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Blog - Page 1509

  • DSK et la Gouvernance mondiale - Rencontre avec Sarkozy à l'Elysée


    Dominique Strauss-Kahn
    envoyé par franceinter. - L'info internationale vidéo.  (15/11/10

    Quand les deux éventuels candidats à la prochaine présidentielle se rencontrent...

    Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn se sont rencontrés mercredi après-midi à l'Élysée. Le chef de l'Etat et le patron du FMI se sont vus pour préparer la présidence française du G 20. Leur objectif : instaurer un nouvel ordre monétaire mondial.


    À l'issue de cette rencontre, DSK a salué mercredi le programme "ambitieux" de la France pour sa présidence du G20, qui "comprend beaucoup de choses qui concernent directement le FMI et le système monétaire international".

    "J'espère qu'on va pouvoir faire avancer les choses, j'ai bon espoir parce que le programme tel qu'il se dessine est un programme ambitieux", a déclaré à la presse le favori des sondages à gauche pour 2012.

    "Cela promet un G20 pour une année 2011 qui peut apporter beaucoup à la stabilisation de l'économie mondiale", a ajouté le patron du FMI.

    Il a été raccompagné sur le perron de l'Elysée par Nicolas Sarkozy.


    Nicolas Sarkozy a déclaré mardi soir lors de son intervention télévisée qu'il n'avait "aucun problème" à travailler avec Strauss-Kahn, assurant n'avoir aucune arrière-pensée sur 2012.

     "Je suis sûr qu'on va travailler correctement. J'aurai l'occasion de discuter avec lui de son programme", a souligné le directeur du FMI, lundi, sur France Inter. Nicolas Sarkozy a mis la barre "assez haut" pour sa présidence du G20, a-t-il ajouté.

    LE POST - 17/11/10

  • 92: identifié

    92 - Didier Bienaimé - (1961-2004)

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Didier_Bienaim%C3%A9

    Iacchos a été le premier à me donner la bonne réponse: bravo!

    Reste à identifier le 93 : un écrivain britannique très connu, dont vous connaissez certainement l'oeuvre

    qui l'a rendu célèbre mondialement!

     

     

     

  • Pakistan: le Pape appelle à la libération d'une chrétienne condamnée à mort

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    Asia Bibi, mère de cinq enfants

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    "Je suis proche d'Asia Bibi et de sa famille et je demande que la liberté lui soit rendue au plus vite", a déclaré le pape.

    Asia Bibi a été condamnée à mort le 11 novembre par un tribunal de Nankana, un district de la province centrale du Pendjab situé à quelque 75 km à l'ouest de Lahore, capitale culturelle du pays.

    Selon les associations de défense des droits de l'homme, c'est la première fois qu'une femme est condamnée à mort pour blasphème au Pakistan.

    C'est aussi la première fois qu'une telle sentence est rendue à l'encontre d'une femme au Pakistan.

    Le pape a également appelé "la communauté internationale" à se pencher sur "la difficile situation dans laquelle se trouvent les chrétiens au Pakistan, qui sont souvent victimes de violences et de discriminations".

    "Je prie pour ceux qui se trouvent dans des situations analogues, afin que leur dignité humaine et leurs droits fondamentaux soient pleinement respectés", ajouté le pape.

    AFP. 17/11/10
  • Pour supprimer l'échec scolaire, on supprime les notes! Génial!

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    (Cliquez sur l'image)

    Vingt personnalités, parmi lesquelles Boris Cyrulnik, Daniel Pennac ou Marcel Rufo, se sont jointes à l'appel lancé par l'Afev pour réclamer la suppression des notes à l'école élémentaire, afin d'éviter une stigmatisation des élèves et la sélection par l'échec.

    A l'issue de sa troisième "Journée du refus de l'échec scolaire", l'Afev, une association d'étudiants faisant du soutien scolaire, avait lancé succinctement en septembre "un appel national à la suppression des notes à l'école élémentaire".

    Depuis, l'association a rédigé un texte plus précis qui paraît jeudi dans l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur, soutenu par vingt personnalités, et qui peut être signé sur le site internet www.suppressiondesnoteselementaire.org.

    "La culture de la note est encore très présente dans l'école française, historiquement tournée vers la sélection. Si ce modèle répondait aux exigences d'un système élitiste avant la massification scolaire, il apparaît aujourd'hui en total décalage avec l'objectif d'élévation globale du niveau d'étude", jugent les rédacteurs de cet appel.

    Cette "obsession" du classement "stigmatise des élèves", les enferme "dans une spirale d'échec" et "n'apporte en rien les clés d'une possible progression", "alors que la confiance en soi est indispensable à la réussite scolaire", ajoutent-ils.

    En Finlande, pays en tête des classements internationaux en matière d'éducation, les élèves sont évalués pour la première fois à neuf ans de façon non chiffrée et commencent à être notés seulement à partir de 11 ans. (Ndb: combien la Finlande compte-t-elle par classe d'élèves issus de l'immigration?)

    "Nous appelons à supprimer la notation à l'école élémentaire, qui doit devenir l'école de la coopération et non de la compétition", conclut l'appel.

    Parmi les vingt personnalités qui l'ont signé figurent le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, le directeur de Sciences Po Paris Richard Descoings, le sociologue François Dubet, le généticien et président d'université Axel Kahn, l'économiste Eric Maurin, l'écrivain Daniel Pennac ou l'ex-Premier ministre Michel Rocard.

    Eric Debarbieux, qui préside actuellement le "conseil scientifique" des états généraux de la sécurité à l'école, a également signé l'appel.

    L'école élémentaire va en France du CP au CM2. Dans le langage courant, on parle souvent d'école primaire, mais ce terme regroupe en fait à la fois l'école maternelle et l'école élémentaire.

    AFP. 17/11/10

  • Attentat de Karachi en 2002: la piste des rétrocommissions se précise

    L'actualité polique

    Saisi d'une plainte de familles de victimes de cet attentat pour "faux témoignage" et "entrave à la justice", le magistrat a auditionné lundi l'ex-ministre, a annoncé mercredi à l'AFP une source proche du dossier.

    M. Millon, ministre de la Défense de mai 1995 à juin 1997, a rapporté que l'ex-président Jacques Chirac lui avait demandé peu après son élection de "procéder à la révision des contrats d'armement et de vérifier dans la mesure du possible s'il existait des indices sur l'existence de rétrocommissions" vers des décideurs français.

    La justice s'interroge sur l'existence de rétrocommissions liées à la vente de sous-marins au Pakistan qui auraient été destinées au financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole.

     Selon cette hypothèse, l'attentat de Karachi de mai 2002 qui avait coûté la vie à 14 personnes dont 11 Français pourrait être lié à l'arrêt par Jacques Chirac du versement de commissions promises au Pakistan par le gouvernement Balladur.

    M. Millon a expliqué que l'ancien chef de l'Etat jugeait qu'il y avait "trop de bruits autour des contrats d'armements dus à l'existence de rétrocommissions", selon cette source.

    M. Chirac a donc chargé M. Millon de "faire procéder à une vérification sur tous les contrats". "J'ai demandé à mon cabinet d'alerter toutes les directions pour qu'elles procèdent à des vérifications", a ajouté M. Millon, précisant que Marwan Lahoud, à l'époque membre de son cabinet et désormais directeur stratégique d'EADS, était "responsable" de ces vérifications.

    "Pour le contrat pakistanais, au vu des rapports des services secrets et des analyses qui ont été effectuées par les services du ministère (de la Défense), on a eu une intime conviction qu'il y avait rétrocommissions", a expliqué M. Millon, citant également le contrat Sawari II de vente de frégates à l'Arabie saoudite.

    Il a affirmé au juge s'être forgé son "intime conviction" en se fondant sur "les rapports qui (lui) ont été faits verbalement par la DGSE". L'ancien ministre ajoute même que, "de mémoire", des traces de ces rétrocommissions avaient été retrouvées en Espagne, en Suisse, à Malte et au Luxembourg.

    M. Millon a précisé avoir été "en lien direct" avec les collaborateurs de M. Chirac, "en particulier avec le secrétaire général, Dominique de Villepin, qu'(il tenait) régulièrement informé des investigations".

    Le juge a également procédé le 10 novembre à l'audition de Renaud Donnedieu de Vabres, chargé de mission au cabinet du prédécesseur de Charles Millon, François Léotard. M. Donnedieu de Vabres a assuré que "le contrat Agosta n'a rien à voir avec le financement de la campagne de M. Balladur".

    Les rapporteurs du Conseil constitutionnel avaient prôné en 1995 un rejet des comptes de campagne de M. Balladur, un avis non suivi par le Conseil, alors présidé par Roland Dumas, qui avait validé les comptes.

    Le juge Van Ruymbeke, qui cherche à savoir si des Sages avaient des soupçons, a demandé au président actuel du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, de lui transmettre le contenu des discussions entre les membres.

    M. Debré a opposé une fin de non-recevoir au motif que ces échanges sont soumis au secret du délibéré, selon un courrier du 9 novembre dont l'AFP a consulté une copie.

    Selon M. Debré, l'article 63 de la Constitution "fixe à 25 ans, à compter de leur date, le délai d'accès à ces documents".

    AFP. 17/11/10

  • Gabriel Fauré joue PAVANE op.50

  • Marine Le Pen intervient en duplex dans A vous de juger

    Marine Le Pen, Vice Présidente du Front National, est intervenue ce soir dans l’émission ‘A vous de juger’ et a été interrogé par Arlette Chabot sur France 2 à la suite de l’intervention de N. Sarkozy à la télévision.

    NPI - 16/11/10

  • Nora Berra, une femme de laboratoires...

    Nora Berra.jpg

    Y a-t-il un conflit d'intérêts entre les fonctions de Nora Berra au gouvernement et son ancien travail ?

    C'est la question que pose un député PS. La nouvelle secrétaire d'Etat à la Santé ayant travaillé jusqu'en 2009 et pendant dix ans pour des laboratoires pharmaceutiques.

    Un député PS et Act-up s'interrogent
    - Lundi, le député PS Gérard Bapt (Haute-Garonne), qui est aussi rapporteur spécial de la Mission Santé pour la Commission des Finances, s'est interrogé sur ce sujet. Dans un communiqué, il dit "espérer que la nouvelle Secrétaire d'Etat procédera à sa propre déclaration publique d'intérêts ainsi qu'à celle de l'ensemble de ses collaborateurs au moment de leur prise de fonction".

    - L'association Act-Up Paris a souligné à son tour dans un communiqué que Nora Berra se retrouvait à ce poste de secrétaire d'Etat à la santé "moins d'un an après avoir quitté ses fonctions dans l'industrie pharmaceutique".
    Du coup, pour écarter tout soupçon, l'association demande à la secrétaire d'Etat "de donner des preuves qu'il n'y a pas de conflit d'intérêt, par exemple en proposant une taxe sur les bénéfices des compagnies pharmaceutiques pour financer la Sécurité sociale".

    Que dit Nora Berra pour sa défense ?
    La secrétaire d'Etat a déclaré à France 5 que c'était "un atout" d'avoir travaillé pour des laboratoires car elle connaît "les problématiques auxquelles ils sont confrontés". "J'ai cette culture médicale, je connais le milieu de l'hôpital, le milieu de la médecine de ville", "j'ai aussi de nombreux confrères qui me sont proches", a-t-elle précisé.

    Quelles étaient les anciennes fonctions de Nora Berra ?
    - De 1999 à 2009, Nora Berra a travaillé dans trois laboratoires pharmaceutiques, pour lesquels elle conduisait des projets internationaux (de 1999 à 2001 pour Boehringer Ingelheim, de 2001 à 2006 pour Bristol-Myers Squibb et de 2006 à 2009 pour Sanofi Pasteur MSD Europe).

    - Nora Berra a été de 1991 à 2009 médecin attaché au service d'immunologie clinique de l'hôpital Edouard Herriot à Lyon, particulièrement au dossier VIH.

    LE POST - 16/11/10

  • Immigration: Sarkozy veut éviter le "collapse"...

    Le président de la République Nicolas Sarkozy a défendu lors d'une intervention télévisée ce soir la maîtrise de l'immigration, pour éviter le "collapse" de notre système d'intégration". 

    "Ce que veut la République française, c’est que les étrangers qui viennent s’intègrent"; a affirmé le chef de l'Etat. Quand on ne prend pas les moyens d’assurer cela, on risque "l’explosion sociale", a-t-il souligné.

    Concernant la population musulmane, il a souhaité "islam de France, et non pas un islam en France". 'Nous ne voulons pas de femmes enfermées dans des prisons, fut-elle (sic) de textiles", a-t-il affirmé.


    Le Figaro - 16/11/10

  • Woerth a tiré les marrons du feu... - Sarkozy justifie son éviction

    Nicolas Sarkozy a justifié aujourd'hui à la télévision l'éviction d'Eric Woerth du gouvernement, estimant que pour la nouvelle équipe gouvernementale, "c'était mieux" de ne pas avoir "à gérer les rendez-vous judiciaires inévitables" dans sa situation.

    C'est Eric Woerth qui a estimé qu'il lui serait plus facile de se défendre dans l'affaire Bettencourt s'il quittait le gouvernement, a expliqué le président de la République. "Lui-même m'a dit qu'il serait plus simple pour lui de se défendre s'il n'était plus ministre, parce que quand on n'est plus ministre à la sortie du bureau du juge, il y a une caméra. Quand on est ministre, il y en a cent", a-t-il dit.

     Eric Woerth, qui a conduit la réforme des retraites en tant que ministre du Travail, avait pourtant manifesté le jour même du remaniement ministériel, dimanche dernier, son souhait de rester au gouvernement, si le chef de l'Etat en décidait ainsi.

    Nicolas Sarkozy a reconnu avoir "fait valoir que pour la nouvelle équipe gouvernementale, c'était mieux aussi que nous n'ayons pas, en plus de toutes les difficultés à gérer, à gérer les rendez-vous judiciaires inévitables." Le chef de l'Etat a salué le "courage" et la "dignité" dont a fait preuve Eric Woerth lors de la réforme des retraites. Il a souligné que l'ex-ministre du Travail était un homme "profondément honnête". "Quand il sera sorti de ses ennuis, j'espère qu'on pourra retravailler ensemble", a ajouté Nicolas Sarkozy.

    Le Figaro - 16/11/10

  • Mediator - "Je vis avec une épée de Damoclès"

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    Muriel R. a seulement 39 ans quand elle est atteinte d’une pneumonie en décembre 2005. Après dix jours d’hospitalisation, cette jeune Lyonnaise est convoquée par son pneumologue qui l’encourage à passer une échographie cardiaque. Les résultats de l’examen sont édifiants. « On a découvert que mes deux valves cardiaques étaient endommagées.

    Elles ne s’ouvraient plus qu’à 25% », confie-t-elle. Sous le choc, Muriel apprend alors qu’elle va devoir subir une intervention à cœur ouvert. Le 16 mars 2006, on lui pose deux valves artificielles. « On m’a expliqué que je n’étais pas passée loin d’un arrêt cardiaque », se remémore-t-elle avec effroi.
    Pour ses médecins comme pour elle, cette double valvulopathie est une énigme. « Le chirurgien qui m’a opérée se posait beaucoup de questions. Il me disait qu’il n’avait jamais vu un cœur dans cet état-là à cet âge-là », insiste Muriel qui se souvient quand même avoir suivi une cure d’Isoméride en 1996 (l’Isoméride est un médicament de la même famille que le Mediator, commercialisé par Servier et retiré du marché en 1997 pour ses graves effets secondaires). Le chirurgien est, lui, tellement troublé qu’il publie un article dans une revue médicale sur le cas de Muriel. Un article repéré par le docteur Irène Frachon qui soumet alors l’hypothèse d’une prise de Mediator. Ce qui est effectivement le cas de Muriel. « Mon médecin traitant m’en avait prescrit deux cures de six mois, en 2001 et en 2004. C’était pour faire un régime », détaille cette femme aujourd’hui âgée de 44 ans.
    Depuis, Muriel a découvert qu’elle n’était pas la seule patiente traitée au Mediator à avoir développé les mêmes symptômes. « Je ne vois pas d’autre explication à ma maladie. J’ai toujours été en très bonne santé et je n’avais pas d’antécédents familiaux », indique-t-elle.

     Elle a également décidé de se battre sur le terrain judiciaire et de confier la défense de ses intérêts à Me Charles Joseph-Oudin, l’avocat parisien en première ligne dans le combat contre le médicament. « Je veux qu’on reconnaisse qu’on m’a fait du mal. C’est mon combat, s’emporte cette mère de famille qui a dû faire une croix sur une éventuelle troisième grossesse. Désormais, je suis obligée de prendre un traitement jusqu’à la fin de mes jours. Je vis avec cette épée de Damoclès en permanence. Et puis je suis très très fatiguée, sans compter que je ne peux plus courir ou faire de sport. Cette affaire a bousillé ma vie. »

    Le Parisien- 16/11/10

     

     

     

  • Esclave violée et torturée pendant trois ans: le calvaire de Sabrina aux assises de Melun

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    Le campement à Claye-Souilly (Seine-et-Marne) au bord de la N3 entre Paris et Meaux - (Cliquez sur la photo)

    "On est dans Zola, dans une autre époque", dans un contexte de "misère sociale et affective" avec des "codes moraux, éducatifs et affectifs différents", a expliqué à l'AFP Me Sarah Desmoulin, l'avocate du père de Sabrina, Daniel Moreau, poursuivi avec sa femme pour "traite d'être humain commise avec torture ou acte de barbarie et non-dénonciation de crime".

    Outre les parents de Sabrina aujourd'hui âgée de 30 ans, cinq femmes et cinq hommes sont jugés jusqu'au 17 décembre par la cour d'assises de Melun, accusés d'avoir violé, séquestré, torturé, prostitué et réduit en esclavage Sabrina entre 2003 et 2006 sur un campement de caravanes dans le hameau du Bois-Fleuri à Claye-Souilly, au bord de la Nationale 3.

    Lors de la première journée d'audience, les accusés --dont la moitié sont sans profession-- sont apparus calmes et concentrés. Certains avaient l'air affecté, baissant la tête pendant la lecture de l'ordonance de mise en accusation.

    Ce "sont des gens qui vivent dans la violence permanente", mais "ils ont tous leur libre arbitre", a martelé l'avocate de Sabrina, Me Christine Daveau, jugeant qu'"il n'y a pas de victimes dans le box".

    Au centre du procès, figurent Franck Franoux, homme de grande taille âgé de 51 ans, et sa compagne Florence Carrasco, 36 ans, femme menue aux cheveux longs: ils auraient fait de Sabrina leur esclave et leur souffre-douleur dans le campement où ils vivaient avec leurs sept enfants et dont elle devait s'occuper.

    La jeune femme n'avait droit qu'aux restes de nourriture laissés par la famille.

    Le couple encourt la réclusion criminelle à perpétuité, tout comme les parents de Sabrina.

    Ces derniers sont également accusés d'avoir "vendu leur fille au couple (Franoux-Carrasco) en échange d'une réduction sur l'acquisition d'une voiturette", a expliqué une source proche de l'enquête. Les parents ont "vécu sur ce campement jusqu'en 1999 et connaissaient le couple", a ajouté cette source.

    "Sabrina a frôlé la mort à plusieurs reprises, on a tenté de la noyer, de la faire disparaître", a-t-on encore souligné.

    Après trois ans de cauchemar, le 1er mars 2006, un accusé pris de remords, Eric Labbez, avait déposé Sabrina devant l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, dans un état physique et psychologique épouvantable. Elle avait perdu pratiquement toutes ses dents, portait des marques de brûlures de cigarettes et ne pesait plus que 34 kilos.

    Ce sera le point de départ de plus de quatre ans d'enquête et d'instruction jusqu'à ce procès, où Sabrina doit apparaître dans les prochains jours.

    Mardi, l'audience a débuté avec trois heures de retard en raison de l'absence d'un accusé, Jean-Claude Godard, qui devait comparaître libre. La présidente de la cour d'assises, Anny Dauvillaire, a ordonné la disjonction de la procédure le concernant.

    Un accusé est décédé fin septembre et une autre est morte durant l'instruction.

    AFP. 16/11/10

  • Mediator: un silence mortel

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    Le Mediator serait responsable de 500 à 1000 décès en France". C'est peu dire que l'information publiée dans Le Figaro du jeudi 14 octobre (lire cette chronique de Daniel Schneidermann) a frappé. Le Mediator, commercialisé par le groupe Servier depuis 1976, est un médicament réservé à l'origine à des diabétiques en surpoids. Mais son effet coupe-faim en a fait l'un des médicaments les plus prescrits à des patients souhaitant simplement maigrir.
    Véritable succès en France, le Mediator était une poule aux oeufs d'or : 88% des ventes mondiales ont été réalisées dans l'hexagone, 2 millions de patients en ont pris, 7 millions de boites étaient encore vendues en 2009 et remboursées par l'Assurance maladie à hauteur de 65%. Au total, ce médicament aura rapporté 1 milliard d'euros au groupe Servier.

    Mediator à la Une

     

     

    Seul problème, la molécule à la base du Mediator - le benfluorex - fait partie de la famille des fenfluramines, interdite aux Etats-Unis et en Europe depuis 1997 à cause de sa toxicité. Par quel miracle le Mediator a-t-il échappé à cette interdiction ? Pourquoi a-t-il fallu attendre plus de dix ans (novembre 2009) avant qu'il ne soit retiré de la circulation ?  

    Un livre tente de répondre à toutes ces questions, celui du Dr Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, intitulé à l'origine Mediator, combien de morts ? avant que le sous-titre ne soit censuré suite à la plainte du groupe Servier. Publié en juin 2010, le livre n'a pas eu le succès espéré en raison du silence assourdissant de tous les acteurs du milieu médical. Rarement une affaire a aussi bien illustré la collusion entre les autorités sanitaires supposées indépendantes, les laboratoires, et une presse médicale sous influence, le tout sur fond de connivence politique.

    ARRÊT SUR IMAGES - 17/10/10

    

     

  • N.O.M. - Nucléaire iranien: l'option militaire serait peu efficace selon Washington

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    Robert Gates, secrétaire d'Etat à la Défense 

    M. Gates a déclaré que l'option militaire n'offrirait qu'une "solution à court terme" au problème, lors d'une conférence organisée par le Wall Street Journal.

    De plus, frapper l'Iran pourrait pousser la République islamique à cacher encore davantage ses activités, selon M. Gates. Ils "s'enterreraient et dissimuleraient encore plus" leur programme nucléaire, a-t-il estimé.

    Le groupe des Six (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) qui suit le dossier nucléaire iranien soupçonne Téhéran de vouloir acquérir la bombe nucléaire sous le couvert d'un programme civil. L'Iran dément avoir cet objectif.

    Des frappes contre l'Iran "unifieraient une nation divisée, ils tenteraient par tous les moyens d'obtenir des armes nucléaires", a ajouté Robert Gates.

    Pour le secrétaire à la Défense, qui s'est déjà exprimé en ce sens le 8 novembre lors d'un déplacement en Australie, la diplomatie et les sanctions économiques sont la meilleure façon de persuader Téhéran de renoncer à son programme d'enrichissement d'uranium.

    "La seule solution à long terme pour éviter d'avoir un Iran doté d'armes nucléaires est que les Iraniens se rendent compte que ce n'est pas leur intérêt", a jugé M. Gates.

    Selon lui, il y a des signes montrant que le dernier train de sanctions économiques imposé au régime iranien frappe durement le pays et a créé des tensions entre le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, et le président Mahmoud Ahmadinejad.

    "Nous avons des indications montrant que M. Khamenei commence à se demander si M. Ahmadinejad ne lui ment pas sur l'impact des sanctions sur l'économie", a-t-il affirmé.

    Si les Iraniens ont toujours l'intention de poursuivre leur programme nucléaire, ils sont "surpris par l'impact des sanctions", a ajouté M. Gates, estimant que ces dernières les avaient "vraiment frappés plus durement qu'ils n'avaient prévu".

    Les Etats-Unis ont appelé Téhéran à revenir à la table des négociations, interrompues depuis un an, avec le groupe des Six. L'Iran a demandé le 7 novembre que la reprise des négociations ait lieu en Turquie, considérée par Téhéran comme un allié dans ce dossier.

    Au printemps, la Turquie et le Brésil avaient conclu un accord avec l'Iran sur un échange de combustible nucléaire, proposition ensuite rejetée par les Etats-Unis.

    AFP. 16/11/10

  • Mediator, le médicament qui a fait plus de 500 morts: encore un scandale sanitaire!

    Les autorités ont repris la main et essayé de limiter les risques en demandant aux personnes ayant pris du Mediator, un médicament pour diabétiques en surpoids qui aurait causé au moins 500 morts, d'aller consulter leur médecin, pour vérifier l'absence d'atteinte cardiaque.

    médiator.jpg

    Laboratoires Servier: http://wikipedia.orange.fr/wiki/Servier

    Commercialisé en France par les laboratoires Servier de 1976 à novembre 2009, le Mediator (benfluorex), utilisé aussi comme coupe-faim, a été utilisé au total par 5 millions de patients, dont 2,9 millions pendant plus de 3 mois, avant d'être retiré du marché en novembre 2009.

    "L'existence d'un impact n'est pas douteuse, on peut tenir pour certain qu'il y a eu des décès à cause du benfluorex", a affirmé mardi devant la presse Jean Marimbert, directeur général de l'Afssaps (agence de sécurité sanitaire des produits de santé).

    Le Mediator aurait selon lui causé au moins 500 morts, selon une estimation approximative basée sur une analyse statistique de la Caisse d'assurance maladie. Aux laboratoires Servier qui critiquaient des "hypothèses fondées sur des extrapolations", M. Marimbert a rétorqué: "oui c'est une extrapolation, pas une élucubration".

    L'Afssaps s'est montrée soucieuse de prévenir un accroissement du nombre des victimes et de limiter l'angoisse des patients.

    Elle a demandé que les patients ayant pris du Mediator (ou son équivalent générique) pendant au moins trois mois au cours des quatre dernières années de commercialisation du produit (2006-2009) de consulter leur médecin traitant, une recommandation déjà faite en 2009.

    Trois mois est la durée à partir de laquelle s'accroît le risque de valvulopathie, une atteinte des valves du coeur qui peut être mortelle. En outre le Mediator, selon M. Marimbert, "est particulièrement à risque dans les deux premières années de l'utilisation et pendant les deux ans après la fin du traitement".

    Par rapport à 2009, le niveau d'alerte va monter d'un cran : la CNAM enverra aux patients concernés une lettre leur demandant de consulter un médecin. La CNAM effaçant ses données nominales au bout de 24 mois, seuls ceux en ayant consommé entre fin 2008 et fin 2009 seront contactés, soit quand même "plusieurs dizaines de milliers de patients", selon M. Marimbert.

    Le nouveau ministre de la Santé Xavier Bertrand est même allé plus loin, recommandant à "tous ceux qui ont pris du Mediator" de consulter leur médecin traitant.

    M. Marimbert a défendu par ailleurs son agence de toute gestion trop tardive du dossier.

    Il a fait valoir qu'elle avait pris des mesures de "limitation du risque" en recommandant aux médecins en 2007 "de ne pas le prescrire comme coupe-faim". Soit, selon le député Gérard Bapt, "huit ans après que son inutilité a été signalée par la commission de pharmacovigilance de l'Afssaps".

    M. Marimbert a affirmé aussi qu'il y avait eu "un suivi de très longue date" des effets du médicament, qui n'avait fourni avant fin 2008 "qu'un seul cas sûr" de valvulopathie. Faute de signalements, "le risque était difficile à établir", a-t-il dit.

    Il a fallu que la pneumologue de Brest Irène Frachon - qui devait être reçue mardi après-midi par M. Bertrand - lance l'alerte fin 2008 et que la presse lui donne écho pour que les signalements de cas se multiplient.

    Cette dernière a exprimé son "grand soulagement" de voir reconnaître ce "désastre sanitaire", après "un silence impressionnant des autorités de santé".

    Tant M. Bertrand que M. Marimbert ont reconnu qu'on pouvait améliorer l'alerte sanitaire en utilisant les bases de données de la CNAM. "Il faut se donner les moyens d'une meilleure prévention", a dit M. Marimbert.

    AFP. 16/11/10

  • Qui est-ce? 92 - 93

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  • Une quoi???!!! (titre du Crif)

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    Le pape Benoît XVI a jugé « bienvenue » la création d’une « commission bilatérale » entre le Vatican et l’Iran, dans une lettre adressée au président iranien Mahmoud Ahmadinejad publiée jeudi 11 novembre 2010 par le Vatican.
     
    « Je suis convaincu que la création d’une commission bilatérale serait particulièrement bienvenue pour traiter les questions d’intérêt commun, y compris celle du statut juridique de l’Eglise catholique dans le pays », écrit le pape, en réponse à une lettre de Mahmoud Ahmadinejad en octobre 2010 dans laquelle ce dernier appelait à une « coopération étroite » pour la « défense » de « la liberté religieuse ». 
    Photo : D.R.
     
    Source : la Tribune de Genève du 12 novembre 2010
    CRIF - 15/11/10
  • Les chrétiens d'Irak racontent leur calvaire quotidien

    Les récits et les images du massacre du 31 octobre, à Bagdad, à la cathédrale syriaque catholique de Karrada, sont insoutenables. Condamnés à choisir entre la valise et le cercueil, les chrétiens d'Irak sont de plus en plus nombreux à se réfugier en Turquie.

    Les images sont tout simplement effrayantes. Je n'ai pas pu aller jusqu'au bout. Elles viennent d'arriver ce matin de Bagdad et défilent sur l'écran de l'ordinateur. Hadeer ne peut continuer non plus, les larmes lui viennent. Sa main tremble sur la souris. Il se tait. Ce sont des photos prises dans la demi-heure suivant le massacre: des corps ensanglantés, des visages fracassés, des petits corps d'enfants tordus par la violence des explosions, les murs tachés de sang, des cercueils contenant le corps des deux prêtres criblés de balles, des croix renversées, les icônes souillées, l'autel brisé en deux... Nous sommes dans le petit local de l'association Kader, fondée à Istanbul par Mgr François Yakan, pour accueillir les réfugiés chrétiens venus d'Irak. Depuis dimanche 31 octobre, le défilé a commencé. Le flux s'annonce important. Le traumatisme est total.«Hier soir, ce sont encore trois familles qui sont arrivées avec une seule valise par personne, des jeunes gens avec des enfants en bas âge, explique-t-il. Nous en sommes déjà à plusieurs dizaines de personnes par jour et nous en attendons beaucoup d'autres, 150 familles par semaine. Les nouvelles de Bagdad sont très mauvaises. Après l'attaque contre la cathédrale syriaque catholique de Karrada où plus de soixante personnes ont été exécutées , deux chrétiens ont encore été assassinés chez eux le3novembre. C'est fou !» continue-t-il dans un murmure.

     

    Devant la cathédrale syriaque catholique Notre-Dame du Perpétuel Secours, un imposant édifice moderne du quartier de Karrada, dans le centre de la capitale irakienne, un policier monte la garde.
    Devant la cathédrale syriaque catholique Notre-Dame du Perpétuel Secours, un imposant édifice moderne du quartier de Karrada, dans le centre de la capitale irakienne, un policier monte la garde. Crédits photo : THAIER AL-SUDANI/REUTERS

     

    Retour sur l'écran. Un film cette fois-ci, le témoignage de deux soeurs rescapées enregistré chez elles, le soir même de l'attentat. «La télévision irakienne a refusé de le diffuser. Seule la chaîne Télé Lumière du Liban a osé le faire, c'est une chaîne chrétienne», dit Hadeer. L'une d'elles, Shehad, 22 ans, étudiante à l'université, raconte ce qui s'est passé. Elle était dans l'église lorsque les terroristes sont entrés. Entre les spasmes des sanglots, sa voix est difficilement audible: «Peu avant cinq heures et demie, nous avons entendu des cris près de l'autel, l'église était pleine, près de 200 personnes. Je suis venue à la messe du soir avec mes parents, ma soeur, mes deux frères et leurs enfants. Puis des coups de feu ont retenti, nous nous sommes tous jetés sur le sol. Ils ont commencé à crier et à nous insulter: “Chiens de chrétiens, vous allez tous mourir car vous être des infidèles, vous irez en enfer et nous au paradis ! Allah Akbar!” Ils ont tué tout de suite les personnes du premier rang, puis le prêtre a tenté de s'interposer pour les calmer et il a été exécuté aussi. J'avais quatre de ces terroristes en face de moi. Je voyais leur haine dans leur regard.»

    Ils ont tiré une balle dans la tête de l'enfant

    Hadeer me traduit de l'arabe au fur et à mesure. «Un seul était irakien, les autres étaient syriens et égyptiens. Au bout d'une heure, ils ont commencé à tuer tous les hommes puis les enfants, mon frère a été emmené puis mitraillé contre le mur. Ils riaient en continuant à nous insulter ! (Crise de larmes) Puis, ils ont pris les femmes, dont ma mère, et les ont enfermées dans la sacristie, il y avait peut-être 40 personnes, et ont jeté des grenades par paquet à l'intérieur, nous avons tous hurlé et ils se sont mis à tirer dans le tas. Je pensais mourir aussi. Puis, l'un deux voyant que mon père n'était que blessé, il l'a achevé. Il tentait de protéger mon neveu de 3 ans sous son corps, ils ont pris l'enfant et lui ont tiré une balle dans la tête... Une vieille femme, blessée au ventre, suppliait à côté de moi qu'on l'achève. “Tu dois sentir la douleur car tu es une infidèle”, lui a répondu le Syrien...» Difficile de continuer.« Je priais Marie de nous protéger... L'armée est ensuite entrée, les terroristes n'avaient plus de munitions, ni de grenades, ils se sont alors fait exploser. Les détonations étaient tellement puissantes que j'ai cru à un tremblement de terre, que l'église allait nous tomber dessus... Ils étaient le diable, je peux dire que je l'ai vu...» termine-t-elle. Le drame a duré cinq heures.

     

    Les chrétiens de Bagdad ont affirmé la force de leur foi face aux menaces de mort d'al-Qaida en assistant à une messe en hommage aux victimes du massacre du 31 octobre.
    Les chrétiens de Bagdad ont affirmé la force de leur foi face aux menaces de mort d'al-Qaida en assistant à une messe en hommage aux victimes du massacre du 31 octobre. Crédits photo : MOHAMMED AMEEN/REUTERS

     

    Au moment où le film s'achève, la porte du petit bureau s'ouvre. Ce sont les personnes arrivées hier soir. Ils ont accepté de me rencontrer pour témoigner. Michael, 25 ans, était cuisinier à Bagdad, il est arrivé quelques minutes après sur les lieux du drame. Il confirme le chaos et l'extrême violence de l'attaque:«Nous sommes des cibles vivantes!» Dès le lendemain, il a décidé de partir avec sa jeune femme enceinte. Zina est arménienne. Direction le nord du pays d'abord, dans un GMC jusqu'à Zakho, près de la frontière turque.«Je n'en pouvais plus de cette vie dans la peur quotidienne. Nous n'avons aucun droit, aucun avenir dans ce pays. Ma femme a dû revenir chez elle plusieurs fois car elle portait un pantalon, et devait mettre un foulard.» Assise sur sa chaise, elle ne dit rien et me sourit pourtant.« Nous avons payé 850dollars pour le transport, puis le visa d'entrée en Turquie à 250 dollars. De Silopi (en Turquie), nous avons pris un bus jusqu'à Istanbul.»

    Mgr François Yakan entre à son tour, le téléphone à la main. Son association prend en compte ces réfugiés, s'occupe d'eux, les inscrit sur la liste du Haut Comité pour les réfugiés (HCR) pour qu'ils puissent vivre en Turquie et demander leurs visas à destination de l'Europe ou des Etats-Unis. «Les traumatismes sont profonds. Surtout pour les jeunes femmes, elles vivent cloîtrées chez elles, elles ne sortent plus. Elles ne peuvent pas avoir d'enfants, toutes font des fausses couches dans les derniers mois de grossesse. Nous avons ici une cellule psychologique pour les calmer», me dit-il. Maryem explique sa peur. Elle a assisté à plusieurs assassinats, à Bagdad, dans le quartier martyre de Dora où des centaines de chrétiens ont été tués depuis 2003. «Mon seul espoir est dans la Vierge Marie et ce que vous pourrez faire pour nous», dit-elle en s'adressant au prélat. La colère est palpable même si, étrangement, tous conservent leur calme. «Ils ont tellement subi, vous savez... Et puis quand vous avez tout perdu, il ne reste que l'espoir. Notre travail est de les rassurer sinon nous ne servons à rien. De leur dire qu'ils sont ici en paix, que personne ne leur veut de mal: “Maintenant vous êtes pris en charge.” Nous leur donnons des biens de première nécessité, du lait en poudre pour les enfants. Il faut laisser à Bagdad ce qui appartient à Bagdad...» poursuit-il.

     

    Accueillis par le ministre de l'Immigration, Eric Besson, les blessés ont été acheminés en ambulances vers des hôpitaux de la région parisienne. Mais le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a appelé indirectement la France à ne pas favoriser l'émigration des chrétiens.
    Accueillis par le ministre de l'Immigration, Eric Besson, les blessés ont été acheminés en ambulances vers des hôpitaux de la région parisienne. Mais le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a appelé indirectement la France à ne pas favoriser l'émigration des chrétiens. Crédits photo : Christophe Petit Tesson/MAXPPP

     

    La Turquie semble ouverte pour accueillir ces nouveaux réfugiés. Une association humanitaire turque appelée Hassam travaille main dans la main avec l'Eglise chaldéenne pour s'occuper d'eux.«Nous accueillons tout le monde, nous ne faisons pas de différence entre les religions, les chrétiens d'Irak sont une priorité pour nous en ce moment», me dit Özlem, une jeune représentante. Des centaines de familles fuient aussi vers la Syrie et la Jordanie voisine. Les musulmans vont vers l'Egypte. Sur une photo prise lors d'une procession funéraire pour les tués du 31 octobre, je distingue plusieurs femmes musulmanes venues s'associer aux pleurs des chrétiens. Hadeer m'explique que ce sont souvent des voisins, des amis de la famille, des gens qui n'acceptent pas et souffrent eux aussi de cette même violence. De Bagdad, par téléphone, Loay, 34 ans, me confirme l'intention de beaucoup de chrétiens de continuer à quitter la ville: manque de sécurité, aucun lieu pour se protéger, attaques frontales, pression sociale, chômage, pas d'école ni de possibilité d'études pour les femmes: «Ils veulent que nous partions !»

    Au vu de ces nouvelles, il n'y a aucune raison que l'exil massif, entamé en 2003, s'arrête. L'hémorragie continue en cette terre de civilisation deux fois millénaire. Il faut rappeler que les chrétiens d'Irak sont l'âme de ce pays, beaucoup parlent encore l'araméen, la langue des origines, celle de ce terreau mésopotamien berceau d'une riche histoire. Estimée à près d'un million d'individus, il y a une dizaine d'années, la communauté chrétienne d'Irak a déjà fondu de moitié. Il resterait, selon une source religieuse, quelque 100.000 chrétiens à Bagdad, peut-être 400.000 dans le reste du pays, y compris dans la zone kurde au nord, mieux sécurisée. En Irak, le silence des responsables politiques est étonnant, même si le Premier ministre, Nouri al-Maliki, est venu se recueillir sur les cercueils le lendemain du drame. Après la déclaration d'al- Qaida qualifiant les chrétiens d'Orient dans leur ensemble de «cibles légitimes» ce qui est très inquiétant , les Frères musulmans d'Egypte ont appelé à protéger «leurs frères chrétiens». L'accueil des blessés par les hôpitaux de Paris a été perçu comme un signe encourageant et nécessaire. La déclaration de Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, condamnant le massacre de «fidèles chrétiens», est courageuse dans le contexte actuel. Mais il est bien seul. L'émotion est telle qu'elle dépasse le seul contexte irakien. «Nous pouvons espérer que ces morts n'auront pas été inutiles, peut-être provoqueront-elles un sursaut dans les consciences...» me souffle le jeune Hadeer.

     

    Sébastien de Courtois est l'auteur du Nouveau Défi des chrétiens d'Orient, d'Istanbul à Bagdad, JC Lattès, 2009, 279 p.

    Pour venir en aide aux chrétiens d'Irak, un appel aux dons est organisé. Chèque à libeller à l'ordre de l'OEuvre d'Orient et à adresser à l'association Kader, 20, rue du Regard, 75006 Paris.

  • Dans le "gruyère" de la défense suisse

    Les Suisses l'appellent affectueusement le «gruyère». Il ne s'agit pas de leur célébrissime fromage, mais des centaines de kilomètres de galeries souterraines blindées, des bases aériennes, des arsenaux et des abris antinucléaires dissimulés dans la montagne et au milieu des chalets. Bienvenue dans un pays de paix toujours paré pour la guerre.

    Le Figaro - 15/11/10

  • Cette soupe populaire est illégale parce qu'elle est ni hallal ni casher!

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    «Allez, on va attaquer les choses sérieuses! » Il est 19 h 15 ce lundi 25 octobre dans un coin du parvis de la gare Montparnasse à Paris lorsque la chef de file de l’association d’extrême droite SDF — acronyme qui signifie Solidarité des Français — s’apprête à ouvrir le cubi de vin rouge.

      Devant elle, instantanément, se forme une file indienne de sans-abri mais aussi de retraités à la très maigre pension, de sympathisants et de bénévoles. Ils sont au total une quarantaine, sous un immense parasol bleu, à prendre part à cette soupe populaire « identitaire ». Le dernier lundi de chaque mois, ce groupuscule dont la devise est « Pour les nôtres, pas aux autres! » sert en toute illégalité aux démunis de l’alcool et un plat principal à base de porc, sans être inquiété par les pouvoirs publics.
    Pourtant, depuis une ordonnance du Conseil d’Etat de janvier 2007, cette distribution alimentaire, jugée discriminatoire par les autorités et comportant des risques de troubles à l’ordre public, est interdite. En principe. Car elle continue d’avoir lieu comme nous avons pu le constater en nous rendant incognito à la dernière en date, le 25 octobre.

     Juste avant l’arrivée de la grande marmite chaude sur la table, un habitué répète : « Du cochon, du cochon! » Il ne sera pas déçu. Au menu ce soir-là, dans l’assiette en plastique, des lentilles, un morceau de porc et une tranche de jambon. « Pas de panique, y en aura pour tout le monde », rassure un serveur.
    La plupart des sans-abri, qui dévorent leur repas à une vitesse éclair, discutent avec les organisateurs. Quelques-uns mangent seuls. Les femmes sont minoritaires, les jeunes quasiment absents. Un homme ivre ne tient debout que grâce à sa béquille. « Il est où mon chariot ? » s’alarme une vieille dame à la rue avant de le retrouver, chargé de sacs en plastique et de tout son barda.
    On ne croise pas de bénéficiaires d’origine maghrébine ou africaine. Des sympathisants causent, entre eux, de « ces racailles » qui ont « tout cassé » durant les manifestations contre les retraites. Aux aguets, un costaud avec un bonnet noir sur la tête semble faire office de service d’ordre. Après le fromage, du camembert, les sans-domicile-fixe ont droit à une part de tarte et à un pot de crème à la vanille nappée de caramel. Ils se voient aussi proposer un digestif, « Le flambant après le Flanby », se marre un fidèle participant. La bouteille de calvados est vidée en quelques minutes.
    Le dîner terminé, c’est l’heure de la distribution de vêtements récupérés par l’association. Une bénévole monte alors dans une camionnette stationnée à deux mètres de là et propose des chaussettes, des pull-overs ou même un manteau en fourrure aux défavorisés. « Ne vous battez pas! » ordonne-t-elle.
    A l’écart de la foule, nous retrouvons Eric, 49 ans, pour lui demander ce qu’il vient chercher ici. D’emblée, cet ancien commis de salle dans un restaurant, à la rue depuis dix ans, précise qu’il ne fait pas le déplacement parce qu’il partage les idées de Solidarité des Français. « Leur soupe au cochon, c’est de la provocation. Moi, je n’ai jamais voté de ma vie. La politique, je m’en fous. J’y vais parce qu’il y a de la chaleur et des potes et parce que la nourriture est bonne. Ce n’est pas le cas ailleurs », lâche l’exclu aux lunettes abîmées, qui dort dans des laveries, des halls d’immeuble et « parfois » à l’hôtel.

    Le Parisien - 15/11/10