C'était le 24 décembre 2002, dans une entrée d'immeuble de la rue de la parfumerie, à Asnières, dans les Hauts de Seine. Pascale Rolet, une infirmière âgée de 37 ans rentrait chez elle lorsqu'elle a été victime d'une agression atroce.
L'homme qui allait la tuer s'appelait Samir Zaoui. il avait 39 ans, il était connu des services de police pour une multitude d'incendies de voitures, de dégradations, de traffics de drogue qui, depuis 1999, lui avaient values entre cinq et dix condamnations. Depuis l'année 2001, la police avait remarqué une accentuation de ses tendances criminelles.
Cette année là, l'approche de la fête de Noël perturbe plus qu'à l'accoutumé le délinquant arabe. Il reçoit, déclarera-t-il plus tard, une "inspiration divine": cette fois-ci, contrairement à ceux qui, chaque année, brûlent des centaines de voitures à l'approche de Noël et du Nouvel an, lui va brûler une femme.
Dans sa folie, Samir Zaoui reste méthodique. Son crime est prémédité. Quelques heures avant de passer à l'acte, il se rend dans une station service pour acheter de l'essence. Il ne choisi pas non plus au hasard l'entrée d'immeuble où il va se cacher. C'est celui où habite Marguerite, une femme d'une cinquantaine d'année qu'il avait aspergée d'essence et gravement brulée en avril 2001. On l'avait soupçonné d'être l'auteur de l'agression mais, faute preuve, on n'avait pas pu l'arrêter. En cette veille de Noël 2002, à midi, tapis dans l'ombre, il attend que passe la victime idéale.
Il y a beaucoup de "hasards" qui s'accumulent dans la façon d'agir de Samir Zaoui. Un hasard qui tombe le jour d'une fête chrétienne et puis un autre hasard qui lui fait choisir d'agresser une Française...
Lorsque Pascale s'engage dans le hall d'entrée, Zaoui se glisse derrière elle, l'asperge d'essence. Puis sort son briquet.
L'infirmière est immédiatement transformée en boule de feu. Elle court dans le couloir en hurlant de douleur. Le vacarme alerte les gardiens de l'immeuble qui, totalement désemparés, jettent des seaux d'eau sur cette torche humaine d'où emergent des cris terrifiants. Lorsque les flammes s'éteignent, Pascale est si brûlée, si défigurée, que c'est à ses chaussures que les gardiens la reconnaissent...
Après avoir été plongé dans un coma artificiel pour lui épargner une agonie de souffrance , Pascale Rolet est morte dans les jours qui ont suivis.
Qui, aujourd'hui, se souvient de Pascale ? Pas grand monde. Sur Google.fr , le 21 décembre 2007, une recherche dans les pages francophones au sujet de "Pascale Rolet" recense 6 pages webs. Une recherche concernant "Sohane Benziane" - une jeune maghrébine qui a été brûlée vive dans un local à poubelle au cours d'une agression également atroce - en signale 4 250.
A la mort de Sohane, un millier de personnes ont défilé pour elle dans les rues de Vitry sur Seine, où on a posé une plaque et renommé une esplanade à son nom. Pour honorer sa mémoire, En 2003, la "marche des femmes", qui a abouti à la création de l'organisation "ni putes, ni soumises" a pris Vitry sur Seine comme point de départ. On a aussi baptisé un centre d'animation après Sohane Benziane dans le quinzième arrondissement de Paris. Le procès de l'agresseur de Sohane Benziane a donné lieu à un immense tapage médiatique.
Il est impossible de savoir si l'agresseur de Pascale a été jugé pour son crime. Il n'y a pas eu de marche pour elle, pas de tonitruante manifestation de sympathie. Française, tuée par un arabe, vraisemblablement de confession musulmane, à quelques heures de Noël, sa mort était trop embarrassante pour trop de monde. Elle était surtout trop comme la majorité d'entre nous et à cause de cela, elle a été exclue de notre mémoire collective. une recherche dans Google, simplement, en témoigne.