Sans domicile fixe, l’homme, particulièrement violent et pervers, a finalement été interpellé le 26 juillet 2006 gare de Lyon, dans le XIIe arrondissement, formellement confondu par le Fnaeg (fichier national automatisé des empreintes génétiques) qui avait enregistré son ADN lors d’une tentative de vol commise à Boulogne (Hauts-de-Seine) au mois de mars de la même année. En arrêtant celui qui figurait sur les synthèses de police sous le nom de « violeur scatophage », les enquêteurs s’aperçoivent alors que Rouichi a déjà été condamné en 1983 par la cour d’assises pour meurtre, sans connaître encore l’ampleur de ses crimes.
Une violence inouïe
En fait, les actes de Mohamed Rouichi ont mis les policiers sur les dents durant plus d’une décennie.
Chaque fois, aux quatre coins de la capitale, surtout dans les XIVe et XVe arrondissements, il répète le même scénario. Après avoir repéré sa victime, il pénètre dans son appartement et suivent de longues heures d’horreur. Séquestrées, abusées à plusieurs reprises avec une violence inouïe et des sévices particulièrement sordides, les femmes sont ensuite délestées de leur argent, leurs bijoux et leurs cartes bancaires. Etrangement, l’homme parle littérature, art ou politique et lorsqu’il prend enfin la fuite, c’est sur quelques notes de musique classique. Cette manie de mettre un disque lui a également valu le surnom de « violeur mélomane ». Ce rituel, Rouichi l’exécute avec une terrible précision, et à un rythme d’un ou deux viols par an. Durant les deux mois qui ont précédé son interpellation, l’homme avait commis trois méfaits. Le dernier a eu lieu dix jours seulement avant que les policiers le repèrent dans l’enceinte de la gare de Lyon. C’est d’ailleurs là qu’il passait le plus clair de son temps, en compagnie d’autres sans-domicile-fixe.
Son procès, au cours duquel ne seront évoqués que quatorze des viols commis, devrait s’achever le 15 janvier.
Le Parisien - 11.01.10