INTERVIEW EXCLUSIVE - Dans un entretien au Figaro Magazine, Marine Le Pen revient sur l'exclusion de son père du Front national, un choix «douloureux» mais «inéluctable».
LE FIGARO MAGAZINE. - Jean-Marie Le Pen a été exclu du FN. Etait-ce nécessaire?
Marine LE PEN. - C'était inéluctable. Depuis plusieurs mois, Jean-Marie Le Pen s'était engagé avec obstination dans un processus de dénigrement du mouvement, de contestation systématique d'une ligne politique qu'il avait pourtant soutenue. Il n'était pas possible de laisser la situation en l'état. Je n'ai pas été élue pour défendre mon confort personnel mais pour mettre le Front national en ordre de marche, et clairement son comportement extrêmement hostile était devenu une entrave à la bonne marche du parti. Je reproche trop aux dirigeants français de ne pas diriger la France pour que le FN ne soit pas dirigé. Or, il l'est, et il faut que la ligne politique que je porte, soutenue par l'immense majorité des adhérents du Front, soit respectée par tout le monde.
Votre père n'est-il pas votre principal adversaire politique? Il a déclaré avoir peur que vous deveniez présidente de la République…
Quand il dit cela, il ne faut pas s'étonner que les membres du bureau exécutif du Front national considèrent qu'il n'a plus sa place au sein du Front. A partir du moment où un dirigeant considère que la candidate Marion Maréchal-Le Pen n'a pas les qualités pour être présidente de Région en Paca, que la candidate Marine Le Pen n'a pas les qualités pour être présidente de la République, il devrait en tirer les conséquences! Il s'est mis lui-même en dehors du FN.
Les 5 et 6 septembre, le FN tiendra son université d'été à Marseille. Jean-Marie Le Pen a annoncé qu'il viendrait.
Les travaux de l'université d'été sont réservés aux membres du parti. A partir du moment où il a été exclu, il ne peut pas y participer.