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  • ALFRED SISLEY (1839-1899)

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    Le repos au bord d'un ruisseau
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    Matin brumeux
     
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    Moret-sur-Loing
    D'origine anglaise, Sisley naît à Paris le 30 octobre 1839. Comme Monet et Renoir, ses amis, il est l'élève de Gleyre ; mais, fuyant l'académisme, il s'en va peindre en forêt de Fontainebleau. Ses toiles sont d'abord influencées par le réalisme de Courbet, et surtout par Corot. Puis il évolue vers l'impressionnisme auquel il resta fidèle toute sa vie, malgré les difficultés économiques et la misère dues à la guerre de 70. Sisley n'obtient jamais un véritable succès, malgré l'exposition personnelle qu'il eut à la fameuse galerie Durand-Ruel en 1883.
    Un très grand peintre, né pour réenchanter notre monde

  • Suzanne Winter: une femme courageuse

    "Ce n'était pas la voix de l'Autriche, c'était une voix dont nous nous distançons." Après le chancelier social-démocrate et son vice-chancelier conservateur, après le gouverneur de Styrie, le président de la République, Heinz Fischer, qui recevait les voeux du corps diplomatique, a dénoncé à son tour mardi 15 janvier les violentes attaques verbales lancées contre l'islam par Suzanne Winter, candidate d'un des partis d'extrême droite aux élections municipales de Graz, la deuxième ville d'Autriche.

    "Dans notre système, le Prophète serait un pédophile", a-t-elle dit, arguant, hors contexte, de l'âge de sa deuxième épouse Aïsha ; il a rédigé le Coran "sous le coup d'accès épileptiques". Suzanne Winter, la candidate du parti d'extrême droite FPÖ, a voulu frapper les esprits et marquer des points sur le parti rival, le BZÖ du populiste Jörg Haider, qui exploite le même filon xénophobe.

    Lors d'un meeting électoral, M. Haider a lui aussi lancé des piques contre l'islam. Mme Winter est parvenue à ses fins. Depuis dimanche soir, un concert ininterrompu de protestations a commencé. Aux voix des représentants de l'islam se sont jointes celles des Eglises catholiques et évangéliques et de la plupart des partis politiques. Même le secrétaire général du BZÖ s'est vertueusement indigné de cette "retombée au temps moyen-âgeux des croisades".

    La candidate du FPÖ joue sur le fait qu'en novembre 2007, l'Autriche, comme l'Allemagne, a été la cible de menaces diffusées dans une vidéo attribuée à des partisans du Front islamique médiatique mondial. Mercredi 16 janvier, un film diffusé quelques heures sur YouTube reprenait des extraits du discours de Mme Winter et la menaçait. Le ministère de l'intérieur a refusé de se prononcer sur son origine. La radio nationale et un quotidien populaire ont reçu des courriers électroniques appelant au meurtre de la provocatrice.

    Le gouvernement autrichien et la communauté musulmane sont soucieux d'éviter une crise semblable à celle déclenchée par les caricatures danoises en 2005. "Les musulmans d'Autriche sont choqués et irrités par les attaques dénuées de sens d'une femme politique sans envergure... qui cherche à se rendre importante au prix de la paix dans le pays", a commenté le président de la communauté islamique en appelant les musulmans au calme.

    Le parquet de Graz a ouvert une enquête pour présomption d'incitation à la haine. La communauté islamique a porté plainte pour dénigrement et insulte à la religion. Sans les récuser, la candidate s'est contentée de banaliser ses propos. Profitera-t-elle dimanche prochain de son éclat ? En 2003, l'extrême droite avait réalisé moins de 8 % des voix aux municipales. C'est pour leur survie au niveau régional que se battent les deux formations qui en sont issues, au prix de toutes les surenchères xénophobes.

    (Source Le Monde 17.01.08)

  • Et maintenant le système D!

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    Sarközy promettait d'être « le président du pouvoir d'achat », il se trouve pris à son propre piège. Pour la première fois , le nombre de Français mécontents (48 %) du chef de l'Etat dépasse le nombre de satisfaits (45 %), selon un sondage paru cette semaine*. Pis : près des deux tiers ne croient pas à l'efficacité des mesures gouvernementales sur... le pouvoir d'achat. Illustration de ce sentiment général : appelés à témoigner sur notre site Internet, nos lecteurs se sont précipités pour exprimer leur mécontentement, voire leur colère.

    Le système D gagne

    La viande et le poisson ? « Je n'en achète plus depuis six mois », témoigne Christine. Le cinéma et le théâtre ? « Ce sont des plaisirs que j'ai supprimés en 2007 pour pouvoir manger à ma faim », regrette Serge. Certains font « le plein de diesel avec le fioul prélevé dans les cuves servant au chauffage », détaille Christian. Le système D gagne du terrain. « Existe-t-il une solution ? se désespère Francis. Tout ce que j'ai trouvé, c'est grappiller un euro par-ci, un euro par-là. »

    Le système D comme débrouille, ou désespoir. « Pourquoi est-ce toujours le petit qui doit trouver des solutions pour s'en sortir ? » s'indigne Sandrine, gardienne d'immeuble payée au smic. Faut-il d'ores et déjà, huit mois à peine après l'élection présidentielle, conclure à l'échec de la politique gouvernementale axée pourtant sur le « pouvoir consommer » des Français ? Les quelque 11 milliards d'euros injectés dans le circuit économique grâce à la loi dite Tepa (pour Travail, emploi, pouvoir d'achat) votée l'été dernier - heures sup, déduction des intérêts immobiliers et autre bouclier fiscal - n'auraient-ils finalement servi à rien ? Les syndicats en font leur cheval de bataille. Les 5,2 millions de fonctionnaires sont invités à battre le pavé le 24 janvier pour une revalorisation de leurs salaires. Et le patron de la CFDT, François Chérèque, a annoncé hier réfléchir à une action commune, début février, pour défendre le pouvoir d'achat des salariés du privé. Une première depuis 2005.

    * Sondage Orange/BVA-« l'Express » réalisé du 10 au 12 janvier auprès de 1 051 personnes

    (Le Parisien 17.01.08)

  • 130ème aniversaire de la libération de la Bulgarie de la domination ottomane

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    SOFIA avant la libération : "un bourg oriental poussiéreux"
    130ème anniversaire de la libération de Sofia de la domination ottomane

    Nous marquons, début janvier, le 130ème anniversaire de la libération de Sofia dans la Guerre russo-turque de 1877-1878. Deux mois plus tard la guerre se termine par la signature du Traité de paix de San Stefano qui rétablit l’Etat bulgare après cinq siècles de joug ottoman. Nous vous proposons le récit du confrère de Radio Bulgarie Petar Kadrev :

    « La libération de la Bulgarie de la domination ottomane marque un nouveau départ dans le développement de notre pays, mais cet événement historique a deux côtés. Malgré les réalisations incontestables du jeune Etat bulgare, la Libération apporte une nouvelle dynamique sociale qui va à l’encontre des intérêts de certaines couches de la société. Sofia est parmi les villes qui profitent au plus haut degré de la libération de la Bulgarie. Moins d’un an après la signature du Traité de paix de San Stefano, elle est proclamée capitale de la Principauté de Bulgarie.
    Les historiens exagèrent quand ils qualifient la future capitale de l’époque de bourg oriental poussiéreux, ils le font peut-être pour souligner le contraste avec son expansion rapide pendant les décennies suivantes. En 1878, Sofia est très loin de cette cité prospère qui avait provoqué l’admiration de Constantin le Grand qui s’était exclamé : « Serdica est ma Rome ».

  • Interview de Nicolas Dupont-Aignan sur la ratification du traité de Lisbonne

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    Nicolas DUPONT-AIGNAN, député-maire d’Yerres (Essone)

    « La révolte du peuple sera terrible »

    Propos recueillis par Thomas de Rochechouart.  

    L’Assemblée nationale a rejeté hier la voie du référendum pour la ratification du traité de Lisbonne. A la grande colère de Nicolas Dupont-Aignan, député non-inscrit et ex-partisan du non, qui publie Le Coup d’Etat simplifié (éd. du Rocher).

    France Soir. Pourquoi dénoncer un « coup d’Etat simplifié » ?

    Nicolas DUPONT-AIGNAN. Sans consulter le peuple, on s’apprête à priver la France de sa souveraineté. C’est un véritable déni de démocratie car le texte est la copie conforme de la Constitution que le peuple a rejetée en 2005 par référendum. En fait, une partie de la classe politique ne veut surtout pas consulter les Français et cherche à leur imposer une mauvaise façon de faire l’Europe, qui sera très lourde de conséquences en termes de pouvoir d’achat, de délocalisations et d’inégalités dans les prochaines années… Tout a été préparé dès le lendemain du rejet du référendum pour culpabiliser les citoyens de leur vote. Avec Nicolas Sarkozy, on s’apprête aujourd’hui à leur imposer un traité qui n’a rien de « simplifié », ni de « mini ». C’est une folie pour l’Europe, que l’on construit sur le viol du peuple.

    Avez-vous encore espoir de faire barrage au texte ?

    L’UMP n’a pas la majorité des trois cinquièmes pour modifier la Constitution. Avec les quelques gaullistes qui restent, les souverainistes et les communistes, les socialistes pourraient, s’ils le voulaient, bloquer la machine. Malheureusement, ils ne semblent pas en prendre le chemin… Au fond d’eux-mêmes, une partie des élus français croient impossible de changer la marche de l’Europe, et ont plié devant le diktat des autres pays qui veulent une zone de libre-échange et une défense européenne sous la direction de l’Otan.

    Eprouvez-vous de l’amertume face à cette situation ?

    Dans l’indifférence médiatique générale, une classe politique inconsciente est en train de réduire à peu de chose les pouvoirs du Parlement français. En vertu du traité de Lisbonne, la France pourra être mise en minorité à Bruxelles sur des sujets décisifs comme les négociations à l’OMC pour les agriculteurs, le contrôle des frontières… Les beaux discours de Nicolas Sarkozy pendant la campagne sur les délocalisations, la valeur de l’euro, l’immigration trop forte, n’auront servi à rien. Le Président et la majorité se condamnent à regarder passer les trains. La révolte du peuple sera terrible car on se moque de lui.

    Pourquoi la classe politique se résignerait-elle à céder une partie de ses pouvoirs à Bruxelles ? Cela semble entrer en contradiction avec la réforme souhaitée par Nicolas Sarkozy pour renforcer les pouvoirs du président de la République…

    Moins les chefs d’Etat ont de pouvoir face à la mondialisation et l’Europe supranationale, plus ils ont la volonté de tout contrôler dans le moindre détail, au niveau national. Et à partir du moment où on a moins d’influence sur les choses, on met en avant sa vie privée et on amuse la galerie avec des peccadilles. Cela évite de parler d’Airbus qui s’apprête à construire des avions hors de France. Le président de la République est finalement en train de ramener son rôle à celui joué par la famille royale en Angleterre !

    (Source FRANCE-SOIR -16.01.08)

     

     

     

  • Nicolas Dupont-Aignan

    Présentation à la presse lundi de mon livre, Le coup d’Etat simplifié, discours dans le cadre du débat sur la révision constitutionnelle à l’Assemblée Nationale mardi, je n’ai pas relâché mes efforts ces derniers jours pour alerter l’opinion sur les terribles conséquences du traité de Lisbonne et plus encore sur le viol délibéré de notre démocratie que représente la ratification parlementaire.

    Nous étions peu nombreux à l’Assemblée hier soir à nous opposer à ce coup de force parlementaire, sans précédent depuis la Libération.

    Les interventions des orateurs de l’UMP furent stupéfiantes. Le Général de Gaulle a dû s’en retourner dans la tombe ! Les arguments les plus faux ont été utilisés pour justifier l’injustifiable : le refus de consulter le peuple par référendum. L’un d’entre eux est même allé jusqu’à invoquer Gaston Monnerville, tandis que Madame Ameline raillait dans la veine politicienne la plus petite l’action parlementaire de ceux qui demandaient un référendum ! Pour ma part, j’ai démonté un à un les arguments du Gouvernement qui n’a pas jugé bon de me répondre car, honnêtement, il n’avait rien à redire !

    En vérité, à côté de celles et ceux qui ne comprennent rien à rien et qui de toute façon s’en moquent, il y avait hier les parlementaires depuis toujours fédéralistes conscients du changement de régime historique qu’entraîne la ratification du traité de Lisbonne et qui savouraient discrètement leur victoire. Et ceux, bien naïfs, qui croient encore que l’on peut d’un côté faire preuve de volontarisme politique national et de l’autre appliquer un tel traité.

    Face à ce front uni, le Parti Socialiste écartelé était aux abonnés absents et seuls les communistes, quelques gaullistes et une souverainiste, ont lutté jusqu’au bout !

    Côté médiatique, nous continuons à nous heurter à un mur jamais vu. A part quelques journalistes assez surpris comme nous du grand silence de la presse, l’indifférence demeure la règle. Une règle de fer ! L’un d’entre eux, assez lucide, me disait avoir été missionné pour un reportage sur le billet d’un euro proposé par Louis Giscard d’Estaing, plutôt que de parler du débat sur l’avenir de la démocratie en France ! Pendant ce temps, on entendait et lisait partout que le PS est profondément divisé, sans qu’il soit fait mention en quoi que ce soit de l’enjeu de forme et de fond que représente la scélérate ratification parlementaire…

    Une autre encore m’avouait, je la cite : « Mais pourquoi en parler, les Français trouvent cela compliqué ».

    Il est sûr que si les médias n’en parlent pas, personne ne s’y intéressera ! Je demande aux journalistes, aux éditorialistes que je crois honnêtes et sincères pour la plupart, d’oser enfin parler des choses importantes. L’adoption du traité de Lisbonne qui transfère des pouvoirs considérables à des organismes non élus et qui vide de sa substance notre démocratie mérite débat, à tout le moins devoir d’alerte !

    D’ailleurs, les Français s’y trompent moins qu’on veut le faire croire : 70% disent leur volonté d’un nouveau référendum, mais les médias ne diffusent pas cette information malséante et la commentent encore moins…

    A force d’écarter du débat tout ce qui est substantiel, essentiel, vrai, le miroir médiatique dans lequel se mirent sans complexe les élites qui nous gouvernent, se brisera avec elles. Car n’en doutons pas, on ne pourra pas continuer bien longtemps à vivre paisiblement en France dans un système aussi verrouillé, aussi oligarchique, aussi méprisant pour le peuple et l’intelligence du public. Il n’est pas d’exemple historique où les Français subissent sans se rebeller une telle charge de plomb.

    Au lieu d’y prêter la main, les principaux médias, notamment la presse écrite qui connaît un désamour croissant des lecteurs, devraient se souvenir que leur audience tient avant tout à leur crédibilité face à l’opinion publique.

    Blog Nicolas Dupont -Aignan , député maire d'Yerres- mercredi 16 janvier 2008

    http://www.nda2007.fr/blog

  • Georges Frêche veut repolitiser la jeunesse!

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    Le  président de la Région Languedoc-Roussillon veut rapatrier à grands frais une statue de Lénine, de Seattle au cœur de Montpellier.

    George Frêche, ex-maoïste et marxiste-léniniste converti à la social-démocratie, revient à ses premières amours. Le Midi Libre révélait hier que le président de la région Languedoc-Roussillon souhaite ériger en plein cœur de Montpellier une statue à la gloire du héros de la révolution d’Octobre. Une œuvre monumentale de 7 tonnes qu’il a découverte lors d’une visite à Seattle.

    La capitale de l’Etat de Washington, au nord-ouest des Etats-Unis, souhaite s’en débarrasser pour une somme non moins monumentale, comprise entre 150.000 et 250.000 dollars, sans compter les frais de transports. Une paille pour George Frêche qui, regrettant « le manque de repères historiques et politiques de la jeunesse française », voit dans cette statue de Lénine une façon de « repolitiser » le débat, explique le quotidien. « Sans la révolution d’Octobre, il n’y aurait pas eu la décolonisation », a argumenté l’ancien maire de Montpellier.

    George Frêche est un habitué de la provocation et des dépenses somptuaires. Ces outrances verbales, notamment sur les harkis qu’il avait qualifiés de « sous-hommes », lui ont valu en 2007 l’exclusion du Parti socialiste.

    (Edition France Soir du jeudi 17 janvier 2008)

  • GEORGES SEURAT (1859-1891)

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    Baignade à Asnières
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    La Seine à la Grande Jatte - printemps
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    Vue de Fort Samson 
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    Un dimanche d'été à la Grande Jatte

  • Où prend-elle tout cet argent?

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    La manne arrive!
    Avec l'annonce, dans le Figaro Madame à paraître samedi, du déblocage d'un milliard d'euros à destination de 50 quartiers prioritaires, la secrétaire d’Etat au Logement prend une longueur d’avance sur sa ministre de tutelle, Christine Boutin, dans la polémique qui les oppose depuis quelques jours.
    Fadela Amara, avec son plan «Espoir banlieue», qui sera présenté le 22 janvier à Vaulx-en-Velin affirme vouloir «mettre le paquet sur les cinquante quartiers les plus en difficulté, et l'emploi, l'éducation, et le désenclavement en seront les trois axes majeurs», précise la secrétaire d’Etat chargée de la politique de la Ville.


    Pour les cinquante quartiers prioritaires, son plan vise notamment à améliorer les transports - bus, tramway, taxis collectifs - pour ouvrir ces quartiers sur l’extérieur.

    Sur la question de l’emploi, Fadela Amara entend installer des bureaux de recrutement au pied des cités, avec des partenaires privés et publics. Ils «proposerons un parcours sécurisé avec du coaching, des formations, le financement du permis de conduire si besoin aux jeunes sans qualification».

    Décidée à lancer des expérimentations, la secrétaire d’Etat veut «multiplier les cafés de parents» aux abords des collèges et des lycées pour que les familles rencontrent les professeurs et s’investissent davantage dans la scolarité de leurs enfants.

    Elle annonce la création, «dans certains établissements, de pôles d’excellence, avec apprentissage du solfège, ou du chinois, ou du latin et grec dans des collèges» pour «brasser les gens, les cultures, les savoirs, créer la mixité. Je veux faire émerger une élite des quartiers.»

    Enfin, sur le plan sémantique, Fadela Amara veut «valoriser» le mot diversité qui est apparu, selon elle, ces trois ou quatre dernières années et dans lequel elle voit un «concept politique» qu’il faut «faire monter en puissance, pour que partout la diversité existe», conclut-elle.
     Inch Allah!
    (Libération 16.01.08)

  • Sarközy le Pieux !

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    Avec le Pape Benoît XVI le 20 décembre 2007

    Après Rome, Riyad. Lundi, lors de sa visite officielle en Arabie Saoudite, comme lors de sa visite au Vatican le 20 décembre, Nicolas Sarkozy s’est livré à un éloge de la morale chrétienne et des religions qui sont, selon lui, au fondement même des civilisations. Venant du président d’un pays qui prône la séparation de l’Eglise et de l’Etat, ses propos ont provoqué un tollé parmi les défenseurs de la laïcité, notamment les enseignants et l’opposition.

    «Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en rapproche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance»: c’est sous les ors de la basilique Saint-Jean de Latran, au Vatican, que Nicolas Sarkozy est allé le plus loin. «Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes», avait-il asséné, remontant au baptême de Clovis à partir duquel la France est devenue, pour les catholiques, «la fille aînée de l’Eglise». Puis il a avancé un nouveau concept comme il les aime: celui d’une «laïcité positive, qui ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout».

    Rigide. En Arabie Saoudite, le Président a été plus grandiloquent et plus général. Assimilant les religions à des philosophies, il en a loué les bienfaits même si, a-t-il reconnu, des horreurs sont parfois perpétrées en leur nom. Comme l’homme ne peut se satisfaire d’un monde purement matérialiste, a-t-il expliqué, il ne peut vivre sans religion. Ses propos ont au moins dû ravir les dirigeants saoudiens qui imposent un islam des plus rigides à leur société.

    «Cette conception sociologique de la religion, fournissant "l’espérance" qui fait que les peuples se tiennent tranquilles, on croyait qu’elle était loin derrière nous!», s’est exclamé François Bayrou, l’un des premiers à réagir le 25 décembre après le discours de Latran. «Ce n’est pas autre chose que l’opium du peuple que dénonçait Marx» a ajouté le président du MoDem, qui a aussi relevé «le paradoxe troublant» d’un Président «qui affiche sa complaisance avec le matéralisme financier et en même temps souhaite faire de la religion une autorité dans l’espace public».

    Pour le PS, Jean Glavany, secrétaire national à la laïcité, a dénoncé le concept de «laïcité positive» et la manie du chef de l’Etat de réduire les civilisations aux religions, l’Occident allant avec la chrétienté. Lors sa conférence de presse de rentrée, le 10 janvier, le premier secrétaire du PS François Hollande a lui exigé de «clore définitivement le débat» sur la loi de 1905 instaurant la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

    Confusion. Les enseignants ont aussi attendu la rentrée pour réagir. Le SNUipp, premier syndicat du primaire, s’est insurgé contre les propos de Latran sur la supériorité du prêtre sur l’instituteur. «Cette affirmation est surprenante et choquante, écrit le syndicat, elle est source de confusion et risque de remettre en cause la conception de la laïcité. Mêler et de plus hiérarchiser dans l’acte éducatif, comme le fait le Président, l’instituteur et le prêtre, le pasteur et l’imam, constitue une véritable provocation vis à vis de l’école publique et des personnels».

    «Dérapage, discours de circonstance ou projet politique?», s’interroge pour sa part le syndicat SE-Unsa qui accuse le chef de l’Etat d’avoir outrepassé son devoir de réserve.  

    (Libération 16.01.08)
    Ce "retour à la religion" annonce pour la France plus de grandes mosquées que de blanches cathédrales!
    On peut remarquer que Sarközy oublie de citer le rabbin à côté du prêtre et de l'imam...
  • En France, l'excision est un crime

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    Lutte contre l'excision en Afrique: l'explication
    Le tribunal correctionnel de Bobigny s'est déclaré mercredi incompétent pour juger une affaire d'excision mettant en cause des parents maliens, considérant qu'il s'agissait de faits criminels devant être jugés devant une cour d'assises.

    Ce renvoi du dossier au ministère public avait été sollicité par la Commission pour l'abolition des mutilations sexuelles (Cams), qui s'est in extremis constituée partie civile à l'audience, tenue à huis clos.

    Mamou Sylla, 44 ans, et son ex-mari Hacourou Marega, 54 ans, étaient cités à comparaître pour «violence suivie d'incapacité supérieure à huit jours» sur leurs filles, mineures lors des faits.

    Seule la mère et l'une des quatre filles victimes étaient présentes.

    La jeune fille, aujourd'hui majeure, est sortie en larmes. Elle souhaitait que l'affaire, instruite depuis 2004, soit jugée mercredi devant la 14e chambre correctionnelle.

    (Le Parisien 16-01.08) 

  • Les aliments de base de plus en plus chers

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    Travaillez plus! 

    Les aliments de première nécessité coûtent de plus en plus cher notamment en grande surface : c'est ce que dénonce l'association Familles rurales dans son observatoire des prix publié hier. Il compare l'évolution des prix d'un panel de 34 produits de consommation courante durant l'année 2007.

    Le petit déjeuner et le surgelé sont chers. Les prix des produits du panier ont évolué de 1,36 % en moyenne : en janvier, le panier était à 124,33 €, il est passé à 130,87 € fin 2007. Une évolution plus modérée qu'en 2006, mais qui cache de fortes disparités. « On note des hausses sur les produits premier prix », insiste Jean-Yves Martin, président de l'association. Dans cette catégorie, le petit déjeuner a augmenté de 3,83 %, le surgelé de 2,35 % et les aliments pour animaux de 1,56 %. Côté grandes marques, ce sont les jus de fruit qui ont le plus augmenté, chez les marques de distributeurs ce sont les eaux et les aliments pour animaux. Les desserts et les produits d'hygiène sont ceux qui ont baissé le plus.

    Les aliments de base aussi. L'association a relevé un prix de la baguette en hausse de 12 centimes d'euro au kilo en boulangerie et de 5 centimes d'euro en grande surface. « Le poids de la baguette varie selon le lieu de vente, cela rend la comparaison difficile », note son leader. Les pâtes « premier prix » affichent une hausse moyenne de 13,84 %, celles des grandes marques de 3,72 % et celles des marques de distributeurs une baisse de 0,47 %. Dans le hard discount, les hausses vont de 6 à 27 %. Ce sont aussi les produits laitiers premiers prix qui augmentent le plus : 6,40 % en hyper, 2 % dans les supermarchés et 4 % dans le hard discount. Dans le petit commerce, le prix baisse.

    Les hypers les plus coûteux. Dans les hypers, le panel premier prix connaît la hausse la plus importante - 5,47 % - alors que celui des produits de grandes marques se stabilise. Dans les supermarchés, le panier « marques de distributeurs » augmente le plus, suivi de celui des produits premier prix. « L'augmentation continue du prix des produits premier prix surtout en hypers remet en cause leur qualité de bonne affaire », insiste l'association. « Cette hausse affecte les familles les plus modestes. » Le prix moyen du panel « grandes marques » croît de 1,74 %, celui des marques de distributeurs de 1,37, celui du hard discount de 1,47 %.

    (Le Parisien - 16.01.08)

     

     

     

  • "Ah! ça n'ira pas!"

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    Le Pavillon de la Lanterne construit en 1787
    L'endroit offre une garantie de discrétion absolue. Cinq cars de CRS, stationnés en permanence le long des murs d'enceinte, empêchent les curieux de s'approcher. Le survol en avion est strictement interdit. Le 9 juin 2007, le pilote d'un bi-moteur qui avait eu le malheur de s'en approcher afin d'éviter un autre avion, a d'ailleurs été entendu par la police de l'air et des frontières, puis condamné à payer une amende de 800 euros.

     

    La propriété elle-même est quasi invisible. En 1999, la grande tempête, qui ravagea notamment le parc de Versailles, renversa un arbre sur le mur, provoqua une brèche et permit des clichés lointains sur la maison. Quelques années plus tard, un intrépide put photographier l'ensemble, d'un hélicoptère affrété par une radio périphérique pour surveiller la circulation et qui fit un rapide et discret crochet. Mais de mémoire de photographe, jamais aucun paparazzi, même le plus acharné, n'a pu saisir sans autorisation les invités prestigieux qui jouissent de la piscine et du jardin.

    Depuis le 6 mai 2007, les riverains savent pourtant déceler lorsque Nicolas Sarközy vient à la Lanterne. Une demi-compagnie de CRS (soit une cinquantaine d'hommes effectivement mobilisés) vient alors renforcer l'effectif de sécurité sur place. Et il n'est pas rare de croiser le président, courant avec ses gardes du corps autour du grand canal, derrière le château de Versailles. Pour le reste, même les collaborateurs du chef de l'Etat ignorent qui est reçu, le week-end, dans cette résidence d'Etat située au bout du parc du château de Versailles.

    Nicolas Sarközy a fait de la Lanterne son lieu de pouvoir le plus secret. Quand il paraît chaque jour s'exposer volontiers aux caméras, il préserve en fait vie privée et rencontres politiques, à trente minutes en voiture de l'Elysée, dans ce charmant pavillon de chasse qui fut édifié à l'aube de la Révolution, à deux pas du Palais voulu par Louis XIV. Les connaisseurs ne s'y trompent pas. Etre reçu à la Lanterne, c'est un peu pénétrer dans le premier cercle du pouvoir présidentiel et peut-être dans ce qui lui reste d'intimité.

    Nicolas Sarközy avait été séduit par l'endroit, lorsqu'il y fut invité par le premier ministre de 1993, Edouard Balladur, qui y venait pourtant rarement. La Lanterne était alors mise à la disposition des chefs de gouvernement, depuis une décision du général de Gaulle en 1959, et Nicolas Sarközy avait gardé le souvenir de cigares fumés sur la terrasse, en compagnie de Charles Pasqua. Le lendemain même de son élection, il a réclamé à Dominique de Villepin, encore à Matignon, de pouvoir en disposer : il avait décidé d'en faire une résidence pour le président et non plus pour son premier ministre. Entre deux hommes qui se haïssent, la Lanterne devint le symbole humiliant de la victoire de l'un sur l'autre et Villepin dut renoncer au dernier attribut de son pouvoir déchu.

    C'est donc là, alors que la passation de pouvoirs n'avait pas encore eu lieu, que Nicolas Sarközy composa avec François Fillon son premier gouvernement. Ce fut un véritable défilé. Les amis de fraîche date préféraient la discrétion de la Lanterne, tandis que les alliés de toujours recherchaient alors la visibilité rassurante de l'Elysée. Claude Allègre vint y décliner l'offre d'un ministère, Bernard Kouchner en repartit après l'avoir acceptée.

    C'est aussi là, au milieu des roses trémières et des liquidambars, que Cécilia Sarkozy, soucieuse de fuir l'Elysée, pensa un temps s'installer. Le jeune Louis fut inscrit à Saint-Jean-d'Hulst, l'un des meilleurs établissements privés de Versailles. Les plus proches conseillers du président, convoqués pour des réunions de travail à la Lanterne, comprirent pourtant qu'elle n'y resterait pas. Très vite, on ne l'y vit plus. Pas plus que l'enfant qui, jusque-là, sillonnait les jardins sur son mono-tracteur.

    Moins de deux mois après son divorce, le chef de l'Etat y reçut aussi Carla Bruni pour un premier week-end, le 8 décembre. Et c'est encore dans les salons avec leurs canapés de chintz que l'on fêta l'anniversaire de l'ancien mannequin, le 23 décembre, avec une vingtaine d'amis du cinéma, de la musique, de la production, presque tous s'affirmant de gauche. Et aucun n'acceptant aujourd'hui d'en souffler mot.

    On y trouve fréquemment, le week-end, les "copains" et les conseillers. Le conseiller d'entreprise Alain Minc (président du conseil de surveillance du Monde jusqu'à la fin mars) vient indifféremment à l'Elysée ou à Versailles brosser sa vision de l'économie, des médias, des milieux du pouvoir. Les industriels et propriétaires de médias, Martin Bouygues et Vincent Bolloré, y ont déjeuné. La ministre de la justice, Rachida Dati, fait partie des habitués. La réforme des régimes spéciaux, celle de la Constitution, celle des universités y ont été discutées. L'été, on s'installe dehors, entre les buis taillés, piscine et tennis pour les amateurs. L'hiver, on s'y réchauffe dans les salons décorés à la façon d'un cottage anglais.

    Les politologues des plus grands instituts de sondages s'y sont succédé. Même les syndicalistes, François Chérèque (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO) puis Bernard Thibault (CGT), ont eu droit à un verre, sur la terrasse derrière la maison, en septembre, un peu avant la rentrée sociale. Les barons de l'UMP comptent sur les doigts d'une main ceux d'entre eux qui y ont été conviés et notent amèrement le peu d'égard du président pour ceux qui lui sont attachés. Car ce sont les paradoxes de la cour : mieux vaut figurer parmi les rares invités du pavillon de chasse quand la foule se presse au Palais.

    La Lanterne est un lieu protégé des curieux, mais pas toujours des réalités. En octobre, alors que quelques travaux de restauration du mur d'enceinte étaient en cours, deux Maliens, sans papiers, ont été arrêtés sur le chantier et reconduits à la frontière sous arrêté préfectoral. Enfin, l'endroit est devenu si symbolique du nouveau pouvoir que, le jeudi 18 octobre, la fédération mines-énergie de la CGT a fait savoir que l'électricité avait été coupée pour la journée à la Lanterne en signe de protestation contre la réforme des régimes spéciaux. Le président n'y était pas. Mais à Versailles, ce genre d'action vous prend toujours une petite allure révolutionnaire...

    (LE MONDE 15.01.08.)
  • Daniel Barenboïm prend la nationalité palestienienne

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    Daniel Barenboïm, 65 ans, montre son passport palestinien
    A titre d’exemple et pour servir la cause de la paix au Proche-Orient, le pianiste et chef d’orchestre israélien Daniel Barenboïm a acquis la nationalité palestinienne.

    « C’est pour moi un grand honneur de me voir offrir un passeport palestinien », a déclaré le pianiste à l’issue d’un récital d’œuvres de Beethoven donné à Ramallah, la ville de Cisjordanie où il se bat depuis des années pour favoriser les échanges entre jeunes musiciens arabes et israéliens. « J’ai aussi accepté l’offre parce que je crois que les destinées du peuple israélien et du peuple palestinien sont inextricablement liées, a-t-il expliqué. Nous avons le bonheur – ou le malheur – de vivre ensemble. Je préfère croire le premier plutöt que le second. » Il a ajouté : « Le fait qu’un ressortissant israélien puisse recevoir un passeport palestinien peut être vu comme le signe que c’est possible dans les faits. »

    L’ancien ministre palestinien Moustapha Barghouti, qui a participé à l’organisation du concert de ce week-end, a précisé que l’octroi de la nationalité palestinienne à Barenboïm avait été approuvé par le précédent gouvernement auquel il a appartenu. Barenboïm, né en Argentine et âgé de 65 ans, est très controversé dans son pays d’adoption en raison de ses actions visant à promouvoir la musique allemande et de son opposition farouche à la politique de colonisation de la Cisjordanie.

    Il s’est félicité, en maniant l’ironie, de la condamnation ouverte par George W. Bush, lors de sa récente tournée au Proche-Orient, de l’« occupation » israélienne des territoires arabes. « Aujourd’hui, il se trouve même des personnes pas très futes-futes pour dire qu’il faut faire cesser l’occupation », a-t-il dit en lançant une pique au président américain.

    (Edition France Soir du mardi 15 janvier 2008)

  • CEZANNE

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    Baie de Marseille vue de l'Estaque

  • Lettre ouverte de Michel Lajoye à ses amis et soutiens

    Clairvaux sur Aube, le lundi 22 mai 2006.

    Chers amis,

    Par ce présent courrier, je vous fais connaître la décision qui a été rendue le 18 mai par le Tribunal de l’application des peines de Troyes, devant lequel j’ai comparu le 30 mars dernier, et cela dans le cadre de ma demande de libération déposée en novembre 2005.

    Alors, sans surprise, puisque la Licra était contre, le Tribunal de l’application des peines de Troyes (présidé par Céline Deshayes, ayant Bertrand Pagès et Caroline Kuhnmunch pour assesseurs) a rejeté ma requête. Il a en outre été stipulé dans le jugement que je ne pourrai pas déposer de nouvelle demande avant un délai de deux ans à compter de la date de rejet. Je rappelle que je suis incarcéré depuis le 12 décembre 1987, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour tentative d'assassinat, acte qui n'a causé aucune victime, pas le moindre blessé, et causé des dégâts tellement insignifiants qu’ils ne purent être chiffrés/pris en compte par un assureur…

    La décision que le Tribunal de l’application des peines de Troyes vient de rendre, a été mûrement réfléchie. Cette fois, rien à voir avec une décision prise dans l’urgence comme ce fut le cas en juin 1990, lors de ma comparution devant les Assises du Calvados. Car à l’époque, après deux ans et demi de préventive, le procès n’était pas encore prévu, puis il fut inscrit précipitamment au rôle des Assises, au point que ce n’est que quatorze jours avant l’ouverture de l’audience que j’ai reçu ma convocation. La raison en était la manipulation de Carpentras et l’hystérie collective qui en a suivi. Au moins, en 1990, ceux qui m’ont condamné à perpétuité avaient l’excuse de l’atmosphère qui a suivi la carpentrasserie, mon procès avait été expéditif et le vedict rendu dans l’heure, à chaud, dans un Palais de justice « cerné » par des manifestants « antifascistes »… Cette fois, ce fut différent, car à l’issue de ma comparution devant le Tribunal de l’application des peines le 30 mars 2006, les trois juges ont eu un délibéré de sept semaines pour consulter le dossier. Par conséquent, la décision qui vient d’être rendue l’a été après consultations (reste à savoir de qui…).

    Bien entendu, une procédure d’appel est engagée. Dans quelques mois l’affaire sera examinée par la Chambre de l’application des peines de la Cour d’appel de Reims. Mais je ne vois pas ce que cela changera puisque la Licra est contre l’idée même de ma libération… Dans ces conditions, le rejet par la Chambre de l’application des peines de la Cour d’appel semble assuré ! La seule chose qui risque de changer en appel, c’est le délai durant lequel je serai empêché de déposer tout nouvelle demande de libération. Il faut savoir que le détenu qui a l’outrecuidance d’interjeter un appel se voit ajouter un an d’irrecevabilité de plus pour lui apprendre à oser contester le bien-fondé d’une décision du Tribunal de l’application des peines. Ce qui veut dire qu’en cas de rejet de mon appel, le délai d’irrecevabilité sera porté de deux à trois ans et je ne pourrai pas espérer une libération avant fin 2009, mais plus sûrement début 2010 compte tenu des délais de procédure en appel. Je serai alors dans ma 23ème année de détention, et serai âgé de 43 ans.

    Quoiqu’il en soit, ce jugement rendu le 18 mai n’est pas une surprise. A l’issue de l’audience du 30 mars, je savais déjà à quoi m’en tenir. Depuis l’entrée en vigueur d’un article de la Loi Perben II, il est d’usage de demander l’avis des victimes avant toute libération d’un détenu en conditionnelle. Dans mon cas, il n’y a aucune victime physique, et la justice n’a pas estimé utile de demander leur avis aux présents dans le bar que j’ai « plastiqué ». Mais en revanche, la même justice a consulté la Ligue des droits de l’Homme, ainsi que la Licra (pourquoi le MRAP a-t-il été snobé ?). La première a répondu qu’elle n’avait pas d’observation à formuler, mais la seconde s’est déclarée contre ma libération au motif qu’elle me dénonçait comme antisémite.

    Je rappelle que je suis condamné à perpétuité pour avoir plastiqué un bar à fréquentation maghrébine, pas pour « antisémitisme », du moins officiellement, car officieusement j’ai un doute… En effet, lors de l’audience du 30 mars devant le Tribunal de l’application des peine, il a surtout été question des juifs en général, et non des maghrébins que j’ai « plastiqué ». D’où mon interrogation sur les vrais raisons de ma condamnation, de cet acharnement rabique à mon encontre… D’ailleurs, un observateur qui aurait assisté à l’audience du 30 mars, aux vues de ce qui se disait, aurait pu penser que ce que l’on me reprochait c’était surtout d’avoir « gravement offensé » la « Communauté » à travers divers articles de presse et un lettre écrite en… 1991 !

    Dès lors, puisque la Licra est contre ma libération, et que l’on sait qui gouverne nos territoires occupés, madame More substitut du procureur auprès du TGI de Troyes, qui représentait le ministère public, s’est déclarée elle aussi contre. Tout en prenant soin de ne jamais regarder mon avocat ou moi-même lors de l’audience du 30 mars, elle a repris les propos tenus lors de ma condamnation devant la Cour d’assises du Calvados en juin 1990, savoir que je devais être condamné comme si la bombe avait tué, c’est-à-dire en l’état être maintenu en prison comme si il y avait eu mort. Les naïfs qui pesaient qu’en France les peines étaient individualisées, sauront avec cette affaire qu’il n’en est rien. Que l’on ne blesse personne, ou que l’on tue des dizaines de gens : c’est le même tarif, réclusion criminelle à perpétuité. Certes, il arrive parfois, et même souvent que l’assassinat soit puni de vingt ans de prisons, la tentative de dix ans et qu’il y ait libération à mi-peine. Mais il faut comparer ce qui est comparable : ne pas mélanger les auteurs de crimes crapuleux avec les gens dénoncés comme « antisémites » par la Licra.

    Je dois aussi préciser que lors de l’audience du 30 mars, avant l’intervention du ministère public, la parole fut donnée à l’administration pénitentiaire à qui il a été demandé ce qu'elle pensait de l’idée de ma libération. Francis Gervais, le nouveau directeur-adjoint du Centre pénitentiaire de Clairvaux, après avoir dit que le personnel n’avait rien à me reprocher dans mon attitude et mon comportement en détention, a indiqué que l’avis de la Pénitentiaire était que ma libération serait très prématurée. Or, personne, ces dernières décennies, n’a été condamné comme j’ai été condamné, et absolument personne, n’a accompli plus de dix ans pleins de détention pour une tentative d’assassinat qui n’a causé aucune victime. Dire que c’est prématuré, alors que j’en suis à ma dix-neuvième année de détention, il fallait oser ! Et dans ce cas, si c’est « prématuré » alors que je n’ai tué ni blessé personne, comment se fait-il que ces mêmes fonctionnaires donnent des avis favorables à une libération après 15/18 ans de détention pour des violeurs assassins multirécidivistes, eux aussi condamnés à perpétuité ? Là encore, le deux poids deux mesures est flagrant, selon que l’on est un « droit commun », ou un « antisémite » dénoncé par la Licra…

    Mon avocat, maître Delcroix, va continuer, via les fonds recueillis grâce à une collecte, à payer le loyer de mon logement. Cela jusqu’à la décision de la Chambre de l’application des peines de la Cour d’appel de Reims qui confirmera ou infirmera ce refus de me libérer.

    Je vous adresse mes meilleures salutations,

    Michel Lajoye

  • Michel Lajoye

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    Michel Lajoye est né le 19 avril 1967 à Dézert (Manche) dans une famille d'ouvriers agricoles

    Suite à l’audience du 22 février 2007du Tribunal d’application des peines de Troyes, celui-ci vient de décider ce qui suit :

    Michel Lajoye va bénéficier de deux permissions de sortie durant les six prochains mois, ensuite, il pourra bénéficier d’une semi-liberté probatoire d’une années. A l’issue de celle-ci, il sera en liberté probatoire pour une durée de sept ans.

    Ce qui fait qu’il ne sera pas réellement libre avant la fin de l’été 2015.

    Au total, Michel Lajoye aura donc subi à cette date une peine de 28 années pour une affaire où il n’y a eu aucun mort, aucun blessé et où les dégâts furent si insignifiants qu’ils ne furent même pas pris en compte par un assureur !

    On notera que le TAP a assorti cette mise en liberté conditionnelle de mesures qui s’appliqueront jusqu’en 2015 :

    Interdiction d’entrer en relation avec tout parti politique et/ou groupement para-militaire ou non, d’extrême-droite ou prônant la discrimination raciale ou le révisionnisme, de paraître en toute manifestation publique, de diffuser tout ouvrage ou oeuvre audiovisuelle dont il serait l’auteur ou le co-auteur qui porterait en tout ou partie sur l’infraction commise le 30 novembre 1987 et s’abstenir de toute intervention publique relative à cette infraction.”

    Sinon, retour en prison !

    (Source AMI-france)