Le quotidien libanais l’Orient le jour révèle que « le candidat FN aux législatives dans la zone des Français de l’étranger couvrant Israël, Michel Thooris, s’est vu confier une autre circonscription en région parisienne par Marine Le Pen, après s’être démarqué de la ligne du parti ».
Michel Thooris déclarait récemment « la défense des populations des régions juives de Judée et Samarie est au coeur de mon projet politique », ce qui a déplu à Marine Le Pen qui considère la présence des israéliens dans la région comme une « colonisation ».
« J’aurai à coeur de défendre dans l’hémicycle le Grand Israël et sa capitale éternelle, Jérusalem », ajoutait le candidat FN de la 8e circonscription des Français de l’étranger, qui regroupe Israël mais aussi notamment la Turquie, la Grèce et l’Italie.
Marine Le Pen, qui refuse de s’associer à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale éternelle des Juifs, n’a pas digéré la pilule. « Les positions qu’il (Michel Thooris) développe sur le plan géopolitique ne sont pas dans la ligne de la vision internationale du Front national », a déclaré Marine Le Pen jeudi dans un message à l’AFP.
Michel Thooris a paru surpris. « Si elle vous dit ça, c’est que ce doit être le cas ».
La position de Marine Le Pen concernant les Juifs et Israël fait débat. Puis-je avancer qu’en éjectant un candidat FN aussi pro-israélien, elle a signifié que le débat est clos ?
Irai-je jusqu’à supposer que son échec à la présidentielle, et son rejet par une partie de l’intelligentsia juive, lui ont fait baisser les bras ? Des membres d’institutions juives, Richard Prasquier en tête, flirtent avec François Hollande. Si le président du Crif fronce les sourcils pour les alliances nauséabondes de François Hollande avec les plus radicaux antisionistes de l’extrême gauche, il le fait au loin, dans un quotidien israélien, et non dans le Monde, alors qu’il ne rate jamais une occasion de s’évanouir à l’idée que se rapprochent, même de loin, l’UMP et le FN.
Pareil pour Pierre Besnainou, Président du Fonds Social Juif Unifié, qui dans un communiqué publié hier 10 mai, se félicite de l’élection de François Hollande, et rappelle que « des inquiétudes ont pu être évoquées ici ou là. Le Fonds Social Juif Unifié ne s’y associe pas ».
Voilà l’occasion rêvée pour Gil Taïeb de donner aux électeurs dont il sollicite la confiance, les preuves du courage politique qu’ils attendent de lui. Qu’il dénonce le honteux refus de Besnainou, qui soutient Gil Taïeb, de s’inquiéter des appels au boycott d’Israël par les alliés de François Hollande qui nomment « Israël l’état voyou ».
Combien de fois faudra-t-il vous marteler, leaders Juifs de France, que l’ennemi antisémite est à l’extrême gauche ? Vos légitimes sympathies pour les idées humanistes de la gauche du siècle dernier ne vous autorisent pas à « ignorer » que les socialistes se prostituent dans les bras d’une gauche antisioniste. Ne soyez pas les pianistes du bordel.
Et je dis aux Français de l’étranger qui voteront aux prochaines législatives : l’expulsion d’un Michel Thooris vous montre qu’un encarté, de quelque parti qu’il soit, ne peut pas vous représenter : il est le pion de son parti politique, soumis au chantage immédiat de l’expulsion, bien avant que le serviteur de vos intérêts.
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