Contrairement aux autres habitants de l’archipel des Comores, les Mahorais ont exprimé par trois fois (1974, 1976, 2000), leur volonté de rester dans le giron Français. Un désir que le ministre de l’Outre-mer, Marie-Luce Penchard, a entériné à sa manière en annonçant que le Revenu de Solidarité Active (RSA), allait être mis en place au 1er janvier prochain dans l’île de Mayotte, officiellement 190 000 habitants, devenue le 101e département français par referendum l’année dernière.
95,2 % des 60% d’électeurs Mahorais ayant participé à cette consultation ont choisi de rejoindre le droit commun de la République française. Une départementalisation dont le coût financier, à la charge des contribuables métropolitains, ne rebute pas un François Fillon qui expliquait il y a peu que l’Etat français était en « faillite »…
Une grande partie des Mahorais est polygame avec un indice de fécondité de 4.5 enfants par femme. 35 % des hommes et 40 % des femmes sont illettrés en français, ce même pourcentage est inférieur en arabe puisque depuis leur plus jeune âge, les Mahorais vont à la fois à l’école de la République et à l’école coranique.
« Tous les ministères sont mobilisés pour poursuivre la départementalisation que vous avez tant attendue » a déclaré Marie-Luce Penchard mercredi: « droit syndical, formation, enseignement supérieur, accès à internet». «Le système de santé se modernise avec par exemple plus de 50 millions d’euros investis ces dernières années dans l’hôpital de Mamoudzou », a-t-elle souligné. C’est en effet à Mamoudzou que se trouve la plus grande maternité de France, avec près de 5 000 naissances par an sur les 8 000 dans l’île… «En quelques années, a-t-elle ajouté, le nombre d’enfants scolarisés dès l’âge de 3 ans a été doublé» (75 % des 72 000 enfants scolarisés à l’école primaire à Mayotte sont étrangers, NDLR), tandis que «dès 2009, nous avons augmenté les prestations pour les personnes âgées et les personnes handicapées».
Des annonces censées éteindre l’incendie qui a éclaté de nouveau à Mayotte ces derniers jours avec son lot de scènes de violences, en marge des « journées de grève générale illimitée contre la vie chère ». Les syndicats locaux ont dénoncé à cette occasion une « véritable provocation du Préfet », en l’espèce rapportait Le Figaro « la présence massive des gendarmes mobiles au cours des manifestations, ». En fait de « provocations », il s’agit de rappeler l’épisode des ratonnades anti-blancs qui avaient éclaté dans l’île en 2008, en marge aussi de manifestations, lorsque le 27 mars au matin, des centaines de Comoriens vivant clandestinement sur l’île sont sortis de leurs bidonvilles, coupe-coupe à la main, et s’en sont pris aux Français .
Seuls les journaux de La Réunion et de Mayotte avaient fait leur Une sur les scènes de « chasse aux blancs » et de lynchage perpétrées par des immigrés en situation irrégulière en provenance de l’île d’Anjouan, distante d’une cinquantaine de kilomètres. Les troubles avaient fait de nombreux dégâts matériels et 18 blessés. Un mois et demi après les faits, le quotidien gratuit 20 Minutes expliquait que les 130 000 Français de Mayotte, « Métros et Mahorais réunis, sont encore profondément traumatisés par cette chasse aux Blancs, la première dans l’histoire de cette collectivité territoriale française (…). Surtout, ils craignent que les 50 000 étrangers de l’île – selon certaines sources, ils seraient le double – s’en prennent de nouveau à eux ».
« L’ambiance (entre communautés) était froide, elle est désormais glaciale », témoignait Jean-Michel Laurence, chef du service des Renseignements généraux. La pression migratoire est telle que les tensions sont inévitables. Chaque jour, entre deux cents et trois cents Comoriens débarquent clandestinement sur les plages de l’île, où le PIB par habitant est environ neuf fois supérieur ». Et chaque année deux cents personnes ne reviennent jamais d’une traversée plus que périlleuse. Sur l’île d’Anjouan, considérée parmi les îles les plus densément peuplées du monde, une femme y élève en moyenne une dizaine d’enfants. Un habitant sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté, sur fond de coups d’état et de corruption…
Ce qui explique notamment, comme nous l’avons vu, que Mayotte accueille la plus grande maternité française, les immigrées (Comoriennes mais aussi Malgaches voire Africaines) venant y accoucher en grand nombre pour mettre au monde des « Français de papier » par les vertus du droit du sol…
Dans un éclair de lucidité, François Baroin, ex-secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, avait proposé le retour au droit de la filiation à Mayotte pour combattre cette invasion. Peine perdue. Et la situation a encore empiré depuis la visite de Nicolas Sarkozy, en janvier 2010, au cours de laquelle il avait promis de renforcer la lutte contre l’immigration clandestine. Faute de réelle volonté politique, plus peut être que par manque de moyens, celle-ci revient à écoper la mer avec une petite cuillère, les 20 000 Comoriens expulsés chaque année revenant dans la foulée sur ce territoire français.
Le quotidien Les Nouvelles de Mayotte –édition du 7 février 2007 - relevait qu’en 2006, les expulsions de clandestins ont coûté à la collectivité « 1 549 220 euros », chiffre qui ne comprend pas « le coût des effectifs chargés de les interpeller, ni les frais de nourriture lorsqu’ils séjournent au centre de rétention, etc. Il ne s’agit que des frais de reconduite proprement dits, partagés entre l’avion et le bateau ». Selon les statistiques publiées pour l’année 2006 à Mayotte, rapportait encore ce journal, les « vols de voitures » ont augmenté de 62%, les « vols à l’arraché » de 33%, les « cambriolages » de 6%, les « coups et blessures volontaires » de 21%, les « rébellions et outrages à agents » de 41%, tandis que les agressions sexuelles ont quasiment doublé…Il n’y a pas qu’en métropole que l’UMP peut se flatter de son bilan.
On l’aura compris, les beaux discours de Mme Penchard et les effets de manche de MM. Guéant et Sarkozy ne sont pas à la hauteur des problèmes, qui n’avaient pas du tout la même ampleur lorsque la France avait œuvré au maintien de Mayotte dans la collectivité nationale, notamment du fait de sa situation stratégique dans le canal du Mozambique. Comme l’ont relevé aussi bien Marine Le Pen que Bruno Gollnisch, il est impératif à Mayotte, comme aux Antilles, en Guyane et bien évidement en Métropole, de réformer d’ores et déjà les conditions d’accession à la nationalité française.
C’est bien le droit du sol et les avantages sociaux qui y sont attachés qui constituent une véritable pompe aspirante de l’immigration. Le retour au droit de la filiation, que le FN est le seul grand mouvement politique à défendre dans son programme, est une des conditions essentielles pour inverser les flux migratoires.
Blog de Bruno Gollnisch - 08/10/11