L'OTAN veut-elle la guerre totale? D'anciens généraux de l'OTAN exigent de pouvoir recourir à la guerre atomique préventive.
• John Shalikashvili (USA), ancien commandant de l’OTAN en Europe et de 1993 à 1997 à la tête de l’état-major interarmées;
• Klaus Naumann (Allemagne), commandant de l’armée allemande de 1991 à 1996 et ancien président du Comité militaire de l’OTAN;
• Peter Inge (Grande-Bretagne), maréchal britannique, ancien chef d’état-major de 1992 à 1994 et chef de l’état-major de la défense entre 1994 et 1997;
• Henk van den Breemen (Pays-Bas), ancien chef d’état-major néerlandais;
• Jacques Lanxade (France) ancien chef des forces navales françaises et ancien chef de l’état-major de la défense française.
Ces anciens militaires dressent un sombre tableau de menaces pour les «valeurs occidentales» et le «style de vie occidental», qui présente l’Occident comme victime de forces ténébreuses. Ce qu’ils préfèrent ignorer c’est précisément le rôle néfaste de cet «Occident» dans le monde d’aujourd’hui. Ils exigent donc dans leur manifeste le droit pour l’OTAN de porter un coup préventif avec des armes nucléaires, même contre des pays ne possédant pas cette arme, de plus ils veulent une réorientation de l’OTAN. Cette dernière doit être dirigée par un nouveau «directoire» de chefs américains, européens et de l’OTAN elle-même, afin d’être capable de réagir rapidement en cas de crise; à l’avenir il s’agira d’empêcher une «obstruction» de la part de l’UE. Il ne devra plus être nécessaire d’avoir l’accord unanime lors d’interventions de l’OTAN, une décision à la majorité devra suffire. Des restrictions nationales comme par exemple lors de l’intervention de l’OTAN en Afghanistan ne seraient plus acceptables et les Etats membres de l’OTAN, qui ne participeraient pas à de futures guerres de l’alliance ne devraient plus avoir de droit de co-décision. L’OTAN doit pouvoir engager des guerres sans l’aval des Nations Unies et pas seulement en matière défensive.
Les propositions du manifeste devront être discutées en avril prochain lors de la réunion de l’OTAN à Bucarest.
La politique de domination des Etats-Unis connaît des revers. Son économie de guerre va vers un fiasco. La résistance dans le monde entier envers la politique de guerre, d’exploitation et de puissance du gouvernement américain et des profiteurs de la mondialisation grandit de jour en jour. On reconnaît même en Europe, petit à petit, dans quelle voie catastrophique on s’est engagé. De quoi rendre nerveux et Washington, et Wall Street et la Cité de Londres. On voit se dessiner clairement la face hideuse du régime totalitaire et de la guerre. «La crédibilité de l’OTAN est en jeu en Afghanistan», a déclaré le Néerlandais van den Breemen, au lieu d’exiger le retrait de l’OTAN de cette guerre d’occupation brutale. Le général allemand Naumann critique son propre gouvernement parce qu’il pose des conditions pour accepter la mise en œuvre de la Bundeswehr en Afghanistan. Maintenant qu’on joue le tout pour le tout, il s’agit de déclencher la guerre totale ou, pour le moins, d’en brandir la menace. Il va de soi que toute discussion, et surtout les contradictions, ne sont pas de mise. Il s’agit maintenant de «mener» (ordonner) et de «suivre l’ordre» (obéir). Faut-il mettre une laisse aux «alliés» pour les soumettre aux plans américains jusqu’à ce qu’on arrive à la catastrophe? Il faut donner une bonne réponse aux cinq anciens militaires: nous n’accepterons pas que le monde soit mené une fois de plus au carnage!
(Source: Alterinfo 12.02.08)