14/01/2016 – 05h00 France (Breizh-info.com) – « Où sont passées les féministes ? » s’interroge Mathieu Bock-Côté dans Le Figaro, lundi 11 janvier, à propos des agressions sexuelles de Cologne. Relatant le silence de la presse au sujet des agressions sexuelles et viols ayant eu lieu le soir du nouvel an, ce docteur en sociologie rajoute : « On est loin du traitement de la photo déchirante du petit Aylan Kurdi mort sur la plage qui avait suscité une émotion immense dans les pays occidentaux, d’autant plus que les médias se livrèrent alors sans gêne à une séance de culpabilisation massive, comme si ce petit être au destin si atroce représentait à lui seul l’ensemble de la crise migratoire. À ce moment, l’amalgame était permis: tous les migrants étaient Aylan Kurdi.»
Puis il s’interroge sur l’exemple de ces femmes, de gauche, féministe même, qui ont prononcé des déclarations étranges : « Devant cette agression, un désir de soumission avilissant se fait entendre. La mairesse de Cologne, Henriette Reker, a ainsi invité les femmes à adapter leurs comportements aux nouveaux venus. Elles devraient garder plus d’un bras de distance pour ne pas exciter des hommes qui ne sont pas encore habitués à la liberté sexuelle caractérisant la modernité occidentale. Les femmes sexuellement libérées sont-elles responsables de l’agression qu’elles subissent? Henritte Reker les invitera-t-elle demain à porter le voile pour faire comprendre qu’elles respectent les nouveaux codes de la pudeur multiculturelle et qu’elles sont vertueuses? Le multiculturalisme se présente ici plus que jamais comme une inversion du devoir d’intégration.»
Cette affaire de Cologne aura levé le voile sur le combat plus idéologiquement à gauche, voir à l’extrême gauche, des féministes organisées en France, plutôt que celui de défense de la condition féminine. Si quelques féministes allemandes ont manifesté dès la révélation de ces incidents, il aura fallu attendre le 12 janvier pour recevoir le premier communiqué du collectif « Osez le féminisme » (piloté par des membres ou proches du planning familial, du PS et d’EELV) . Et l’on peut dire que ce dernier a le mérite de révéler la vraie nature des ces « féministes françaises », interlocutrices privilégiées du Gouvernement comme le fut celle que certains surnomment « l’ayatollah», Caroline De Haas , au cabinet de Najat Vallaud Belkacem.
Sous le titre « Pour chaque femme violée, notre indignation est totale », le collectif après deux lignes d’explications des faits sur Cologne change de sujet : « Si nous saluons cette indignation collective et la rejoignons, nous ne pouvons que regretter que celle-ci soit à géométrie variable. En effet, chaque année, 84 000 femmes majeures sont violées en France, soit 230 par jour. Toutes doivent faire preuve d’un immense courage pour se reconstruire. Mais seules 10% d’entre elles réussissent à porter plainte et 2% des viols amènent à une condamnation des agresseurs. Le viol est donc le crime le plus impuni qui soit : dans notre pays existe un réel permis de violer. Face à cela, faisons-nous face à 365 jours d’indignation en France ? » avant d’en venir au point qui les gêne particulièrement ; les agresseurs sont, dans l’affaire de Cologne et ses centaines de plaintes enregistrées, tous des immigrés, dont beaucoup de réfugiés fraichement arrivés.
« Selon l’origine des agresseurs, y aurait-il des victimes de viol qui mériteraient d’être soutenues plus que d’autres? Tous les jours, de Cologne à Paris, de Pékin à New York, du Caire jusqu’à Rio de Janeiro, dans l’hémisphère nord et dans l’hémisphère sud, des hommes, de tailles et de corpulences variées, de métiers variés, de confessions religieuses différentes, et de toutes origines sociales, agressent et violent des femmes. »
Face au réel qui frappe les idéologues féministes – pétries d’antiracisme, de multiculturalisme, de gauchisme bien avant de s’intéresser à la femme et particulièrement à la femme européenne – c’est le relativisme qui prime, voir quelques crises de delirium aiguës. Ainsi, ces interlocutrices du gouvernement Hollande estiment que, comme dans le reste du monde, nous vivons, en Europe, dans des « sociétés patriarcales, où il ne fait pas bon d’être une femme. »
Tout en reconnaissant que « les agressions commises à Cologne, Zurich, Helsinki et d’autres villes lors du réveillon du Nouvel an sont d’une ampleur inconnue jusqu’alors » et qu’ils «Ils doivent être sévèrement punis et un message clair doit être envoyé aux agresseurs et futurs agresseurs », Osez le Féminisme conclut idéologiquement, comme cela avait commencé « Instrumentaliser ces crimes, laisser à penser que la violence machiste est un fait étranger à nos sociétés, qu’il suffirait de fermer nos frontières pour nous en prémunir, c’est occulter la réalité du quotidien des femmes. L’origine des agresseurs ne doit pas être un frein à la dénonciation de ces agressions, mais nous condamnons aussi toute forme de récupération raciste de cet événement, qui nuit aux femmes victimes de viol, et nuit aux droits des femmes en général. La lutte contre les violences patriarcales doit être une priorité, 365 jours sur 365. L’indignation ne doit donc pas être sélective, car le féminisme ne peut être à géométrie variable. »
Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe-Ecologie-les-Verts et féministe militante, a attendu cette semaine également, avant de se déclarer « sidérée », tout en félicitant ses homologues allemandes pour leur manifestation « contre le racisme et le sexisme » , un peu comme si après un acte anti-chrétien en France, le président de la République dénonçait l’islamophobie ambiante.
En Allemagne, certaines femmes réputées pour être proches des féministes ont eu un peu plus de courage et surtout moins d’oeillères : Kristina Schröder, qui fut ministre de la Famille, des Femmes et de la Jeunesse dans le gouvernement d’Angela Merkel, entre 2009 et 2013, a déclaré que ces agressions et ce manque de respect vis à vis des femmes faisaient partie de la civilisation musulmane. Dans le journal Bild , elle a déclaré «Nous devons dire à tous les nouveaux immigrés: pour vivre ici, vous devrez renoncer au «code d’Honneur» qui caractérise certains hommes du monde arabe, et qui dérive souvent vers de la violence envers les femmes. Sinon il n’y aura pas d’avenir pour vous ici.»
Pas vraiment le même discours que celui d’Emmanuelle Cosse, qui déclarait en septembre 2015 : « on peut accueillir des réfugiés sans limite en France comme dans toute l’Europe ». Des propos que ne goûtent ni les Français ( cf la débâcle EELV aux régionales) , ni les Allemands qui se sont virilement manifesté dans les rues, à Leipzig ou à Cologne contre l’immigration, ni les Finlandais qui patrouillent pour protéger leurs villes, leurs femmes et leurs filles, ni les pays de l’Est qui ferment – comme la Hongrie – leurs frontières les uns après les autres à ces « chances pour l’Europe ».
Le mot de la fin pour Yann Merkado, actif sur twitter :
Photo : DR
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(merci à Dirk)