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Strasbourg : fusillade sur le marché de Noël, 4 morts et 11 blessés (MàJ : Le tireur, Chérif C., serait fiché S pour radicalisation)
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JTM TVL LUNDI 10 DECEMBRE
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Nicolas BAY sur le dispositif policier contre les Gilets Jaunes
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Nicole Belloubet, ministre de la justice, annonce ... (deux vidéos)
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Le pacte de Marrakech que signera Macron prévoit de couper toutes subventions publiques aux médias critiques sur l’immigration et de favoriser les autres
J-5Si le pacte de Marrakech entraîne une levée de boucliers du côté du Rassemblement national, il agite également certains gilets jaunes qui réclament la tenue d’un référendum et évoquent pêle-mêle sur les réseaux sociaux une « trahison » ou encore un « abandon » de la France.
À l’étranger, les membres de Pegida, un groupuscule d’extrême droite allemand, habillés de gilets jaunes, ont manifesté samedi contre ce même pacte depuis Berlin.
(…) Autre sujet de controverse du pacte, les conseils du point 17 à l’égard du débat public. Le pacte de Marrakech prône ainsi « l’élimination de toutes les formes de discrimination, dont le racisme, la xénophobie et l’intolérance, à l’endroit des migrants et de leur famille », et s’attache à « promouvoir une information indépendante, objective et de qualité, y compris sur Internet, notamment en sensibilisant les professionnels des médias aux questions de migrations ».
Ce point encourage également à lutter contre les discriminations à l’égard des migrants « en cessant d’allouer des fonds publics ou d’apporter un soutien matériel aux médias qui propagent systématiquement l’intolérance, la xénophobie et le racisme », tout en garantissant « le plein respect de la liberté de la presse ».
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Un Gilet jaune placé en garde à vue témoigne : «On nous a empêchés de manifester»
Éric, 45 ans, mécanicien dans l’industrie, avait fait le déplacement avec sa femme et son fils depuis l’Alsace pour manifester à Paris. Interpellés à leur arrivée, il dénonce une garde à vue abusive.
Samedi, ils étaient encore nombreux à manifester à Paris pour l’acte 4 de la mobilisation des Gilets jaunes. Une journée, une nouvelle fois émaillée de violences dans Paris notamment, et qui a donné lieu à près de 2 000 interpellations dont plus de 1 700 gardes à vue à travers toute la France, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, donnés dimanche matin. Parmi eux, Éric*, mécanicien dans l’industrie, est venu d’Alsace pour manifester. Il a été placé en garde à vue avec sa femme et son fils pendant 14 heures avant d’être relâché. En colère, il témoigne pour Le Parisien.
« Je suis écœuré : on nous a empêchés de manifester. Cela conforte ce que je pense depuis un bout de temps : il n’y a pas de réelle liberté d’expression en France. Ce qui s’est passé samedi, c’est digne de la Corée du Nord ou de la Russie.
Nous venions de nous garer, rue de la Bienfaisance, à Paris dans le VIIIe arrondissement. Nous étions à 200 m de la voiture quand les gendarmes nous sont tombés dessus. Ils nous ont collés contre le mur, fouillés et nous ont demandé notre carte identité que nous avons fournie. Nous n’avions rien de compromettant sur nous. Ils ont exigé que nous ouvrions notre coffre de voiture. À l’intérieur, il y avait trois masques de peintre encore dans leur emballage, et des lunettes de protection. On les avait laissés dans la voiture, car durant le trajet, on avait appris par la radio que c’était interdit.
«J’ai refusé de signer la procédure»
Les gendarmes nous ont parlé d’armes de première catégorie et nous ont placés en garde à vue pour participation à un attroupement en vue de commettre un délit ou un crime. Ils nous ont conduits dans une rue perpendiculaire où nous sommes restés alignés face à un mur avec une dizaine d’autres manifestants durant plus de deux heures. Après nous avons été conduits en fourgon cellulaire au commissariat du XIIIe arrondissement et placés en cellule.
J’étais avec mon fils, mais ma femme était seule. Elle est encore très choquée, elle ne s’était jamais retrouvée en garde à vue. Elle est agent de production. Heureusement qu’un ami nous a trouvé un avocat, sans lui, je pense que nous serions encore en garde à vue. Nous étions une vingtaine dans une cellule qui était faîte pour en accueillir moitié moins. Des manifestants pacifistes comme nous. L’un d’entre nous a été interpellé avec un casque alors qu’il venait de cadenasser sa moto, un autre a été arrêté sans raison alors qu’il avait sur lui une pièce d’identité et 100 euros. Nous avons été libérés à 22 heures, avec un rappel à la loi. Moi, j’ai refusé de signer la procédure.
C’est une honte. Quelle image mon fils va avoir désormais de la police, de la justice. J’ai été Casque bleu lors de la guerre en ex-Yougoslavie. Jamais je n’ai vu l’armée se comporter avec les populations comme les forces de l’ordre, ce samedi. Cela ne nous empêchera pas de revenir, nous ne lâcherons pas, nous irons jusqu’au bout. Le système est pourri, on méprise les petites gens. Nous travaillons pour rien. Heureusement nous sommes frontaliers du Luxembourg et de l’Allemagne. Nous allons à la pompe au Luxembourg et faire nos courses en Allemagne. Pour deux cents euros, nous avons le double dans le caddie, comment vous expliquez cela ? »
«Une dérive autoritaire du gouvernement»
Un traitement qui a particulièrement agacé leur avocat, Me Avi Bitton.
« Je ne vais pas crier à la dictature, mais il y a une dérive autoritaire du gouvernement. Dès 8 heures du matin, avant même que la manifestation ne démarre, des interpellations arbitraires ont eu lieu en marge. Le gouvernement voulait dissuader les Gilets jaunes d’aller manifester, les chiffres des gardes à vue ont immédiatement été donnés. C’était une opération de communication. Le résultat c’est que 70 % des gardes à vue se terminent sans poursuite. La justice est prise en otage. Les gardes à vue préventives, ça n’existe pas dans le code pénal. »
* Le prénom a été modifié
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Acte 4 des Gilets jaunes : comment expliquer le nombre élevé d’interpellations ?
Taxes, APL, 80 km/h... Quand Emmanuel Macron fait son mea culpa
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Gilets Jaunes : Michel Onfray adopte un tract anonyme qui exige l’immigration choisie et l’abandon du pacte de l’ONU sur les migrations
22h51J’ai dit quels moyens le pouvoir utilisait pour salir et discréditer le mouvement des gilets-jaunes -mépris, mensonge, criminalisation, diabolisation, attaque ad hominem, essentialisation, déconsidération, dramatisation. On peut en ajouter un autre: le procès en immaturité politique -la dévalorisation. Ces gens-là sont trop bêtes, trop provinciaux, trop incultes, trop illettrés, trop débiles, trop « beaufs », fut -il dit un peu partout, ils sont trop sous-diplômés. On n’a pas dit: « affreux, sales et méchants », mais il s’en est fallu de peu.
Depuis Maastricht (1992), ce sont les mêmes éléments de langage avariés qui sont servis par les dominants afin de discréditer quiconque ne souscrit pas à l’Europe libérale, non pas parce qu’elle est « Europe », ce que personne ne refuse plus, mais parce qu’elle est « libérale », ce que beaucoup repoussent. Ce sont les mêmes insultes qui ont été sorties pour les partisans du Brexit -qui n’a toujours pas eu lieu car, méditons cette belle leçon de démocratie, pour sortir de l’Europe maastrichtienne, il faut l’autorisation de l’Europe maastrichtienne! C’est ainsi que fonctionnent toutes les dictatures: on ne peut en sortir légalement -ce que les gilets-jaunes ont compris…
Le système maastrichtien a son clergé. Il est formé à l’École nationale d’administration, à Sciences-Po, dans les écoles de journalisme, à Polytechnique, à l’École normale supérieure. Pendant leurs années d’études, on gave les impétrants d’une idéologie qu’ils rabâchent, répètent, réitèrent, reproduisent, ressassent ensuite dans tous les endroits où ils sont embauchés: grands corps d’État, haute administration, université, journalisme, édition, direction des médias, conseil d’État, sans oublier la politique politicienne qui est le prolétariat de ces gens-là.
Tout ce petit monde a la tête extrêmement bien pleine, mais très mal faite. Cette engeance est formée comme des commandos de rhéteurs et de sophistes, de beaux-parleurs et d’enfumeurs, de dialecticiens et de casuistes, d’orateurs et d’ergoteurs. Elle produit son meilleur effet dans un conseil d’administration, dans un comité de rédaction ou de lecture, dans un amphithéâtre, dans les colonnes d’un éditorial ou dans les réunions des patrons de médias, à l’Assemblée nationale ou au Sénat, dans un conseil des ministres ou dans les palais de la République, sur un plateau de télévision ou comme « consultants » ou « experts » sur les chaînes d’information continue -ou dans « Le Siècle », un club très fermé où l’on mange du gilet-jaune à tous les repas…
Comme les sophistes grecs, cette caste peut soutenir n’importe quelle cause parce que leur formation met le paquet sur la forme, rien que la forme, tout sur la forme, et qu’elle se contente pour tout fond de l’idéologie dominante. Ces gros cerveaux de compétition sont ceux de petits perroquets.
Bien sûr, ces gens-là estiment que les gilets-jaunes ne sont pas habilités à faire de la politique sous prétexte qu’il faut laisser ces choses-là, trop sérieuses pour le peuple, aux experts que sont les instances dirigeantes des syndicats et des partis (qui sont de mèche avec les autres puissants contre leur base…), et aux élus de tous les échelons de la politique politicienne. La démocratie doit être représentative, disent-ils, et non pas directe. Nous, oui; eux, non.
Or, chacun a pu voir comment le référendum sur le Traité européen qui était l’expression de la démocratie directe, bien que largement gagné, a été jugé comme nul et non avenu par les députés et les sénateurs qui étaient l’expression de la démocratie indirecte. Réunis à Versailles, lieu symbolique s’il en est un, il fut dit au Congrès qu’on se moquait de ce que le peuple pensait après qu’on lui eut tout de même demandé son avis. Ce coup d’État fut une leçon que le peuple a mis dans un coin de sa tête: avec lui, la démocratie indirecte a joué au grand jour un jeu contraire à celui de la démocratie véritable qui est gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple et non par ses seuls délégués. Les représentants du peuple ont dit au peuple qu’ils n’avaient que faire de son avis et que, d’ailleurs, ils iraient contre lui.
Les gilets-jaunes sont dans la rue parce qu’ils savent que l’Assemblée nationale et le Sénat sont leurs ennemis puisqu’ils ne les représentent pas sociologiquement ni politiquement. Le système représentatif, tant qu’il ne sera pas intégralement proportionnel, générera une oligarchie, une aristocratie, une caste, une tribu qui disposera de tous les pouvoirs: ce ne sera jamais une démocratie. Le pouvoir des élus n’est pas autre chose que la résultante d’un calcul tordu avec découpages électoraux effectués par le ministère de l’Intérieur et l’Élysée afin de déboucher sur une bipolarisation de la société: non plus entre droite et gauche, mais entre maastrichtiens libéraux de droite et de gauche et anti-maastrichtiens de droite et de gauche. Aux maastrichtiens libéraux de droite et de gauche sont réservés tous les pouvoirs -économiques, médiatiques, politiques, sociaux, universitaires, journalistiques; aux anti-maastrichtiens de droite et de gauche, les premiers abandonnent le pouvoir verbal de l’opposant avec pour seule perspective de parler à vide indéfiniment…
Avec les gilets-jaunes dans la rue, toute cette aristocratie maastrichtienne se trouve mise à mal, critiquée, menacée. Certes, elle dispose de tous les pouvoirs, y compris celui d’insulter, de mépriser, de calomnier, de salir le peuple sur lequel s’exerce son pouvoir et ne s’en prive pas. Mais elle voit d’un très mauvais œil ce surgissement de velléités de démocratie directe.
« Ça n’a jamais marché », pérore Christophe Barbier sur BFM le samedi 8 décembre: ça marche pourtant en Suisse… La notice Wikipédia de ce normalien pas agrégé ayant fait une école de journalisme nous apprend ceci: En 2017, il déclare notamment au Journal du dimanche: « Se confronter au terrain pollue l’esprit de l’éditorialiste. Son rôle est de donner son opinion, d’affirmer ses certitudes, par essence improuvables. Afficher avec force ses convictions permet aux lecteurs de s’y frotter pour former les leurs. » Et plus loin: « L’éditorialiste est comme un tuteur sur lequel le peuple, comme du lierre rampant, peut s’élever. » On comprend qu’il n’ait pas besoin de se confronter au terrain des gilets-jaunes, ce « lierre rampant », afin d’éviter de se polluer l’esprit et de pouvoir affirmer et toute objectivité ses certitudes improuvables! En passant, on apprend également qu’il a composé un rap en l’honneur d’Emmanuel Macron… Christophe Barbier est l’un des personnages emblématiques de cette aristocratie qui enjambe le peuple.
Or, quand on va sur le terrain, non content de ne pas s’y polluer l’esprit, on se l’éclaire et l’on peut obtenir un certain nombre de certitudes susceptibles d’être prouvées. J’en veux pour preuve ce tract ramassé dans une rue de Paris et envoyé par un ami. Il dit ceci :
Titre: Nos 8 doléances
« Nous rentrerons chez nous quand ces mesures seront appliquées »
1. Nous voulons de la démocratie directe à tous les niveaux. Nous voulons un gouvernement d’union nationale avec une régence d’exception pour éviter que les partis politiques, qui sont disqualifiés, n’instrumentalisent notre détresse et notre colère.
2. Nous voulons une baisse de 20% de toutes les taxes et les charges touchant la classe moyenne, les travailleurs pauvres et les entrepreneurs. Baisser ces taxes, c’est monter nos salaires. Nous voulons une action immédiate pour taxer ce qui vaut la peine d’être taxé: les GAFA et les transactions financières.
3. Nous voulons que la France arrête de vivre au-dessus de ses moyens et arrête d’accueillir la misère du monde parce qu’elle est déjà dans la misère avec ses millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Nous voulons une immigration choisie, qui ne nous détruise pas culturellement. Nous demandons ainsi un retrait du pacte de l’immigration de l’ONU.
4. Nous voulons une relocalisation de toutes les décisions dans les régions, les villes et les communes. L’Etat et ses fonctionnaires à Paris ne sont pas qualifiés pour décider de l’avenir de nos communes.
5. Nous voulons une sortie de la PAC qui corrompt nos agriculteurs en n’allouant ses aides qu’aux productivistes et aux empoisonneurs répandant le cancer en France. Nos impôts ne doivent en aucun cas servir à financer Bayer-Monsanto.
6. Nous voulons la création de barrières commerciales pour empêcher l’Allemagne de nous vendre des produits fabriqués en Roumanie, sous le label « Deutsche Qualität » et d’ainsi détruire nos emplois.
7. Nous voulons le retrait de toutes les aides à la presse pour une vraie séparation des pouvoirs médiatiques et politiques.
8. Nous voulons une action immédiate pour arrêter l’intégration dans l’Europe car elle ne se construit que sur la ruine des petites gens.
Qui dira qu’il n’y a pas là d’intelligence pratique? C’est un véritable programme politique. Il est anonyme, aucune signature, aucune de ces propositions ne ressemblent à quoi que ce soit de connu chez les jacobins. Il est débarrassé du verbiage technocratique ou qui relèverait de la politique politicienne.
C’est simple, clair, net, direct et programmatique: la démocratie directe; un gouvernement d’union nationale constitué en dehors des partis politiques parce qu’ils sont discrédités et qu’ils guettent la récupération; une baisse des taxes et des charges pour la population la plus éprouvée; une augmentation des salaires; une taxation des GAFA et de ceux qui font de l’argent avec l’argent; une politique migratoire rationnelle qui ne soit ni celle de la passoire ni celle du mur; un communalisme et un régionalisme effectifs; une autre politique agricole que celle du productivisme qui fait le jeu des multinationales, détruit la planète et intoxique les consommateurs; l’instauration de barrières commerciales qui empêcheraient la concurrence entre les États de droit et les États voyous en matière de protection sociale; le retrait des aides à la presse, subventionnée par le contribuable afin de l’endoctriner et de le mépriser quand il refuse l’endoctrinement; une séparation des pouvoirs médiatiques et politiques; l’arrêt de l’intégration dans l’État maastrichtien…
J’aurais pu écrire ce tract auquel je ne retranche rien! Il est la feuille de route de la démocratie directe. C’est sur ce projet positif, concret, dynamique, qu’il faut désormais travailler.
En écrivant mon éloge de la démocratie proudhonienne il y a quelques jours, j’ai craint un temps avoir placé la barre un peu haut. Avec ce tract sans nom ramassé dans la rue, je suis désormais bien convaincu que non.
Michel Onfray
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ACTE IV, LES MOMENTS FORTS DE LA JOURNEE
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LA JEUNE FILLE AU GILET JAUNE
TÔT CE MATIN 8 DECEMBRE 2018
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SOIR 3 8 décembre 2018
https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-3/soir-3/jt-soir-3-samedi-8-decembre-2018_3038969.html
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"SORTIR DE LA CRISE "
Soirée spéciale: écoutez !
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ZEMMOUR/ RUFFIN
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Macron annule son déplacement à Marrakech mais délègue quelqu’un pour l’y représenter
11h12Plus de cent pays se retrouvent lundi et mardi à Marrakech pour approuver formellement le Pacte mondial sur les Migrations piloté par l’ONU, malgré les défections et les crispations suscitées par ce texte sans précédent.
[…] Côté européen, la chancelière allemande Angela Merkel a annoncé sa venue à Marrakech après le feu vert houleux du Bundestag. Les chefs de gouvernements espagnol, grec et portugais feront aussi le déplacement, selon des informations obtenues par l’AFP.
Le président français Emmanuel Macron va déléguer le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères. Cette décision a suscité une « grande déception » du Maroc qui voit cette conférence comme un « moment historique », selon une source diplomatique locale.
« Il y a une question d’opportunité politique: aller à Marrakech aujourd’hui, c’est offrir un boulevard à tous ceux qui critiquent le Pacte, avec un risque de mauvais signal à la population », analyse un observateur européen. […]
En lien :
Pacte de Marrakech : l’expert de BFMTV est un ancien sénateur socialiste
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Gilets Jaunes : Des CRS en colère sur la prime de Macron : «Il nous a pris pour des putes ou quoi ?»
18h23Largement mobilisés avant les manifestations de samedi, de nombreux policiers, inquiets de la tournure que pourrait prendre cette journée, peinent à contenir leur colère vis-à-vis d’un pouvoir politique qui rechigne encore à donner des ordres clairs. Le malaise est palpable : certains rêveraient même de mettre leur gilet jaune sur le dos.
“ Nous sommes tous rappelés samedi, en quinze ans de police, je n’ai jamais vu ça ”. Dans son commissariat parisien, cet officier de police judiciaire craint le pire, comme nombre de ses collègues CRS ou policiers qui peinent à calmer leur colère depuis samedi dernier. En cause, “ l’absence d’ordres clairs et lisibles en dépit de la violence exprimée ”, résume l’un des membres de la compagnie d’intervention mobilisée sous l’Arc de Triomphe lors de la dernière manifestation parisienne des gilets jaunes. Tous se demandent s’il y a un pilote dans l’avion, et digèrent mal la gestion politique de leurs actions de terrain. Ils répètent avoir attendu des ordres alors que la situation pourrissait, et ne comprennent pas pourquoi “ tant de collègues étaient retenus pour fouiller des sacs à l’entrée des Champs Elysées alors qu’il était si facile de rester en dehors dans l’espoir de tout casser ”.
L’un d’entre eux, âgé de 25 ans, se souvient d’une journée pendant laquelle il s’est “ vu mourir plusieurs fois ”. Il se souvient aussi de cette fin de journée où il a fallu partir une demi-heure plus tôt pour accueillir le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et le premier ministre Edouard Philippe à la caserne. “ Ils sont restés dix minutes pour venir nous dire merci, il y avait un silence de mort et personne n’a ouvert la bouche. Il valait mieux pour eux ”, résume froidement ce jeune policier. La colère est plus grande encore lorsque l’on évoque le nom du Président de la République, et sa déambulation du lendemain dans les rues encore fumantes du XVIe arrondissement parisien. “ Au lieu de parader, il aurait pu commencer par être en France le jour où son peuple exprime sa colère”, tranche un CRS furieux du comportement présidentiel.
Cerise sur le gâteau, l’idée d’une prime de 300 euros pour récompenser les policiers de terrain. “ Il nous a pris pour des putes ou quoi ”, lancent sans pudeur certains d’entre eux, qui ont déjà fait savoir qu’ils refusaient la somme. “ Ça fait des années que le malaise grandit dans la police, que nos heures supplémentaires ne sont pas payées, qu’on demande des ordres clairs, un changement de méthode dans le maintien de l’ordre, une réponse pénale adéquate et tout à coup il essaie de nous acheter parce qu’on a fait notre boulot, c’est juste indécent ”, s’emporte l’un d’eux.
Ils sont nombreux à reconnaître que ce mouvement provoque chez les policiers une sorte de “ schizophrénie très désagréable ”. Quelques jours après les affrontements du week-end, un jeune engagé résume : “ on a passé quatorze heures à se prendre des pavés, des jets d’acides, des barres de fer et des insultes dans la figure. Et en rentrant le soir, on a retiré notre uniforme avec l’envie d’enfiler nous aussi ce gilet jaune. L’institution policière est une chose, mais les policiers sont des Français, et comme la majorité de leurs compatriotes, ils sont à bout ”
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JT TVL VENDREDI 07 DECEMBRE 2018
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SAINT NICOLAS 6 DECEMBRE
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En pleine crise des gilets jaunes, Emmanuel et Brigitte Macron reçoivent « Le Monde »… pour parler déco
18h30Entre les deux premiers samedi de manifestation des gilets jaunes, Emmanuel et Brigitte Macron ont reçu, le 22 novembre, le journal « Le Monde » pour vanter les travaux de rénovation de la salle des Fêtes du palais de l’Elysée, censée devenir « un espace de dialogue ». Avec les gilets jaunes, justement ?
La vie, les Français le savent bien, ce ne sont pas que les taxes sur l’essence ou l’état de notre démocratie. Parfois, ce sont aussi des papiers peints à refaire. Ainsi, pendant que les médias et l’opinion avaient les yeux rivés sur les gilets jaunes dans l’attente de savoir comment allaient tourner les choses, Emmanuel et Brigitte Macron recevaient, le jeudi 22 novembre, le journal Le Monde pour parler… déco. Car figurez-vous que derrière les grilles de l’Elysée, une autre révolution se jouait : le couple présidentiel a officiellement lancé des travaux de rénovation de la salle des Fêtes du palais.
600.000 euros de rénovation
Le chef de l’Etat en personne, écrivent nos confrères, « a tenu à superviser lui-même, jeudi 22 novembre« , le lancement du chantier. Lequel doit se terminer avant le 15 janvier et coûter quelque 600.000 euros, dont 300.000 rien que pour… la moquette. Il faut dire que celle-ci ne vient pas de chez Saint-Maclou : « Constituée de deux tonnes de laine, elle a été teinte en Belgique et tissée à la Manufacture royale du Parc d’Aubusson », nous apprend-on.
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JT TVL 06/12/18
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Aquarius : MSF et SOS Méditerranée annoncent "mettre un terme" aux activités du navire humanitaire
Les deux associations ont fait cette annonce jeudi soir, expliquant dans le même temps réfléchir à de nouvelles options pour venir en aide aux réfugiés qui risquent leur vie en Méditerranée.
Médecins sans frontières et SOS Méditerranée ont annoncé "mettre un terme" aux opérations de sauvetage de leur navire humanitaire Aquarius, jeudi 6 décembre dans des communiqués. L'Aquarius, devenu le symbole de la crise politique autour de l'accueil des migrants, était privé de pavillon depuis deux mois.
"Renoncer à l'Aquarius a été une décision extrêmement difficile à prendre", a déclaré dans un communiqué Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée, en déplorant "les attaques incessantes dont le navire et ses équipes ont fait l'objet".Toutefois, l'ONG basée à Marseille "explore déjà activement les options pour un nouveau navire et un nouveau pavillon", et "étudie sérieusement toutes les propositions d'armateurs qui lui permettraient de poursuivre sa mission de sauvetage". "Nous refusons de rester les bras croisés sur le rivage alors que des gens continuent de mourir en mer", a assuré Frédéric Penard.
C'est un jour sombre
Nelke Mander, directrice générale de MSF"C'est un jour sombre", a pour sa part déploré dans un communiqué distinct Nelke Mander, directrice générale de MSF, pour qui "la fin de nos opérations à bord de l'Aquarius signifie davantage de morts en mer".
L'Aquarius, qui mène des opérations de sauvetage au large de la Libye depuis 2016, est amarré à Marseille depuis début octobre dans l'attente d'un pavillon lui permettant de naviguer après le retrait de ceux de Gibraltar puis du Panama. Fin novembre, la justice italienne avait demandé le placement sous séquestre du navire pour une affaire de traitement illégal de déchets.
Des accusations "disproportionnées et infondées" pour SOS Méditerranée qui a déploré "dix-huit mois de criminalisation, de décrédibilisation et de diffamation contre les ONG de recherche et de sauvetage" ayant pour résultat d'encore "davantage fragiliser les capacités de sauvetage en mer".30.000 personnes secourues
Depuis le début de ses opérations, l'Aquarius a porté assistance à près de 30.000 personnes. Mais le navire a vu les obstacles se multiplier depuis que l'Italie, sous l'impulsion du ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, a fermé ses ports cet été aux navires humanitaires.
"Malgré les efforts récents des organisations non gouvernementales en mer, il n'y a plus aucun bateau dédié au secours en mer Méditerranée" où "2.133 personnes décédées", a ajouté MSF.
L'Aquarius était devenu un symbole de la crise diplomatique autour de l'accueil des migrants en juin, après avoir dû errer pendant une semaine en Méditerranée avec à son bord 630 migrants que l'Italie avait refusé d'accueillir. Après avoir frôlé la Corse, le navire à la coque orange avait pu débarquer à Valence, en Espagne, convaincue d'ouvrir ses ports par la promesse de plusieurs pays européens de se répartir les réfugiés.Valeurs Actuelles
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Italie : -96% d’arrivées de migrants sur deux ans. Les débarquements ont quasiment disparu.
23h41Il y a de moins en moins de migrants débarqués en Italie. Le ministère de l’Intérieur annonce une baisse spectaculaire du nombre de personnes qui ont rejoint les côtes de la péninsule. Avec parfois même des semaines entières sans aucune arrivée. Il y a des années que cela n’était pas arrivé.
Depuis le mois de janvier, 23 000 personnes seulement sont arrivées par la mer en Italie. C’est 96% de moins qu’il y a deux ans. Ils sont partis de Libye et de Turquie. Ce sont surtout des Tunisiens, mais aussi des Erythréens, des Soudanais et des Pakistanais pour citer les plus nombreux.
Depuis le mois d’août, quand le ministre de l’Intérieur Salvini a bloqué dans un port pendant 10 jours les rescapés secourus par le bateau Diciotti, les débarquements ont même quasiment disparu. Ceux qui sont arrivés l’ont fait par leurs propres moyens, sans être secourus, le plus souvent des bateaux d’une dizaine de Tunisiens arrivés sur l’île de Lampedusa.
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