Leonidas de Rhodes
Pour nos ancêtres, l'important n'était pas seulement de participer.
Statue Leonidasde Rhodes © Anastasios71 / Shutterstock
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On ne cesse de vous parler de ce fameux Pierre de Coubertin ? Vous en avez assez ? Parfait, nous aussi ! Nous, lettreux poussiéreux qui avons dû traduire sur les bancs de l’école discours et autres versions tirés du grec ancien à ce sujet, allons étaler un peu ici notre savoir et vous raconter la véritable histoire de ces Jeux olympiques.
Il existe pour nos chers ancêtres grecs de nombreuses occasions d’organiser des « jeux », compétitions sportives ayant pour but de rassembler le peuple autour de ses athlètes. Les Jeux olympiques sont les plus connus puisqu’ils sont les festivités organisées pour célébrer Zeus Olympien. Elles ont lieu à chaque olympiade (terme désignant en réalité une période de quatre ans). Elles font partie des jeux panhelléniques (pan– signifiant tout, ils sont donc des jeux s’adressant à toute la Grèce).
Des Jeux terriblement sérieux
Avant l’institution de ces jeux au VIIIe siècle avant Jésus-Christ, on note la première notion de compétition sportive dans l’Iliade ! Au chant XXIII, Achille organise des jeux funéraires pour honorer la mort de son tendre ami Patrocle.
Revenons aux Jeux olympiques : qu’avaient-ils de différent des nôtres ? Disons déjà que chez nos aïeux méditerranéens, l’important, ce n’était pas de participer ! La victoire d’un athlète était aussi glorieuse que celle d’un soldat. Ces compétitions étaient terriblement sérieuses : on instaurait la trêve olympique, un cessez-le-feu national afin de concentrer l’intérêt de la nation sur les jeux, et non sur les combats (espérons que Daesh ait le bon goût de l’appliquer avec quelques millénaires de retard).
La couronne d’olivier, symbole de gloire indéfectible
Il existait déjà en ces temps une cérémonie d’ouverture : discours publiques, serments olympiques, sacrifices… Quelque peu différentes des nôtres, certes, et dénuées de flamme olympique. Pas de médaille ou de coupe non plus : la récompense monétaire est donnée par les cités respectives des vainqueurs dès leur retour. La récompense donnée lors des Jeux est la couronne d’olivier, symbole de gloire indéfectible. Cette couronne, raconte Pindare, n’est pas issue d’un arbre quelconque : « C’est une faucille d’or, aux mains d’un jeune garçon qui ne soit orphelin ni de père ni de mère, qui doit avoir coupé les branches des oliviers sacrés du temple ».
Ces festivités prennent fin en 393 après Jésus-Christ, sur ordre de Théodose 1er, autrement connu sous le nom de saint Théodose, qui souhaite achever ces célébrations païennes… Il ira jusqu’à détruire le temple d’Olympie en 426, avant d’incendier la ville.
Les pères de Teddy Riner et d’Usain Bolt
On ne vous laissera pas sur votre faim : vous vous demandez qui, en ces temps-ci, avait la notoriété de Teddy Riner, Michael Phelps ou d’Usain Bolt ? On vous donne trois noms à vous mettre sous la dent, trois athlètes qui ont traversé les millénaires :
- Leonidas de Rhodes, douze fois vainqueur à la course du stade, du double stade, et à la course en armes. Il remporte trois courses en une journée, et reproduit l’exploit durant quatre olympiades.
- Milon de Crotone, lutteur, fut six fois vainqueur à Olympie, sept fois à Delphes, dix fois à l’isthme de Corinthe et neuf fois à Némée… On se passe de commentaires !
- Le boxeur Diagoras de Rhodes, pugiliste de renom qui remporta son prix en 464 avant Jésus-Christ, avant de céder sa place à son fils, puis à son petit fils, sur le podium d’Olympie !
Et tout cela… sans dopage !
Aleteia
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