Jeudi, Nice-Matin relatait un fait divers.
Mardi, 8 heures 30, avenue de la Californie à Nice. Une femme attend le bus, vêtue d’un niqab, voile intégral ne laissant voir que les yeux. Or, cette tenue est interdite sur la voie publique : première provocation. Une patrouille de police verbalise Halima, une Française de 49 ans née en Algérie.
« Tu ne vaux pas mieux que la semelle de ma chaussure, sans ton arme tu n’es rien » : ces propos amènes et déférents s’adressent à un des policiers, d’origine camerounaise. Deuxième provocation. Elle reconnaît, mercredi devant le tribunal correctionnel de Nice, s’être emportée : « Je l’ai rabaissé, c’est vrai. » Mais nie tout racisme, quoiqu’elle ait répété : « Il est africain et français. Africain et français… Troisième provocation.
Interdite de niqab dans la salle d’audience, elle « remonte ostensiblement son gilet sur ses cheveux » : quatrième provocation. La présidente suspend l’audience, qui peut néanmoins reprendre cinq minutes plus tard.
La prévenue est « souriante dans le box, s’exprimant avec aisance », tandis que la présidente rappelle des faits pourtant accablants : « Vous portiez le voile intégral. Ce n’est pas la première fois que vous êtes contrôlée et verbalisée pour ce type de faits. Il y a déjà sept procédures. Vous savez parfaitement que c’est une infraction dans un lieu public. » Récidive et goguenardise : cinquième et sixième provocations.
Le tribunal a condamné Halima à trois mois de prison avec sursis, une amende de 100 euros, des dommages et intérêts à verser au policier et… un stage de citoyenneté, suggéré par l’avocat de la défense.
Pour celui-ci, en effet, c’est une « sanction plus positive qu’un emprisonnement ». Car si Halima s’obstine à porter le niqab « sans comprendre que son attitude complique la mission des policiers », comme l’explique le procureur, c’est sans doute parce que, jusqu’ici, personne n’a pensé à faire avec elle œuvre de pédagogie, à prendre le temps de lui expliquer que « vu le contexte, [les policiers] ont autre chose à faire » que de parler chiffons… Et Halima ne demandera peut-être pas mieux que d’ôter son niqab quand, grâce au stage, elle aura compris qu’il embête les policiers.
Pourtant, la présidente a lu l’autre moitié des douceurs qu’Halima a susurrées au policier : « Je ne reconnais aucune loi. La loi, c’est moi. Je ne reconnais que la loi universelle, celle d’Allah. » Alors que l’interdiction du niqab n’est qu’« une loi nationale ». En d’autres termes, pour Halima, la charia prime clairement sur les lois de la République. Et doit même les remplacer. Mais patience : la France est bientôt mûre… Déjà, l’avocat du policier a rappelé l’esprit de la loi du 11 octobre 2010 : « Ce n’est pas le signe religieux qui est mis en cause par le législateur mais bien la dissimulation du visage qui en découle. » La présidente, de son côté, affirme que l’interdiction du niqab a pour unique but de « pouvoir contrôler les personnes pour des raisons de sécurité ».
Et ceux qui auront voulu voir dans le comportement d’Halima les signes d’une « pratique religieuse devenue identitaire, revendicatrice et séparatiste », selon la formule de Ziad Khoury sur le site de Valeurs actuelles, ne sont sans doute que d’affreux islamophobes…
BV