10/09/2011 – 18h00
ROME (NOVOpress) — Une poudrière dont les mèches sont allumées d’un bout à l’autre de l’Italie : voilà ce qu’a créé le gouvernement italien en allant ramasser en mer des dizaines de milliers de clandestins, pour ensuite les enfermer dans des centres d’accueil le temps que le système – complètement engorgé et pour cause – arrive à faire le tri entre « réfugiés » plus ou moins plausibles et imposteurs complets à renvoyer d’où ils viennent. Pressés de commencer au plus vite la colonisation de l’Europe, les immigrés ne sont pas disposés à attendre et moins encore à se laisser rapatrier. On les a laissés rentrer, ils ne repartiront pas.
Les émeutes de Bari, conduites par des professionnels de la guérilla, avaient fait les gros titres au début du mois d’août à cause de l’ampleur des dégâts et du nombre de blessés. Mais, de façon un peu moins spectaculaire, l’état d’émeute est devenu permanent dans les centres d’accueil italiens sans que les médias s’en émeuvent beaucoup.
Voici un échantillon des dernières semaines – la liste est loin d’être exhaustive. Dans la nuit du 22 août en Sicile, à Pozzallo, une centaine de Tunisiens, armés de barres de fer arrachées à leurs lits, dévastent le centre d’accueil, défoncent toutes les portes et prennent la fuite. Cinq agents sont blessés. 55 Tunisiens étaient encore recherchés le lendemain. On ne sait combien ont finalement été retrouvés.
Le 24 août, au cours de ce que les journaux qualifient de « énième révolte au Centre d’identification et d’expulsion de Bologne », réservé aux femmes, les immigrées incendient les matelas, brisent les tables et les chaises, lancent des objets et des bouteilles remplies d’urine sur les forces de l’ordre. On ne compte aucune blessée parmi les immigrées, huit blessés parmi les policiers. Une Nigériane de 29 ans est arrêtée en flagrant délit de résistance à la force publique et de dégradations.
Le 1er septembre, à Turin, une trentaine de Tunisiens attaquent les forces de l’ordre en leur lançant des objets divers, de la nourriture, des bouteilles. Ils se ruent ensuite sur les grilles pour tenter de s’enfuir. La police parvient à les en empêcher en lançant du gaz lacrymogène.
Le 5 septembre, 200 Tunisiens s’échappent du centre d’accueil de Lampedusa et manifestent contre les rapatriements forcés et pour exiger d’être transférés sur le continent. La protestation se transforme rapidement en assaut contre les forces de l’ordre et deux agents sont blessés. Les manifestations des clandestins se poursuivent les jours suivants.
Le 7 septembre, après que 300 Tunisiens se sont à nouveau répandus dans la ville, le maire terrifié lance un appel à Silvio Berlusconi pour qu’on leur donne satisfaction immédiatement : « Cela fait une semaine que j’avais lancé l’alarme. Est-ce qu’on attend qu’il y ait un mort ou que les immigrés mettent le feu au centre d’accueil, comme c’était arrivé il y a deux ans ? »
Le 9 septembre, à Ponte Galleria, à côté de Rome, 21 étrangers de diverses nationalités s’enfuient du Centre d’identification et d’expulsion en profitant d’un transfert de routine à l’intérieur du bâtiment. Là encore, cette fuite est décrite dans les journaux comme « la énième fuite de Ponte Galleria ».
Énième révolte, énième évasion, énième débarquement un peu partout aussi (32 Pakistanais et Afghans mercredi dans le Salento, une centaine de Tunisiens lundi en Sicile)… Est-ce que tout cela va pouvoir continuer très longtemps ?
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