Colette Tanguy, 79 ans, a été retrouvée morte baignant dans une mare de sang dans son appartement de la place au Bois. La police judiciaire n'écarte aucune piste.
L'horreur. Les policiers ont découvert, hier en fin de matinée, le corps sans vie de Colette Tanguy dans son petit appartement de la résidence Carré Plein Centre, place au Bois. La vieille dame gisait dans une mare de sang, sauvagement assassinée.
Autour d'elle, l'appartement était sans dessous dessus. C'est une aide ménagère s'inquiétant de ne pouvoir faire répondre Mme Tanguy qui a alerté la police après avoir découvert le spectacle de désolation à travers les fenêtres. Rendus sur place, pompiers et policiers ont tenté de pénétrer dans l'appartement pour porter secours à la victime. En vain. A partir de midi, les habitants de la résidence ont assisté à un étonnant ballet de policiers de l'identification criminelle revêtus de leurs combinaisons blanches entrant et sortant de l'appartement. Saisis par le parquet de Tarbes, les enquêteurs de l'antenne paloise de la police judiciaire ont passé l'appartement au peigne fin traquant le moindre indice comme des traces, des taches de sang. Durant plusieurs heures, ils ont tout examiné à la loupe et fait des prélèvements jusque sur le petit balcon situé au rez-de-chaussée de l'immeuble. Les policiers ont par exemple, comparé les traces noires retrouvées sur le balcon avec les chaussures des sapeurs-pompiers qui sont intervenus. A son tour, le docteur Disteldorf est venu faire les constatations d'usage avant l'évacuation du corps par les pompes funèbres en fin d'après-midi.
« Mme Tanguy a été trouvée par les policiers baignant dans une mare de sang » a indiqué Gérard Aldigé, le procureur de la République sans vouloir donner plus de précisions. Selon nos informations, elle aurait pu être tuée au moyen d'une arme blanche. Une autopsie devrait préciser les causes de la mort. Crime crapuleux ? « L'enquête démarre. Nous n'en sommes qu'au début. Aucune piste n'est écartée » a expliqué Gérard Aldigé. Une chose est sûre : verrouillée, la porte ne portait pas de trace d'effraction. Un rôdeur s'est-il introduit dans l'appartement de Mme Tanguy par le balcon le soir de la fête de la musique ? Il y a eu beaucoup de passage place au Bois où étaient stationnés de nombreux véhicules. Mme Tanguy connaissait-elle son agresseur ? Par où est reparti l'agresseur ? Une dame rapporte avoir vu un homme sauter par le balcon. « Nous devons déterminer quelles sont les personnes qui l'ont vue pour la dernière fois » détaille Gérard Aldigé en se contentant de préciser que l'aide ménagère ne venait pas tous les jours chez Mme Tanguy. Pour quel motif Mme Tanguy a-t-elle été assassinée ? Pour de l'argent ? « Mme Tanguy semblait être d'un milieu modeste. En tout cas, l'agression chez elle d'une personne âgée ne correspond pas vraiment à Tarbes. C'est une affaire importante et nous mettons tout en œuvre pour trouver le ou les agresseurs. »
«Elle donnait des gâteaux à mon fils»
« Quand je suis rentrée vers 6 heures du matin, j'ai vu la fenêtre de son appartement ouverte, la lumière allumée et on entendait le son de la télévision depuis la rue… J'ai pensé qu'elle était réveillée… Plus tard, quand j'ai vu la police, j'ai compris qu'il s'était passé quelque chose de grave. » Laura n'en revient pas. Cette jeune maman qui loge au second étage du bâtiment connaissait Colette Tanguy.
« Elle était très gentille, très sociable. Quand je passais avec le petit, elle était souvent à son balcon, elle disait toujours bonjour, avait le sourire. Comme elle aimait les enfants, elle donnait souvent des gâteaux à mon fils » raconte Laure toujours incrédule devant le ballet des experts de la police scientifique revêtus de leur combinaison blanche. « Je suis sous le choc. ça fait peur. J'ai un enfant et on se dit que si quelqu'un est capable de venir ici pour faire ça, ça fait vraiment peur » ajoute Laura.
« Mme Tanguy était une personne très gentille » rapporte Liliane Alberteau qui faisait le ménage dans la résidence. « Dès fois, elle était assise sur son lit. Quand elle me voyait, elle se levait pour me dire bonjour, me demander comment ça va ? Elle avait le contact très très facile, on pouvait discuter avec elle. Et elle m'a rendu service » se souvient Mme Alberteau avec émotion.
« Quand on voit ça, ça fiche un coup. ça me fait un choc. » Un jeune homme, habitant de la résidence, a du mal à croire ce qui s'est passé. « Mon appartement donne de l'autre côté, sur l'autre rue. Quand nous sommes revenus de la fête de la musique à pied, vers deux heures du matin, je n'ai rien remarqué du côté de son balcon. On n'a rien vu, rien entendu mais ça fait vraiment bizarre » explique-t-il. « Je ne la connaissais pas plus que cela mais je la voyais souvent sur son balcon » témoigne-t-il encore.
La Dépêche - 23.06.10