Moins de 400 musulmanes -367 précisément- porteraient en France le voile intégral (dit niqab ou burqa), selon une note de la sous-direction de l'information générale (SDIG), indique-t-on au ministère de l'Intérieur, confirmant une information publiée dans le Monde daté de jeudi.
Ce nombre, a-t-on précisé à l'AFP, est une "première approche rapide qui sera suivie d'une étude plus approfondie". On ajoute de même source que le document où figure ce décompte a été remis au gouvernement au début du mois de juillet, au moment où la mission parlementaire d'information initiée par le député PCF du Rhône André Gerin commençait ses travaux.
Une autre note d'un des services du ministère de l'Interieur, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), publiée également début juillet, ne donne pas d'estimation mais évoque un phénomène marginal, concernant des femmes jeunes (moins de 30 ans), vivant le plus souvent en milieu urbain et volontaires --voire militantes-- pour porter le voile intégral.
Le sujet a fait irruption dans l'actualité le 8 juin quand André Gerin a demandé la création d'une commission d'enquête parlementaire sur le port du voile intégral en France.
Sa proposition a été signée par une soixantaine de députés, appartenant pour la plupart à la majorité parlementaire, et a suscité immédiatement de vifs débats à propos de la pertinence d'une loi pour interdire le voile intégral.
Immédiatement, les représentants des musulmans se sont unanimement dits hostiles à une loi, soulignant que le voile intégral était un phénomène ultra-marginal et que la question devait se régler entre musulmans, plutôt par la pédagogie que par l'interdiction.
Ils critiquaient aussi l'emploi du mot "burqa", qui désigne le voile des Afghanes et qui n'est quasiment pas porté en France (ce que confirment les services de renseignements), mais qui est le symbole d'un islam franchement rigoriste. Ils y voyaient une "stigmatisation" de l'islam en général.
Plusieurs ministres ont considéré également qu'une loi serait inadaptée, tandis que des associations féministes se disaient favorables à une loi d'interdiction, au nom du respect des droits de la femme...
Le président Nicolas Sarközy avait déclaré que "la burqa n'était pas la bienvenue en France", répondant au président américain Barack Obama qui, dans son discours du Caire, avait critiqué les restrictions au port du voile en visant sans la nommer la France.
Finalement, il n'y a pas de commission d'enquête parlementaire mais une mission d'information qui a commencé ses travaux le 8 juillet et doit entendre une série de spécialistes ou de personnes concernées par la question du voile (ethnologues, maires, spécialistes des religions, associations, etc). Elle rendra son rapport fin janvier 2010.
AFP. 29.07.09