Donald Trump a espéré samedi que la mort de Fidel Castro éloignerait le peuple cubain des "horreurs endurées trop longtemps" et s'est dit prêt à tout faire pour soutenir la liberté et la prospérité dans l'île. Le président élu américain Donald Trump avait d'abord choisi Twitter pour sa première réaction à la mort du père de la Révolution cubaine Fidel Castro, sans évoquer dans un premier temps ses réserves face au réchauffement historique des relations entre Washington et La Havane.
« Fidel Castro est mort ! », a-t-il écrit laconique sur le réseau social, sa plateforme de communication favorite, peu après 08h locales en Floride, où il passe en famille le week-end prolongé de Thanksgiving.
« Un dictateur brutal qui a opprimé son peuple ».
Un peu plus tard, le milliardaire républicain, qui entrera à la Maison Blanche le 20 janvier, a jugé dans un communiqué que le père de la Révolution cubaine décédé vendredi soir à l'âge de 90 ans était « un dictateur brutal qui a opprimé son peuple ».
« L'héritage de Fidel Castro, ce sont les pelotons d'exécution, le vol, des souffrances inimaginables, la pauvreté et le déni des droits de l'homme », a poursuivi Donald Trump. « Aujourd'hui, le monde apprend le décès d'un dictateur brutal qui a opprimé son propre peuple pendant près de six décennies ».
« Cuba reste une île totalitaire mais j'espère que le jour d'aujourd'hui marquera une prise de distance par rapport aux horreurs subies pendant trop longtemps, vers un avenir où le merveilleux peuple cubain pourra finalement vivre dans une liberté amplement méritée », a dit le président élu.
« Que le peuple cubain entame son chemin vers la prospérité et la liberté »
« Même si les tragédies, les morts et la souffrance provoquées par Fidel Castro ne peuvent pas être effacées, notre administration fera tout ce qu'elle peut pour faire en sorte que le peuple cubain entame finalement son chemin vers la prospérité et la liberté », a par la suite annoncé le président élu dans un communiqué.
« Même si Cuba demeure une île totalitaire, mon espoir est que cette journée marque un éloignement avec les horreurs endurées trop longtemps et une étape vers un avenir dans lequel ce magnifique peuple cubain vivra finalement dans la liberté qu'il mérite si grandement », poursuit-il.
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Opposé à la levée de l'embargo
Cuba est engagée dans un dégel historique avec les Etats-Unis depuis fin 2014, mais Donald Trump a affiché des réserves sur ce rapprochement, affirmant qu'il ferait « tout pour obtenir un accord solide » avec La Havane.
Le magnat de l'immobilier, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a également déclaré qu'il était pour l'instant opposé à la suppression de l'embargo financier et commercial imposé à l'île depuis 1962. Sa levée dépend du Congrès qui, contrôlé par les Républicains, y est opposé.
« Toutes les concessions que Barack Obama a faites au régime de Castro l'ont été à travers des ordonnances présidentielles, ce qui signifie que le prochain président peut revenir dessus et je le ferai sauf si le régime de Castro répond à nos demandes, pas mes demandes, nos demandes », avait déclaré Donald Trump en septembre lors d'un discours de campagne, avant l'élection du 8 novembre qui lui a donné la victoire.
Réactions virulentes parmi les républicains
« Vous savez ce que sont ces demandes. Ces demandes porteront sur les libertés religieuses et politiques pour le peuple cubain et la libération des prisonniers politiques », avait ajouté le républicain.
Les réactions à la mort de Fidel Castro étaient particulièrement virulentes du côté des élus républicains américains d'origine cubaine.
« Un tyran est mort », a écrit sur Twitter Ileana Ros-Lehtinen, élue à la Chambre des représentants pour la Floride, où les exilés cubains sont nombreux. « Bien que Fidel Castro soit mort, le nouveau patron, Raul, est exactement pareil que l'ancien patron », a-t-elle fustigé.
L'ancien rival de Donald Trump à la primaire républicaine, le sénateur du Texas Ted Cruz, d'origine cubaine par son père, a dénoncé sa « dictature communiste brutale ».
« La mort de Fidel Castro ne ramènera pas ses milliers de victimes, pas plus qu'elle n'apportera de réconfort à leurs familles », a-t-il écrit dans un communiqué. « Nous pensons aujourd'hui à eux et honorons les âmes courageuses qui ont mené la lutte solitaire contre la dictature communiste brutale qu'il a imposée à Cuba. »