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  • JEHAN RICTUS

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    Maurice Utrillo (1883-1955)  Rue de village sous la neige -vers 1916

    L'HIVER

    Merd’ ! V’là l’Hiver et ses dur’tés,
    V’là l’ moment de n’ pus s’ mettre à poils :
    V’là qu’ ceuss’ qui tienn’nt la queue d’ la poêle
    Dans l’ Midi vont s’ carapater !

    Et v’là l’ temps ousque dans la Presse,
    Entre un ou deux lanc’ments d’ putains,
    On va r’découvrir la Détresse,
    La Purée et les Purotains !

    Les jornaux, mêm’ ceuss’ qu’a d’ la guigne,
    À côté d’artiqu’s festoyants
    Vont êt’ pleins d’appels larmoyants,
    Pleins d’ sanglots... à trois sous la ligne !

    C’ qui va s’en évader des larmes !
    C’ qui va en couler d’ la piquié !
    Plaind’ les Pauvr’s c’est comm’ vendr’ ses charmes
    C’est un vrai commerce, un méquier !

    Les Soliloques du pauvre - 1897

     La deuxième strophe a quelque chose de "visionnaire"... A moins que le monde n'ait pas tellement changé...

    Gabriel Randon, dit Jehan Rictus (1867-1933) est un polémiste rendu célèbre par ses poèmes rédigés dans la langue parlée (Les soliloques du pauvre, Doléances, Les cantilènes du malheur), il fut à la veille de la Grande Guerre l'un des piliers de la Butte-Montmartre.

     

     

  • Israël soutient militairement la Turquie contre les Kurdes après avoir armé les Kurdes contre Bagdad...

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    Des agents de la firme Israel Aerospace Industries (IAI, travaillant pour la défense israélienne), chargés de mettre en oeuvre des drones (avions sans pilote), participent aux opérations militaires menées par la Turquie dans le nord de l'Irak, rapportent, jeudi 27 décembre, le Turkish Daily News et le quotidien israélien Haaretz.

     

    Depuis la mi-décembre, l'aviation turque a multiplié les raids contre les positions des combattants kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), tuant entre 150 et 175 d'entre eux, selon l'armée turque. En lutte contre l'autorité centrale d'Ankara depuis 1984, le PKK s'est retranché dans les montagnes du Nord irakien.

    La Turquie utilise, selon les quotidiens turc et israélien, des drones de type Heron Machatz-1, fabriqués par IAI. Ces appareils volent à très haute altitude, quelles que soient les conditions météo. Ils peuvent filmer des cibles, transmettre des informations, mais aussi transporter des charges explosives. L'état-major turc s'est félicité, mercredi, de ce que "les succès de ces opérations indiquent que les conditions saisonnières, la visibilité et la nature du terrain ne peuvent pas être un obstacle pour les forces armées turques".

    En mai 2005, IAI avait annoncé la signature d'un contrat de 190 millions de dollars avec la Turquie pour l'achat de drones Heron. Un retard de livraison, prévue en octobre 2007, expliquerait la présence de personnels israéliens comme "solution provisoire". IAI a accepté de louer des appareils, écrit Haaretz, mis en oeuvre par des professionnels israéliens, pendant un an et pour 10 millions de dollars.

    La Turquie, plus proche allié de l'Etat juif au sein du monde musulman, est un gros client d'Israël en matière d'armement. Jeudi, un officiel israélien cité par l'agence Associated Press a par ailleurs annoncé la livraison imminente à la Turquie de 10 drones. "La nouvelle de l'implication d'agents israéliens dans l'offensive contre les Kurdes, note cependant Haaretz, risque de ne pas être bien accueillie par le gouvernement de la région autonome du Kurdistan irakien..."

    Israël, en aidant son allié turc dans l'attaque d'un territoire contrôlé par un autre allié régional, se retrouve dans une position ambiguë: les dirigeants kurdes irakiens ont en effet bénéficié d'un soutien israélien, à plusieurs reprises, au cours de leur longue rébellion contre l'autorité de Bagdad. Depuis 2003, plusieurs médias ont fait état d'une coopération entre le gouvernement kurde irakien et l'armée israélienne, qui lui fournirait armes et entraînements.

    (LE MONDE -29.12.07)
  • Marseille: un chauffeur de bus poignardé par un Rom

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    Au dépôt d'Arenc

    Un chauffeur de bus poignardé dans les quartiers Nord de Marseille

    En signe de solidarité, les chauffeurs du dépôt d'Arenc (bus 25, 26, 28, 30, 31, 35, 36, 70, 72, 89, 96 et 97) ont cessé le travail hier jusqu'en fin de journée.

     

    En un éclair, la lame du canif est venue se planter sous l'aisselle du malheureux. Ployant sous la douleur, ce chauffeur de 34 ans s'est écroulé sur le plancher du bus. Il était 9h30, jeudi matin, lorsque l'auteur de cette sauvage agression et son comparse ont pris la fuite à toutes jambes, laissant les passagers du bus 97 terrorisés. Le véhicule de la RTM venait de marquer l'arrêt au terminus de l'hôpital Nord lorsque ces deux hommes sont montés à bord, refusant de payer leur titre de transport.

    Au chauffeur qui les rappelait à l'ordre, les fraudeurs ont répondu par des injures, des menaces… et soudain, ce coup de canif qui visait peut-être la victime au coeur. Mais celle-ci n'était pas au bout de son calvaire. Selon plusieurs témoignages recueillis par les policiers, le chauffeur aurait subi une deuxième agression. "Quelques minutes plus tard, juste avant l'arrivée de la police, une trentaine d'hommes d'origine roumaine se sont présentés au terminus, armés avec des barres de fer", indique un enquêteur. La victime, qui gisait encore à terre, aurait une nouvelle fois été frappée.

    Conduit aux urgences de Nord, l'agent de la RTM s'en tire avec deux points de suture. Et un énorme traumatisme. Grâce aux signalements donnés par des témoins, des suspects étaient rapidement repérés et interpellés dans le squat de Roumains du chemin du Vallon-des-Pins (l'ancienne ferme pédagogique du 15ème arrondissement). Présentés hier pour une confrontation, l'un d'eux a été formellement reconnu par la victime comme l'auteur des coups de barre de fer. L'agresseur présumé est un Roumain âgé de 30 ans. Il a été placé en garde à vue. Et pendant ce temps, des milliers de Marseillais ont fait de la marche à pied.

    Par Sophie Manelli ( smanelli@laprovence-presse.fr )    

           

  • Qui se souvient de Pascale Rolet?

    C'était le 24 décembre 2002, dans une entrée d'immeuble de la rue de la parfumerie, à Asnières, dans les Hauts de Seine. Pascale Rolet, une infirmière âgée de 37 ans rentrait chez elle lorsqu'elle a été victime d'une agression atroce.

    L'homme qui allait la tuer s'appelait Samir Zaoui. il avait 39 ans, il était connu des services de police pour une multitude d'incendies de voitures, de dégradations, de traffics de drogue qui, depuis 1999, lui avaient values entre cinq et dix condamnations. Depuis l'année 2001, la police avait remarqué une accentuation de ses tendances criminelles.

    Cette année là, l'approche de la fête de Noël perturbe plus qu'à l'accoutumé le délinquant arabe. Il reçoit, déclarera-t-il plus tard, une "inspiration divine": cette fois-ci, contrairement à ceux qui, chaque année, brûlent des centaines de voitures à l'approche de Noël et du Nouvel an, lui va brûler une femme.

    Dans sa folie, Samir Zaoui reste méthodique. Son crime est prémédité. Quelques heures avant de passer à l'acte, il se rend dans une station service pour acheter de l'essence. Il ne choisi pas non plus au hasard l'entrée d'immeuble où il va se cacher. C'est celui où habite Marguerite, une femme d'une cinquantaine d'année qu'il avait aspergée d'essence et gravement brulée en avril 2001. On l'avait soupçonné d'être l'auteur de l'agression mais, faute preuve, on n'avait pas pu l'arrêter. En cette veille de Noël 2002, à midi, tapis dans l'ombre, il attend que passe la victime idéale.

    Il y a beaucoup de "hasards" qui s'accumulent dans la façon d'agir de Samir Zaoui. Un hasard qui tombe le jour d'une fête chrétienne et puis un autre hasard qui lui fait choisir d'agresser une Française...

    Lorsque Pascale s'engage dans le hall d'entrée, Zaoui se glisse derrière elle, l'asperge d'essence. Puis sort son briquet.

    L'infirmière est immédiatement transformée en boule de feu. Elle court dans le couloir en hurlant de douleur. Le vacarme alerte les gardiens de l'immeuble qui, totalement désemparés, jettent des seaux d'eau sur cette torche humaine d'où emergent des cris terrifiants. Lorsque les flammes s'éteignent, Pascale est si brûlée, si défigurée, que c'est à ses chaussures que les gardiens la reconnaissent...

    Après avoir été plongé dans un coma artificiel pour lui épargner une agonie de souffrance , Pascale Rolet est morte dans les jours qui ont suivis.

    Qui, aujourd'hui, se souvient de Pascale ? Pas grand monde. Sur Google.fr , le 21 décembre 2007, une recherche dans les pages francophones au sujet de "Pascale Rolet" recense 6 pages webs. Une recherche concernant "Sohane Benziane" - une jeune maghrébine qui a été brûlée vive dans un local à poubelle au cours d'une agression également atroce - en signale 4 250.

    A la mort de Sohane, un millier de personnes ont défilé pour elle dans les rues de Vitry sur Seine, où on a posé une plaque et renommé une esplanade à son nom. Pour honorer sa mémoire, En 2003, la "marche des femmes", qui a abouti à la création de l'organisation "ni putes, ni soumises" a pris Vitry sur Seine comme point de départ. On a aussi baptisé un centre d'animation après Sohane Benziane dans le quinzième arrondissement de Paris. Le procès de l'agresseur de Sohane Benziane a donné lieu à un immense tapage médiatique.

    Il est impossible de savoir si l'agresseur de Pascale a été jugé pour son crime. Il n'y a pas eu de marche pour elle, pas de tonitruante manifestation de sympathie. Française, tuée par un arabe, vraisemblablement de confession musulmane, à quelques heures de Noël, sa mort était trop embarrassante pour trop de monde. Elle était surtout trop comme la majorité d'entre nous et à cause de cela, elle a été exclue de notre mémoire collective. une recherche dans Google, simplement, en témoigne.

  • ADZ: les responsabilités de l'Etat français

    Entretien avec MICHEL GALY, chercheur, spécialiste de l'Afrique:

    Quelles leçons peut-on tirer de l'affaire de l'Arche de Zoé ?

    Michel Galy.
    Lors d'un forum organisé par Médecins du monde la semaine dernière, l'angoisse du milieu humanitaire d'être caricaturé par ce drame a été évoquée. Elle révèle l'existence de nombreuses pratiques qui placent l'action humanitaire dans une situation d'extraterritorialité.

    Souvent, les membres de ces associations ne connaissent pas bien l'Afrique. Ils devraient d'ailleurs mieux se documenter en amont pour faciliter leur adaptation sur place. Car il arrive que leur action soit parfois mal perçue par les associations locales.

    Pensez-vous qu'au-delà de la seule association, l'Etat français est lui aussi concerné ?

    C'est aussi le résultat des politiques interventionnistes soutenues par Bernard-Henri Lévy et le collectif Urgence Darfour et qui sont appliquées par Bernard Kouchner. Le ministre des Affaires étrangères et Rama Yade étaient au courant des activités de l'association dont le but fou, à l'origine, était de rapatrier 10 000 orphelins du Darfour vers l'Europe, dont 1 000 en France. Pourtant, l'opération a pu commencer à être réalisée. Heureusement, elle a pu être arrêtée.

  • Qu'on ne nous parle plus jamais du Darfour!

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    Les six membres français de L'Arche de Zoé, condamnés à huit ans de travaux forcés à N'Djamena pour "tentative d'enlèvement d'enfants", ont quitté le Tchad vendredi pour la France pour y purger leur peine.

    Les six Français ont été emmenés de la maison d'arrêt de N'Djamena, où ils étaient incarcérés, dans un fourgon cellulaire jusqu'à l'aéroport. Ils sont restés quelques instants dans le salon VIP, où les attendaient notamment huit agents de l'administration pénitentiaire française.

    Les détenus ont ensuite été conduits menottés jusqu'à l'avion, un Boeing de la compagnie Toumaï Air Tchad qui a décollé à destination de la base militaire de Villacoublay, près de Paris, vers 13H40 (12H40 GMT), a constaté un journaliste de l'AFP.

    Ce transfèrement est conforme aux dispositions de la convention judiciaire signée en 1976 entre la France et le Tchad.

    Son article 29 stipule que "si l'une ou l'autre partie contractante en fait la demande, tout ressortissant de l'un des deux Etats condamnés à une peine d'emprisonnement ou à une peine plus grave sera, sous réserve de son consentement, remis aux autorités de l'Etat dont il est ressortissant".

    Un représentant du Parquet général de N'Djamena, le directeur de l'administration pénitentiaire tchadienne, six gendarmes tchadiens, un avocat des parties civiles et un représentant des parents des familles des 103 enfants que l'association L'Arche de Zoé voulait emmener en France le 25 octobre depuis l'est du Tchad, étaient dans l'avion avec les condamnés, a constaté un journaliste de l'AFP. Deux médecins français sont également à bord.

    Les détenus ont annoncé jeudi avoir commencé grève de la faim et de la soif pour protester contre le verdict.

    Dans la matinée, le ministre tchadien de la Justice, Albert Pahimi Padacké, avait déclaré avoir donné l'accord du Tchad au transfèrement, levant le dernier obstacle au départ des six Français pour la France qui avait demandé leur rapatriement.

    "J'ai répondu favorablement à la demande de transfèrement de la France ce vendredi matin", a déclaré le ministre. "Plus rien ne s'oppose plus à leur départ", a-t-il ajouté.

    Une fois en France, les six membres de L'Arche de Zoé devront être présentés au procureur de leur lieu d'arrivée, puis au tribunal correctionnel qui décidera par quelle peine substituer les huit ans de travaux forcés, qui n'existent plus en droit français.

    Cela pourrait être huit ans d'emprisonnement, selon une source judiciaire française, mais cette substitution de peine devra recueillir l'aval du Tchad, a prévenu le ministre tchadien de la Justice.
    (Quelles peines de substitution pour les infirmières bulgares et le médecin toujours condamnés à mort  par la Libye?)

    Les six Français restent redevables des 4,12 milliards de francs CFA (6,3 millions d'euros) de dommages et intérêts qu'ils ont été condamnés à payer, solidairement avec deux autres co-accusés tchadien et soudanais, aux parties civiles.

    Ils ont tous été condamnés mercredi soir à huit ans de prison assortis de travaux forcés par la Cour criminelle de N'Djamena pour "tentative d'enlèvement d'enfants".

    Une information judiciaire a par ailleurs été ouverte à Paris le 24 octobre pour "exercice illégal de l'activité d'intermédiaire en vue d'adoption", "aide au séjour irrégulier de mineurs étrangers en France"* et "escroquerie".

    "A priori, les faits pour lesquels six membres de L'Arche de Zoé ont été condamnés au Tchad ne recouvrent pas les actes visés par la procédure française", a indiqué à l'AFP une source judiciaire française.

    Ce retour en France, avant la fin de l'année, intervient à peine plus de deux mois après le début de l'affaire et correspond au scénario élaboré par Paris et N'Djamena, selon plusieurs sources proches du dossier.

    L'affaire avait suscité un temps de fortes tensions entre les deux capitales qui avaient ensuite baissé le ton pour trouver une issue rapide au dossier.
    * Il y a en France des associatifs  qui "aident au séjour irrégulier de mineurs étrangers"... Comment s'entend pour eux cette notion d'aide? Car ils ne semblent pas être inquiétés, mais plutôt "soutenus"...

  • PAUL CEZANNE (1839-1906)

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    Nature morte aux oignons

  • Violeurs "parisiens"...

    Ces dernières semaines, dans la capitale, de nombreuses jeunes femmes ont fait l’objet de viols ou de tentatives de viol de la part d’Africains. L’un d’eux est activement recherché et la police a diffusé son portrait-robot. L’autre, qui sévissait dans le XVIe arrondissement de Paris, a été interpellé mais aussitôt relâché et la procédure a été classée sans suite: le pervers est le fils de l’ambassadeur du Gabon et jouit donc de l’immunité diplomatique.

    Ni l’humaniste Kouchner ni les féministes Rama Yadé et Fadela Amara ni la ministre de la Justice Rachida Dati n’ont souhaité s’exprimer sur cette affaire.

     (Sources: NOVOPRESS et Rivarol -26.12.07)

  • "J'ai peur pour l'avenir de ma patrie"

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     Benazir Bhutto: "Toute ma vie, j'ai pris des risques"

     

    Triste coïncidence, il y a quelques jours, Dominique Lagarde, grand reporter au service Monde du Vif/L'Express, rencontrait Benazir Bhutto, qui vient de mourir dans un attentat au Pakistan, pour la rubrique Grand entretien du journal. Extraits de cette interview, à paraître dans son intégralité le 4 janvier. Exclusif et prémonitoire.

    Vous affichez votre volonté de combattre le terrorisme et l'extrêmisme. Vous avez également indiqué que vous pourriez autoriser des frappes américaines contre Al-Qaeda dans les zones tribales. Mais si vous êtes élue, vous allez aussi devoir gérer une opinion qui est profondément anti-américaine. Comment surmonter cette contradiction?

    Je suis déterminée à combattre le terrorisme. C'est un mal absolu pour mon pays comme pour l'ensemble de la planète. Je ne vois pas en quoi le fait de combattre le terrorisme serait faire le jeu des Américains. Le terrorisme tue ici, au Pakistan. Il tue nos femmes, nos enfants, nos soldats. Et les Pakistanais le savent.

    Il y a eu tant de morts dans votre famille. Le jour de votre retour, un attentat visant votre convoi a fait des dizaines de victimes à Karachi. N'avez-vous pas peur?

    Je suis convaincue que ce qui s'est passé à Karachi n'aurait pas eu lieu sans complicités au sein de l'appareil de l'Etat. Pour le reste, toute ma vie j'ai pris des risques. Et aujourd'hui, c'est surtout mon pays qui est en danger. Les premières écoles coraniques extrémistes sont apparues lorsque je dirigeais le gouvernement, il y a plus de onze ans. La situation a depuis considérablement empiré. Le Pakistan est confronté à une menace très sérieuse. J'ai peur pour l'avenir de ma patrie. Nous avons une très rude bataille à livrer.



     

  • Biographie de Benazir Bhutto

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    Biographie de Benazir Bhutto

    27/12/2007 15:00

    L'ex-Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto, tuée jeudi dans un attentat-suicide en marge d'un meeting électoral à Rawalpindi, dans la banlieue d'Islamabad, a été la première femme de l'ère moderne à diriger un pays musulman, à 35 ans seulement.

    Elle fut deux fois Premier ministre de la République Islamique du Pakistan, de 1988 à 1990 et de 1993 à 1996. Mais chaque fois, elle fut démise de ses fonctions pour "corruption" et "mauvaise gouvernance".

    Son époux fut emprisonné pour de multiples faits de corruption de 1996 à 2004 et elle a préféré fuir en 1999 en exil à Londres et Dubaï pour échapper au même sort.

    Depuis, mi-novembre, un mois après son retour d'exil, elle était devenue l'une des principales opposantes au président Pervez Musharraf, dans la perspective des élections législatives et provinciales prévues pour le 8 janvier.

    M. Musharraf avait pris le pouvoir par un coup d'Etat sans effusion de sang en 1999. A 54 ans, elle a pu revenir dans son pays le 18 octobre sans être inquiétée parce que M. Musharraf l'avait amnistiée, dans le cadre d'une négociation entre les deux leaders pour un futur partage du pouvoir.

    Elle lui avait finalement tourné le dos un mois plus tard, après que le chef de l'Etat eut décrété l'état d'urgence en invoquant la menace terroriste islamiste. Elle l'accusait, elle, de chercher à se maintenir au pouvoir par tous les moyens.

    Née le 21 juin 1953, fille aînée de l'ancien premier ministre Zulfikar Ali Bhutto, pendu en avril 1979, Benazir Bhutto avait fait ses études aux Etats-Unis, à Harvard, et obtenu un diplôme de philosophie à Oxford.

    Elle était retournée au Pakistan en 1977, quand son père avait été renversé par le général Zia ul-Haq, avant d'être exécuté par le régime militaire de ce dernier.

    Emprisonnée à plusieurs reprises ou placée en résidence surveillée, elle a réorganisé le Parti du peuple pakistanais (PPP) fondé par son père. Exilée en janvier 1984 à Londres, elle a fait un retour triomphal en 1986.

    De nouveau emprisonnée quelques jours après une manifestation interdite contre le général Zia, elle avait échappé à un attentat en janvier 1987.

    En novembre 1988, le PPP remportait les législatives et Mme Bhutto devenait chef du gouvernement. Destituée en août 1990 pour corruption et népotisme, elle a comparu devant des tribunaux spéciaux de septembre 1990 à mai 1991 pour abus de pouvoir, malversations et détournement de fonds public, accusations dont elle sera innocentée en 1994.

    Battue aux élections d'octobre 1990, passée dans l'opposition, elle est revenue au pouvoir en octobre 1993 avec la victoire du PPP, avant d'en être évincée de nouveau, pour les mêmes motifs, fin 1996. Les poursuites judiciaires, cette fois, resteront pour l'essentiel en suspens le temps de son exil et jusqu'à l'amnistie décrétée par M. Musharraf en novembre. Mariée en 1987 à Asif Ali Zardari, Benazir Bhutto était mère de trois enfants.

    (Source L'Express-LeVif.be)

  • BENAZIR BHUTTO TUEE DANS UN ATTENTAT-SUICIDE

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    L'ex-Premier ministre pakistanais et leader de l'opposition Benazir Bhutto a été tuée jeudi dans un attentat suicide qui a fait au moins 20 autres morts à l'issue d'un meeting électoral près d'Islamabad, à deux semaines des législatives. 
    Le kamikaze a d'abord ouvert le feu, l'atteignant d'une balle au cou alors qu'elle saluait la foule depuis le toit ouvrant de sa voiture blindée en quittant les lieux, selon des sources policières concordantes. Il a déclenché immédiatement après la bombe qu'il portait sur lui.

    Benazir Bhutto, qui fut en 1988 la première femme à diriger un pays musulman, à l'âge de 35 ans, est morte à l'hôpital.

    Sa dépouille a été transportée de l'hôpital vers une base militaire, d'où elle devait partir pour le village familial de Benazir Bhutto, Larkana, dans le sud du Pakistan.

    A la sortie de l'hôpital, des centaines de personnes se massaient autour du cercueil en bois où une petite vitre en plastique sur le couvercle laissait apercevoir le corps de Benazir Bhutto, enveloppé dans un linceul blanc.

    Le président pakistanais Pervez Musharraf a décrété trois jours de deuil national.

    L'attentat a été perpétré à Rawalpindi, grande ville qui jouxte la capitale pakistanaise. En plus de Benazir Bhutto, au moins 20 personnes ont été tuées et 56 blessées, a annoncé le porte-parole du ministre de l'Intérieur, Javed Cheema.

    Dans la soirée, Nawaz Sharif, l'autre chef de l'opposition et ancien Premier ministre, a réclamé la démission du président Musharraf et appelé à une grève générale dans tout le pays pour vendredi.

    Ce drame est le dernier d'une série record d'attentats suicide dans l'histoire du Pakistan, qui ont fait près de 800 morts en 2007.

    Le plus meurtrier avait déjà visé une manifestation du parti de Benazir Bhutto: le 18 octobre, deux kamikazes avaient tué 139 personnes dans un gigantesque défilé de sympathisants qui célébraient à Karachi, la grande ville du sud, le retour de l'ex-Premier ministre après six années d'exil.

    Benazir Bhutto avait réchappé du double attentat parce
    qu'elle se trouvait à l'intérieur d'un camion blindé.

    Depuis, les autorités avaient multiplié les avertissements, assurant que des informations "précises" laissaient redouter que des terroristes islamistes attentent à sa vie.

    Après l'attentat du 18 octobre, Benazir Bhutto avait accusé à plusieurs reprises de "hauts responsables" proches du pouvoir et des membres des services de renseignement d'être à l'origine de cette attaque, sans jamais le prouver.

    L'ex-Premier ministre dirigeait le principal parti de l'opposition, le Parti du Peuple Pakistanais (PPP), depuis qu'elle avait tourné le dos début novembre à un accord de partage du pouvoir qui lui avait permis de rentrer d'exil grâce à
    une amnistie mettant un terme à des poursuites pour corruption du temps où elle dirigeait le pays (1988-1990 et 1993-1996).

    Invoquant la menace terroriste islamiste, le général Musharraf avait instauré l'état d'urgence le 3 novembre. Après quelques jours de tergiversations, Benazir Bhutto avait mis un terme à ses négociations avec le chef de l'Etat dans la perspective des élections législatives et provinciales prévues le 8 janvier.

    Face à la pression de la communauté internationale et de l'opposition, le général Musharraf, réélu pour un second mandat le 6 octobre par les assemblées sortantes, avait levé l'état d'urgence le 15 décembre.

    Benazir Butto menait aussi et surtout campagne
    contre les fondamentalistes musulmans, en promettant d'"éliminer la menace islamiste" du pays.

    Les Etats-Unis, dont le Pakistan de M. Musharraf est l'allié-clé dans leur "guerre contre le terrorisme", estiment qu'Al-Qaïda et les talibans afghans, épaulés par des militants locaux, ont reconstitué leurs forces dans les zones tribales du nord-ouest.

    Après avoir lancé un "appel au calme", la Maison Blanche a annoncé que le président George W. Bush avait eu une conversation jeudi soir avec son homologue pakistanais.

    Après l'assaut de la Mosquée rouge d'Islamabad début juillet, dans lequel une centaine de fondamentalistes ont été tués, Oussama ben Laden lui-même avait déclaré le djihad, la
    "guerre sainte", au président Musharraf.

    Jeudi, tandis que des violences éclataient dans plusieurs villes du pays quelques heures après le drame, faisant au moins quatre morts selon un bilan provisoire, les capitales du monde entier, l'ONU, l'Union européenne et le Vatican condamnaient l'attentat qui a coûté la vie à Benazir Bhutto.

    M. Musharraf, qui a immédiatement convoqué une réunion d'urgence du gouvernement et des autorités militaires, a appelé ses concitoyens à maintenir la "paix" dans le pays pour "que les desseins diaboliques des terroristes soient mis en échec".


  • Visite au Vatican...

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    (Blog de Jerry Stobbart)

  • Salauds de Blancs!

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    Le Ministre de la Justice du dictateur tchadien Idriss Déby
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    Il ne fallait pas croire ce que racontait Kouchner ... 
    Condamnés, sans distinction de peine, à huit ans de travaux forcés au terme d'une enquête et d'un procès express, les six Français de L'Arche de Zoé ont demandé leur transfèrement vers la France, qui marquera au Tchad l'épilogue de cette affaire tumultueuse.

    Un de leurs avocats tchadiens a par ailleurs annoncé jeudi que les six membres français de L'Arche de Zoé avaient entamé une "grève de la faim et de la soif" pour dénoncer ce verdict.

    "Depuis le verdict, ils ne boivent plus, ils font la grève de la faim et de la soif", a déclaré à l'AFP Me Jean-Bernard Padaré.

    Les six Français ont tous fait, dès mercredi soir, une demande individuelle de transfèrement vers la France auprès des autorités consulaires françaises, selon une source proche du dossier à N'Djamena.

    La France, par le biais de sa ministre de la Justice Rachida Dati, a demandé jeudi au Tchad le transfèrement des six membres français de l'Arche de Zoé condamnés mercredi à N'Djamena à 8 ans de travaux forcés, a annoncé la Chancellerie.

    Cette demande, qui transite par la voie diplomatique, "a été formulée en application de l'accord conclu entre la France et le Tchad en matière judiciaire le 6 mars 1976", a précisé le ministère de la Justice, dans un communiqué.

    "Les Tchadiens respecteront l'accord de 1976", a affirmé jeudi le ministre tchadien de la Justice Albert Pahimi Padacké, en précisant n'avoir encore "pas reçu de demande".

    Les autorités françaises avaient annoncé mercredi, immédiatement après le verdict, qu'elles demanderaient le transfèrement des condamnés en France pour qu'ils y purgent leur peine, conformément à la convention de 1976.

    Cette demande pourrait intervenir dès jeudi et le rapatriement se faire "très rapidement", selon des sources diplomatiques à N'Djamena.

    Au terme d'une instruction bouclée en six semaines et de quatre jours de procès devant la Cour criminelle de N'Djamena, les six membres de L'Arche de Zoé, menés par Eric Breteau, ont tous été condamnés à huit ans de prison assortis de travaux forcés pour "tentative d'enlèvement d'enfants".

    Cette peine devra être aménagée en cas de transfèrement en France, où les travaux forcés n'existent pas.

    Les six Français, et les deux intermédiaires tchadien et soudanais qui ont écopé de quatre ans de prison, ont par ailleurs été condamnés "solidairement" à verser 4,12 milliards de francs CFA (6,3 millions d'euros) aux familles des 103 enfants que l'association a tenté d'exfiltrer vers la France le 25 octobre.
    Comment pourront-ils payer une telle somme?

    Accueillis à l'orphelinat d'Abéché, dans l'est du Tchad, ces derniers vont enfin pouvoir retrouver leurs parents, comme l'a ordonné la Cour.

    Pour autant, le procès, souvent chaotique et mené tambour battant, n'a pas permis de déterminer toutes les responsabilités de cette affaire hors norme et notamment celles des gouvernements français et tchadien.

    Eric Breteau, qui n'a esquissé des regrets qu'à la fin des débats, a affirmé que Paris et N'Djamena connaissaient ses intentions bien avant le 25 octobre.

    Il avait communiqué dès le mois de juin sur son projet d'évacuation d'"orphelins du Darfour", région soudanaise en guerre civile, quel que soit l'avis des autorités des pays concernés.

    A la barre, maître de sa propre défense, le patron de L'Arche de Zoé a répété qu'il pensait exfiltrer des "orphelins du Darfour".

    L'accusation et les parties civiles ont fait de cet homme "très intelligent" de 37 ans, toujours sûr de lui, leur cible privilégiée, négligeant d'évaluer les responsabilités des cinq autres bénévoles de l'association, qui ont écopé d'une peine aussi lourde.

    "C'est un procès qui ne fait pas honneur à la justice tchadienne", a réagi Me Mario Stasi, un des avocats de la défense qui ont pourtant insisté sur "l'indépendance" de cette justice lors du procès.

    "La France et le Tchad étaient clairement impliqués dans ce dossier", a reconnu un avocat des parties civiles, Me Magloire Badjé, faisant allusion à la visite controversée à N'Djamena du président français Nicolas Sarkozy, le 4 novembre, pour rapatrier trois journalistes français et quatre hôtesses de l'air espagnoles initialement inculpés.

    Deux jours plus tard, Nicolas Sarkozy avait même promis d'aller "chercher" les autres détenus "quoi qu'ils aient fait", provoquant l'ire des responsables tchadiens, avant que les deux pays ne baissent le ton.

    "Il y a eu des ingérences politiques pendant l'instruction, mais je ne pense pas qu'il y en ait eu pendant le procès", a estimé Me Badjé.

  • VIDEO 1 Vacances pharaoniques

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    Sarközy ne s'est pas fait élire président pour gouverner la France, mais pour en profiter au maximum!

    Qui lui offre ces vacances de rêve? Non seulement à lui et à Carla Bruni-Tedeschi, mais aussi à sa nombreuse suite, dont sa mère Dadou Mallah, et un de ses fils avec sa fiancée, dans un somptueux palace de Louxor?

    C'est nous, ce sont les Français dont le pouvoir d'achat ne cesse de baisser!

     

  • La vulgarité lui colle à la peau!

    Les photos de Nicolas Sarközy et de Carla Bruni à Louxor (Haute-Egypte) ont fait, mercredi 26 décembre, le tour du monde. Aux Etats-Unis, elles ont été reprises par les journaux accompagnées d'une courte synthèse dans la page people. C'est surtout en Europe que les commentateurs politiques s'y sont intéressés, s'interrogeant, souvent de façon peu amène, sur le nouveau style de la présidence française.

     

    Ainsi, en Italie, le quotidien La Repubblica, sous la plume de Bernardo Valli, se demande, jeudi 27 décembre, si, "à la veille de son cinquantième anniversaire, la Ve République n'a pas changé de visage", si "son sixième président, actuellement en fonction, n'est pas en train d'en écrire l'épitaphe". L'éditorialiste décrit "sur le trône de De Gaulle, un président en manches de chemise, avec la chemise déboutonnée et les lunettes de soleil d'Alain Delon, qui reçoit ses ministres les pieds sur la table et tutoie (presque) tout le monde".

    "CELA TOURNE VITE AU VULGAIRE"

    L'autre grand quotidien, Il Corriere della Sera, consacre sur deux pages un reportage très illustré et plutôt ironique aux "deux fiancés". En Espagne, où M. Sarkozy est bien en cour et suscite depuis sa campagne présidentielle une curiosité bienveillante, même les journaux conservateurs El Mundo et ABC s'étendent sur le coût du séjour et le rôle de Vincent Bolloré, après le prêt de son yacht à Malte.

    C'est en Allemagne que les commentaires sont les plus durs, confirmant la difficulté outre-Rhin à s'habituer à un président de la République française dont les comportements désarçonnent les Allemands, qui ont toujours eu le sentiment qu'il ne les portait pas dans son cœur. A l'unisson, la presse accuse le chef d'Etat de chercher une fois encore à se mettre en scène, souvent au préjudice de sa fonction. "Au lieu de se démener, comme le reste de la classe politique du pays, sur le pouvoir d'achat, les retraites ou les délocalisations, il s'en va le week-end à Disneyland", note le magazine de droite Focus dans son édition en ligne, qui décrit un président à la recherche de "trophées".

    "Ehonté, irritant, narcissique", s'agaçait la Süddeutsche Zeitung dès le 21 décembre : "Ses prédécesseurs aussi aimaient le luxe. Chez Sarkozy, cependant, cela tourne vite au vulgaire." "Les Français ne peuvent que constater à quel point ce nouveau Napoléon est imprévisible", conclut le Berliner Zeitung du 24 décembre.

    En Belgique, tous les titres, francophones et néerlandophones, plaçaient en "une", mercredi, les photos de Louxor. Une "virée people" selon Le Soir, pour lequel "Sarko termine 2007 sûr de lui, arrogant, espérant mettre un voile sur ses premiers vrais déboires".

    Aux Pays-Bas, le quotidien de référence NRC-Handelsblad s'interrogeait, jeudi, sur "ce qui se déroule vraiment à l'Elysée, où l'on semble tourner un remake de Louis de Funès".

    Peut-être par trop habituée aux controverses entourant les voyages privés de l'ancien premier ministre Tony Blair, la presse britannique, qui avait fait ses choux gras de l'officialisation de la nouvelle liaison présidentielle au parc Disneyland, s'est faite plus discrète. "Kozy et sa copine sur les rives du Nil", titrait le tabloïd The Sun. Dimanche, The Independent ironisait sur un "Sarkozy qui a réinventé la présidence de la France à l'époque du star-system". M. Sarkozy est "le candidat unique d'un studio de 'Loft Story' appelé Elysée, une star de soap opera", écrivait le journal.

    (LE MONDE- Henri de Bresson (avec nos correspondants en Europe et à Washington)
  • Les photos "privées"de Miss ECNARF...

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    Photo publiée dans "Entrevue"

  • Une étrange ressemblance...

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    Nicolas Sarközy avec Michaela Jackson? 
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  • Seront-ils rapatriés par le Quai d'Orsay?

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    Après le verdict...
    Les six Français de L'Arche de Zoé ont tous été condamnés mercredi à la même peine, huit ans de travaux forcés, par la Cour criminelle de N'Djamena qui les a jugés coupables d'avoir tenté d'enlever 103 enfants au Tchad afin de les emmener en France il y a deux mois

    Le président de l'association Eric Breteau, son assistante Emilie Lelouch, les logisticiens Alain Péligat et Dominique Aubry, le médecin Philippe Van Winkelberg et l'infirmière Nadia Merimi ont été reconnus coupables de "tentative d'enlèvement de 103 enfants tendant à compromettre leur état civil" et "grivèlerie".

    Mahamat Dagot, un chef de quartier de Tiné, ville frontalière du Soudan, et Souleïmane Ibrahim Adam, un Soudanais qui a servi d'intermédiaire dans la région d'Adré, autre localité de l'extrême est du Tchad, ont été jugés coupables de "complicité de tentative d'enlèvement d'enfants" et, bénéficiant de "larges circonstances atténuantes", ont écopé de quatre ans de prison ferme.

    Enfin, le maire et le secrétaire général de la mairie de Tiné, Sinine Amadou Nassour et Ahmat Harane Gnoye, ont été acquittés après avoir été mis hors de cause à la barre par Eric Breteau.

    Eric Breteau, tout comme Souleïmane Ibrahim Adam, ont également été jugés coupables de "faux et usage de faux en écritures publiques".

    Les huit coupables ont été condamnés à verser "solidairement" aux familles des 103 enfants un total de 4,12 milliards de francs CFA (6,3 millions d'euros) de dommages et intérêts.

    A l'énoncé du verdict par le président de la Cour Ngarhondo Djidé, après trois heures d'attente dans une salle d'audience bondée et à la lumière de néons, les Français ont paru sonnés. L'infirmière Nadia Merimi a fondu en larmes dans les bras de son avocat français, Me Mario Stasi.

    Les condamnés sont repartis en fourgon cellulaire vers la maison d'arrêt. Main dans la main, Eric Breteau et Emilie Lelouch portaient à nouveau le pantalon de sapeur-pompier et le gilet bleu estampillé Children Rescue, nom de leur opération au Tchad, qu'ils avaient abandonnés le temps du procès.

    Les Français avaient été arrêtés le 25 octobre à Abéché, principale ville de l'est tchadien, alors qu'ils s'apprêtaient à embarquer 103 enfants à bord d'un Boeing-757 afin de les emmener en France, où les attendaient des familles d'accueil. L'opération avait été condamnée par Paris et N'Djamena.

    Dans la matinée, la défense des dix accusés avait plaidé l'acquittement, tandis que le procureur général Beassoum Ben Ngassoro requérait entre sept et onze ans de travaux forcés pour chacun des six Français, des peines plus légères pour les deux intermédiaires et l'acquittement des deux responsables de la mairie de Tiné.

    Intervenant en dernier, Eric Breteau, qui avait pris en main sa défense dès vendredi à l'ouverture du procès, a pour la première fois esquissé de timides regrets.

    "Nous avons toujours recherché des orphelins du Darfour", région soudanaise voisine en guerre civile, a-t-il réaffirmé.

    Si les 103 enfants "sont Soudanais, nous les avons privés d'un avenir meilleur", a-t-il dit. "S'ils sont Tchadiens et qu'on nous a menti, si nous les avons séparés de leurs familles, nous sommes navrés, sincèrement désolés, car nous n'avons jamais voulu les séparer des familles".

    "Je suis scandalisé par l'uniformité de la peine" contre les six Français, a déclaré à l'AFP leur avocat tchadien, Jean-Bernard Padaré.

    Sa consoeur française Céline Lorenzon a annoncé qu'elle allait "faire revoir la peine en France, puisque les travaux forcés n'existent pas".

    "La même peine pour tous, cela signifie que les peines étaient fixées d'avance", a-t-elle ajouté, "en colère et écoeurée".

    Le ministère français des Affaires étrangères a fait savoir que Paris demanderait "aux autorités tchadiennes le transfèrement en France des condamnés" pour qu'ils y purgent leur peine, conformément à une convention de coopération judiciaire de 1976. De source diplomatique à N'Djamena, on affirme que ce rapatriement pourrait intervenir "très rapidement".