Dans une interview accordée à la chaîne américaine CBS en marge de sa participation au sommet sur la sécurité nucléaire, à Washington, Nicolas Sarkozy a fait le point sur plusieurs sujets. Ses principales déclarations :
Les rumeurs ne sont qu'un «clapotis». Interrogé sur les rumeurs qui entourent actuellement son couple, le chef de l'Etat a lancé : «Tout ce petit clapotis n'a pas d'importance pour nous. Cela fait partie de la vie moderne, d'un système. C'est comme ça, il n'y a pas lieu d'en faire de commentaires. De toute manière, on n'y peut rien».
Nicolas Sarkozy a assuré que lui et son épouse avaient «une vie très calme. Nous sommes très proches l'un de l'autre et tout ceci est très exagéré. Je dois dire que j'ai été très fier de la façon dont elle s'est exprimée à la radio, avec beaucoup de dignité, beaucoup de calme», a-t-il ajouté. «Je suis toujours désolé quand, autour de nous, à côté de nous, en face de nous, ou à cause de nous, les gens s'excitent trop. En tout cas, nous, on traverse cela en se serrant bien les coudes et en essayant de nous protéger de tout ceci. Cela n'a pas d'importance», a-t-il insisté. Et de conclure : «Il y a tant de souffrances des gens, il y a tant de difficultés dans leur vie quotidienne. Je suis toujours étonné que tout ceci prenne une telle place alors que cela n'en a pas».
Le chef de l'Etat a, semble-t-il, changé d'attitude sur le sujet. Le 12 mars dernier, en Grande-Bretagne, il avait affirmé ne pas avoir «une seconde, même une demi-seconde à perdre avec ces élucubrations». Et c'est sur cette même chaîne, CBS, que le chef de l'Etat, interrogé en novembre 2007 sur sa femme de l'époque, Cécilia, avait écourté une interview avec fracas. Le porte-parole, David Martinon, avait alors essuyé la colère du président.
La candidature à la présidentielle sera décidée l'année prochaine. Comme il l'a indiqué plusieurs fois ces derniers mois, Nicolas Sarkozy se prononcera en 2011 sur son éventuelle candidature à un second mandat. «Quelque part à la fin de l'été, début de l'automne 2011», plus précisément. La date avance donc un peu: dans une interview au Figaro Magazine, en mars dernier, il avait parlé de «fin 2011». «Mais pour les gens, ce n'est pas le problème, a-t-il aussitôt ajouté sur CBS. Les gens me demandent une chose et une seule : ‘sortez-nous de la crise dans laquelle nous sommes'. Et c'est ce qui doit motiver chaque minute, chaque instant de mon action. Le reste, c'est du détail pour eux».
La France «ne renoncera pas à l'arme nucléaire». «Je n'abandonnerai pas l'arme nucléaire, garante de la sécurité de mon pays, de façon unilatérale dans un monde aussi dangereux qu'il l'est aujourd'hui», a martelé Nicolas Sarkozy dans l'interview. «Je ne pourrais un jour, renoncer à cette arme que dans la mesure où je serais certain que le monde soit stabilisé et en sécurité», a-t-il insisté, ajoutant que «les Etats-Unis comme la France, nous sommes des démocraties, nous n'utiliserons jamais ces armes pour attaquer qui que ce soit».
Le chef de l'Etat a rappelé que la France avait «renoncé aux essais nucléaires», «ratifié le traité d'interdiction des essais nucléaires» et «réduit du tiers le nombre» de ses armes nucléaires, à «300». «Si j'allais plus loin, je pourrais mettre en cause la sécurité de mon pays», a-t-il plaidé.
Nicolas Sarkozy s'était déjà exprimé sur la dissuasion nucléaire, dans un discours prononcé à Cherbourg en 2008, la qualifiant de «strictement défensive». Il avait été très clair : «Tous ceux qui menaceraient de s'en prendre à nos intérêts vitaux s'exposeraient à une riposte sévère de la France, entraînant des dommages inacceptables pour eux, hors de proportion avec leurs objectifs».
La patience avec l'Iran «a des limites». «L'acquisition par l'Iran de l'arme nucléaire à des fins militaires, couplée aux déclarations multiples des dirigeants iraniens contre la démocratie d'Israël, c'est un danger et c'est inacceptable», a estimé Nicolas Sarkozy dans cette même interview. Le chef de l'Etat français a évoqué une «palette de sanctions possibles» : «ce peut être des sanctions financières sur les comptes d'un certain nombre de dirigeants» ou ce peut être de «ne plus acheter de pétrole à l'Iran».
Et d'asséner : «Je ne voudrais pas que le monde se réveille avec un conflit entre Israël et l'Iran parce que la communauté internationale aurait été incapable d'agir. La question des sanctions, et nous sommes bien d'accord avec le président Obama, c'est une question pour les jours ou les toutes prochaines semaines qui viennent».
Le Figaro - 13 avril 2010