Des mots mêmes du procureur de la République de Tours, Philippe Varin, c’est le procès d’une « histoire exceptionnelle » qui s’ouvre ce matin devant la cour d’assises d’Indre-et-Loire.
Véronique Courjault, 41 ans, comparaît pour l’assassinat de ses trois nouveau-nés entre 1999 et 2003. Les corps des deux derniers, nés viables lorsque la famille était expatriée en Corée du Sud, avaient été découverts par hasard en juillet 2006 par Jean-Louis Courjault dans le congélateur de son appartement de Séoul.
Poursuivi pour complicité d’assassinats, car « il ne pouvait pas ne pas savoir » avait jugé Philippe Varin, cet ingénieur de 42 ans a bénéficié d’un non-lieu.
Elle risque la perpétuité
Son épouse répondra donc seule de ces infanticides. Après plus de deux mois de dénégations en dépit des conclusions des tests génétiques, Véronique Courjault avait fini par reconnaître avoir à trois reprises donné la vie, puis la mort, l’instant suivant. Personne n’en a jamais rien su. Les psychiatres qui ont examiné cette femme réservée ne croient pas au déni de grossesse, soulignant son « pouvoir de dissimulation extrêmement fort ». « Le dossier ne se résume pas à cette notion de déni de grossesse, assure Me Hélène Delhommais, l’un de ses défenseurs. D’autres éléments apparaîtront à l’audience. La personnalité de Mme Courjault est fragile. Elle a des choses à dire, elle parvient un peu plus à verbaliser mais je ne sais pas si elle arrivera à s’exprimer en raison de la pression qui entoure ce procès et du harcèlement médiatique dont sa famille est victime. »
La principale préoccupation de Véronique Courjault, ce sont ses fils, âgés de 12 et 14 ans, qui la visitent régulièrement en prison avec leur père. Jean-Louis Courjault n’a jamais cessé de soutenir et d’aimer sa femme. Une solidarité affichée par toute la famille, malgré l’incompréhension, afin que « Véronique retrouve au plus vite ses enfants ». « Elle n’est pas une criminelle », plaide le clan. Elle encourt pourtant la perpétuité.
Le parisien- 09/06/09