Le fondateur du FN pourrait se présenter aux législatives du côté de Carpentras.
"Je n'exclus rien !", lâche Jean-Marie Le Pen à propos d'une éventuelle candidature aux législatives dans la 3e circonscription du Vaucluse. "Et croyez-moi, je suis encore vigoureux..."
Photo Serge Guéroult
Un Le Pen candidat aux élections législatives dans la 3e circonscription du Vaucluse ? Pour les responsables locaux du Front national, c'est une quasi-certitude et ils l'ont fait savoir publiquement ces derniers jours. Il faut comprendre par là que soit Jean-Marie Le Pen en personne, soit sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, âgée de 21 ans, viendra défendre les couleurs frontistes dans cette circonscription couvrant les cantons de Carpentras Sud, Pernes et Bédarrides. Et où l'extrême-droite s'est profondément enracinée élection après élection.
Alors, info ou intox ? Selon Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du Front national, interrogé hier, il est trop tôt pour lever le suspense mais tout est possible.
D'autant qu'il a indiqué cet automne, lors d'un déplacement en Vaucluse, qu'il entendait "laver l'affront fait au FN" lors de la profanation du cimetière juif de Carpentras, en 1990, suite à laquelle le Front national avait été vivement attaqué avant que l'enquête n'établisse que les responsables étaient des jeunes néonazis. Entretien express.
- Hier encore, dans un communiqué, le secrétaire départemental du Vaucluse du FN indiquait que vous saurez "donner au sortant UMP la leçon qu'il mérite", ce qui semble clair. Alors, êtes-vous candidat dans cette circonscription ?
Jean-Marie Le Pen : Écoutez, pour l'instant, nous avons la tête ailleurs et les investitures aux législatives ne sont pas bouclées. Il est encore trop tôt pour le dire mais, au mois de mars, nous ferons savoir qui est candidat dans cette circonscription.
- Mais l'envisagez-vous pour vous-même ?
J.-M.L.P. : Je n'exclus rien ! Je suis une machine haut le pied moi (comprendre disponible à tout instant, Ndlr). Je suis toujours prêt à partir en campagne et croyez-moi, je suis encore vigoureux...
- Quant à l'hypothèse d'une candidature de votre petite-fille, Marion ?
J.-M.L.P. : Elle ferait une bonne candidate, c'est tout ce que je peux dire.
- Lors d'un déplacement à Carpentras, c'est vous-même qui avez évoqué il y a quelques mois une "surprise" dans la 3e circonscription du Vaucluse. Pourquoi et qu'entendez-vous par-là ?
J.-M.L.P. : Par définition, une surprise, ça ne s'annonce pas à l'avance, vous comprendrez donc que je m'en tienne là. Quant à savoir pourquoi, il est évident que c'est en lien avec la persécution extrêmement lourde qu'a eu à subir le Front national à Carpentras au moment de la profanation du cimetière juif. On nous a fait une injure capitale dans cette ville, à laquelle s'est associée tout le gouvernement socialiste de l'époque. Mille personnes, avec François Mitterrand en tête, ont défilé derrière une énorme baudruche de moi ! Il va falloir laver cet affront.
- Le député UMP sortant, Jean-Michel Ferrand, promet, si vous deviez bien être candidat face à lui, de faire une photo de vous "avec son pied sur votre tête". Ça vous inspire quoi ?
J.-M.L.P. : Rien qu'un peu de mépris... Vous savez, je ne crois pas que ce monsieur ait marqué particulièrement l'histoire parlementaire de ce pays par ses fulgurances... Pour tout vous dire, c'est la première fois que j'en entends parler. Mais à l'écouter, c'est plutôt du côté de Tarascon qu'il devrait se présenter, ce Tartarin.
- Le Front national enregistre des scores très élevés à Carpentras. Un conseiller général FN y a même été élu lors des dernières cantonales. C'est ce qui pourrait vous décider à être candidat dans cette circonscription ?
J.-M.L.P. : Non. Vous savez, il y a 36 députés UMP sur les 40 que compte la région (Jean-Marie Le Pen est conseiller régional en Paca, Ndlr). Il y en a bien quelques-uns qui vont perdre leur siège... et nous pouvons bien espérer en gagner.
La Provence - 24/02/12