Le député UMP Eric Ciotti (Alpes-Maritimes) a jugé mardi "insuffisantes" les mesures à l'encontre des chiens dangereux prises par la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, annonçant le dépôt prochain d'une proposition de loi pour éliminer définitivement les chiens les plus dangereux.
Les mesures annoncées par Mme Alliot-Marie après la mort d'une fillette à Epernay "me paraissent trop timides, et pas de nature à apporter des solutions efficaces aux problèmes posés", a déclaré M. Ciotti.
"L'interdiction de croisement (de races canines) ne garantit pas pour moi la fin de la présence de ces chiens dangereux", a-t-il ajouté, puisqu'elle "n'empêchera pas le trafic de chiens dits de race".
La proposition de loi que le député UMP veut déposer dès l'ouverture de la session parlementaire vise à interdire définitivement la "détention" de chiens de première catégorie (chiens d'attaque dont le maître ne peut retracer l'origine par un document), dont font partie par exemple les pitbulls.
Jusqu'à présent, le législateur n'a interdit que l'acquisition, la cession (gratuite ou payante), l'importation, ou l'introduction sur le territoire français de ces animaux considérés comme les plus dangereux, comptant sur une extinction progressive puisque les chiens existants doivent être stérilisés.
La proposition de loi vise également à durcir le régime des chiens de seconde catégorie, les "chiens de garde ou de défense" inscrits au "Livre des origines françaises" dont font partie les "Rottweiler".
Pour M. Ciotti, ces animaux doivent faire l'objet du même traitement que celui auquel sont soumis aujourd'hui les chiens de première catégorie, pour aboutir à leur extinction progressive: interdiction de tout commerce, dons ou importations et stérilisation obligatoire.
La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a demandé lundi l'interdiction de "certains croisements de chiens" dangereux au lendemain de la mort d'une fillette de 18 mois dimanche à Epernay (Marne), mordue il y a une semaine par un chien de combat.
"J'ai demandé une meilleure prévention notamment dans la sphère privée" et "familiale",* a précisé la ministre à l'issue d'une réunion lundi concernant les chiens dangereux.
Elle a ainsi décidé d'interdire "de procéder à certains croisements de chiens" dangereux avec une autre race qui le serait moins, citant comme exemple un "croisement de labrador avec un boxer".
Elle a en revanche écarté une modification de la législation sur les chiens dangereux ou leur interdiction pure et simple après le drame d'Epernay qui a impliqué un chien d'attaque de race American staffordshire terrier, né du croisement du bouledogue et du terrier.
* Et la prévention dans la sphère des cités où l'on fait naître clandestinement ces chiens pour les revendre "au noir"?
(Photo: Amstaff et Amstaff terrier mâles adultes)