La campagne interne pour la présidence du Front national s’est brusquement tendue vendredi sur la question des « dissidents » du parti, dont Bruno Gollnisch a souhaité le retour, une hypothèse « inconcevable » pour Jean-Marie Le Pen qui soutient la candidature de sa fille Marine.
Ce sujet des dissidents, qui couvait depuis plusieurs semaines, ne peut être que source de conflits entre Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, car plusieurs d’entre eux, comme l’ancien secrétaire général Carl Lang, critiquent avec virulence la fille de Jean-Marie Le Pen.
Bruno Gollnisch avait répondu jusque-là ne « rien exclure » à leur propos, mais il s’est fait plus précis vendredi.
« Evidemment je suis pour le retour de ces gens-là », a-t-il déclaré vendredi sur LCI, répondant à une question mentionnant Carl Lang et Bernard Antony, qui incarnait le courant des catholiques traditionalistes au FN.
« J’ai déploré les départs du FN, quels qu’aient été par ailleurs les frictions, les amertumes, les désaccords », a-t-il expliqué.
Le président du comité de soutien à Marine Le Pen, Alain Jamet, a immédiatement réagi à cette déclaration selon lui « limpide » et « sans ambiguïté », trouvant la « démarche » de Bruno Gollnisch « pas rassurante pour l’unité de notre famille ».
« Le rassemblement proposé par Bruno Gollnisch va-t-il s’étendre jusqu’à Marine Le Pen ? On peut légitimement en douter lorsqu’on sait que l’unique motivation de Carl Lang, Fernand Le Rachinel, Jean-Claude Martinez et consorts consiste à combattre de manière haineuse le Front national, son président Jean-Marie Le Pen et sa vice-présidente Marine Le Pen », a ajouté M. Jamet.
« J’y suis tout à fait hostile » (au retour), a ajouté à l’AFP le patron du parti, Jean-Marie Le Pen, prenant encore un peu plus ses distances avec Bruno Gollnisch.
« Il serait inconcevable que, sous un prétexte d’unité nationale, on fasse rentrer dans notre mouvement des gens qui ont violé les règles les plus élémentaires de l’honneur », a déclaré M. Le Pen, qui soutient ouvertement sa fille pour lui succéder à la tête du parti qu’il a toujours présidé.
Lire la suite de la dépêche de L'AFP sur le site de Le Parisien
NPI. 09/10/10