Bart De Wever
Le chef du parti séparatiste a aussitôt appelé le Premier ministre belge, le francophone Elio Di Rupo, à accorder plus d'autonomie à la Flandre néerlandophone.
"Nous voulons donner aux Flamands le gouvernement qu'ils souhaitent à tous les niveaux. C'est pourquoi j'en appelle à Elio Di Rupo et aux hommes politiques francophones. Prenez vos responsabilités", a-t-il lancé. Le chef du N-VA (Nouvelle Alliance Flamande) a ajouté qu'il comptait oeuvrer à une percée plus large encore pour les séparatistes lors des législatives de 2014.
Après le dépouillement de 80% des bulletins, Bart De Wever était en tête avec 36,4% des voix contre 29,5% au maire sortant, le socialiste Patrick Janssens. Ce dernier a concédé sa défaite.
Bart De Wever n'avait pas caché qu'il espérait que ce scrutin ait un impact national. Il s'agissait pour lui du sort des 6 millions de néerlandophones, sur les 11 millions de Belges, qui reprochent au Premier ministre Elio Di Rupo de leur imposer une pression fiscale trop importante, privant ainsi la région flamande de ses propres ressources.
Ce gouvernement n'est pas "soutenu par les Flamands", a-t-il dit. "Travaillons à une réforme qui donne aux Flamands et aux francophones le gouvernement qu'ils méritent", a-t-il lancé dans son discours de victoire.
Le parti indépendantiste N-VA avait déjà connu une première poussée lors des législatives du 13 juin 2010. C'est d'ailleurs notamment à cause du poids de ce parti, arrivé en tête en Flandre, que la Belgique était restée sans gouvernement pendant une durée record de 541 jours.
Les tentatives pour constituer une coalition avaient longtemps été paralysées par les exigences du parti flamand qui réclamait le plus d'autonomie possible pour les régions dans le cadre de la réforme de l'Etat. Bart De Wever a fini dans l'opposition face au socialiste francophone, le Premier ministre Elio Di Lupo, fervent défenseur de l'unité belge, qui a pris en juin 2011 la tête d'un gouvernement de coalition.
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Le Nouvel Observateur