Redoutant d'attraper le choléra, qui ne se transmet pourtant pas par voie aérienne, un responsable politique en visite dans un hôpital de Boufarik s'est tenu à une certaine distance des malades, retenus derrière une grille.
Alors que 49 cas de choléra, selon le dernier bilan, ont été diagnostiqués en Algérie en deux semaines, un responsable politique (wali, en arabe) de Blida, une ville proche d'Alger touchée par la maladie, qui effectuait une visite dans un hôpital, a refusé de s’approcher d’une malade qui l'interpellait sur sa situation sociale.
La malade assure être en forme, soulignant que l'hôpital s'occupe bien d'eux, était vraisemblablement mise en quarantaine par l’administration, bloquée derrière une porte à barreaux fermée avec des chaînes et un cadenas.
Visiblement pas rassuré, le wali est resté à distance de la femme, alors que d'autres personnes se sont approchées pour écouter les doléances de la jeune femme. Il demande d'ailleurs à des personnes de ne pas briser le cadenas : «N'ouvrez pas la porte !», ajoute-t-il, tout en conseillant à la femme de se reposer afin de guérir et de venir ensuite le voir, à sa sortie de l'hôpital, pour lui faire part de ses doléances sociales.
Sur la toile algérienne, cette vidéo a suscité l'indignation. Plusieurs sites d'informations du pays l'ont reprise comme par exemple Algérie7 qui commente la scène, écrivant : «Une image malheureuse qui montre, une nouvelle fois, le grand fossé qui existe entre nos responsables et le petit peuple.»
Sur Twitter aussi, les internautes se sont exprimés sur ces images.
Le choléra a déjà fait deux morts dans le pays mais les autorités ne parlent pas encore d'épidémie. Le gouvernement qui a tardé à confirmer l'information des cas diagnostiqués est sous le feu des critiques pour sa communication jugée chaotique. La dernière épidémie de choléra d'ampleur en Algérie remonte à 1986, même si des cas sporadiques ont été diagnostiqués en 1996.
La maladie se transmet par l'ingestion d’aliments et d’eau contaminés.
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RT