Après le refus (sidérant) du Conseil constitutionnel d’invalider l’élection législative dans la circonscription d’Hénin-Beaumont, nous avons appris officiellement hier que le ministère de la Justice a transmis fin novembre au Parlement européen une demande de levée de l’immunité parlementaire de Marine Le Pen. En cause les propos de Marine, en décembre 2010 lors de son passage à Lyon dans le cadre de la campagne interne, évoquant les prières de rue des musulmans. « Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde guerre mondiale, s’il s’agit de parler d’occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c’est une occupation du territoire (…) Certes il n y’a pas de blindés, il n’y a pas de soldats, mais c’est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants », avait-elle alors déclaré.
L’officine grassement subventionnée et dite « antiraciste » Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) avait aussitôt déposé une plainte. Une enquête préliminaire pour « incitation à la haine raciale » avait ensuite été ouverte par le parquet de Lyon en janvier 2011.
Sur BFM TV, la présidente du Front National a dénoncé cet acharnement. « Je crois que le système ne sait plus quoi faire pour arrêter la dynamique qui me porte. Alors on m’empêche de rejouer l’élection d’Hénin Beaumont, on me persécute sur le plan judiciaire… Qu’ils soient bien conscients que tout cela me renforce et ne m’affaiblit pas », a-t-elle déclaré.
Depuis plus de quatre ans maintenant, Bruno Gollnisch est victime lui aussi d’une (nouvelle) persécution judiciaire (une de plus !) en raison d’un communiqué datant du mois d’octobre 2008 et qui émanait du groupe FN qu’il préside au Conseil Régional Rhône-Alpes. Un communiqué critiquant l’intolérance qui prévaut dans certains pays musulmans, qui pointait notamment «l’invasion de notre patrie et la destruction de notre culture et de nos valeurs».
Bruno avait alors précisé que même si ce texte ne fut pas rédigé par ses soins, les propos « litigieux » relevaient bien de son «expression politique». «On a le droit de critiquer l’islam dans ses manifestations agressives», «le droit d’exercer une critique aussi bien à l’encontre des voyous ou des bandes ethniques qui sévissent dans notre pays, que je ne confonds pas avec l’ensemble des musulmans de France» précisait-il.
Bien sûr, par l’odeur alléché, la Licra avait déposé plainte pour « incitation à la haine », cette officine « aux pouvoirs exorbitants, qui, sous prétexte de lutter contre le prétendu racisme, s’arroge le droit de persécuter les patriotes qui luttent pour que les Français demeurent maîtres chez eux. »
Une organisation antinationale à laquelle Bruno Gollnisch avait conseillé de « s’intéresser au sort des musulmans à Gaza plutôt qu’à Lyon où il est beaucoup plus enviable ». L’actuel président de la Licra, l’avocat lyonnais Alain Jakubowicz ne semble pas prédisposé à entendre cette sage demande…
En mai 2011, nous l’évoquions sur ce blog en relatant la conférence de presse tenue alors par Bruno, celui-ci avait relevé que « les majorités automatiques du Parlement Européen, avec l’instinct grégaire et la tartufferie qu’on leur connaît, (avaient levé son) immunité sous le prétexte imbécile et hypocrite que le communiqué du groupe (FN) n’avait pas été rédigé dans le cadre de (ses) activités parlementaires. »
Dans le cadre de cette affaire de communiqué, Bruno Gollnisch a été harcelé par le juge Campi agissant sur requête de la Licra, qui a essayé par trois fois de le faire arrêter illégalement bien que couvert par son immunité, en délivrant un mandat d’amener qui a reçu une tentative d’exécution, et dont l’illégalité a été clairement reconnue.
Cette violation flagrante de la Constitution et des traités était qualifiée de crime de forfaiture dans l’ancien code pénal, de tentative d’arrestation et de séquestration arbitraire passible de cinq années de prison dans le droit actuel !
Le député frontiste a donc porté cette affaire devant la Cour de justice de Luxembourg, notamment en raison de l’argument hallucinant avancé pour exiger la levée de son immunité, selon lequel les faits susceptibles de lui être reprochés ne relèvent pas de ses activités de député européen. La précédente levée d’immunité parlementaire de Bruno en 2005, fut d’ailleurs condamnée par cette fameuse Cour de Justice de Luxembourg.
En effet, par définition, l’immunité parlementaire couvre justement des propos tenus en dehors du Parlement européen puisque, selon les textes, les déclarations d’un député dans l’hémicycle ne peuvent donner lieu à des poursuites !
Enfin, rapportons encore quelques autres remarques de Bruno Gollnisch. D’abord « aucune preuve de publication de ce communiqué n’existe dans le dossier. La personne habilitée à représenter la Licra, Mme Macha Pariente, directrice des affaires juridiques de cette officine, déclare qu’elle n’a pas eu connaissance de ce communiqué, si ce n’est par les comptes-rendus d’une conférence de presse postérieure d’une semaine tenue (par B. Gollnisch, NDLR) le 10 octobre. Conférence qui n’était pas la reprise pure et simple de ce communiqué, tant s’en faut. Cela vicie évidemment toute la procédure : en matière de presse, c’est la publication qui fait le délit. »
Nous ne cachons pas non plus notre surprise de ce qu’«une simple polémique puisse donner lieu à un tel acharnement, au moment même où toute la classe politique, Garde des Sceaux en tête, organisations anti-racistes incluses, prenaient fait et cause pour le journal Charlie-Hebdo dans l’affaire des propos et dessins parfaitement injurieux envers l’Islam publiés par ce magazine. »
Enfin, il ne serait pas aberrant de « demander le dépaysement du dossier, Alain Jakubowicz à l’origine de la plainte, a été élu lyonnais. » Bruno Gollnisch l’est toujours. Il s’agit donc d’une « affaire politique ». En outre, « la justice lyonnaise a été désavouée dans une précédente affaire contre le député frontiste, » où avait été bafoué son droit à la liberté d’expression.
Last but not least, en cas de refus du dépaysement, et de traduction de cette affaire devant le tribunal correctionnel, il est loisible de s’interroger sur la nécessité de récuser « les magistrats franc-maçons et/ou membres du Syndicat de la Magistrature (SM). Les premiers sont mis en cause dans le texte incriminé ; ils seraient juges et parties. Les seconds ont pris position officiellement contre le FN. »
Bruno Gollnish