Menée tambour battant par le parquet de Marseille, l’enquête préliminaire sur le viol d’une adolescente de 13 ans, le 3 août dernier dans la cité phocéenne, est en passe d’être achevée.
Les deux hommes considérés pour l’heure comme les principaux suspects du crime sont, tous deux, trentenaires.
Le premier, Amine A., 29 ans, a été arrêté dimanche matin à l’issue de plusieurs opérations de police menées en divers lieux de la ville. Lors de sa garde à vue, il a reconnu être présent lors de l’agression de l’adolescente mais a affirmé n’y avoir pas participé directement. Quelques heures après cette première arrestation, un deuxième homme, Fodil D., 30 ans, s’est présenté spontanément aux enquêteurs. Déjà connu des services de police pour d’autres faits de violence, sans doute se savait-il recherché. Son ADN, retrouvé notamment sur les vêtements de la jeune fille, avait pu être recherché sur le fichier national des empreintes génétiques. Les résultats de cette recherche, connus dès samedi, avaient mis les enquêteurs sur sa piste.
L'adolescente est parvenue à dessiner la scène
Placé en garde à vue dimanche soir, l’homme minimise les faits et cherche à se dédouaner. A l’entendre, c’est la jeune fille, dont il assure avoir ignoré qu’elle était mineure, qui l’aurait abordé et lui aurait fait des avances. Elle l’aurait ensuite « spontanément » suivi dans son appartement. Là, elle se serait librement offerte à une relation sexuelle consentie.
Une version qui ne correspond en rien aux constatations médico-légales effectuées sur la victime. Très profondément meurtrie et toujours en état de choc, l’adolescente ne parvient toujours pas à parler de son agression. « Elle verbalise très peu », indique une source proche de l’enquête. Avec l’aide d’un médecin psychiatre, elle est néanmoins parvenue à dessiner la scène, sur laquelle figurent trois individus. Attaquée par ce trio sur le boulevard National, dans le IIIe arrondissement de Marseille, la jeune fille aurait été violée par l’un d’eux tandis que les deux autres l’immobilisaient.
Une deuxième trace d’ADN a été isolée sur les lieux du crime. Hier, les enquêteurs se refusaient à dire s’il s’agissait de celui d’Amine A. ou si cette trace avait permis d’identifier une autre personne.