CHOISY-LE-ROI — L'automobiliste soupçonné d'avoir provoqué indirectement le déraillement d'une rame du RER C dimanche à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), où la circulation des trains ne devait reprendre que partiellement mardi soir, conduisait sous la triple emprise de l'alcool, du cannabis et de la cocaïne lors de l'accident.
L'automobiliste, toujours en garde à vue mardi soir et devant être déféré au parquet de Créteil en vue de sa mise en examen, "conduisait sous l'emprise de stupéfiants" a indiqué mardi soir une source judiciaire, précisant qu'il "a été contrôlé positif au cannabis et à la cocaïne".
"La concentration de cannabis était faible, mais elle était beaucoup plus forte au niveau de la cocaïne, ce qui laisse supposer qu'il en avait consommé peu de temps auparavant", a-t-elle poursuivi.
L'automobiliste, âgé de 29 ans, déjà connu des services de police et dont l'assurance était résiliée depuis "plusieurs mois", avait été contrôlé positif à l'alcool dimanche soir lors de son interpellation, avec un taux d'1,18 gramme d'alcool dans le sang, soit plus du double autorisé, deux heures après les faits.
C'est ce triple cocktail, ajouté au verglas présent sur la route le soir de l'accident, qui lui aurait fait perdre le contrôle de son véhicule dimanche soir alors qu'il traversait un pont enjambant les voies de la ligne de RER C, selon les enquêteurs.
Lors de l'accident, l'automobiliste avait percuté un bloc de béton, qui aurait chuté sur les voies, provoquant le déraillement d'un Transilien, blessant 36 personnes, dont un adolescent de 14 ans qui a perdu une oreille, et occasionnant de "spectaculaires" dégâts matériels sur les voies, selon la SNCF.
"Cinq poteaux ont été couchés au sol. Les fils caténaires ont été arrachés sur près de 500 mètres. Et la voie sur laquelle l'accident a eu lieu a subi d'importants dégâts, ce qui implique le renouvellement des rails et des traverses sur 450 mètres", a indiqué mardi le directeur général de l'infrastructure de la SNCF, Pierre Izard, qui estime "entre 5 et 10 millions d'euros" le coût des travaux.
Interrompues depuis deux jours, la circulation des trains sur les voies au sud de Paris-Austerlitz reprendra néanmoins mardi soir, de façon partielle, alors qu'un retour "total" à la normale n'est pas prévu avant "plusieurs semaines", selon la SNCF.
"Notre perspective, c'est le retour de la circulation dès ce soir sur une des voies. Cela permettra d'assurer le trafic des trains de nuit depuis la gare d'Austerlitz", a assuré Pierre Izard, lors d'un point de presse à Choisy-le-Roi.
Concernant les RER C, la circulation reprendra "mercredi matin" entre Austerlitz et Juvisy-sur-Orge (Essonne), "aux heures de pointe de 7h à 10h et de 16h à 20h". L'interruption du trafic entre Austerlitz et Juvisy entre 10h et 16h est "nécessaire pour accélérer la réalisation des travaux", a précisé la SNCF.
Pour un retour à la circulation "plus important", les passagers du RER C devront patienter jusqu'à jeudi, selon le responsable de la SNCF, qui a précisé que le "retour total à la configuration normale" ne se ferait pas "avant plusieurs semaines".
Nicolas Sarkozy a annoncé mardi qu'il recevrait prochainement les conducteurs du train accidenté.
"Je recevrai d'ailleurs ceux d'entre eux qui ont pris la responsabilité d'éviter qu'il y ait des blessés", a-t-il affirmé, après avoir dénoncé lundi "le comportement inacceptable" de l'automobiliste.
Copyright © 2009 AFP - 22.12.09