Adieu vautours, zèbres, gibbons… Ce soir, une fois le dernier visiteur parti, le zoo de Vincennes fermera ses grilles pour le lancement d’un gigantesque chantier de rénovation qui devrait durer au moins quatre ans ! Faute d’entretien, le parc zoologique qui avait été construit pour l’Exposition coloniale de 1931 (et inauguré 3 ans plus tard) a très mal vieilli.
Les faux rochers en béton armé se sont peu à peu dégradés pour prendre des airs de blockhaus à l’abandon. Le parc s’est progressivement séparé des trois quarts de ses animaux et la fréquentation annuelle, qui dépassait à la grande époque le million de visiteurs, a chuté à moins de 300 000.
Aujourd’hui, l’ampleur des travaux de rénovation à mener est en tout cas telle que certains se demandent déjà s’ils iront à leur terme. « Le zoo rouvrira-t-il un jour ? » s’est interrogé dès vendredi Laurent Lafon, le maire (NC) de Vincennes, en réclamant un vrai engagement financier de l’Etat. Selon les dernières évaluations, la rénovation totale devrait coûter plus de 130 millions d’euros. Et l’Etat n’apportera qu’un quart de la somme… après la réouverture du site. Pour boucler le budget, le Muséum d’histoire naturelle, gestionnaire du zoo, a donc prévu de recourir à la formule du partenariat public-privé (PPP).
Problème : à la veille du lancement des travaux, le providentiel partenaire privé qui financera les travaux n’a toujours pas été officiellement désigné. « Nous sommes en discussion avec plusieurs partenaires. Les négociations sont en très bonne voie. Elles devraient aboutir début 2009. Le zoo rouvrira bien en 2013 », assurait hier encore Bertrand-Pierre Galey, le directeur général du Muséum d’histoire naturelle, très confiant dans le respect du calendrier.
Le parc « nouvelle formule » reprendra les grandes lignes du plan établi par le cabinet TN + en 2005. Ce projet trop ambitieux (il avait été chiffré à près de 300 millions d’euros par divers géants du BTP en lice) a cependant été revu à la baisse. Les gestionnaires du zoo attendent d’avoir signé le PPP pour en révéler le contenu exact.
Ils indiquent cependant que le futur parc s’organisera autour de 6 grandes « biozones » présentant les animaux dans leur milieu naturel.
« Nous avons visité 32 zoos dans le monde pour les concevoir », insiste Geneviève Beraud-Bridelle, responsable du département zoo du Muséum. « Le futur parc de Vincennes sera aussi avant-gardiste pour le XXIème siècle que son ancêtre l’a été en 1934 », promet-elle.
En attendant de le découvrir, plusieurs milliers de Franciliens sont venus faire un dernier tour d’adieu, dans ce parc zoologique au fort parfum d’enfance. Parmi eux, Jacqueline, 60 ans, qui contemplait les enclos défraîchis avec nostalgie : « La première fois que je suis venue, j’avais cinq ans. Depuis j’ai fait d’innombrables visites avec mes enfants, puis mes petits-enfants… J’espère que ce zoo ne restera pas fermé trop longtemps. »
Le Parisien -30 novembre 2008
Nous espérons que les animaux qui restent seront transférés sans souffrance vers d'autres zoos d'Europe mieux entretenus.
Les gigantesques travaux de transformation effaceront, soyons-en sûrs, toutes traces indécentes de "colonialisme"!
Maintenant, le parc abandonné va faire la joie d'une autre faune...