migratoire décidée par Angela Merkel. Ils ne sont désormais plus seuls. L’Autriche s’allie aux frondeurs, reformant de façon informelle le défunt Empire austro-hongrois au cœur de l’Europe, la France ne jouant tristement plus son rôle de modérateur de l’Allemagne.
Mercredi 27 avril, le Parlement autrichien a voté une loi prévoyant la possibilité de décréter un « état d’urgence migratoire » qui revient à rétablir le droit d’asile comme il doit être pensé, c’est-à-dire comme une faveur exceptionnelle. Cette loi de bon sens ne trouve d’équivalent qu’en Hongrie. Wolfgang Sobotka, ministre de l’Intérieur autrichien, a très justement indiqué que son pays ne pouvait pas « accueillir toute la misère du monde ».
Il faut dire que l’Autriche se trouve coincée au croisement des deux principales routes migratoires, via les Balkans et l’Italie. Des centaines de milliers de migrants ont ainsi transité dans cette petite nation alpine en 2015. Vienne n’a d’ailleurs pas manqué de générosité en accueillant pas moins de 90.000 « réfugiés » l’an passé, soit l’équivalent de 1 % de sa population ! Les Autrichiens n’en peuvent plus, ils sont arrivés à saturation.
Immanquablement, le Haut Commissariat pour les réfugiés de l’ONU s’est indigné, ainsi que Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’organisation transnationale. Si l’on en croit cette entité mondialiste, un pays souverain n’aurait pas le droit de surveiller ses frontières, d’installer une clôture au col du Brenner, de bloquer des migrants aux frontières, sans même leur accorder la possibilité de formuler une demande d’asile, si les services de l’État sont jugés « dépassés », ou bien de restreindre le regroupement familial. En somme, une nation n’aurait donc pas le droit de décider qui peut rentrer chez elle, qui peut faire nation avec elle. Ce serait là une terrible régression, et même une atteinte majeure aux libertés humaines fondamentales.
Le propre de la souveraineté politique est de pouvoir décider du moment où le droit commun se suspend, et par quoi il est remplacé, quand un danger crée un « état d’exception ». La crise migratoire, et ses corollaires que sont le terrorisme islamiste, l’insécurité quotidienne et l’atomisation culturelle des nations européennes, sont constitutifs d’un « état d’exception » chimiquement pur. Bravo aux Autrichiens qui sonnent la charge. Ils seront bientôt rejoints par toute l’Europe.
BV