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La dernière attaque provient une nouvelle fois du site Médiapart, qui accuse le maire de Chantilly (Oise) d'avoir rempli une déclaration tronquée pour obtenir en 2008 un petit prêt (6.500 euros) pour sa campagne municipale.
Selon le site, qui se base sur un document du Crédit Agricole, Eric Woerth a minoré le montant de son revenu mensuel, déclarant 3.000 euros alors qu'il en touche 14.000 au gouvernement, en plus de ses indemnités de maire.
Accusation jugée aussitôt "absurde" par l'entourage de l'ex-ministre du Budget, qui précise que s'agissant d'un "prêt lié à des élections municipales", les revenus mentionnés correspondent à ceux qu'il touche en tant que maire.
Dans une réponse parue en ligne lundi, Mediapart a affirmé avoir demandé et obtenu, le 9 août, ce document, inclus dans les comptes de campagne de M. Woerth pour les municipales 2008, auprès de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.
Mediapart réfute aussi l'aspect provisoire - avancé par la banque - de ce document puisque celui-ci fait partie du dossier "signé et paraphé par le ministre" et "versé aux comptes de campagnes par le candidat lui-même".
"Le ministre était tenu, en vertu du contrat qu'il a lui-même signé, de déclarer l'intégralité de ses revenus ainsi que le montant de son impôt", a poursuivi le site, se demandant si M. Woerth "cherche à dissimuler des revenus ou des impôts dont il sait qu'ils seront transmis à la Commission nationale des comptes de campagne et donc consultables par tous".
L'UMP voit dans ces nouvelles allégations la marque d'un "acharnement abject" à l'encontre d'Eric Woerth.
"La liberté de la presse est un dogme fondamental, mais elle n'est ni la liberté d'insinuer" ou "d'amalgamer", lâche son entourage. "Ce comportement est proprement scandaleux tant il repose sur des montages farfelus, fabriqués de toutes pièces et qui n'ont qu'un objectif: abattre un ministre qui fait bien son travail", a renchéri le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé.
Depuis qu'il est parti se reposer à Chamonix (Haute-Savoie) quelques jours après une audition de huit heures à son Ministère par la police dans l'affaire Bettencourt, c'est la troisième fois qu'Eric Woerth est sommé de s'expliquer sur ses activités passées.
Vendredi, Médiapart révélait que le ministre avait attribué il y a deux ans la Légion d'honneur au comptable ayant certifié ses comptes de campagne aux dernières municipales. Sans provoquer cette fois de grosse contre-attaque du camp présidentiel: "énième provocation sans fondement", s'était contenté de dire son entourage.
La semaine précédente, c'est Eric Woerth lui-même qui était monté au créneau depuis son lieu de vacances pour se défendre de toute intervention illégale dans la succession du sculpteur César, alors que le journal Libération l'accusait d'avoir donné un "coup de pouce" à la famille de l'artiste débouchant sur un dégrèvement fiscal de 27 millions d'euros.
"L'excès d'attaques dessert l'accusation, d'autant que le côté approximatif de certaines révélations en affaiblit l'impact", juge un membre du gouvernement, qui observe aussi que ces derniers épisodes semblent faire moins recette dans les journaux, résultat d'une possible "lassitude" de l'opinion.
Mais le même ajoute aussitôt qu'il "restera des traces" de ce feuilleton, ce qui "posera encore la question" du maintien d'Eric Woerth au gouvernement.
AFP. 16/08/10