04/10/2011 – 14h15
SOFIA (NOVOpress) – Le ras-le-bol de la population bulgare à quelques semaines d’échéances électorales majeures ne cesse d’enfler et pourrait s’inviter dans la campagne présidentielle. En cause, la cohabitation problématique des Bulgares avec la communauté rom, marquée par de fortes tensions. Des Bulgares qui n’hésitent pas à signifier leur mécontentement en défilant massivement dans les principales villes du pays. Faisant suite à la manifestation des militants du parti populiste Ataka dans la capitale, ce sont en effet plusieurs milliers de jeunes qui se sont rassemblés dimanche à Plovdiv, deuxième ville de Bulgarie. Avec pour mot d’ordre la lutte contre le laxisme gouvernemental généralisé envers les agissements délictueux des Roms.
Ces récriminations surviennent suite au décès d’un jeune Bulgare renversé par un minibus transportant des Roms et notamment les petits-fils de celui que l’on nomme le « Roi Kiro », patriarche local des Roms du village de Katounitsa. Cette mort suspecte aux yeux des Bulgares de Katounitsa a mis le feu aux poudres déclenchant une vendetta à l’encontre du patriarche (vidéo ci-dessous). Mais ce sont surtout les délits commis par le « Roi Kiro » qui exaspèrent la population Bulgare. Kiril Rachkov, de son vrai nom, est en effet impliqué dans la production illégale d’alcool et dans des réseaux de proxénétisme et de mendiants qui inondent de nombreux pays européens.
Depuis, les manifestations de solidarité avec les habitants de Katounitsa essaiment quotidiennement dans toute la Bulgarie, où sont scandés des slogans dénonçant l’impunité des Roms. Une impunité qui exacerbe les tensions déjà vives au sein d’une population bulgare affrontant les affres de la crise et des inégalités socioéconomiques, en plus de la délinquance rom. Une criminalité qui n’est pas prête d’être endiguée, comme le reconnaît Antonina Jeliazkova, directrice du Centre international d’études des minorités : « Chez les Roms, on en est déjà à la troisième ou quatrième génération sans éducation et sans aucune chance sur le marché du travail, et la criminalité grimpe en flèche ». Même si l’antienne de l’absence d’éducation est évoquée, la criminalité des Roms reste problématique au sein de l’Union Européenne quoi qu’en dise la très xénophile Mme Reding, vice-présidente de la Commission européenne et commissaire européen chargé de la Justice, des Droits fondamentaux et de la Citoyenneté.
De leur côté, les élites politiques, grands responsables de la situation, ne prennent pas la mesure du véritable sentiment de ras-le-bol des Bulgares et préfèrent se cacher derrière les habituels salamalecs envers la communauté rom. Le président Parvanov a même annoncé le financement colossal d’un programme d’intégration des Roms, soit plus de 700.000 personnes, par l’Union européenne.
Un programme évidemment financé par les deniers des populations européennes exsangues de par une situation économique délétère et l’incompétence chronique de leurs dirigeants politiques.