François Fillon a volé vendredi au secours du débat sur l'identité nationale, jouant la carte de l'apaisement face au concert de critiques qui agite même les rangs de la majorité sur cette question que beaucoup jugent propice à tous les "dérapages".
Un mois après le lancement du débat, c'est initialement Nicolas Sarkozy qui devait clôturer le colloque de l'Institut Montaigne, qui se tenait à l'Ecole militaire autour de la question "Qu'est-ce qu'être français?".
Mais le chef de l'Etat a finalement préféré se faire remplacer par son Premier ministre, l'Elysée expliquant que le président s'était déjà largement exprimé sur la question lors d'un récent déplacement dans la Drôme.
Alors que le sujet a été dominé ces derniers jours par la réflexion xénophobe tenue par un élu local UMP en marge d'une réunion publique, François Fillon s'est attaché à prendre de la hauteur, multipliant les références historiques, invoquant Voltaire, Victor Hugo, Fernand Braudel, Marc Bloch...
La question des minarets s'étant désormais introduite dans le débat, à la faveur de leur interdiction en Suisse par référendum, le chef du gouvernement a répliqué que c'était "l'intégrisme" qui devait être "combattu", mais "surtout pas les musulmans".
"Il est normal et légitime que les pratiquants puissent exercer leur foi dans des conditions dignes. Je préfère des mosquées ouvertes à des caves obscures", a-t-il insisté.
"Quant aux minarets, qui sont d'ailleurs assez peu nombreux en France, je dis simplement qu'ils doivent s'inscrire de façon raisonnable et harmonieuse dans notre environnement urbain et social. La meilleure façon qu'ils le soient c'est de faire confiance pour cela aux maires de nos villes", a poursuivi le Premier ministre.
Répondant aux accusations de populisme à quelques mois des élections régionales, François Fillon a juré que le débat n'était pas de "circonstance".
"On nous a soupçonnés d'instrumentaliser la question nationale, comme si cette question n'était pas lancinante, et cela depuis longtemps", a-t-il lancé. "Le danger n'est pas de débattre ! Le danger, c'est de laisser monologuer les tenants du repli national, les nostalgiques qui sont prêts à emboucher le clairon de (Paul) Déroulède et de Vichy", a-t-il poursuivi.
La mise au point répondait clairement aux mises en garde émanant non seulement de la gauche, très hostile depuis l'origine au débat défendu par le ministre de l'Immigration Eric Besson, transfuge du Parti socialiste, mais aussi à celles venues de la majorité.
Mercredi, c'est l'ex-président Jacques Chirac qui estimait que "trop de discriminations" en France "stigmatisent la religion, l'origine, les convictions" et "minent encore notre pacte républicain".
"La question de l'identité, ça ne peut pas être une réflexion de comptoir", a averti pour sa part l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, réclamant "plus de rigueur intellectuelle" pour "éviter le populisme".
Un autre chiraquien, le député François Baroin, jugeait lui qu'une telle discussion à "quelques encablures" des régionales, c'était "gros comme un hippopotame dans une mare asséchée".
"Le seul socle réel de l'identité nationale, c'est le socle démocratique, l'universalisme, l'héritage de la Révolution française", estimait également en privé un ministre du gouvernement. "Dès lors que l'on ramène cette question à des questions raciales et ethniques, c'est juste un sale débat", dit-il.
AFP. 04.11.09
A croire qu'on n'était pas Français avant la révolution de 1789!
Le mépris de Raffarin pour le peuple: les "réflexions de comptoir"!!!
Les seules questions qui émergent de ce débat en forme de boomerang, ce sont précisément les questions qui fâchent!
La grande Fête de l'anti-France a tourné court... grâce aux drapeaux algériens déployés et à la votation courageuse du peuple suisse!