La France enregistre sa plus forte hausse du chômage depuis 7 mois : 4 millions de sans emploi (au moins) ! La France qui n’est maintenant que 11è pays de l’Europe (11è !) en matière de PIB par habitant. La France est devenue son équipe de France de football : une équipe de bling bling, arrogants, impudents qui sèment honte et zizanie dans leur pays, une équipe hors sol qui vit dans un autre monde.
On vient d’apprendre deux nouvelles dont une est passée inaperçue: celle du PIB par habitant (
Le Figaro) : nous sommes le 11è pays après le Luxembourg (merci Clearstream), l’Irlande, les Pays Bas, l’Autriche, la Suède, l’Allemagne, la Belgique et la Finlande. 11è !
Notre pays "qui résiste mieux à la crise que ses voisins" selon la trompette gouvernementale ne cesse de régresser. Mais au moins nous sommes champions, champions du chômage. Une hausse la plus importante depuis 7 mois (
Le Figaro) :
La situation ne s’améliore pas non plus pour les demandeurs d’emploi de longue durée, inscrits depuis plus d’un an au Pôle emploi. Leur nombre progresse de 0,9% en mai, à plus de 1,4 million de personnes. Ils représentent désormais près de 36% de l’ensemble des chômeurs recensés, un niveau supérieur de 6 points à celui d’il y a un an. Seul signe positif : c’est la première fois depuis janvier 2009 que la hausse du nombre de demandeurs d’emploi de longue durée est inférieure à 1%. Au total, l’ancienneté moyenne au chômage atteint désormais 418 jours, soit plus d’un mois ouvrable de plus en seulement 8 mois.
Derniers indicateurs alarmants des chiffres de mai : les sorties recensées pour cessation d’inscription au motif d’un défaut d’actualisation (+5,9% en un mois) et pour radiations administratives (+16,6% depuis avril) sont 5 à 10 fois supérieures à ce qu’elles étaient il y a un an, excluant donc toute explication cyclique.
Notez en plus que ce qui est plus qu’alarmant, ce sont les chômeurs de longue durée, nombre qui augmente, durée qui augmente de façon considérable (+ 1 mois en 8 mois !), chômeurs qui se rapprochent du précipice de la fin de droits. Notez aussi les radiations qui augmentent et se font à tour de bras + 16,6 %, 5 à 10 fois supérieures qu’un an auparavant ! Ces radiations qui diminuent artificiellement le nombre de chômeurs ont une conséquence : plus d’indemnisations, paupérisation accélérée et sans doute pour une part une origine inquiétante : on baisse les bras, on ne s’inscrit plus tellement il y a peu de chance de trouver du travail. Ces deux aspects n’aboutissent qu’à une seule chose : l’augmentation de l’exclusion et de la pauvreté.
A ce désastre, notre cycliste, meilleure économiste d’Europe, celle qui disait que la crise, venant avec de gros nuages noirs des USA, n’atteindrait pas la France tout comme le nuage de Tchernobyl, répond par un cynisme culotté : La ministre de l’Economie Christine Lagarde note dans un communiqué que « depuis 6 mois, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi est resté presque stable (+2,1%) ». Elle souligne également que « le nombre de demandeurs d’emploi envoyés en formation a progressé de +15,8% » sur cette période. Les + 40 000 chômeurs de madame Lagarde doivent être réconfortés par ces chaudes paroles. Ils ne sont que la "variable d’ajustement de la stabilité" selon la cycliste.
Notre pays est devenu le Titanic, car à sa tête il y a un capitaine, arrogant, politicard jusqu’au bout des ongles, sûr de lui, méprisant, qui avec son équipe qui danse sur le pont s’est moqué de la réalité des faits, s’est entêté dans ses choix de favoritisme d’une caste, s’est promené, a fait des discours, est parti en vacance, s’est tapé sur la poitrine fier comme un king kong de fête foraine, a rembarré tout le monde : Obama, Merkel, les Tchèques, l’Irlande, l’Espagne, l’Angleterre. C’est lui qui a précipité notre navire à l’encontre des icebergs. La cour des comptes a pointé les errements aberrants qui nous précipitent au fond des océans :
- la Loi TEPA qui coûte une fortune, qui, avec la défiscalisation des heures supplémentaires augment le chômage, qui, avec le bouclier fiscal, plombe les comptes.
- la réduction de la TVA des restaurateurs, le plus grand groupe de fraudeurs fiscaux de France qui avaient déjà menti et qui a rempli leurs poches en ne baissant pas les prix mais en vidant les caisses.
Le capitaine du Titanic va jouer la nuit au cow-boy de pacotille entouré d’une armée avec presque des chars pour aller rencontrer des chats de gouttière dans la cité des 4 000 et ensuite communique pour dire qu’il y est retourné, le héros sponsorisé par Kärcher. Il supprime la Garden Party, mais ne supprime aucun de ses déjeuners personnels au Bristol, aucune de ses innombrables invitations des élus et caciques UMP au château, la dernière ils étaient plus de 250 invités à déjeuner. Le 14 juillet avait au moins cette obligation d’inviter tous les Français, théoriquement. Dans ces réceptions de l’UMP c’est la caste du pouvoir qui se goinfre des petits fours de la République. Nicolas Sarkozy réunit à nos frais plusieurs fois par semaine les dirigeants de l’UMP. Pour les élus, le rythme est mensuel. Dans l’année on doit bien dépasser le coût du 14 juillet. Mais surtout c’est parfaitement anti-démocratique.
La déconfiture de la France est immense et à tous les niveaux : cohésion de son peuple, au pouvoir, en économie, dans une moralité toute simple et minimale, une simple moralité ni de grenouille de bénitier, ni de pourfendeur de soixante-huitards, non de la simple morale de bon sens. Les minimums ont explosé.
Si on parle d’économie, les journalistes et la France oublie quelques éléments. N’est-ce pas Fillon qui le
22 septembre 2007 parlait de faillite ? : "
La France est un pays riche, qui heureusement a des ressources qui lui permettent de faire face à l’avenir, mais l’Etat est dans une situation critique" N’est-ce pas Sarkozy qui disait le
8 janvier 2008 (!) que les caisses étaient vides ? Il refusait «
de vider les caisses déjà vides » (
Challenges ). Mais il ajoutait également qu’il fallait moraliser le capitalisme (
Le Figaro) :
et estime [Nicolas Sarkozy] toujours que le capitalisme financier a « besoin d’être moralisé ».
C’est à l’aune de ces trois déclarations qu’il faut juger le Président de la République. Il savait, le pouvoir savait que la France était à plat. Malgré cette science, sans conscience, ils ont dilapidé ce que nous ne possédions même pas. Ils n’ont eu de cesse avant que l’eau soit sur le pont supérieur de jouer de la clarinette et de se taper sur le poitrail d’aise. Ce fut Lagarde qui jubilait au printemps 2008 avant que 6 mois plus tard on révisât à la baisse les chiffres prometteurs, bien qu’ils furent à l’époque la moitié de ceux de la croissance de l’Allemagne, bien que deux ans plus tard il furent à nouveau révisés à la baisse. Ce fut Nicolas Sarkozy qui, de ces mêmes chiffres erronés, donnait des leçons « aux sachants » en bombant le torse fier comme un paon et faisait la roue de la fortune.
La France est en pleine déconfiture et on a un pouvoir qui a atteint un rare niveau d’incompétence, d’arrogance, de mensonges et de mépris. Les faits s’accumulent comme les ordures dans une cour. Cela en devient si inimaginable qu’on se demande si cela peut être vrai. Si nous regardons autour de nous voilà ce que nous voyons :
- Au Royaume uni, un ministre qui a, en tant que député, reçu, je crois, 40 000 euros de défraiements injustifiés, démissionne
- En Allemagne, pour avoir usé d’une voiture à titre privé, démission du poste de ministre
- Dans un pays nordique pour s’être fait remboursé des frais, démission plus remboursement à l’Etat
Et maintenant en France :
- Santini poursuivi par la justice, est resté ministre
- Hortefeux condamné par la justice, reste ministre
- Blanc dépense 12 000 euros de cigares, reste ministre
- Fadela Amara use de son appartement de fonction pour sa famille, reste ministre
- Nicolas Sarkozy touche illégalement pendant 3 mois sa rémunération d’ex ministre, reste Président
- Christian Estrosi dépense plus de 100 000 € en louant un jet privé, ne rembourse rien, reste ministre
- Christian Joyandet idem, ne rembourse rien, reste ministre
- Le même Joyandet trafique son permis de construire, reste ministre
- Richard condamné pour fraude fiscale reste directeur de cabinet de Lagarde et est ensuite nommé futur PDG d’Orange
- Rama Yade loue une suite pour plus de 600 euros la nuit, n’y loge même pas, ne rembourse rien et reste ministre
- Nicolas Sarkozy se fait prêter gracieusement 5 NISSAN 4 X 4 pendant 5 jours à Megève, coût 20 000 € quand NISSAN licencie 20 000 personnes, il reste Président de la République
- Roselyne Bachelot fait engager son fils dans une structure dépend de son ministère, elle reste ministre
- Roselyne Bachelot responsable du fiasco des vaccins, désorganisation totale, gaspillage immodéré, reste ministre
- Eric Woerth déclare ne pas connaître plus que cela Maistre et ment, a visiblement deux conflits d’intérêt par son épouse et son poste de trésorier de l’UMP, reste ministre
A cela s’ajoute l’arrogance et le mensonge pour les ministres :
- Hortefeux démissionne de son poste d’élu du conseil régional contre les promesses de l’UMP
- Nora Bera idem
- Valérie Létard idem
Quand on lit ces deux listes on ne peut qu’être effaré tout autant qu’effrayé. A cette liste de ministres menteurs, il faut ajouter Michel Barnier qui jurait ses grands dieux qu’il se présentait aux européennes pour siéger à l’Assemblée européenne. Sarkoland le monde du mensonge érigé en principe de vie ! Je préfère ne pas rappeler les innombrables mensonges de Nicolas Sarkozy, ma capacité à juguler la nausée ne pourrait pas y résister.
Ces élus qui cumulent alors que d’évidence ils ne peuvent pas faire tout en même temps :
- Christine Boutin qui a cumulé un temps sa retraite de député, sa mission, son indemnité de conseillère départementale et sans doute sa retraite de salariée dont personne n’a parlé
- Christine Lagarde qui touche 3 500 euros comme conseillère municipale sans avoir assisté à plus d’une assemblée sur 19
- Valérie Létard du Nouveau Centre qui cumulait son poste de ministre avec celui de conseillère régionale (démissionnaire), de présidente de la communauté de valenciennes et autre élue municipale (4 postes !)
- Jean-François Copé, député, maire de Meaux, président du groupe UMP à l’Assemblée, avocat à 200 000 euros par an (comment peut-il tout faire ?)
Et Nicolas Sarkozy qui supprime la garden party ne se gêne pas d’aller déjeuner plusieurs fois par semaine au Bristol (200 euros le menu), a fait transformer à très très grand frais un Airbus pour son plaisir royal, dépense des fortunes en sondage et en protection rapprochée, n’a cessé d’augmenter le nombre de ministres dont les inutiles Blanc (grand Paris) et Deveddjian (relance), nombre qui devient hallucinant alors que dans d’autres pays comme aux USA ils sont constitutionnels et peu nombreux. Non seulement cela est inutile mais c’est une trahison de plus des promesses électorales d’un gouvernement restreint et paritaire, la parité qui ne cesse de se dégrader à chaque renouvellement qui gonfle le gouvernement comme une outre à vents. Il faut attendre 2010 pour qu’à nouveau on parle de mettre de l’ordre quand cela avait été le slogan parmi les plus forts du candidat Nicolas Sarkozy : une République irréprochable. Tout comme cette finance que l’on ne cesse de réguler et de moraliser depuis août 2007 et les promesses de lutte contre les patrons voyous et les parachute dorés.
La France est divisée, rongée par le chômage, humiliée par une équipe de France de football arrogante, infantile, composée d’enfants gâtés méprisants, sans conscience, pourris par le fric facile et l’adulation injustifiée, équipe composée de clans et d’inimitiés, équipe reflet de l’équipe qui nous gouverne. La France est endettée, la France est partagée entre ce monde du pouvoir politique et de l’argent complètement déconnecté de la réalité, pouvoir qui se réveille un peu aujourd’hui car trop c’est vraiment trop, mais il en est l’artisan principal de ce désastre, artisan malgré la conscience qu’il avait en 2007 que les choses étaient fragiles. Il faudrait que les historiens se penchent sur cette période et comparent avec d’autres de notre pays afin de savoir s’il est déjà arrivé un temps, or celui de guerre, où la France fût dans une telle déconfiture.
AGORA VOX 25/06/10