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Blog - Page 782

  • Villers-Cotterêts: l'abolition de l'esclavage commémorée malgré le refus du maire

    http://www.leparisien.fr/picardie/villers-cotterets-l-abolition-de-l-esclavage-commemoree-malgre-le-refus-du-maire-fn-06-05-2014-3820143.php

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  • J.-M. Le Pen : « Dieu merci, nous sommes dans le même camp que la Russie »

     
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    Par La Voix de la Russie | A la veille des élections au Parlement européen, les partis conservateurs, centristes et même les partis socialistes de France, d’Allemagne et de Grande-Bretagne effraient les électeurs avec la xénophobie, le racisme, le néonazisme et l’antidémocratisme des partis de droite.

    C’est une bonne occasion de proposer aux lecteurs un entretien avec le fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen. Le journaliste de La Voix de la Russie a organisé cette interview en janvier 2011, avant que Le Pen ne cède le poste de président du parti à sa fille Marine.

     

    La Voix de la Russie : Comment définissez-vous votre attitude envers la Russie, sa politique étrangère et quelle est votre opinion de Vladimir Poutine ?

    Jean-Marie Le Pen : « Je suis russophile et je pense que l’avenir de notre continent passe par l’arc du Nord – de Brest à Vladivostok, avec une population de plus d'un milliard de personnes. C'est une chance pour la survie de notre civilisation. De nombreuses autres civilisations existent certes sur Terre. Mais c’est celle-ci qui me convient le plus. Je crois que nous avons beaucoup d’intérêts vitaux en commun avec la Russie. Cela permet de former une véritable alliance, dont le fondement a été posé par Jacques Chirac avec l’axe Paris-Berlin-Moscou. Nos pays ont beaucoup de choses en commun, et ceci pourrait, malgré les avis de certains, devenir la base d'une alliance forte. Il ne faut pas oublier qu’une reine française était la petite-fille de Saint-Vladimir. Et nous remercions souvent Dieu pour être dans le même camp avec la Russie.

    Je considère la politique de Kremlin et celle de Poutine particulièrement sage et raisonnable. Il est sur ​​la bonne voie. Au 19e siècle, Stolypine disait que sur le plan économique, la Russie serait plus forte que les États-Unis. Et il ne plaisantait pas. La Russie dispose de ressources humaines, intellectuelles, culturelles et sociales considérables. Elle possède de vastes territoires et des réserves naturelles. Mais le plus important – c’est son peuple, capable de développer la science et contribuer à la perpétuation des richesses nationales. Tout cela contribue à maintenir un équilibre des valeurs humaines fondamentales dans le pays. Et je souhaite vraiment que le président Poutine puisse faire encore beaucoup d’utile pour la prospérité de la Russie. Je suis persuadé qu’il y parviendra. »

    LVdlR : Est-il vrai que vous connaissez la mélodie de l’Hymne des Tsars, l’hymne d’avant la révolution ? Connaissez-vous l’hymne de l’URSS et celui de la Russie actuelle ?

    J.-M. Le Pen : « Oui, je connais cette mélodie et elle me plaît beaucoup. Le compositeur Alexandrov a réussi à créer une musique à la fois solennelle et très jolie. On la mémorise dès la première fois. »

    Jean -Marie Le Pen, en train de chanter l'hymne national russe ! On ne voit pas cela tous les jours. La fille de Jean-Marie Le Pen, Marine, considère la Russie comme une amie de la France depuis longtemps. Elle a indiqué à plusieurs reprises que Paris devait cesser de rester à la traîne derrière Washington et développer plus activement un partenariat stratégique avec Moscou.

    En outre, Marine Le Pen a reconnu les résultats du référendum en Crimée :

    « Pour moi, les résultats du référendum ne suscitent aucune controverse. Ces résultats étaient attendus. Et les habitants de la Crimée, qui vivaient dans la peur, se sont précipités dans les bras du pays, dont elle est issue, car vous le savez – la Crimée fait partie de l’Ukraine depuis seulement 60 ans. »

    Le 25 mai prochain, 74 députés français sur 763 députés du Parlement européen seront élus. Et aujourd'hui, les Français n'excluent pas qu’avec ce scrutin, Marine Le Pen et son parti vont essayer de consolider leur succès aux élections municipales de mars. 
    http://french.ruvr.ru/2014_05_10/Jean-Marie-Le-Pen-Dieu-merci-nous-sommes-dans-le-meme-camp-que-la-Russie-4935/

  • Ukraine: Hollande et Merkel haussent le ton

    http://www.leparisien.fr/international/ukraine-hollande-et-merkel-jugent-illegaux-les-referendums-de-dimanche-10-05-2014-3830197.php

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  • Manifestation traditionnelle pour sainte Jeanne d’Arc

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    Défendre ses idées sur internet, c’est bien.
    Dans le monde réel, c’est encore mieux !

    Contre-info.com

  • Il y a 24 ans: l'ignoble machination de Carpentras contre le Front National

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    09/05/2014 – PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation)
    Dans la nuit du 8 au 9 mai 1990, trente quatre tombes du cimetière juif de Carpentras sont profanées, le corps d’un octogénaire décédé peu de temps auparavant, Félix Germon, est exhumé. Si la communauté juive de Carpentras ne souhaite pas que l’affaire quitte le cadre local, tout est néanmoins entrepris par le pouvoir socialiste pour lui donner une dimension nationale. Alors qu’un an auparavant, une cinquantaine de sépultures du cimetière chrétien voisin avaient déjà été profanées, mais cette fois-là dans l’indifférence totale des médias, le pouvoir lance le 10 mai une énorme opération de mise en résonance hystérique des foules.

    Pierre Joxe, le ministre de l’Intérieur de l’époque, se rend immédiatement sur les lieux. Entouré d’une noria d’officiels et de journalistes, le premier flic de France détruit délibérément tous les indices qui auraient pu servir à l’enquête. Il donnera aux services de police l’ordre de restreindre leurs investigations au seul Front national. Ce dernier a beau condamner la profanation, ses dirigeants locaux, Guy Macary et Fernand Teboul, ont beau eux mêmes être juifs, rien n’y fait : on assiste à un raz-de-marée politico-médiatique, savamment orchestré par l’appareil d’Etat, contre le Front national.

    Le 14 mai suivant, le pouvoir organise à Paris une manifestation monstre anti Front national. 200.000 personnes défilent de la République à la Bastille, l’effigie de Jean Marie Le Pen est brûlée en place publique, comme aux grandes heures de la Révolution culturelle chinoise. Au premier rang de la manifestation, le cerveau de l’opération, le président de la République, François Mitterrand (photo à la manifestation). Pour Yves Bertrand, à l’époque directeur des Renseignements généraux : « La phase A du plan [de Mitterrand] étant accomplie — un FN à 15 % privant la droite parlementaire de plusieurs millions de voix —, il fallait passer à la phase B : rendre définitivement impossible toute alliance, même locale, entre cette même droite et les lepénistes ». Un plan destiné à permettre à la gauche de garder indéfiniment le pouvoir, face à une droite en guerre contre elle même.

    La suite montrera que le FN n’a strictement rien à voir avec cette histoire.

     

    Gilbert Collard, à l’époque avocat de la famille de Félix Germon, parlera de « manipulation » et de « mensonge d’Etat ». Moralité : les socialistes sont capables de tout, surtout quand ils sont aidés par la droite la plus bête du monde. Relevons enfin que l’élection de la députée Marion Maréchal Le Pen, à Carpentras même, a lavé l’honneur du Front national, plus sûrement que toute procédure judiciaire…

    Photo : François Mitterrand à la gigantesque manifestation organisée à chaud à Paris à la suite de la profanation du cimetière juif de Carpentras. Crédit photo : DR.

  • UE : les démocrates-chrétiens contre la souveraineté nationale

     

    HDans son dernier ouvrage, Revenir à la nation, Jean-Louis Harouel, professeur d'histoire du droit et des institutions à l'Université de Paris II, remet en cause certaines idées reçues, ce qui n'aura pas lieu de plaire à tout le monde, mais qui méritent tout de même que l'on s'y arrête. En ce 9 mai, je vous propose ce passage sur la démocratie chrétienne et la construction de l'Union européenne, passage qui montre qu'il ne suffit pas que l'Europe reconnaisse ses racines chrétiennes pour que tout aille mieux :

    "Quant à la construction européenne, elle fut décidée de la manière la moins démocratique du monde par la démocratie chrétienne. Les fondateurs de la Communauté européenne, Robert Schuman, Alcide de Gasperi et Konrad Adenauer, qui étaient tous des chrétiens-démocrates, s'abstinrent soigneusement "de convoquer leurs peuples devant les urnes pour définir les dispositifs supranationaux". Ils recherchèrent "un consensus parmi les élites" pour décider "un certain nombre de mesures technocratiques et administratives". Ils tenaient par-dessus tout à éviter "les périls de la souveraineté populaire". Ils craignaient autant la démocratie que l'idée de nation. L'objectif des démocrates-chrétiens était "la dévalorisation dse l'idée de souveraineté nationale".

    Celle-ci fut, dès le début des années 1960, anéantie au niveau des principes par un coup de force judiciaire de la Cour de justice des communautés européennes décidant que le droit communautaire prévalait sur les législations nationales et était donc directement applicable dans les Etats membres, où il pouvait être invoqué par les particuliers devant les juridictions du pays. C'est de là qu'a découlé la déréliction des nations souveraines."

    Michel Janva

    Le Salon Beige  09 05 14

  • Conférence de Farida Belghoul chez les Frères et Sœurs de la mission au Pradet


    Conférence de Farida Belghoul chez les Frères... par ERTV

     

    14 avril 2014

    Farida Belghoul a donné une conférence le 14 avril avec les pères Blin et Horovitz chez les Frères et Sœurs de la mission au Pradet, dans le Var, sur le thème : « La présence de la théorie du genre dans les manuels scolaires – Un moyen d’action : les Journées de retrait de l’école ».

     

    NdB: Ils parlent... Ils parlent... Mais c'est à l'immigration de masse qui envahit la France et détruit notre civilisation qu'il faut s'attaquer! Ce qu'il faut avant tout, c'est sauver les générations futures de la charia et la dhimmitude!  Et dans ce combat, pas de "convergence" ni de naïveté mortelle. 

     

     

  • À Roussillon-en-Provence, un hameau « gay-friendly » ouvre ses portes…

    Kozzi    

    Le 8 mai 2014
    Les Français subissent trois discriminations : le fait d'être français, le fait d'être hétérosexuels, le fait d'être pauvres.
             

    « Il n’y a pas de place pour les communautés » : c’est le Président qui l’a dit. Le président devrait lire ce qui suit.

    Après les chambres d’hôtes « muslim-friendly », les chambres d’hôtes et campings « gay-friendly », l’ouverture, en 2013, dans l’Aube, d’une résidence pour homosexuels seniors, les délires communautaristes s’élargissent avec la première création, à Roussillon-en-Provence, du Hameau de la Garenne « gay-friendly ». Vingt et un appartements haut de gamme que le promoteur du projet, Jean-Claude Jézéquel, se défend de qualifier de ghetto, mais seulement un lieu où les couples homosexuels vivront en harmonie avec leurs voisins, partageant les mêmes valeurs, sans crainte d’être jugés.

    L’orientation sexuelle devenue une valeur, en ces années socialistes, c’est surtout très vendeur.

    Pour Gérard, le Parisien, c’est l’idée de mixité d’âge, de nationalités, d’ouverture d’esprit que laisse augurer la résidence qui le séduit. Autrement dit, le fait d’être homosexuel vous prédispose naturellement à de nobles vertus bien davantage que si vous êtes hétérosexuel. D’ailleurs, tenons-nous-le pour dit, le hameau est interdit aux homophobes.

    Fichtre ! On pourrait rétorquer qu’à 4.000 euros le mètre carré, il n’y a guère de danger à ce qu’un homophobe avéré soit partisan d’aller se pourrir la vie. Quant aux éventuels hétérosexuels, acquéreurs d’une résidence de luxe, ils seraient donc soumis à un test d’homophobie ?

    Connaissez-vous des homos dans votre entourage ? Quel regard portez-vous sur eux ? Avez-vous des amis homosexuels ? Quelqu’un dans la famille ? Et si vous avez répondu tout bien comme il faut, les dernières questions seront peut-être : Avez-vous vous-même été tenté par l’homosexualité ? Êtes-vous pour ou contre la Manif pour tous ? La PMA ? La GPA ?

    Eu égard au tarif précité, ce projet, fin prêt à la commercialisation, attire essentiellement les touristes étrangers. Belges, anglais, suisses, hollandais… « Une clientèle qui a souvent un bon pouvoir d’achat », explique Jean-Claude Jézéquel.

    En somme, les Français subissent ainsi trois discriminations : le fait d’être français, le fait d’être hétérosexuels, le fait d’être pauvres.

    Les craintes d’Agnès (une Roussillonnaise) de voir, dans cette implantation communautariste ostentatoire s’accentuer un phénomène de rejet et de radicalisation à l’égard des homosexuels, paraissent non seulement fondées mais parfaitement prévisibles.

    Ne faudrait-il pas en avertir séance tenante notre bon président ?

    Caroline Artus

    BOULEVARD VOLTAIRE

  • Une stèle à la mémoire de l’OAS le 5 juillet en France, indignation de militants anticolonialistes

    09/05/2014

    Une stèle à la mémoire de l’OAS le 5 juillet en France, indignation de militants anticolonialistes




    Une stèle glorifiant l’organisation terroriste OAS et rappelant "l’oeuvre" de la France en Algérie pendant 132 ans de colonisation sera inaugurée le 5 juillet prochain dans le sud de la France, suscitant l’indignation de militants anticolonialistes qui fustigent une autre forme de "révisionnisme historique".

    Dans une lettre au député (UMP) du Var, où devrait être érigé le monument, le président de l’Association française pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (Anpromevo), Jean-François Gavoury, s’indigne d’une manifestation ayant pour objet de "valoriser le terrorisme de l’OAS".

    Selon lui, ce monument est annoncé aux souscripteurs comme ayant vocation à "magnifier l'oeuvre civilisatrice" de la France en Algérie, à rappeler l’exode des Français rapatriés et repliés ainsi qu’à "réhabiliter" le passé colonial.

    Tout en estimant que le libellé de l’inscription envisagée sur la stèle ("en hommage à ceux qui sont tombés pour que vive la France en Algerie") n’est "pas condamnable en soi", le président de l’Anpromevo signale dans la lettre, parvenue jeudi à l’APS, que les instigateurs de ce projet ont connaissance des risques auxquels les exposerait une dédicace "plus agressive" à l’égard des victimes de l’organisation criminelle dont ils se réclament ou sont issus.

    Mais, il dit attirer l’attention sur les pratiques auxquelles les "faiseurs de stèles" ont désormais recours, évoquant une "nouvelle stratégie" visant à éviter les actions contentieuses du type de celle ayant abouti à la condamnation de la ville de Marignane et au démantèlement en novembre 2008 de la stèle édifiée trois ans plus tôt, le 5 juillet 2005.

    http://www.aps.dz/fr/les-breves/breves-monde/4275-une-st%C3%A8le-%C3%A0-la-m%C3%A9moire-de-l%E2%80%99oas-le-5-juillet-en-france,-indignation-de-militants-anticolonialistes
     
    ALTERINFO.NET
  • Poutine demande aux autres pays de respecter le droit des peuples à l'autodétermination

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    Aujourd'hui, 22:33
     

     

     

    Par La Voix de la Russie | La Russie demande de respecter la vérité historique et le droit des peuples à l'autodétermination, a déclaré ce vendredi le président russe Vladimir Poutine lors d'un concert de célébration à Sébastopol, consacré au 69e anniversaire de la Victoire dans la Grande Guerre patriotique.

    En s’adressant aux habitants de Sébastopol, le chef d’Etat russe a indiqué que la Russie est fière de leur courage, leur bravoure, et respecte leur manière de conserver leur amour pour la Patrie à travers les années et les générations.

    Poutine a en même temps exprimé sa confiance que les autorités seront en mesure de restaurer l'économie et améliorer le niveau de vie de la Crimée.
     http://french.ruvr.ru/news/2014_05_09/Poutine-demande-aux-autres-pays-de-respecter-le-droit-des-peuples-a-lautodetermination-0072/

  • Charente: la mairie fournit du gaz lacrymogène à ses administrés

    http://www.leparisien.fr/insolite/charente-la-mairie-fournit-du-gaz-lacrymogene-a-ses-administres-09-05-2014-3827579.php

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    Pour éviter les fusils!

  • Ménard a "raison" de ne pas se considérer comme maire FN, pour Marine Le Pen

    http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/menard-a-raison-de-ne-pas-se-considerer-comme-maire-fn-pour-marine-le-pen-09-05-2014-3828469.php

  • Hollande seul au monde sur les Champs-Elysées

    9 mai 2014

    Contre-info.com

    « Le président a tout de même dû se sentir bien seul au moment de remonter la célèbre avenue, peu avant 11h, afin d’atteindre l’Arc de Triomphe et la flamme du soldat inconnu. En effet, les Champs étaient quasiment déserts lors de son passage. Pourtant, le service de sécurité était naturellement costaud, avec barrières et grand renfort de

    policiers. Ces derniers n’auront pas eu

    trop de travail à en juger par les images diffusées par France Télévisions. Les caméras françaises ont en effet immortalisé une remontée de l’Avenue on ne peut plus solitaire, sans personne pour acclamer… ou siffler un président décidément bien impopulaire. »

    Source

  • Elections en Allemagne

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    Note : REP (les Republikaner) est un parti de « droite nationale ».

    Contre-info.com

    Heureusement qu'il n'est plus de ce monde...

  • Les nationalistes européens sont à la Russie ce que les communistes étaient à l’Union soviétique

    Ecrit le 8 mai 2014 à 8:26 par Olivier Bault dans Histoire de comprendre

     

    NOUVELLES DE FRANCE 

     
     
    Photo : twitter.com/EuromaidanPR

    Photo : twitter.com/EuromaidanPR

    (Deuxième partie de l’article publié sous le titre «Nacjonaliści, główny towar eksportowy Putina» – Les nationalistes, principale exportation de Poutine – dans l’hebdomadaire conservateur polonais Gazeta Polska du 23 avril 2014, traduit pour Nouvelles de France avec l’aimable autorisation des auteurs. Pour la première partie, consacrée au Front National français, au Jobbik hongrois et aux Ruch Narodowy polonais, lire «Les nationalistes européens au service de la Russie post-soviétique«.)

    La dynamique du nationalisme européen pro-Poutine est très proche de celle qui caractérisait autrefois la gauche occidentale pro-soviétique. Dans les deux cas, le principal ennemi politique est le même. Il s’agit du principal concurrent de Moscou, c’est-à-dire les États-Unis et l’OTAN.

    Quelles que soient les parties du globe concernées par les convictions géopolitiques des nationalistes en France, en Grande-Bretagne, en Grèce, en Bulgarie ou en Hongrie, ces convictions se trouvent répondre aux intérêts de la Russie : soutien inconditionnel au sanguinaire dictateur syrien Bachar el-Assad, admiration pour les mouvements islamistes (le chef du Jobbik Gábor Vona a même qualifié l’islam de «dernier espoir de l’humanité», percevant cette religion comme le dernier bastion de la tradition capable de s’opposer à une Amérique impérialiste et putride), soutien à Viktor Ianoukovytch en Ukraine et aux régimes autoritaires d’Amérique latine qui s’opposent aux USA et soutiennent l’axe Moscou-Téhéran (d’où la sympathie si souvent exprimée pour Hugo Chávez qui se référait ouvertement au communisme). Pour les nationalistes européens, le meilleur attribut de l’allié potentiel, c’est sa haine contre le principal adversaire de Moscou et sa convergence avec les intérêts géopolitiques de la Russie, même si cet allié potentiel est islamiste ou communiste. Ses autres convictions peuvent même être en contradiction totale avec les valeurs et idées déclarées par les nationalistes (comme le christianisme, le conservatisme et les valeurs de droite). Dans ce domaine aussi, les groupes nationalistes contemporains ressemblent à l’ancienne gauche pro-soviétique qui était capable, malgré son athéisme déclaré et sa haine des religions, de soutenir des groupes fondamentalistes musulmans du moment qu’ils attaquaient «l’impérialisme américain» et soutenaient Moscou.
    Une autre question rapproche les nationalistes actuels de la gauche européenne pro-soviétique. En s’adressant à ses électeurs, la gauche pro-soviétique parlait souvent des problèmes économiques réels et de l’exploitation des travailleurs en Europe. Aujourd’hui, alors que la gauche européenne fait largement partie du système politique et en est même le principal bénéficiaire, ce sont les nationalistes qui reprennent à leur compte le thème des menaces liées au fonctionnement des puissantes multinationales et aux pathologies du capitalisme contemporain, en y ajoutant une rhétorique anti-immigration. Ce sont eux qui parlent des problèmes que l’establishement politique européen fait semblant de ne pas voir. Un autre élément rapproche enfin l’ancienne gauche pro-soviétique des nationalistes pro-Kremlin actuels. Tout comme il était absurde de présenter l’URSS comme un État modèle où les travailleurs vivaient bien et n’étaient pas exploités, il est extrêmement curieux aujourd’hui de présenter, ainsi que le font les nationalistes européens, la Russie de Poutine comme source de renouveau moral alors que c’est un pays rongé par l’alcoolisme, la toxicomanie et le recours massif aux avortements, dans lequel la décomposition de la famille en tant qu’institution progresse à grande vitesse, et où la religion est entièrement soumise à l’État et les structures ecclésiastiques sont complètement infiltrées par les anciens services secrets communistes.

    L’empreinte du Kremlin en Bulgarie

    Que Vladimir Poutine et sa manière de diriger son pays constituent un modèle pour la majorité des nationalistes en Europe, c’est une chose qu’illustre bien l’exemple bulgare avec son parti nationaliste radical Ataka qui aux élections anticipées de l’année dernière à obtenu 23 des 240 sièges au parlement bulgare. Volen Siderov, le leader d’Ataka, ne cache pas sa fascination pour la Russie et les murs de son bureau sont ornés de pistolets datant de la guerre russo-turque de 1877-78 qui a permis à la Bulgarie de se libérer de la domination ottomane vieille de 500 ans.
    En 2012, Siderov a chaleureusement félicité le président Poutine pour sa réélection. Pour ses 60 ans, il lui a remis une plaque avec l’édifice du parlement bulgare, un insigne d’Ataka et un livre dont il est l’auteur. À cette occasion, Siderov a complimenté Poutine pour son autorité et sa bonne gestion. Siderov aime aussi exprimer sa satisfaction des bonnes relations entre la Bulgarie et la Russie malgré les pressions internationales. Dans son programme politique, Ataka promet une révision des conditions d’adhésion de la Bulgarie à l’UE et sa sortie de l’OTAN. Bien entendu, Ataka a reconnu la validité du référendum en Crimée à la suite duquel la Russie à annexé la péninsule. «La Bulgarie a toutes les raisons de soutenir le droit des peuples à décider pour eux-mêmes et de reconnaître les résultats des actes de démocratie directe», déclarait Siderov à la mi-mars.
    Début avril, Ataka s’opposait fermement à des sanctions contre la Russie. «Si le gouvernement bulgare soutient des sanctions plus sévères, je travaillerai à le renverser», a alors prévenu Siderov, cité par le site Euractiv.com. «Il faut que les électeurs se réveillent et comprennent enfin que le gouvernement en Bulgarie doit mener une politique indépendante et mettre fin au colonialisme qui nous a été imposé», a-t-il également dit.
    Pour les commentateurs bulgares, le leader d’Atatka a des opinions à la fois de gauche et nationalistes. «Il fait appel à la fierté bulgare et à l’appartenance à la religion orthodoxe, mais il demande aussi la renationalisation de l’industrie et vante les économistes américains de gauche Paul Krugman et Joseph Stiglitz», souligne le commentateur bulgare Boyko Vassilev. Et d’ajouter : «La direction prise par Poutine est aussi une indication de la route à suivre pour Ataka». De fait, avec la crise des valeurs en Europe, Vladimir Poutine se présente pour nombre de nationalistes comme un défenseur des valeurs et un dirigeant restaurant la fierté et la puissance de son pays. L’extase des rebelles européens est d’autant plus grande que Poutine apparaît comme un guerrier capable de prendre rapidement des décisions radicales (Crimée, Ukraine orientale…). Si les projets visant à restaurer l’Union soviétique à la mode nationale-radicale sont réalisés, ce que cherche visiblement à faire Vladimir Poutine, il y a fort à parier que les droites nationales de l’UE apporteront tout leur soutien.

    La Russie meilleure amie de la Grèce

    «La Russie est un allié naturel de la Grèce. La Grèce, en tant que puissance maritime, doit coopérer avec la Russie, puissance terrestre.» Ce sont les paroles prononcées en décembre 2013 par Nikólaos Michaloliákos, le dirigeant d’Aube dorée, le parti politique nationaliste d’extrême-droite grec. En 2014, Ilias Kasidaris, porte-parole du parti, a développé la pensée de Michaloliákos. Il a affirmé que si Aube dorée gagnait les prochaines élections législatives la Grèce entrerait immédiatement dans une alliance étroite avec la Russie. En échange de garanties de sécurité russes pour la Grèce, Poutine obtiendrait «un accès libre aux mers chaudes».
    Aux dernières élections législatives grecques, le parti Aube dorée est arrivé cinquième avec un peu plus de 6 % des voix. C’est un parti connu pour ses actes violents à l’encontre de ses opposants politiques et pour ses formations paramilitaires (et aussi pour son infiltration des forces de l’ordre). Il a même été impliqué dans des meurtres (assassinat en 2013 du rappeur gauchiste et syndicaliste Pavlos Fyssas) et des tentatives de meurtre. Avec l’escalade de la déstabilisation en Grèce, à laquelle a contribué Aube dorée, les membres de ce parti sont aussi devenus la cible d’attaques : deux d’entre eux ont été abattus par balle en 2013. Dans le programme politique affiché sur le site Web d’Aube dorée, la proposition d’une réorientation des alliances actuelles et d’une coopération très étroite avec la Russie est en première place. C’est de cette proposition que découlent les suivantes qui reflètent la très grande hostilité d’Aube dorée à l’OTAN et à l’Union européenne. Aube dorée signale clairement sa volonté de coopérer avec la Russie dans le segment le plus important pour ce pays : le commerce et le transport des matières premières.
    Les membres d’Aube dorée sont aussi reçus par les partisans de Poutine en Russie, comme par exemple en novembre 2013 avec d’autres nationalistes de Grande-Bretagne et d’Italie à Moscou. Ils ont aussi été invités avec le Jobbik hongrois à la conférence «Forum national russe» organisée en septembre à Saint-Pétersbourg par Andreï Petrov, un homme lié à Poutine.
    Il mérite d’être souligné en marge de ce texte que certains des partis nationalistes d’extrême-droite que nous avons décrits sont en conflit entre eux. Mais tous collaborent avec Poutine. Cette situation rappelle à nouveau celle de l’ancienne gauche pro-soviétique en Europe et de ses conflits internes malgré la collaboration avec Moscou.

    De fausses solutions à de vrais problèmes

    Tout semble indiquer que les nationalistes européens vont jouer le rôle qui était auparavant celui de la gauche pro-soviétique. Défenseurs des intérêts de Moscou, ils seront l’avant-poste politique du Kremlin. Ils seront un outil de déstabilisation de l’Europe aux moments opportuns pour la Russie pour donner à cette dernière une plus grande liberté de mouvement. Dans leur rhétorique, ils parleront de vrais problèmes que l’establishment politique européen minimise (et parfois provoque), comme les menaces liées à l’immigration, les absurdités bureaucratiques et la législation gauchisante de l’Union européenne, l’exploitation et la corruption par les multinationales, l’agression croissante de l’État laïque contre les modes de vie traditionnels en Europe et notamment contre l’Église. Parallèlement, ils avanceront des propositions géopolitiques concrètes conformes aux intérêts russes du moment, des propositions dont la réalisation favorisera la domination de Moscou en Europe.

    Un article de Wojciech Mucha et Dawid Wildstein
    Article original (en polonais) : http://www.gazetapolska.pl/30451-nacjonalisci-glowny-towar-eksportowy-putina

    Du même auteur :
    Les nationalistes européens au service de la Russie post-soviétique

     

  • Ni la révolution pro-européenne que veulent voir les médias occidentaux, ni le coup d’État fasciste décrit par les médias russes, mais un réveil chrétien

    Ecrit le 3 mars 2014 à 11:37 par Olivier Bault dans Histoire de comprendre

     
    NOUVELLES DE FRANCE 

     

     

    Des prêtres orthodoxes, uniates et catholiques et des pasteurs protestants qui entonnent une prière collective toutes les heures depuis la scène du Maïdan, la place de l’Indépendance à Kiev, des membres des groupes d’auto-défense avec un rosaire accroché à leur casque ou encore arborant l’archange Michel, patron de l’Ukraine. Une chapelle improvisée sous une tente, des patriotes qui jeûnent pour leur pays. La foule à genou, priant pour ses morts. Ce prêtre, aumônier improvisé d’une sotnia, que le journaliste polonais Dawid Wildstein a vu prendre sous sa protection, avec son groupe d’autodéfense, un car de jeunes soldats bloqué par la multitude en colère (c’était au moment des massacres des 18-19 février par les autorités) en criant : « Ne faites pas ça, vous êtes chrétiens, nous sommes chrétiens ! » avant de grimper sur le toit du car et de brandir son crucifix : tous les occupants du véhicule ont pu en sortir et s’éloigner sans être inquiétés. Une sotnia chrétienne rassemblant orthodoxes et gréco-catholiques qui refusent toute violence et qui rendent témoignage au Christ par leur attitude d’opposition au mal par le bien. Un jeune homme sur la scène du Maïdan qui lance à la foule, après avoir tenté de s’exprimer dans un ukrainien maladroit : « Sœurs, frères, je vais parler en russe. Il faut prier et ne pas se laisser vaincre par le mal, mais vaincre nous-mêmes avec le bien et l’amour fraternel. » Les mots « Gloire à Dieu, gloire à Jésus-Christ, gloire à l’Ukraine » qui retentissent régulièrement sur la place…

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    La révolution ukrainienne c’est aussi cela et les témoins directs que j’ai rencontrés le confirment : dès le début des manifestations au Maïdan, Jésus-Christ était présent parmi les manifestants et sa présence s’est intensifiée à mesure que le temps passait. Je ne veux pas prétendre que Dieu Lui-même soutient les revendications des manifestants, mais simplement qu’il était présent par son Église et qu’un nombre grandissant de protestataires avaient les yeux tournés vers Jésus-Christ. « Travaille comme si tout dépendait de toi, prie le Seigneur comme si tout dépendait de Lui », dit un proverbe ukrainien rappelé depuis la scène du Maïdan par le cardinal Lubomyr Husar, archevêque émérite gréco-catholique de Kiev. Un curé d’une paroisse de Kiev explique au journaliste de l’hebdomadaire catholique polonais Gość Niedzielny : « Puisque nos fidèles y sont, nous avons le devoir de leur apporter un soutien spirituel ».

    Lila et Andriy, deux de mes amis ukrainiens, catholiques romains, confirment. Ils ont passé quelques jours au Maïdan de l’Indépendance les 27 et 28 décembre et les 2 et 3 janvier. Pour eux, ces trois mois de protestations sont comme une immense récollection de l’ensemble de la nation ukrainienne. En effet, m’expliquent-ils, les manifestants de Kiev viennent de toute l’Ukraine. Nombreux sont aussi les russophones de l’est du pays,  de Donetsk, Kharkov, Lougansk, et aussi de Crimée, certains ne maîtrisant que très peu ou pas du tout la langue ukrainienne. Les russophones de Kiev sont eux aussi présents en masse. Et si l’Église orthodoxe affiliée au patriarcat de Moscou n’a pas soutenu les protestations, contrairement aux autres Églises d’Ukraine, ses fidèles, et même ses prêtres, sont venus en nombre. Depuis quelques jours, le frère de Lila y est. Il loge chez les pères franciscains. Pour lui comme pour les gens qu’il a rencontrés dans le train l’emmenant à Kiev, il s’agit d’un pèlerinage. Les Ukrainiens se rendent au Maïdan afin de prier pour leur pays, pour les héros morts assassinés depuis les toits par les francs-tireurs à la solde de Ianoukovytch (et peut-être aussi, ce que beaucoup pensent tout haut en Ukraine, de Moscou) et ceux abattus à bout portant ou battus à mort par les Berkouts. Aujourd’hui ils prient aussi pour la paix alors que les médias au service du Kremlin semblent depuis le début de la protestation déjà, comme pour la Géorgie en 2008, préparer la nation russe et le monde à une invasion de l’Ukraine en multipliant les émissions de propagande sur le caractère supposé fasciste, ultra-nationaliste et violent du soulèvement du peuple ukrainien. Des fascistes bien entendu soutenus par la CIA comme au bon vieux temps de la propagande soviétique. Plutôt que de s’occuper de ses propres ultra-nationalistes dont elle ne manque pas, à commencer par Jirinovski, vice-président de la Douma, et son parti politique, et en passant par ces mouvements nationaux-bolcheviques à la symbolique néo-nazie qui ont déjà assassiné tant d’étrangers trop basanés à leur goût, voilà la Sainte Russie de Vladimir Poutine qui va sauver le monde et l’Ukraine, et notamment les « Russes » d’Ukraine contre les ultra-nationalistes de Svoboda, un parti malgré tout très minoritaire au sein du nouveau gouvernement ukrainien.

    Lila et Andriy n’ont pas vu ces fameux ultra-nationalistes lorsqu’ils étaient au Maïdan, mais il faut dire que les services ukrainiens n’avaient pas encore commencé leur campagne d’assassinats. Ils avaient seulement réprimé violemment, le 30 novembre, les étudiants présents sur la place. Pour beaucoup, cela s’était terminé à l’hôpital. Les seuls militants politiques rencontrés par Lila et Andriy étaient des partisans de Ioulia Tymochenko affairés à récolter des signatures pour sa libération. Les nationalistes étaient donc encore absents mais par contre il y avait déjà la tente tenant lieu de chapelle œcuménique montée là où les étudiants avait été passés à tabac par les Berkouts quelques semaines plus tôt. Une tente ornée d’une croix à l’extérieur et abritant des icônes à la mode orthodoxe. Une tente où les messes sont dites régulièrement par des prêtres des différentes Églises d’Ukraine, et où les fidèles viennent prier ensemble. Les prières sont aussi dites depuis la scène du Maïdan, toutes les heures, de jour comme de nuit. Ce qui a frappé mes amis, c’est aussi la solidarité et la bienveillance qui régnaient entre toutes ces personnes présentes. Dès leur arrivée sur la place, des hommes les ont abordés et leur ont demandé s’ils avaient où dormir et s’ils avaient faim. C’était le soir. Lila et Andriy se sont assis près d’un de ces feux de bois brûlant dans des bidons métalliques autour desquels les gens se réchauffent. On leur a servi un thé, du bortsch et des sandwiches. Le lendemain matin quand ils se sont à nouveau approchés d’un feu de bois,  des gens se sont levés pour leur céder leur place. Un homme était assis là, la soixantaine, à la mine triste et aux traits fatigués. Il leur a expliqué qu’il était de l’ouest, qu’il était là depuis le début. Lila lui a demandé s’il n’avait pas envie de rentrer chez lui. L’homme a répondu qu’il resterait tant que ce gouvernement n’aurait pas démissionné. Quelqu’un lui a proposé un thé. Il a refusé car c’était vendredi : alors qu’il faisait -10 ou -12°, cet Ukrainien ne buvait et ne mangeait rien le mercredi et le vendredi, il jeûnait pour son pays, l’Ukraine, considérant que ce qu’il endurait n’était rien par rapport à l’avenir de ses enfants et petits-enfants. Lila et Andriy ont rencontré d’autres personnes comme cet homme, qui jeûnaient pour leur patrie. Et partout sur la place, des gens priaient le Seigneur.

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    Au début, en novembre, ils n’étaient pas très nombreux, mais avec le temps même les manifestants peu pratiquants se sont aperçus de la puissance de la prière, notamment quand ils ont vu des prêtres prier debout où à genou devant les rangées de Berkouts et qu’ils ont constaté que c’était efficace ! Sur la scène du Maïdan, une grande image de la Vierge de Fatima. Ailleurs sur la place, une autre image avec le Christ Miséricordieux et l’inscription « Jésus, j’ai confiance en Toi » et « Nous Te confions l’Ukraine. »
    En Ukraine, 90 % des gens se considèrent comme croyants. Parmi eux, 40 % d’orthodoxes du patriarcat de Kiev, 30 % d’orthodoxes du patriarcat de Moscou, 15 % de gréco-catholiques, 3 % de membres de l’Église orthodoxe autocéphale ukrainienne, un peu plus de 2 % de protestants et un peu moins de  catholiques, ainsi qu’une proportion encore moindre de musulmans et de juifs. Mais au Maïdan tous les chrétiens prient ensemble et les juifs de Kiev étaient aussi très présents sur la place, ce qui contredit d’ailleurs la propagande russe sur les milices néo-nazies qui auraient pris le contrôle du mouvement. Il y a d’ailleurs eu un amalgame entre le « secteur droit », un rassemblement de mouvements nationalistes devenu très actif au Maïdan lorsqu’il a fallu affronter les forces de l’ordre, et le parti Svoboda. Les ultra-nationalistes de Svoboda ont été élus aux dernières élections législatives en poliçant leur message et leur image, mais pour Andriy et Lila, ils ont perdu ces derniers mois une bonne part de leur soutien dans la population car ils sont désormais perçus comme une force divisant les Ukrainiens et totalement étrangère au Maïdan. Quant au secteur droit, il a récusé toute participation aux actes violents menés par ce qu’Andriy et Lila considèrent comme des provocateurs du pouvoir ou, peut-être, des militants du parti Svoboda. Les élections anticipées de mai nous diront si mes amis ukrainiens ont raison.

    J’ai aussi interrogé Iryna, une amie ukrainienne russophone originaire du centre du pays. Iryna aussi soutient le Maïdan. Pour elle, il s’agit d’une révolution contre un régime corrompu jusqu’à la moelle. Elle en a elle-même fait l’expérience. Sage-femme, elle aurait souhaité faire des études de médecine mais ses parents n’avaient pas l’argent nécessaire pour verser les pots-de-vin réclamés par les responsables de l’université. Sa fille étant gravement malade, elle a dû elle-même remettre discrètement des enveloppes aux personnels hospitaliers avant chaque soin. Selon Iryna, les russophones du centre et de l’est se sentent eux aussi ukrainiens et détestent Vladimir Poutine pour sa politique nationaliste et agressive vis-à-vis des voisins de la Russie. Son avis semble confirmé par le fait que, hormis la Crimée, les manifestations pro-Maïdan ressemblent nettement plus de monde que les manifestations pro-Russie dans les grandes villes de l’est.

    Depuis la scène du Maïdan, Stanislav Szyrokoradiuk, évêque du diocèse de rite latin de Kiev-Jitomir a appelé chaque personne au cœur droit à venir au Maïdan, car on s’y bat pour la défense des valeurs fondamentales. Les Ukrainiens qui s’y rassemblent et y viennent désormais en pèlerinage n’ont pas d’exigences financières. Ils ne réclament pas de meilleurs salaires. Ce qu’ils demandent, c’est plus de justice et plus de liberté, et c’est l’identité de la nation ukrainienne, une identité chrétienne, que l’on voit se renforcer sous nos yeux. Le journaliste conservateur catholique polonais Jan Pospieszalski raconte que sur la scène du Maïdan, une jeune fille a cité ces mots prononcés par des journalistes français présents sur place : « L’Ukraine pense qu’elle a besoin de l’Union européenne, mais c’est faux ! C’est nous, cette Union vieillissante, lessivée de ses valeurs et de ses idées, qui avons besoin de l’Ukraine ! De cette Ukraine qui s’est révélée au Maïdan ».

  • "La guerre en Ukraine doit encore commencer"

    Le Vif

    Source: Knack
    vendredi 09 mai 2014 à 14h26

    Le Belge Daniel Demoustier, caméraman pour ITV News, se trouve en Ukraine depuis quelques semaines. Il a interviewé la mère d’un garçon décédé dans l’incendie d’un immeuble et a vu l’armée tirer sur des citoyens désarmés. "Quel que soit le résultat du référendum, il fait peu de doute que la guerre doit encore commencer".

    Un activiste prorusse jette des pierres vers les manifestants pro-Kiev à Odessa, en Ukraine de l'Est. © Reuters

    Le "Donbas People’s Republic" fait le bras d’honneur au président russe Vladimir Poutine. Le groupement n’accepte pas sa proposition de reporter le référendum, qui porte sur le statut indépendant de l’Ukraine de l’Est. Cela signifie que rien ne change pour l’instant, et que la plupart des bâtiments d’état resteront occupés. Et c’est également la raison pour laquelle Kiev ne retirera probablement pas ses troupes d’une région touchée depuis des semaines par le chaos, la violence et surtout l’incertitude.

    Minijupes et talon hauts à Donetsk

    Il fait délicieux à Donetsk. Des pères jouent paisiblement avec leurs enfants dans les plaines de jeux d’aspect soviétique. Les femmes flânent en talons hauts et minijupes sur le Boulevard pendant que je savoure une Stella bien fraîche sur une terrasse. Tout est presque normal .

    Sauf qu’on entend les discours de militants prorusses résonner dans les haut-parleurs. Depuis le 14 avril, ils occupent un bâtiment du gouvernement, d’où ils annoncent que le référendum planifié aura lieu malgré l’avis négatif de Poutine.

    Personne ne sait ce qui se passera ensuite. À présent, il semble en effet que la Russie n’exerce aucune influence sur les événements en Ukraine de l’Est. En d’autres termes, la balle se trouve à nouveau dans le camp de Kiev.

    Slaviansk et les dizaines de checkpoints

    Plus tôt, je m’étais rendu à Slaviansk pour la énième fois. Des dizaines de checkpoints avec des hommes à l’air dangereux, masqués et armés qui rendent l’entreprise hasardeuse. La semaine passée, mes collègues de Sky news et CBS ont été extirpés de leurs voitures, on leur a bandé les yeux et ils ont été brutalement interrogés pendant des heures dans un bunker de la ville d’Horlivka. Tout a eu lieu très professionnellement. Détail amusant : l’homme russe chargé de la sécurité de Sky News a reconnu l’un des membres de la milice : ils avaient servi dans la même division de l’armée russe. Say no more...


    Le soir, on s’est demandé en riant comment éviter ce genre de situations. Il n’y a pas moyen, car il n’y a pas d’autre option. Pour se rendre sur les lieux du conflit, le seul moyen est d’aller en voiture et d’espérer passer les checkpoints sans encombre.

    Beaucoup de choses ont changé cette dernière semaine. Lorsque le gouvernement de Kiev a décidé d’envoyer des hélicoptères et des tanks dans le cadre de leur action antiterroriste, l’ambiance s’est dégradée et souvent nous avons dû faire des détours de centaines de kilomètres pour arriver sur place. Comme à Slaviansk, le centre de l’opposition anti-Kiev.

    La guerre des médias et de la propagande

    La ville est maintenant cernée par l’armée ukrainienne. Les derniers jours il y a régulièrement de lourds combats qui ont fait plusieurs morts. J’ai filmé un enterrement de quatre rebelles durant lequel les cercueils ont été emportés sous les applaudissements de centaines de personnes. Les gens criaient "Spasiba" (merci) et "Référendum maintenant". Les émotions sont à leur comble et des femmes me supplient de "raconter la vérité".


    Ce n’est pas une guerre conventionnelle, c’est une pure guerre des médias et de la propagande. Ici, les gens ne regardent que la télévision russe et sont profondément convaincus que les "fascistes" de Kiev vont envahir l’Ukraine de l’Est. Cependant, les médias ukrainiens aussi ne parlent que de "terroristes" armés, alors que la plupart des gens sont seulement très inquiets de leur avenir. Julia, une mère célibataire, m’a raconté qu’elle travaille dans une usine qui exporte uniquement vers la Russie et qu’elle a terriblement peur de perdre son emploi si cette situation prend fin.

    Kiev n’a plus d’autorité ici

    On sent clairement une différence culturelle marquée entre l’est et l’ouest du pays. À l’est, la plupart des gens ne parlent que le russe et n’ont aucun lien avec l’ouest.

    Il y a deux semaines, Donetsk a vu défiler une centaine de courageux manifestants pro-ukrainiens équipés de drapeaux bleus et jaunes. Ils ont été brutalement tabassés par de jeunes hommes masqués. La police, pourtant massivement présente, n’a strictement rien fait pour mettre fin à la violence. Mon fixeur, qui se trouvait juste derrière moi, s’est retrouvé à l’hôpital après avoir été touché par des pierres.

    Ces faits prouvent que Kiev n’a aucune autorité à l’est. La police, l’état et les habitants ne désirent qu’une seule chose : l’indépendance. Avec la Russie ou à la rigueur, seuls.

    Mort atroce à Odessa

    Le 2 mai a eu lieu un drame que personne n’avait prévu. La magnifique et très pro-ukrainienne Odessa a été surprise par de violentes rixes entre les manifestants pro et anti-Kiev. Comme tous les médias occidentaux se trouvent à Donetsk, personne n’est arrivé à temps pour y faire un rapport indépendant. Mais les images parlaient d’elles-mêmes. Les manifestants prorusses ont été refoulés vers un grand immeuble mitraillé de cocktails Molotov avant de prendre feu. Plus de 30 personnes y ont trouvé une mort atroce. Toute la ville était sous le choc.

    Le lendemain, j’ai pu filmer dans le bâtiment. On retirait encore les corps brûlés et j’ai été accablé par l’horreur qui a dû y avoir lieu. Les murs noircis par le feu conservent les histoires terribles de jeunes aveuglés par la fumée qui n’ont pas trouvé d’issue et sont morts atrocement. Nous avons interviewé Tatiana, la mère d’un garçon de 17 ans qui a sauté par la fenêtre et n’a pas survécu. En pleurant, elle nous a raconté qu’il s’agissait d’un garçon ordinaire, qui ne voulait de mal à personne.

    Entre-temps, des jours mouvementés nous attendent. À Marioupol, nous avons vu l’armée tirer sur des citoyens désarmés. Maintenant, il faut attendre le résultat du référendum.

    Je ne pense pas que cela fasse beaucoup de doute. La guerre doit encore commencer.

    Daniel Demoustier