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  • Femmes gendarmes tuées à Collobrières: le suspect, un récidiviste, a avoué

    L'homme placé en garde à vue après la mort de deux femmes gendarmes dimanche soir à Collobrières (Var), a reconnu être l'auteur des coups de feu, a annoncé lundi le procureur de la République à Toulon, lors d'une conférence de presse.

    Condamné par le passé pour infraction à la législation sur les stupéfiants et vols avec violences, cet homme de 30 ans était sorti de prison en septembre, après 6 ans d'incarcération, a précisé le procureur, Xavier Tarabeux.

    La semaine dernière, il avait été condamné à une peine de sursis-mise à l'épreuve pour violences commises sur sa mère.

    Il est soupçonné d'avoir tué Alicia Champlon, une adjudante de 29 ans, dont le compagnon est gendarme à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), et Audrey Berthaut, maréchal des logis-chef de 35 ans, mère de deux filles de 5 et 13 ans. Les deux femmes, en poste à Pierrefeu (Var), étaient intervenues pour régler un différend à la suite du vol d'un sac à main.

    Selon les premiers éléments de l'enquête, le suspect a tiré dans un premier temps deux coups de feu sur Audrey Berthaut, un fait considéré comme "un meurtre", avant de poursuivre sa collègue et de tirer six balles dans sa direction, a souligné le procureur, qui, dans ce second cas, a retenu "une volonté de donner la mort par préméditation, donc l'assassinat".

    Var Matin - 18/06/12

  • José Maria de HEREDIA (1842-1905)

    SOIR DE BATAILLE

     

    Le choc avait été très rude. Les tribuns
    Et les centurions, ralliant les cohortes,
    Humaient encor dans l'air où vibraient leurs voix fortes
    La chaleur du carnage et ses âcres parfums.

    D'un oeil morne, comptant leurs compagnons défunts,
    Les soldats regardaient, comme des feuilles mortes,
    Au loin, tourbillonner les archers de Phraortes ;
    Et la sueur coulait de leurs visages bruns.

    C'est alors qu'apparut, tout hérissé de flèches,
    Rouge du flux vermeil de ses blessures fraîches,
    Sous la pourpre flottante et l'airain rutilant,

    Au fracas des buccins qui sonnaient leur fanfare,
    Superbe, maîtrisant son cheval qui s'effare,
    Sur le ciel enflammé, l'Imperator sanglant.

     

    Les Trophées

  • Deux femmes gendarmes abattues dans le Var

    Deux femmes gendarmes ont été tuées par balles, hier soir à Collobrières dans le Var. Les circonstances de la fusillade ne sont pas connues pour le moment.

    Les deux femmes, âgées de 25 à 30 ans, seraient intervenues lors d'un cambriolage. L'un des protagonistes se serait emparé de l'arme de l'une des militaires et aurait fait feu.

    Le préfet du Var, Paul Mourier, le procureur de la République de Toulon et le commandant du groupement de gendarmerie se sont rendus sur place dans la nuit.

     

    Nice-Matin - 17/06/12

  • L'Aube dorée se maintient en Grèce - 17.06.12

    Parmi les petits partis, seul l'Aube dorée se maintient, avec un score de 6,9 % (18 sièges). Nombre d'observateurs s'attendaient à voir la formation reculer après son entrée surprise au Parlement le 6 mai.

    Des militants d'Aube dorée ont manifestée leur joie dimanche 17 juin.

  • Interview de Marion Maréchal Le Pen

  • Marine Le Pen battue de 114 voix, le FN va déposer un recours

    Pauline Théveniaud | Publié le 17.06.2012, 19h20 | Mise à jour : 21h56

    Marine Le Pen a affronté le socialiste Philippe Kemel à Hénin-Beaumont. Au premier tour, elle est arrivée en tête avec 42,36% des voix, loin devant le socialiste (23,50%).

                        

    Inconnu du grand public il y a peu, le Philippe Kemel bat Marine Le Pen sur le fil, en obtenant 50,11% des suffrages dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Alors que le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a été éliminé dès le premier tour, le maire de Carvin est élu face à la présidente (49,89%) avec 114 voix d'avance, selon les chiffres communiqués par la préfecture.

     

    Le FN va déposer un recours, annonce Steeve Briois.

    Après avoir salué «des scores spectaculaires» pour le FN, Marine Le Pen souligne dans son discours qu'«avec 49,9%, soit 114 voix d'écart, seule contre tous, il faudra probablement recompter».

     
     Fustigeant, comme son père quelques minutes avant elle, le redécoupage des circonscriptions, la présidente du Front national lance, pour conclure : «Ce soir, c'est à M. Guéant, que M. Kemel doit adresser ses remerciements.»
     
     
    Le Parisien
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
  • Le refus par la Russie de toute intervention militaire en Syrie est définitif - 17/06/2012

     

    Le refus par la Russie de toute intervention militaire en Syrie est définitif




    Beyrouth / L'ambassadeur de Russie au Liban, Alexandre Zasypkin, a affirmé que la position de la Russie rejetant toute intervention militaire en Syrie est "définitive", excluant le déclenchement par l'Otan d'un acte militaire contre la Syrie.

    Dans un entretien pour le site du Bulletin libanais, M. Zasypkin a fait savoir que son pays œuvrait pour la tenue d'une conférence internationale dont le but est de parvenir à un règlement politique de la crise en Syrie.

    "La Russie voulait, par la tenue de cette conférence, clarifier les positions de toutes les parties extérieures", a ajouté M. Zasypkin, estimant que la situation en Syrie exige l'intensification des efforts pour l'arrêt de la violence et l'arrangement d'un dialogue national.

    M. Zasypkin a tenu à souligner que la Russie ne soutenait pas une partie en Syrie, mais qu'elle refuse des résolutions contre la Syrie.

    Le diplomate russe a évoqué le financement, l'incitation et l'armement de l'opposition par certaines parties, soulignant que son pays entreprenait des contacts avec des différentes parties extérieures, dont le Etats-Unis, l'UE et l'Iran, pour parvenir à muter la discorde en dénominateurs communs soutenant la solution de la crise en Syrie.

    Il a par ailleurs souligné le fait que l'opposition est dispersée et n'a aucune base unifiée.
     

    http://www.sana.sy/fra/55/2012/06/16/425774.htm http://www.sana.sy/fra/55/2012/06/16/425774.htm    

    ALTERINFO.COM


     

     

     

  • Gilbert Collard : " Je serai un casse-couilles démocratique"

    Avec 42,82% et 670 voix d'avance sur la socialiste Katy Guyot, Gilbert Collard a été élu député dès sa première candidature à l'élection législative. Il obtient plus de 5 000 voix de plus qu'au premier tour, où il avait réalisé un score de 34,57%. L'ancien avocat du MRAP et proche du Parti socialiste est le deuxième député du mouvement « Bleu Marine » a être élu dimanche après la nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen.


    Avant l'annonce de sa victoire, il avait subi une journée mouvementée où il a été bousculé et a reçu des crachats lors de sa tournée des bureaux après avoir voté. « Ne me crachez pas dessus. Croyez en moi . Je serai un casse-couille démocratique. Je ne laisserai rien passer », a demandé le député nouvellement élu au micro de France 2. S'expliquant sur son rôle et son profil de député, il a expliqué qu'il utiliserait «Je compte faire entendre la voix d'un peuple qui en a assez. J'utiliserai tous les arguments du droit. Je compte aussi faire un travail pédagogique auprès des communautés pour leur dire que nous les aiderons mais qu'ils doivent respecter les lois ».


    Gilbert Collard s'est aussi exprimé sur la défaite de Marine Le Pen dans la 11è circonscription du Nord-pas-de-Calais, assurant « que sans elle rien n'était possible et qu'elle (pouvait) sur ma fidélité. Je serai toujours à ses côtés ».

    Europe1

  • Donnée battue de quelques dizaines de voix, Marine Le Pen demande le recomptage des voix

    http://www.leparisien.fr/elections-legislatives-2012/en-direct-suivez-les-resultats-du-second-tour-des-elections-legislatives-17-06-2012-2052901.php

  • Marion Maréchal Le Pen élue!

    Marion Maréchal-Le Pen, nièce de Marine Le Pen, a été élue, dimanche 17 juin, au second tour des élections législatives, dans la 3e circonscription du Vaucluse, terre favorable au Front national, avec, en voix, une dizaine de points d'avance, selon son directeur de cabinet.

    Au premier tour, la candidate du FN, âgée de 22 ans, avait obtenu 34,63 % des suffrages exprimés, devant le député UMP sortant Jean-Michel Ferrand (30,03 %), et la socialiste Catherine Arkilovitch (21,98 %), qui s'est maintenue contre l'avis du PS.

    La petite-fille de de Jean-Marie Le Pen va donc devenir la benjamine du Palais-Bourbon.

     

    Le Monde

  • Richard Prasquier 'choqué' que l’équipe de France n’ait pas envisagé une visite du camp d'Auschwitz comme l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Angleterre

    PARIS (EJP)---Le président du Conseil représentatif des institutions juives (CRIF) Richard Prasquier a estimé que l’équipe de France aurait dû profiter de sa présence à l’Euro 2012 co-organisé par la Pologne et l’Ukraine pour visiter le camp d’extermination d’Auschwitz comme l’ont fait d’autres équipes nationales.

    "Comme l’Italie, l’Allemagne et les Pays-Bas, l’équipe d’Angleterre s’est déplacée à Auschwitz et cela ne l’a apparemment pas empêchée de jouer correctement trois jours plus tard. La France ne l’a pas fait et ne compte pas le faire", a-t-il déploré dans un éditorial publié sur le site internet du CRIF.

    Relevant que l’équipe de France est établie à Donetsk en Ukraine "à 1373 km d’Auschwitz", alors que les Anglais et les Italiens sont installés à Cracovie, à une soixantaine de km du camp, M. Prasquier a néanmoins estimé qu’il était "choquant" que le voyage n’ait pas été envisagé.

    "Il est vrai que la France jouera ses matches en Ukraine, jusqu’à la demi-finale, si elle y parvient, et que le voyage est plus long. Mais l’avion raccourcit les distances et le fait même que la visite ne semble pas avoir été envisagée est choquant", a-t-il ajouté.
    "Si on tient compte du rôle de modèle des grands footballeurs auprès des jeunes, de l’ignorance qui est le lot commun malgré le travail de mémoire effectué dans notre pays et de l’absolue nécessité de lutter contre les amalgames qui sont la plaie de notre société d’information, la visite d’Auschwitz, on le sait, peut conduire à des réflexions salutaires sur l’homme dans la société et sur la signification de l’antisémitisme".
    Il a appelé les dirigeants du football français, une fois l’Euro passé, à conduire une visite au Mémorial de la Shoah à Paris.
     
    En Allemagne, le president du Conseil central des Juifs d’Allemagne, Dieter Graumann, a lui regretté que seuls trois membres de l’équipe d’Allemagne aient visité le camp d’Auschwitz.
     
    Seuls Philipp Lahm ainsi que les deux joueurs d’origine polonaise Miroslav Klose et Lukas Podolski ont effet effectué la visite.
    Tout en saluant cette visite comme un "bon signe", Graumann a admis qu’il aurait souhaité voir toute l’équipe se rendre à Auschwitz.
    EJP - 17/06/12

     

  • Gilbert Collard pris à partie à Saint-Gilles

    L' Gilbert Collard, candidat du «Rassemblement bleu marine» dans le Gard a été brièvement pris à partie en milieu d'après-midi à Saint-Gilles rapporte ce dimanche France 3 Languedoc. Le du comité de soutien à Marine Le Pen pendant la campagne présidentielle aurait subi crachats et insultes lors de sa tournée des bureaux de vote dans la commune de la part d'un groupe d'une trentaine de personnes.

      

    Selon France 3, des coups auraient même été portés et un collaborateur du candidat frontiste s'apprêterait à porter plainte pour un coup de poing dans l'oeil mais cette information n'est pas, pour l'heure, confirmée.

    «Nous avons envoyé une vingtaine de gendarmes sur place», rapporte la gendarmerie de Saint-Gilles, cité par Le Lab d'Europe 1. «Mais la simple présence d'un premier groupe de quatre ou cinq gendarmes a suffi à calmer les esprits.»

    Aucun blessé n'était à signaler, selon la gendarmerie.

    Cette fin de campagne est très tendue dans le Gard puisque la suppléante d'Etienne Mourrut, adversaire UMP de Gilbert Collard, a elle aussi été agressée mercredi soir. Eline Enriquez-Bouzanquet, très choquée, a été frappée de deux coups de poing au visage par un homme qui l'attendait devant son domicile. Une enquête a été ouverte et confiée à la Brigade de recherches de Vauvert qui ne dispose pas de signalement de l'agresseur.

    Gilbert Collard est candidat pour la première fois aux législatives. Dans cette 2e circonscription du Gard, Il a fait mieux que Marine Le Pen au premier tour des législatives : avec 34,57% des voix, il progresse de plus de 5 points par rapport au score de la candidate FN au premier tour de la présidentielle.

    Surtout, contrairement aux derniers sondages, il devance à la fois la candidate socialiste Katy Guyot (32,87%) et le député UMP sortant Etienne Mourrut (23,89%). Etienne Mourrut avait hésité à se désister en faveur du candidat RBM Gilbert Collard avant, finalement, de se maintenir dans la triangulaire.

     

    Le Parisien

  • Rencontre internationale sur la psychiatrie: 10% des Algériens atteints de troubles mentaux

     

     

    10% de la population algérienne serait atteinte de troubles mentaux

    L’information, ô combien inquiétante, a été communiquée, jeudi, à Blida, lors de la7e Rencontre internationale Khaled Ben Miloud, organisée cette année sous le slogan «50 ans de psychiatrie algérienne, petites et grandes histoires». Cette rencontre a été aussi l’occasion pour rendre hommage à feu Bachir Ridouh, l’un des plus grandes psychiatres d’Algérie, mort il y a trois mois. Le ministre de la Santé, qui a inauguré cet événement, a déclaré que le nombre important de malades atteints de pathologie mental est, certes, important, mais il est difficile d’avoir un chiffre exact.

    Suite et source : El-Watan, merci à Quai27

    Défrancisation

  • Marine Le Pen vote à Hénin-Beaumont

  • Présence de Georges Laffly - Par Jacques Aboucaya

     

     

    Ce choix de Chroniques littéraires (1), trente-deux exactement, auxquelles viennent s'adjoindre quelques poèmes écrits entre 1950 et 1999, rappelle opportunément  le souvenir de Georges Laffly. Né à Blida en 1932, disparu en 2008, il fut un écrivain de race et un homme de fidélité. Dans sa préface, "Georges Laffly et son temps", Jean Madiran, qui fut son "employeur" à la revue Itinéraires, le situe de la meilleure des manières. Ceux qui n'ont pas eu la chance de l'approcher, ni même de lire ses écrits, peuvent se faire ainsi une juste idée de sa personnalité, avant de découvrir quel critique avisé il fut.

    Trente-deux textes, donc, pour juger de son talent d'Aristarque. Ils ont paru dans plusieurs revues, Itinéraires, principalement, mais aussi Ecrits de Paris, Le Figaro littéraire et Le Spectacle du monde. Tous témoignent d'une vaste culture. D'un attachement profond à la langue française, qu'il manie en puriste, toujours soucieux du mot et de l'expression les plus adéquats à sa pensée. D'une probité qui lui interdit d'avancer tout jugement qu'il ne le justifie par des références parfois inattendues, toujours pertinentes. Et puis, comment ne pas admirer cette curiosité qui le pousse à s'intéresser à tous les sujets, fussent-ils aux antipodes de ses propres convictions, et à les aborder avec une probité qui force l'admiration ?

    Sans doute cette disponibilité d'esprit, à une époque où prévaut le sectarisme, l'appartenance à un clan, est-elle ce qu'on retient d'abord de cette lecture. Non que Laffly fût dénué de convictions. C'est tout le contraire. Catholique fervent, il était, "de coeur et d'esprit, (...) de la famille contre-révolutionnaire (...), activement réfractaire à la "modernité" issue de la Révolution française", comme le note Jean Madiran.

    La perte de son pays natal  (il avait trente ans en 1962) fut pour lui, comme pour bien d'autres, une blessure indélébile. Il avait lutté, notamment à La Nation française de Pierre Boutang, pour éviter le pire et la plaie ne se referma jamais. Il en avait conservé une amertume qui transparaît dans plusieurs de ses chroniques où il s'efforce toutefois d'analyser sans passion ce qu'il considérait comme une défaite tragique, mais non irrémédiable.

    Se penchant, dix ans après l'indépendance, sur le sort des victimes,  pieds noirs, musulmans restés fidèles à la France, voici ce qu'il écrivait : "Les pieds-noirs ont eu leurs amis et leurs ennemis. Où en sommes-nous avec eux ? Des ennemis, autant parler brièvement. Puisque par situation, les "colonialistes" étaient odieux, toutes les armes furent bonnes contre eux, et cela continue merveilleusement. Quant à nos amis, il faut faire la vieille distinction : "il y a nos amis qui nous aiment, nos amis qui ne se soucient pas de nous, et nos amis qui nous haïssent" ("Ce que nous sommes devenus", Itinéraires N°164, juin 1972). Amertume, certes, mais aussi lucidité.

    Bien entendu, on ne saurait réduire Georges Laffly à cet aspect. Sa réflexion s'exerce, je l'ai dit, sur les sujets les plus divers, envisagés souvent sous plusieurs angles, avec, toujours, une vision originale et un sérieux qui exclut tout esprit partisan. Ainsi en va-t-il du domaine religieux où son inflexibilité doctrinale ne l'empêche pas d'aborder des thèmes tels que la Gnose ou le Catharisme - fût-ce pour déplorer le regain d'intérêt qu'ils suscitent.

    Sur le plan plus précisément littéraire, il balaie les siècles, s'intéresse aussi bien à Corneille qu'à Drieu La Rochelle, à Chateaubriand qu'à Barrès, à Gustave Thibon qu'à Chesterton , Montherlant ou Jünger. Sans oublier Maurras, "poète caché" ignoré des anthologies, ou Brasillach chez qui il observe "un émerveillement d'enfant". Sur chacun, il ouvre des perspectives parfois inattendues - et c'est en cela que sa culture est la plus remarquable.

    Lui-même, en témoignent les pages ultimes de ce recueil, cultivait la poésie avec un talent certain. Qu'il renouvelle le thème du carpe diem, cher à Ronsard et à Corneille, ou, plus gravement, médite sur la "forteresse éternité", c'est toujours dans une langue riche, voire foisonnante, véhicule approprié aux mille nuances de sa pensée et de sa sensibilité.

    Jacques Aboucaya

     

     Chroniques littéraires, de Georges Laffly. Via Romana (5, rue du Maréchal Joffre, 78000 Versailles), 384 p., 24 €.

     

  • Un beau gâchis? Je Suis Partout (1932- 1944)

    16/06/2012 — 08h00
    PARIS (NOVOpress) — « La presse des années 30 ». « La presse de l’Occupation ». Passe-t-il beaucoup de jours sans qu’elles soient évoquées à la télévision, avec un tremblement de pieuse horreur dans la voix ? C’est le truisme qui ne manque jamais son effet, le moyen éprouvé de couper court à toute discussion, la panacée des politiciens qui ont passé la mesure en fait de filouterie, et à qui l’on s’avise enfin de demander quelques comptes : « on croirait la presse des années 30 », « c’est digne de la presse de l’Occupation ».

    Qui sait, pourtant, au juste, ce qu’il y avait dans cette presse, dans Je Suis Partout, par exemple, qui en est le titre le plus célèbre et comme l’emblème ? Et le moyen de le savoir, sauf à aller consulter à grand-peine des microfilms dans quelque rare bibliothèque ? Il est désormais possible de lire gratuitement, sur le site de la Bibliothèque Nationale de France, la collection complète du Figaro de 1854 à 1942, ou les quatre-vingts premières années du Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau. Mais l’immense programme de numérisation de la BNF n’a eu garde d’inclure Je Suis Partout.

    Tous ceux qui veulent connaître, et comprendre, avant de juger, seront donc reconnaissants aux éditions Auda Isarn pour l’anthologie qu’elles viennent de publier, et d’autant plus que Pierre Gillieth, qui a choisi les textes, a travaillé avec une parfaite probité. Dans son recueil, au reste très intéressant, des chroniques de cinéma de Lucien Rebatet dans Je Suis Partout, Philippe d’Hugues avait laissé de côté certains articles, sur tel ou tel film allemand plus maudit encore, s’il était possible, que le journal lui-même, et censuré des expressions qui tombent à présent sous le coup de la loi. Gillieth ne dissimule rien. Il donne des textes complets, bruts, sans note ni glose – avec juste un index fort utile –, tels qu’ils furent publiés et lus à l’époque. On trouvera donc, non seulement des attaques générales propres à scandaliser – et dont chacune, accessoirement, vaudrait aujourd’hui à son auteur un an de prison –, mais des injures personnelles. De Jacques Maritain, à cause de Raïssa, Rebatet ne craignait pas d’écrire en 1938 : « M. Maritain, corps et âme, représente ce que les Allemands appellent avec tant de raison un Rassenschander, un souilleur de la race ». Et le même Rebatet, dans sa chronique d’août 1941 sur Marseille, va jusqu’aux dénonciations, au sens propre du terme, personnelles et nominatives. Autant dire que Je Suis Partout a bel et bien sa part sombre, qui paraît interdire de lui appliquer sans plus, quelque envie qu’on en aurait, le jugement qu’y porta Pierre Gaxotte sur l’Acción Española, le journal monarchiste du malheureux Calvo Sotelo avant la guerre civile : « Il y a quelques mois, on a publié à Burgos [alors capitale de l’Espagne nationaliste] une anthologie des principaux articles de L’Action espagnole : c’est un gros volume, plein de faits, d’idées, de discussions : des articles qui ont été lus, médités ; des articles qui sont devenus action, des articles qui sont devenus chair et sang. Il y a vingt-et-un noms sur la couverture, et parmi les vingt-et-un, sept ont été assassinés par les rouges » (JSP, juillet 1938).

    Mais Je Suis Partout ne se réduit pas à la violence et à l’invective. L’anthologie témoigne avec éclat de sa remarquable ouverture culturelle. Les chroniques de cinéma de Rebatet ne sont pas reprises, pour ne pas faire double emploi avec le recueil de Philippe d’Hugues, mais l’« Enquête sur le cinéma français » par Gérald Devriès, en septembre 1943, avec de longues interviews de Jacques Becker et de Robert Bresson, est du plus haut intérêt. Quant aux articles de critique littéraire, même si le biais idéologique s’y laisse assez souvent apercevoir, on y trouve beaucoup d’analyses fines, nuancées, pénétrantes – Drieu La Rochelle sur les romanciers du XIXe siècle, André Fraigneau sur le Journal de voyage de Montaigne, ou encore Rebatet dans les derniers mois de Je Suis Partout, en mars 1944, sur Gide, « un grand artiste, un aristocrate de la pensée, doublé, selon son propre aveu, d’un puritain qu’il n’a jamais pu tuer en lui. C’est ce puritain qui inspire à Gide des soucis altruistes, politiques, sociaux, certainement respectables, mais qui le font déraisonner ».

    Robert Brasillach

    Robert Brasillach

    Je Suis Partout, c’était aussi, c’était surtout un remarquable talent, une langue souple, aisée, nerveuse, encore fraîche aujourd’hui comme au premier jour. Font seuls exception, à mon goût, les articles d’Abel Bonnard, dont le style périodique et fleuri sent un peu trop le discours académique – heureux temps, où le défaut des académiciens français était d’écrire trop bien le français ! On est pris littéralement d’un haut-le-cœur en lisant le reportage de Brasillach à Katyn, en juillet 1943, sa longue évocation de l’odeur (« toute la journée, nous traînerons avec nous, sur nos vêtements, à nos chaussures, cet innommable souvenir gras, indélébile et puant »), avec, à l’improviste, cette pointe terrible qui est d’un grand bretteur : « Je voudrais faire passer un peu de cette odeur à travers les fumées d’encens des archevêques bolchevisants ». On est saisi par les vignettes de la guerre d’Espagne que livre Pierre-Antoine Cousteau, lors du reportage qu’il fit en 1938 avec Brasillach et Bardèche – Brasillach en a donné son propre récit, très proche, dans Notre Avant-Guerre : le grand jeune homme blond qui passe à pied le pont international d’Irun, « avec pour tout bagage un vieux passeport autrichien et deux mots espagnols fraîchement appris qu’il prononce à la française : “Légion… Franco” » ; le petit Français, fils d’un capitaine de gardes mobiles tué par les communistes, qui s’engage du côté franquiste pour venger son père, et qui, lorsqu’il a touché sa solde, va s’acheter des caramels… La guerre d’Espagne, voilà bien le tournant décisif et, pour le meilleur et pour le pire, la grande clé avec laquelle Je Suis Partout va dès lors interpréter les événements : la conviction de vivre une guerre civile européenne, dans laquelle la solidarité idéologique pèse plus lourd que l’appartenance nationale. Codreanu, écrit Rebatet en 1938, après l’exécution du chef de la Garde de fer roumaine, « appartenait par bien des points à la même famille d’esprit que nous ». Et Cousteau, plus brutalement, en 1943, tout en reconnaissant que Léon Degrelle poursuit des objectifs anti-français, de démantèlement de la France : « Cette menace ne parvient pas à atténuer l’irrésistible sympathie que le jeune chef wallon ne peut pas ne pas inspirer à tous ceux qui, sous d’autres cieux, mènent le même combat fasciste ».

    À pousser jusqu’au bout cette logique, l’équipe de Je Suis Partout finit par se mettre tout entière – avec ses enthousiasmes et ses obsessions, ses idées généreuses et ses haines aveugles, ses combats qui n’étaient pas tous aberrants et ses dons rares d’intelligence et de plume – à la remorque d’une folie sanglante et, par surcroît, d’une folie de plus en plus évidemment vouée à l’échec. Cousteau et Rebatet l’ont reconnu, sans regret ni remords mais avec une lucidité ironique sur eux-mêmes, dans Dialogue de vaincus, l’étonnant livre à deux voix qu’ils écrivirent en 1950 à la prison de Clairvaux : « “Et c’est juste à ce moment-là, en 1941, très exactement, au moment où Hitler perdait les pédales que nous nous sommes lancés avec frénésie dans la collaboration”. Ce jour-là, les deux amis, écrasés par cette constatation, n’en dirent pas davantage ». La trajectoire de Je Suis Partout, telle que la restitue l’anthologie rigoureusement chronologique de Pierre Gillieth, est ainsi très précisément une course à la mort, physique parfois, toujours civique et sociale. Nous en portons encore les conséquences, puisque ce désastre a fait tomber sur toute critique de la démocratie libérale, tout travail intellectuel autour des racines communes de l’Europe, toute défense d’une identité culturelle et ethnique, un anathème global et absolu, qui ne paraît pas près d’être levé.
    Pour les amateurs d’histoire, les curieux de culture, ceux qui veulent mieux connaître l’immense tragédie du XXe siècle européen ou, tout simplement, comprendre comment nous en sommes arrivés là où nous sommes, l’anthologie de Je Suis Partout est une lecture indispensable.

    Flavien Blanchon, pour Novopress

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