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Après un mois de recherches à Budapest, l'étudiante française reste introuvable. Les images de la vidéosurveillance livrées jeudi 8 janvier par la Hongrie ne font que renforcer la conviction de son père qui ne croit pas au suicide.
A l'Assemblée: http://www.dailymotion.com/video/x7ygpd_la-disparation-dophlie-lassemble-ne_news
Mercredi, l'Office du procureur municipal de Budapest a rejeté la plainte pour enlèvement, déposée par Sylvie et Francis Bretnacher car « selon les informations et les faits à la disposition des autorités, il n'y a aucun soupçon qui soutienne l'hypothèse criminelle », a-t-il annoncé dans un communiqué.
Une plainte rejetée qui ne signifie pas l'arrêt des investigations, encore moins le classement de l'affaire. En témoigne le nouvel appel à témoins lancé : les policiers recherchent activement deux pêcheurs qui ont été aperçus par des caméras de surveillance, circulant en aval du pont durant le créneau horaire où Ophélie a disparu.
C'est loin d'être la seule piste explorée. Depuis le 4 décembre, jour où la jeune Rémoise s'est évaporée dans la nature, les policiers ont visionné des centaines de vidéos de surveillance, interrogé toutes les personnes qui sont entrées dans la boîte de nuit le soir du 3 décembre. Ils ont, à plusieurs reprises, entendu près de 120 personnes : famille, proches, amis de la disparue. La thèse du suicide reste une piste possible parmi tant d'autres : la cellule d'investigation n'abandonne pas la piste de l'enlèvement par une connaissance et tente de déterminer si un inconnu est entré en contact avec Ophélie, quelques jours avant sa disparition.
Un mois d'enquête qui a permis de fermer plusieurs portes : deux jours après la disparition, un homme s'est présenté au commissariat indiquant qu'il avait entendu un cri ce soir-là, près du pont. Les enquêteurs ont pris très au sérieux cette déclaration, malheureusement, ils ont vite compris qu'il s'agissait d'un faux témoignage. Et puis, il y a eu cette voiture suspecte stationnée un long moment, place Roosevelt durant cette nuit fatidique. Alors qu'ils n'avaient en leur possession qu'une plaque d'immatriculation partielle, ils ont réussi à identifier le véhicule. Le conducteur a été longuement entendu, mais là aussi, il s'agissait d'une fausse piste.
Quatre jours après la disparition soudaine d'Ophélie, une étudiante américaine a été très violemment agressée en centre-ville de Budapest : victime d'une tournante, tabassée et laissée pour morte sur un coin de trottoir. Pouvait-il s'agir des mêmes auteurs ? Là encore, ce fut une fausse piste : quinze jours après, les violeurs étaient identifiés, interpellés. Ils ont un sérieux alibi pour la nuit du 3 au 4 décembre.
« Ils explorent toutes les pistes, même celles qui paraissent peu probables. La police hongroise n'a quasiment pas d'affaires non résolues. Ça remet en cause leur efficacité. C'est important pour eux d'élucider les faits. » Jacques Cohen, adjoint au maire de Reims, chargé des relations internationales, connaît très bien la ville, les enquêteurs et les autorités françaises sur place. « La police hongroise a l'habitude de manipuler la presse et les témoins afin d'endormir la vigilance et laisser les langues se délier. »
Les policiers auraient aussi en leur possession tous les enregistrements sonores des conversations téléphoniques échangées, en centre-ville, le soir du drame. Le contenu serait actuellement épluché. Enfin, la plainte déposée à Paris par la famille Bretnacher a reçu une réponse favorable : « Il n'est pas exclu que des enquêteurs français spécialisés dans ce type de dossiers viennent. Ce ne serait pas mal perçu, ça permettrait d'ajouter du crédit en France aux investigations entreprises par les policiers hongrois », assure à Budapest, une source proche de l'enquête.
Dimanche, une marche silencieuse pour Ophélie est programmée à Paris. Le rassemblement est prévu vers 14 heures au Champ-de-Mars.
(Source: L'Union - 08.01.09)