A Bonneval le 21 octobre 2010 - (Cliquez sur la photo pour la voir en totalité)
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Alors que les grèves, les blocages et les manifestations de lycéens et d'étudiants se poursuivent dans tout le pays, le chef de l'Etat a profité d'un déplacement dans l'Eure-et-Loir pour dénoncer sur un ton martial les violences qui agitent le centre de Lyon depuis le début de la semaine.
"J'ai vu les images de Lyon hier, c'est scandaleux. C'est pas les casseurs qui auront le dernier mot dans une démocratie, dans une République", a lancé M. Sarkozy lors d'une table ronde à Bonneval, sous les applaudissements d'un public tout acquis à sa cause.
"Ce n'est pas acceptable, ils seront arrêtés, retrouvés et punis, à Lyon comme ailleurs, sans aucune faiblesse. Parce que dans notre démocratie, il y a des tas de moyens de s'exprimer, mais la violence la plus lâche, la plus gratuite, ça, ça n'est pas acceptable", a-t-il estimé.
Selon un bilan provisoire de la préfecture mercredi soir, 35 personnes ont été interpellées mercredi et 85 mardi.
En des termes d'une fermeté inédite depuis le début de la contestation, au moins en public, le président a également dénoncé les grèves et blocages qui perturbent le fonctionnement du pays. "On n'a pas le droit de prendre en otage des gens qui n'y sont pour rien", a-t-il vitupéré.
"En prenant en otage l'économie, les entreprises et la vie quotidienne des Français, on va détruire des emplois. L'entreprise qui n'aura plus de fioul, qui n'aura plus de bitume alors qu'elle travaille dans les travaux publics, qui ne pourra plus avoir ses livraisons, elle va fermer. Et c'est encore une fois les petits qui vont trinquer pour les autres!", a insisté M. Sarkozy.
"On ne peut pas être le seul pays au monde où, quand il y a une réforme, une minorité veut bloquer les autres. Ce n'est pas possible, ce n'est pas ça la démocratie", a-t-il poursuivi.
Sur le fond, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois défendu son projet de loi comme une réforme incontournable. "Je ne serai pas celui qui laissera aux jeunes la dette accumulée de ma génération, qui n'aurait pas eu le courage de dire la vérité et de faire les réformes dont on a besoin", a-t-il dit.
Face à un mouvement toujours soutenu par une majorité des Français, le chef de l'Etat a aussi profité de son séjour à Bonneval pour soigner son image et sa popularité, au plus bas dans les sondages.
Devant micros et caméras, il a d'abord pris le temps de défendre sa réforme au milieu des salariés en blouses bleues d'une petite entreprise locale. "Je ne voulais pas partir sans vous dire ça", leur a-t-il lancé, "je ne viens pas seulement pour les photos"...
Puis il s'est offert un bain de foule revigorant, au milieu des petits drapeaux tricolores agités par des dizaines de personnes disposées le long du parcours qui le menait au restaurant où il a déjeuné avec des élus.
AFP. 21/10/10