Depuis plus de deux semaines, l’état de santé de Caroline Emma Gallego ne cesse d’empirer. Le 14 octobre, cette employée du magasin de décoration Casa à Cabriès (Bouches-du-Rhône) fait une rencontre inattendue avec un scorpion alors qu’elle étiquette des tasses en provenance de Chine. « Je n’ai pas crié, je ne voulais pas que les gens autour s’affolent.
Rapidement, la jeune femme de 26 ans est prise de vomissements, son poignet enfle sans que les pompiers ou le centre antipoison arrivent à la soulager. Aux urgences de Marseille, « les gens étaient sidérés par mon accident, d’autres venaient me voir en rigolant, en disant que ce n’était pas possible ». Les séjours à l’hôpital Nord de Marseille se multiplient pour Caroline Emma, victime d’un malaise deux jours après la piqûre.
« Mon premier objectif, c’est de protéger mes collègues et les clients »
« En vingt minutes, j’ai alors perdu la sensibilité et la mobilité de la main gauche. Un quart d’heure après, c’était l’avant-bras gauche », se souvient-elle. Un choc allergique qui paralyse également sa cuisse gauche et provoque une photosensibilité aiguë. Obligée de se calfeutrer, des lunettes de soleil constamment sur le nez, l’employée du magasin de décoration s’inquiète de voir le scorpion perdu faire de nouvelles victimes. « Mon premier objectif, c’est de protéger mes collègues et les clients », explique-t-elle. Car l’animal n’a jamais été retrouvé, ni mort ni vif.
Pour Patricia Trigalo, directrice des ressources humaines du groupe Casa France, le nécessaire a été fait. Quelques jours après l’accident, « une entreprise spécialisée s’est déplacée dans le magasin pour diffuser le produit adéquat » et débarrasser l’établissement de l’intrus.
Une investigation est toujours en cours dans le magasin et chez le fournisseur, sans nouvelles de l’arachnide. Aucune mise en garde supplémentaire n’était prévue pour un cas présenté comme unique par l’entreprise. « C’est très grave bien sûr, mais il ne faut pas que ça devienne une psychose », estime Fatima Bouaoud, la responsable de l’enseigne à Cabriès. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’un animal exotique fait le voyage jusqu’aux rayons des magasins français. En mai dernier, une sexagénaire avait été piquée par une araignée tropicale cachée au beau milieu de bananes dans un supermarché de Rochefort (Charente-Maritime).
Arrêtée jusqu’au 25 novembre, Mlle Gallego envisage désormais de faire connaître son histoire à l’inspection du travail. Une question de santé publique, selon elle. « Si le scorpion s’était glissé dans un produit ramené chez lui par le client, on aurait fait comment? » conclut-elle.
Le Parisien- 03/11/11