La fermeture depuis jeudi soir des trois aéroports parisiens et de plusieurs autres dans le nord de la France a été prolongée jusqu'à samedi 14H00, tandis que de nouvelles fermetures ont été annoncées plus au sud, en raison du nuage de cendres issu de l'éruption volcanique en Islande.
Quelque 120.000 passagers étaient bloqués vendredi dans le pays. Au total, 35 aéroports sont touchés par les fermetures ou vont l'être.
Les aéroports parisiens de Roissy-Charles de Gaulle, Orly et Le Bourget resteront fermés jusqu'à samedi 14H00, a annoncé la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) dans un communiqué.
Quelques avions ont toutefois pu en décoller et atterrir en fin de journée, a précisé la DGAC.
Outre les trois plateformes parisiennes dont la fermeture est prolongée à 14H00 samedi, contre 12H00 initialement, sont également concernées celles de Cherbourg, Lille, Brest, Lannion, Deauville, Morlaix, Caen, Strasbourg, Vatry, Metz et Beauvais.
En outre, la DGAC a annoncé vendredi soir de nouvelles fermetures: Lorient, Quimper, Vannes et Rennes à partir de 23H00, Bâle-Mulhouse et Châteauroux à partir de minuit, et Nantes à partir de samedi 04H00. La Rochelle, Limoges, Lyon, Clermont-Ferrand et Chambéry seront fermés à partir de samedi 08H00.
Le communiqué de la DGAC ne donne pas d'indications sur les aéroports de Calais, Merville, le Touquet, Dieppe, Amiens, Valenciennes, Reims, Pontoise et Toussus-le-Noble, dont la réouverture avait été prévue pour samedi 12H00.
Partout ailleurs, le trafic demeure très perturbé.
La DGAC "recommande très fortement" aux passagers de contacter leur compagnie et de ne pas se rendre dans tous ces aéroports.
Le Premier ministre François Fillon réunira samedi matin à Matignon les ministres "concernés par les conséquences du nuage volcanique", ont annoncé vendredi soir ses services.
Le chaos sans précédent du trafic aérien s'est étendu en Europe, menaçant de durer tout le week-end, les nuages de cendres clouant au sol les avions et des millions de voyageurs dans le monde.
La paralysie exceptionnelle du nord de l'espace aérien français aura provoqué vendredi l'annulation de plus de 1.000 vols avec 120.000 passagers coincés, selon le patron de la DGAC, Patrick Gandil.
Les tour-opérateurs ont demandé aux pouvoirs publics "une réunion d'urgence" pour organiser le rapatriement des touristes français bloqués à l'étranger.
A Paris, de nombreux passagers ont passé la nuit sur des banquettes dans les terminaux à Roissy, les hôtels à proximité ayant été pris d'assaut.
Jacqueline Duhen, venue de la banlieue lilloise, avait appelé son agence de voyages avant de prendre le train pour Roissy. "Il m'ont dit qu'il fallait que je vienne parce que mon vol pour Casablanca était programmé à 15H35 et que l'aéroport était fermé jusqu'à 14H00" vendredi, déplore-t-elle, en plaisantant: "J'allais à Casablanca pour un stage de yoga. Et bien ici, le yoga c'est utile".
D'autres voyageurs se sont rabattus sur la location de voitures. "Nous avons eu beaucoup de demandes de location", explique un employé d'une société de location de voiture.
De son côté, la SNCF, où un conflit social perturbe le trafic depuis dix jours, a annoncé avoir mis en place des trains supplémentaires pour transporter 8.400 passagers de plus à l'international.
Eurostar, submergé par des demandes de réservations supplémentaires, a mis en place huit trains supplémentaires vendredi, soit 6.500 places.
Quant au Thalys, des rames ont été doublées, offrant 1.900 places en plus.
Le chaos aérien dans le Nord s'est répercuté sur les aéroports du sud de la France. A Marseille-Provence, 104 vols sur 260 ont été annulés, et 186 vols, soit 60% du total, à Nice. Lyon-Saint-Exupéry a annulé 71 vols sur environ 300 prévus.
RTL Info be -17 avril 2010