C'est une histoire qui va encore jeter le trouble dans le débat sur les effectifs pénitentiaires. Un dealer présumé a été remis en liberté mardi après-midi par le tribunal correctionnel de Nancy car il n'a pas été extrait de sa cellule pour être présenté devant cette juridiction, faute de... personnels pénitentiaires.
L'administration pénitentiaire est en charge depuis lundi des extractions judiciaires en Lorraine et en Auvergne, une mission auparavant confiée aux services de police et de gendarmerie. Cette mesure expérimentale a vocation à s'appliquer à l'ensemble du territoire. Faute de personnels pénitentiaires disponibles, les magistrats de Nancy avaient réquisitionné mardi les forces de l'ordre pour l'extraction du dealer présumé, âgé de 35 ans. « La gendarmerie a refusé de l'exécuter. Et nous n'avons eu aucun retour de la police », a déploré la présidente du TGI de Nancy, Marie-Agnès Crédoz. « A aucun moment, la gendarmerie n'a été saisie », a cependant contesté une porte-parole de la région de gendarmerie de Lorraine.
D'autres dysfonctionnements similaires
Le détenu, qui ne pouvait être légalement détenu que jusque mardi soir, a donc été remis en liberté. D'autres dysfonctionnements similaires ont été constatés au tribunal de grande instance (TGI) de Nancy. Mardi matin, un procès de faux-monnayeurs présumés a ainsi pris plus d'une heure de retard, avant que l'un des prévenus ne soit finalement présenté devant le tribunal par la police. Selon Fabienne Nicolas, déléguée du syndicat de la magistrature dans l'Est, il y a trop peu de personnels pénitentiaires consacrés aux extractions en Lorraine. Elle a expliqué que pour trois présentations la semaine prochaine concernant une affaire de viol et deux affaires de trafic de stupéfiants, l'administration pénitentiaire l'avait déjà prévenue de l'impossibilité de l'extraction... Ce fait divers pourrait donc bien en appeler d'autres de la sorte.
Actu France-Soir - 07/09/11