L'Allemagne a décidé de renvoyer chez eux près de 12 000 Roms du Kosovo qui avaient fui leur pays au moment de la guerre. Berlin a rétabli dans sa liste des pays sûrs le Kosovo et demande maintenant aux Roms de rentrer. Un accord entre les deux pays a été signé en avril pour faciliter les retours.
Comme le Kosovo ne fait pas partie de l'Union européenne, Berlin ne se heurte pas à la liberté d'établissement des citoyens communautaires. Mais l'expulsion déjà entamée de dizaines de familles établies dans le pays depuis dix ans suscite une large condamnation des associations de défense des Roms. Des enfants scolarisés en Allemagne se retrouvent ainsi exclus au Kosovo. Selon l'Unicef, les trois quarts d'entre eux ne sont plus scolarisés une fois au Kosovo, rapporte Die Welt.
La Suisse a signé un accord de retour similaire avec le Kosovo. En juin 2009, plusieurs dizaines de Roms qui avaient été victimes de violences racistes à Belfast en Irlande du Nord, avaient "choisi" de rentrer chez eux. Là-aussi, le gouvernement de la région avait décidé d'aider financièrement ces Roms à rentrer dans leur pays. La Suède, l'Autriche et la Belgique pratiquent aussi des expulsions mais en nombre bien plus faibles qu'en France et elles se concentrent surtout sur des Roms qui ne sont pas issus de l'Union européenne, mais de Serbie ou de Macédoine.
Le Monde - 09/09/10