Le bilan de l'offensive israélienne en cours depuis 19 jours à Gaza a dépassé les 1.000 morts mercredi, au moment où s'esquissait une issue diplomatique sous les auspices de l'Egypte en vue d'un cessez-le-feu.
Le nombre de morts a atteint 1.010 et celui de blessés plus de 4.700, selon le dernier bilan fourni en fin de journée par le chef des services d'urgence à Gaza, Mouawiya Hassanein.
Le bilan s'est alourdi après la mort d'au moins 20 Palestiniens dans de nouvelles attaques et des combats de rue, le décès de certain blessés et la récupération de corps abandonnés, ont expliqué des sources médicales.
Les plus violents combats ont eu lieu dans des quartiers périphériques de Gaza-ville ainsi que dans le nord du territoire palestinien.
Au moins 315 enfants et 100 femmes figurent parmi les morts de l'offensive israélienne lancée le 27 décembre avec l'objectif "affiché" de contraindre le mouvement islamiste Hamas qui contrôle Gaza de mettre fin aux tirs de roquettes sur le territoire israélien.
Alors que le nombre de morts grandit à Gaza, l'Egypte a annoncé que le Hamas avait "réagi favorablement" à ses efforts en faveur d'un cessez-le-feu.
"Le Hamas a réagi favorablement aux efforts égyptiens pour mettre fin à l'effusion de sang des Palestiniens au cours des pourparlers" tenus au Caire "ces trois derniers jours", a indiqué une "source égyptienne autorisée" à l'agence semi-officielle Mena.
Le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit a déclaré que l'Egypte allait transmettre à Israël la réponse du Hamas, "espérant que les choses vont bouger". L'émissaire israélien sur ce dossier, Amos Gilad, est attendu jeudi au Caire.
La France, qui a participé à l'élaboration du plan égyptien, a affirmé par la voix du chef de la diplomatie Bernard Kouchner que les "contours d'un cessez-le-feu commencent à se dessiner" à Gaza.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui a entamé en Egypte une tournée régionale pour tenter d'obtenir l'arrêt des combats, a affirmé qu'il "n'y avait plus de temps à perdre" pour que cesse la guerre de Gaza.
"J'exhorte les deux parties à s'arrêter maintenant, à arrêter les combats maintenant, il n'y a plus de temps à perdre", a dit M. Ban à la presse après un entretien avec le président Hosni Moubarak.
"Je répète mon appel pour un cessez-le-feu immédiat et durable", a-t-il ajouté. Une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à l'instauration "d'un cessez-le-feu immédiat" est restée lettre morte depuis son adoption le 8 janvier.
Un haut responsable du ministère israélien de la Guerre a pour sa part indiqué que l'armée "maintient la pression sur le Hamas en avançant plus profondément dans Gaza-ville et en l'encerclant, tout en poursuivant les opérations partout dans la bande de Gaza".
"Israël ne se sent pas sous pression pour mettre fin à l'opération à ce stade. La seule vraie issue que nous voyons se présentera lorsque Obama arrivera à la Maison Blanche", a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat, en référence au président américain élu Barack Obama qui prendra ses fonctions le 20 janvier.
Mercredi, 14 roquettes ont été tirées de la bande de Gaza vers Israël. Ce type de tirs a fait quatre morts dans le sud d'Israël depuis le début de l'offensive.
Au total, dix militaires et trois civils israéliens ont été tués depuis le 27 décembre. Sept soldats ont été blessés mercredi, dont un grièvement.
Par ailleurs, trois roquettes tirées du Liban ont explosé près de la ville frontalière de Kyriat Shmona, selon la police israélienne.
Cette attaque, la deuxième du genre depuis le 27 décembre, n'a pas été revendiquée. L'armée israélienne a répliqué en tirant contre la zone à partir de laquelle ces roquettes avaient été lancées.
Dans la bande de Gaza, un million d'habitants vivent sans électricité, 750.000 sont sans eau, et les hôpitaux fonctionnent grâce à des générateurs de secours, selon l'ONU.
Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Jakob Kellenberger, a qualifié la situation humanitaire dans le territoire, où il s'était rendu mardi, de "dramatique".
Emboîtant le pas au Venezuela, la Bolivie a rompu ses relations diplomatiques avec Israël en signe de protestation contre son offensive à Gaza.
En raison de la guerre, l'Union européenne et Israël ont décidé de faire une "pause" dans leur processus de rapprochement, selon une annonce d'un haut représentant européen basé à Tel Aviv.
AFP. 14.01.09