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  • Va-t-on retrouver leurs parents? Difficile interrogatoire d'enfants très jeunes

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    Un des 103 enfants tchadiens à l'orphelinat d'Abéché

    Difficile de demander à des enfants qui parlent à peine, d'où ils viennent... A l'orphelinat d'Abéché, la collecte de d'information est un vrai travail de fourmi, selon la porte parole du HCR, jointe au téléphone.

    Le processus d'identification s'annonce d'autant plus difficile que les enfants sont très jeunes. Mais à l'orphelinat d'Abéché, les autorités tchadiennes travaillent main dans la main avec des équipes de la Croix rouge et du Haut Commissariat aux réfugiés.

    Jointe au téléphone, Annette Ruhrl, la porte-parole du HCR au Tchad, nous raconte cette étrange collecte d'informations.

    "Les enfants ont entre 3 et 5 ans. (Connaissent-ils leur âge ou bien est-il estimé par le HCR?)

    La plus grande a 10 ans et la plus petite un an. Dans ces conditions, il est très difficile de les interroger pour leur demander d'où ils viennent. Nous avons dialogué avec 100 enfants. Les trois restants ne savent pas encore parler.

    Depuis leur arrivée jeudi dernier à l'orphelinat, ils ont subi un défilé incessant de ministres, de délégations et de journalistes. Certains d'entre eux ont dit jeudi qu'ils s'appelait Mohammed, puis 2 jours plus tard Ibrahim. Mais c'est un réflexe tout à fait normal pour un petit enfant. Il cherche à faire plaisir ou à comprendre ce que veut son interlocuteur.

    Dans ces conditions, nous leur posons des questions dans un contexte naturel de jeu. Nous allons ensuite tous les photographier.

    A la fin de la semaine, des équipes de la Croix Rouge partiront dans les villages indiqués de l'est tchadien, (proche de la frontière avec le Darfour) , avec les photos, pour aller vérifier auprès du chef de village leur identité et retrouver leurs parents. C'est un processus qui va prendre des semaines."

    (Source: Le Parisien)

     

  • Marches de soutien aux bénévoles de l'ADZ détenus au Tchad

    Des marches de soutien aux membres de l'association l'Arche de Zoé détenus au Tchad sont organisées samedi et dimanche dans plusieurs villes françaises, dont Marseille et Paris, a annoncé mercredi à l'AFP le collectif des familles pour les orphelins du Darfour.

     

    A Marseille, un rassemblement partira samedi à 10H30 du haut de la Canebière pour se diriger vers la mairie, a affirmé le collectif.

    Selon son porte-parole, Michel Deydier, des manifestations sont prévues dans d'autres grandes villes comme Paris ou Lyon. "Nous voulons nous mobiliser pour les faire libérer", a-t-il déclaré à l'AFP.

    A Paris, le rassemblement est prévu dimanche à 14H00 place de la Bastille, a précisé Rachel Sanchez, membre du collectif.

    Une autre manifestation est prévue samedi à 15H00 à Castellane (Alpes de Haute-Provence), a indiqué Me Gilbert Collard, un des avocats des membres de l'Arche de Zoé.

    Le collectif, créé en juillet en marge de l'Arche de Zoé, regroupe une centaine de familles candidates à travers la France pour accueillir des enfants du Darfour. A Marseille, elles sont au nombre de trois ou quatre, a précisé M. Deydier.

    Seize Européens et deux Tchadiens ont été inculpés lundi soir et placés en détention préventive pour avoir tenté d'emmener en France 103 enfants de la région frontalière Tchad-Soudan, en les présentant comme des orphelins du Darfour.

    Neuf Français - des membres de l'association Arche de Zoé et des journalistes - ont été inculpés à Abéché, principale ville de l'est du Tchad, d'"enlèvement de mineurs" et d'"escroquerie".

    En France, une information judiciaire a été ouverte le 24 octobre à Paris pour "exercice illégal de l'activité d'intermédiaire en vue d'adoption" et confiée aux juges Yann Daurelle et Martine Vezant.

  • Le faux diplôme de Rachida Dati

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    «Elève Rachida, au piquet !» L’injonction est du Canard Enchaîné, qui publie aujourd’hui l’extrait du curriculum vitae qui figure au dossier administratif de Rachida Dati. Un CV qui indique, pour l’année 1993, «M.B.A.* du groupe H.E.C avec la mention «ancienne élève de l’Institut supérieur des affaires». En réalité, comme L’Express l’a révélé, la Garde des Sceaux n’a jamais obtenu le diplôme. Rachida Dati l’a d’ailleurs confirmé, tout en soulignant qu’elle n’a jamais prétendu l’avoir…
    Le «Canard» écrit que «le document a provoqué un véritable branle-bas de combat au ministère de la Justice», provoquant le coup de fil du porte-parole du ministère. Il a expliqué au journal que «la formule “ancien élève de l’Institut supérieur des affaires” signifiait clairement qu’elle n’avait pas obtenu le diplôme final». Le Canard Enchaîné se demande alors pourquoi mentionner «M.B.A du groupe H.E.C.», soulignant «l’ambiguïté» cultivée par la ministre.

    Une ministre qui s’est elle-même fendue d’un coup de fil au «Canard» pour lui reprocher de s’intéresser à son parcours en raison de ses origines. Et le journal de répondre «refrain connu. Seule solution, ne parler de la ministre qu’en termes élogieux et pratiquer la discrimination ministérielle positive.»

    La question de ce «faux diplôme» n’est pas anodine. Il aurait facilité l’entrée en 1996 de Rachida Dati à l’Ecole nationale de la magistrature, qu’elle a intégrée par la voie parallèle ouverte aux personnes ayant déjà connu une expérience professionnelle.

    Rachida Dati, qui nie les accusations, compte bien donner sa vérité dans le livre "Je vous fais juge", qu’elle doit publier prochainement. «Je corrige quelques rumeurs ou des choses qui sont fausses. Je corrige des incorrections. Quand on parle de faux diplômes, il faut une matérialité», s’est-elle défendue mardi sur Europe 1. C’était avant la publication de son CV.
    * M.B.A. : Master of Business Administration
    (Source: LIBERATION)
    Faux diplôme mais vrai culot!

  • LE GRAND RETOUR DE MU'AMMAR AL-KHADAFI

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    Ils s'aiment !

    Après l'affaire des infirmières bulgares, Mu'ammar al-Kadhafi se verrait bien jouer un rôle vedette dans le nouveau feuilleton des « humanitaires français » emprisonnés au Tchad. Celui de médiateur auprès de son nouvel ami et voisin du Sud, le président tchadien Idriss Déby. Quant au scénario et au dénouement de ce mauvais remake, ils sont aussi imprévisibles que l'est le Guide libyen.



    Kadhafi, qui a fêté le 1er septembre, le trente-huitième anniversaire de son accession au pouvoir, poursuit inlassablement des rêves de grandeur. Pour les réaliser, il a longtemps joué de l'arme terroriste. Résultat, son palais a été bombardé par les Américains et son pays mis au ban des nations. Aujourd'hui, le chef d'Etat libyen vieillissant s'achète une conduite. Fin juillet, il a remis les infirmières détenues depuis huit ans à Cécilia Sarkozy. Le boutefeu de nombreux conflits du continent noir joue désormais un rôle plutôt apaisant et propose à ses collègues africains, sans grand succès jusqu'à maintenant, la création d'Etats-Unis d'Afrique. Bref, Kadhafi a changé... de stratégie. Mais sa soif de puissance reste la même.

    Le Guide libyen est passé maître dans l'art des revirements et des retournements spectaculaires. Le Tchad a longtemps souffert des sautes d'humeur de son bouillant voisin du Nord. Une guerre, perdue par Kadhafi, a même opposé de 1983 à 1987 les deux pays pour une bande de terre désertique. A l'époque, la France avait stoppé l'avancée des troupes libyennes. Et, déjà, le conflit avait fait des dizaines de milliers de victimes. Depuis, de rébellions en contre-rébellions, ça n'en finit plus. D'où un inextricable méli-mélo guerrier dont sont en premier lieu victimes les populations civiles, à commencer par celles du Darfour, mais aussi celles du Tchad où des attaques rebelles ont encore fait des dizaines de victimes la semaine dernière. Dans ce jeu où les Occidentaux ont depuis longtemps perdu leur latin, Kadhafi continue à souffler le chaud et le froid et à rebattre sans cesse les cartes.

    La France a longtemps joué le rôle de gendarme de la région en intervenant militairement au Tchad ou dans la Centrafrique voisine. Elle entretient toujours un contingent de 1 100 hommes à N'Djamena et de quelques centaines en Centrafrique. Mais elle entend s'abriter de plus en plus derrière l'Europe, comme aux frontières du Darfour où 3 000 soldats européens vont arriver pour sécuriser les frontières entre le Soudan d'une part et le Tchad et la Centrafrique d'autre part. Surtout, Nicolas Sarkozy paraît vouloir rompre avec la politique africaine de Jacques Chirac qui n'hésitait pas à faire donner l'armée, comme au Tchad en 2006 et en Côte d'Ivoire en 2004. Ce qui n'a pas échappé à Kadhafi, désormais gratifié d'un brevet de respectabilité, qui entend profiter de son rapprochement avec Paris, pour jouer un plus grand rôle régional. Et plus si affinités.

    L'intervention annoncée de 3 000 soldats européens placés sous mandat de l'ONU dans un territoire, celui du Tchad, qu'il a toujours considéré comme sa chasse gardée, ne peut pas réjouir Kadhafi. Et encore moins Idriss Déby, le président tchadien. Une réunion organisée depuis dimanche à Syrte (Libye) pour trouver le chemin de la paix au Darfour tourne en rond en raison de l'absence de plusieurs mouvements rebelles. Kadhafi, qui est pourtant l'hôte de ce mini-sommet, s'est empressé de tirer la conclusion que ces pourparlers étaient voués à l'échec. Une manière d'avertir la France et l'Europe qu'elles s'aventurent dans un possible guêpier. Dans ce contexte, l'affaire de l'Arche de Zoé tombe au plus mal pour Paris. Mais plutôt bien pour Kadhafi ravi de revenir ainsi un peu plus en cour.

    Les boys-scouts de l'ADZ sont tombés en plein dans le panneau... Il ne faut pas laisser les enfants jouer avec les allumettes et c'est pourtant ce que la France a fait avec cette petite ONG qui ne cachait pas sur le Net ses ambitions délirantes... C'est le terroriste musulman Khadafi qui ramasse la mise! 

  • KHADAFI LE MEDIATEUR

    Le leader libyen, qui doit rendre visite à Nicolas Sarközy en décembre, propose ses services pour dénouer l'affaire des humanitaires français. Désormais inculpés d'enlèvement d'enfants, ils pourraient être transférés à N'Djamena en fin de semaine.

    Revoilà le colonel Kadhafi ! Trois mois après l'épilogue heureux du feuilleton des infirmières bulgares, le Guide libyen se propose comme médiateur entre la France et le Tchad dans l'affaire de l'Arche de Zoé, qui vaut à neuf Français et sept Espagnols une inculpation par la justice tchadienne pour « enlèvement de mineurs », « escroquerie » et « complicité d'escroquerie ». Lundi, au cours d'une discussion téléphonique avec Nicolas Sarkozy qui lui a confirmé qu'il l'invitait en France en décembre, ils ont évoqué l'équipée tchadienne des « humanitaires » français. 



    Selon la télévision libyenne, Sarkozy a exprimé au colonel Kadhafi « sa ferme condamnation » de l'opération manquée visant à exfiltrer vers la France 103 enfants.

    L'agence officielle libyenne Jana ajoute que Kadhafi avait discuté un peu plus tôt, par téléphone, avec Idriss Déby, le président tchadien. Et que leur unique sujet de conversation fut l'affaire de l'Arche de Zoé. De Corse où il était hier en déplacement, le chef de l'Etat français a expliqué qu'il allait « essayer de trouver des accords pour que personne ne perde la face ». Il a de nouveau discuté avec Déby pour lui redire que la France « condamnait l'activité » des « humanitaires » qui ont agi « à tort ».

    Le premier objectif de l'Elysée est d'obtenir la libération, parmi les neuf Français détenus, des trois journalistes. Puis d'envisager ensuite un rapatriement de l'ensemble des prisonniers qui pourraient être jugés en France et y purger une éventuelle peine.

    Mais les autorités tchadiennes seront d'autant plus difficiles à convaincre que les charges s'alourdissent. Le Quai d'Orsay a ainsi confirmé hier soir que la majorité des 103 enfants étaient d'origine tchadiennes et avaient toujours des parents. Il ne s'agit donc pas d'orphelins du Darfour, comme l'affirme l'Arche de Zoé. « On ne peut pas agir sans règle » dans un pays étranger, a lancé de son côté le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, le précurseur du droit d'ingérence humanitaire, en escale à Bangkok (Thaïlande) dans le cadre d'une tournée en Asie du Sud-Est.

    (Le Parisien 30.10)

    Quel triomphe pour le gangster terroriste et quelle humiliation (une de plus) pour la France!

    Jusqu'où Sarközy et sa bande vont-ils descendre dans la honte et la lâcheté?

     

  • Les McCann paient leur maison avec le "Fonds Madeleine"

    AFP
    LIBERATION.FR : mardi 30 octobre 2007
          
    Kate et Gerry McCann, parents de la petite Britannique Maddie disparue le 3 mai au Portugal, ont puisé dans le Fonds Madeleine mis en place pour financer sa recherche afin de rembourser une partie de leur prêt immobilier, a indiqué lundi soir le porte-parole de la famille. «Le fonds a toujours eu la capacité d'aider la famille financièrement si nécessaire, et ils l'ont utilisé pour payer deux échéances de leur prêt immobilier», a indiqué Clarence Mitchell, porte-parole des McCann.
    Les McCann ont été mis en examen le 7 septembre 2007. Selon l'entourage du couple, ils sont soupçonnés d'avoir tué accidentellement leur fille et fait disparaître son corps. Les parents de Maddie clament leur innocence et privilégient la thèse de l'enlèvement. Peu après la disparition de Maddie, quelques jours avant son quatrième anniversaire, un fonds avait été mis en place afin de financer les recherches. Il a recueilli depuis plus d'un million de livres (1,5 million d'euros).

    Après leur mise en examen, les parents avaient rejeté la possibilité d'utiliser cet argent afin de payer les honoraires des avocats qu'ils ont recrutés pour leur défense. Un autre fonds ad hoc avait alors été mis en place, avec notamment 100.000 livres (150.000 euros) donné par Richard Branson, le patron très médiatique du groupe britannique Virgin.

    Le week-end prochain marquera les six mois de la disparition de la fillette. Gerry McCann a indiqué sur son blog que l'anniversaire sera marqué samedi «très simplement avec une prière oecuménique pour Madeleine et d'autres enfants disparus» dans l'église anglicane de Rothley, village du centre de l'Angleterre où les McCann résident.
    Question sans réponse: Si Maddie n'avait pas disparue, auraient-ils pu acheter leur maison? 
    Ce n'est pas la délicatesse qui étouffe les McCann père et mère...

  • Thad, Soudan, Darfour : le dessous des cartes...

     

    L'opération Arche de Zoé (AZ), avec ses aspects éthiques très contestables, représente un symptôme des difficultés de l’humanitaire au Darfour : «Les violations des droits de l’homme se poursuivent de la même manière et pratiquement à la même échelle… Les civils qui se sont réfugiés dans des camps restent la cible d’exactions, notamment les femmes, victimes d’agressions sexuelles», a déclaré le 17 septembre Louise Arbour, la haut-commissaire aux Droits de l’homme de l’ONU.

     

    L’indignation du président tchadien, Idriss Deby, lors de l’arrestation des membres de l’AZ, serait plus crédible s’il avait montré moins d’indifférence à secourir ses 200 000 déplacés nationaux, dont 80 % de femmes et enfants, qui ont fui les violences dans l’est du pays et qui survivent dans des conditions dramatiques. L’armée tchadienne et ses alliés paramilitaires ont été accusés d’enrôler des enfants, certains âgés de 8 ans. Quant au gouvernement soudanais, outre les massacres à grande échelle, il a permis la mise en esclavage d’enfants pendant la guerre civile avec le Sud.

    Conseil de sécurité, qui a autorisé une mission de l’ONU et d’une force européenne au Tchad et en République centrafricaine, apporte la seule bonne nouvelle pour la région. Cependant, les obstacles mis par le gouvernement de Khartoum à l’application de la résolution 1 769, autorisant le déploiement d’une force hybride ONU-Union africaine au Darfour, se multiplient. Le rapport de "Human Rights Watch" «Darfour : un chaos intentionnel» souligne la responsabilité de Khartoum dans les attaques aériennes et terrestres menées aveuglément, et sa complicité dans les violences perpétrées par les jenjawids contre les civils. La multiplication des intervenants armés sur le terrain fait aussi partie intégrante de la stratégie soudanaise, achetant des chefs locaux, laissant se développer le banditisme, divisant les opposants. Le but est d’organiser un chaos tel qu’il rende difficile toute intervention internationale.

    La Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité à l’encontre d’Ahmed Haroun, accusé d’avoir organisé les milices jenjawids. Celui-ci, devenu… ministre des Affaires humanitaires, exerce son autorité sur les camps où s’entassent de 2,2 millions de personnes et contrôle l’acheminement de l’aide. Mais l’Occident donne des gages à la Chine, principal soutien politique et militaire du Soudan et partenaire économique de celui-ci.

    Les chefs d’Etat, au lieu de cultiver l’ambiguïté sur l’arme des Jeux olympiques de Pékin de 2008, promettent d’emblée que tout boycott est écarté. La promesse, en échange d’un cessez-le-feu dès que les négociations commenceront, est une illusion tant la clique dirigeante de Khartoum a l’habitude de mentir effrontément. Les «pourparlers de paix» de Syrte sont un échec annoncé de longue date. La Libye n’est pas un terrain neutre. Les diplomates ignorent-ils son rôle dans l’armement des milices arabes du Darfour pendant des décennies, son action de déstabilisation sur le Tchad voisin ?

    Kadhafi, parlant du Darfour, vient de déclarer qu’il s’agissait «d’une bagarre autour d’un chameau», niant par là les crimes contre l’humanité, ajoutant que les déplacés restaient dans les camps pour y être nourris gratis, proclamant ainsi qu’ils ne se feraient pas massacrer en rentrant chez eux.

    Difficile, pour les leaders du Darfour, d’accepter de négocier alors que les crimes contre l’humanité continuent. Pourquoi permettre que les camps de déplacés soient attaqués, comme à Nyala récemment ? Pourquoi ne pas broncher quand les Soudanais peignent leurs avions en blanc pour simuler les couleurs de l’ONU ? Pourquoi ne rien dire aux Chinois et aux Russes, qui violent l’embargo sur les armes pour le Darfour ? A-t-on pris la peine de consulter les Darfouris avant de les désigner ? Comment afficher un tel mépris pour des gens qui ont tant souffert et ont tant été trahis par la communauté internationale ?

    Au lieu d’exercer des pressions grandissantes contre Khartoum, les chancelleries occidentales menacent les chefs darfouris de sanctions s’ils ne participent pas aux «négociations». L’Union africaine a connu un échec retentissant avec sa première intervention au Darfour, depuis 2005. Elle n’a pu protéger les civils ni empêcher le déplacement forcé de centaines de milliers de villageois, elle a été incapable de sécuriser l’aide humanitaire.

     Des tribus «arabes» s’affrontent même pour se partager le butin de guerre des cultivateurs «noirs africains». Sur les terres abandonnées des Darfouris s’implantent maintenant des étrangers tchadiens, nigériens… tous arabes. Ce bilan désastreux n’empêche pas Konaré, président de la commission de l’Union africaine, de fanfaronner. Il prétend faire de la résolution 1 769 du Conseil de sécurité, qui demande une intervention internationale, une opération des seules troupes africaines, alors qu’elles n’ont de moyens ni logistiques ni technologiques pour agir.

    Cette attitude irresponsable fait le jeu de Khartoum, qui, fort de l’appui des pays de la Ligue arabe présents dans l’Union africaine, a les mains libres pour continuer ses exactions au Darfour. Le Sud a retiré ses ministres du gouvernement soudanais d’unité nationale, né de la paix de 2005, jusqu’à ce que soit résolue la crise avec le parti du président Béchir. Cette crise vient de son non-respect du traité de paix. Les Etats garants de la paix, au premier chef les Etats-Unis, s’en sont peu préoccupés. Quelle crédibilité donner alors à un nouvel accord régional sans un mécanisme international drastique de sanctions ?

    La détresse des populations continue, la ferme volonté internationale manque d’arriver à un accord équitable.C’est dire l’utilité de la mobilisation internationale pour sauver ce qu’il reste des populations du Darfour.

    (Source: LIBERATION)

  • Le Président augmente son salaire de 140% dans un souci de transparence

    Les députés ont adopté, mardi 30 octobre, un amendement au projet de budget 2008 prévoyant de porter le salaire du président de la République de 7 700 à 19 000 euros bruts mensuels. "Il s'agit d'un traitement exclusif de toutes pensions, retraites, primes", a précisé Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement.

     


    L'objectif de cet amendement est d'aligner le traitement du chef de l'Etat sur celui du premier ministre. Une telle hausse avait été recommandée par une note interne de l'Elysée publiée il y a huit jour et révélée samedi par l'hebdomadaire Profession politique

    Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée, a expliqué, mardi, lors de son point de presse hebdomadaire, qu'"être chef de l'Etat, c'est une responsabilité considérable. Je trouve même tout à fait normal que dans ce contexte, le président de la République ait une rémunération qui soit comparable à celle des chefs de gouvernement et des chefs d'Etat des pays européens".

    Un autre amendement adopté lui aussi mardi prévoit de doubler le budget de l'Elysée, initialement fixé à 32,292 millions d'euros dans le projet de budget 2008, pour le porter à 68,5 millions d'euros. Il s'agit de permettre à l'Elysée de rémunérer lui-même les quelque 1 000 personnes qui travaillent pour ses services. La plupart dépendaient jusqu'à présent du budget de leur administration d'origine. L'Elysée doit aussi pouvoir financer ses propres dépenses de fonctionnement, à commencer par les déplacements du chef de l'Etat jusqu'alors pris en charge par les ministères régaliens (défense, affaires étrangères, intérieur...).

    Les deux amendements ont été adoptés à la quasi-unanimité des présents, le groupe de la gauche démocrate et républicaine étant absent du débat.

     

    En marge de sa visite en Corse, Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il voulait que le salaire du président "soit fixé comme pour les ministres, par la loi, en toute transparence", et non par lui-même. "Jusqu'à présent, le président de la République cumulait son salaire et sa retraite. Moi je ne veux pas de ça. (...) Je veux que les Français sachent." Le chef de l'Etat a également indiqué qu'il voulait un "contrôle de l'Elysée" par la Cour des comptes.

    L'opposition a mis en garde l'exécutif contre un mauvais signal adressé à l'opinion, alors que Nicolas Sarkozy, qui se veut le champion du pouvoir d'achat des Français, a refusé de donner un coup de pouce au smic le 1er juillet dernier.

    (Source: LE MONDE)

    Ce n'est pas une augmentation, c'est une "transparence"...

  • Le "racisme" scientifique

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    On croyait la notion de race enterrée pour de bon. Tuée par la science. Mise en miettes par la génétique, dont les premiers résultats ramenaient toute l'humanité à une seule même et grande famille. Las ! Voilà la notion de race remise en selle. Et pas par n'importe qui : par l'Américain James Watson lui-même, codécouvreur, avec Francis Crick et Rosalind Franklin, de la structure de l'ADN (acide désoxyribonucléique).

     


    Interrogé mi-octobre par le Sunday Times, pour la promotion de son dernier ouvrage (Avoid Boring People, Oxford University Press, 14,99 £), le Prix Nobel de médecine 1962, aujourd'hui âgé de 79 ans, a expliqué sans ambages qu'il était "profondément pessimiste sur le futur de l'Afrique". Pourquoi ? Parce que, a-t-il dit, "toutes nos politiques de développement sont basées sur le fait que leur intelligence (celle des Africains) est la même que la nôtre (Occidentaux blancs), alors que tous les tests disent que ce n'est pas vraiment le cas". "Ceux qui ont eu affaire à des employés noirs", a-t-il ajouté, savent ce qu'il en est.

    Retour d'un "racisme scientifique" qu'on croyait disparu ? Ou simples élucubrations d'un vieil homme qui s'est dit, quelques jours plus tard, "mortifié" par ses propres mots, alors que toutes ses conférences au Royaume-Uni étaient annulées et que son institution, le Cold Spring Harbor Laboratory, le remerciait sans délai.

    Que James Watson dévoile aujourd'hui sa pensée, de manière aussi crue et décomplexée, sur un sujet aussi sensible, ne doit rien au hasard. Le co-inventeur de la double hélice de l'ADN, explique le généticien Axel Kahn, directeur de l'Institut Cochin, "se situe dans la mouvance de la droite déterministe anglo-saxonne, un vieux courant de pensée inégalitariste, scientiste et flirtant parfois avec le racisme". Or, selon M. Kahn, ce mouvement idéologique connaît un regain : "Après la seconde guerre mondiale, ce à quoi avait abouti le paroxysme de cette vision et l'horreur qu'elle avait suscitée dans le monde l'ont durablement disqualifiée, l'ont en quelque sorte mise entre parenthèses. Mais cette parenthèse, aujourd'hui, se dissipe."

    Les tabous tombent. En septembre 2005, la revue Science - l'une des plus prestigieuses institutions scientifiques au monde - publie les travaux d'une équipe de chercheurs américains portant sur deux gènes impliqués dans la microcéphalie : ASPM et MCPH-1. Ces deux séquences génétiques ont subi deux mutations, apparues respectivement il y a 5 800 ans et 37 000 ans, qu'ils pensent être impliquées dans l'augmentation du volume cérébral. La rapide diffusion de ces mutations dans la population montrerait, selon les auteurs, que ces deux caractéristiques sont soumises à une forte "pression sélective". Soit, en d'autres termes, que la sélection naturelle s'est opérée au fil des siècles en favorisant les humains porteurs de ces deux gènes mutés, du fait de leurs meilleures capacités intellectuelles.

    Bien sûr, ce n'est pas tout. "Les auteurs ajoutaient sans frémir que ces deux mutations étaient largement présentes dans les populations européennes et asiatiques et, au contraire, qu'elles étaient rares en Afrique, explique Axel Kahn. Il a été depuis montré que tout était faux, mais ce que dit aujourd'hui M. Watson n'est rien d'autre que la traduction de ce que ces chercheurs ont prétendu, à tort, avoir démontré."

    Reste la notion de race. La génétique l'a-t-elle évacuée ? Ou, au contraire, les dernières méthodes d'analyse tendent-elles à opérer une distinction entre les peuples, rangeant les uns ici, les autres là ? Un nombre considérable de travaux scientifiques s'attache, depuis quelques années, à relever les particularités génétiques de telle ou telle population, en fonction de la géographie ou des origines ethniques.

    En décembre 2002, une équipe américano-russe avait déjà publié dans Science l'un des articles les plus cités sur le sujet : en analysant plus de 300 marqueurs génétiques chez environ un millier d'individus appartenant à 52 populations différentes, les chercheurs sont parvenus à isoler 5 à 6 grands groupes humains, cohérents avec les grands ensembles géographiques. Peut-on parler de races ? Pas vraiment. Il s'agit, précise le généticien Vincent Plagnol (université de Cambridge), "d'une simplification de la réalité" puisque dans ce type de modèle "personne n'appartient à 100 % à un groupe, les individus étant décrits comme appartenant à une combinaison de ces ensembles". Du coup, la notion "scientifique" de race devrait demeurer une virtualité.

    (Source LE MONDE)

  • Me Gilbert Collard veut défendre l'Arche de Zoé en France

    Le 30/10/2007 à 19:31

    Un des avocats des bénévoles français de l'association l'Arche de Zoé inculpés au Tchad d'"enlèvement de mineurs" et d'"escroquerie" a demandé mardi que ses clients soient jugés en France.

    "On souhaite que nos ressortissants soient jugés en France. Une convention judiciaire entre la France et le Tchad le permet, il faut que les autorités françaises en fassent la demande et qu'il y ait un accord avec les autorités tchadiennes", a déclaré à l'AFP Me Gilbert Collard.

    L'avocat marseillais a estimé que les inculpations "permettent maintenant d'être dans un cadre juridique net".

    "Je pense que le dossier ne permettra pas d'apporter la preuve d'une faute et les accusations vont se dégonfler", a-t-il ajouté.

    Trois avocats français, Me Collard, Me Olivier Desandre Navarre et Me Céline Lorenzon, défendent les bénévoles français de l'Arche de Zoé détenus au Tchad. Ils comptent se rendre "dès que possible au Tchad", probablement d'ici la fin de la semaine.

    "Nous attendons le transfert de nos clients vers N'Djamena, puis nous devrons ensuite obtenir un visa, une procédure qui prend officiellement 72 heures", a précisé à l'AFP Me Desandre.

    Seize Européens et deux Tchadiens, inculpés lundi soir dans l'est du Tchad pour avoir voulu emmener en France 103 enfants de la région, ont été placés mardi sous mandat de dépôt en attendant un éventuel transfèrement vers N'Djamena.

  • Arche de Zoé : "la responsabilité morale de Kouchner et BHL" pointée par Rony Brauman

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    L'orphelinat d'Abéché au Tchad a recueilli les 103 enfants
    Après avoir condamné et accablé l'Arche de Zoé, François Fillon a précisé que la France avait décidé de «débloquer de nouvelles contributions financières spécifiquement au profit des enfants déplacés».

    Interrogé par Jean-Louis Bianco (PS-Alpes-de-Haute-Provence), le Premier ministre n’a pas souhaité répondre au député qui lui demandait notamment pourquoi la France n’a pas empêché l’opération de l’Arche de Zoé. Bianco a rappelé «que l’armée française les 21 août et 9 septembre a transporté des membres de l’association et deux tonnes de matériel».

    Rama Yade, la secrétaire d’Etat aux droits de l’homme, s’est bien gardé d’argumenter sur cette question. Après sa visite la semaine dernière au Darfour, elle a martelé que «l’Etat Français a été à la hauteur de la situation». Avant d’interroger: «Fallait-il envoyer nos troupes au Tchad pour arrêter l’opération? Non, l’Afrique de Papa, c’est terminé
    Elle a répété que la France n’abandonnera pas ses ressortissants et s’engage à faire «valoir leurs droits, et en particulier ceux des journalistes»...

    La secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme a proposé de recevoir mercredi au Quai d’Orsay une délégation de parlementaires pour les tenir informés. En visite officielle en Asie, Bernard Kouchner n’était pas à l’Assemblée mais il a été pointé du doigt par l’ancien président de Médecins sans frontières, Rony Brauman. Sur RTL mardi matin, il a affirmé que le cofondateur de MSF portait une «responsabilité morale» dans l’action controversée de l’association Arche de Zoé au Tchad. Les membres de l’ONG «croyaient sincèrement» qu’ils sauvaient des enfants menacés par un génocide au Darfour, «idée installée par Bernard Kouchner et Bernard-Henri Lévy», a dit Brauman. *

    «Fortes de leur statut moral», un certain nombre de personnalités ont aidé à convaincre beaucoup de monde que ce qui attendait «immanquablement» les habitants du Darfour «c’était la mort», a-t-il ajouté. Pour lui, «il suffit d’aller sur le site de L’Arche de Zoé pour voir qu’ils parlent de plus de 800.000 enfants qui vont mourir d’ici la fin de l’année, des chiffres accablants, écrasants, qui suscitent, forcément, chez les uns et les autres, des vocations des sauveteurs».

    Mais Rony Brauman a jugé la réaction des autorités françaises «disproportionnée», qui accablent les membres de L’Arche de Zoé en insistant sur le caractère «illégal» de leur opération. «Ces gens sont fautifs» mais «ils n’ont fait que tenter de sauver des enfants qui leur semblaient être en danger de mort».

    (Source LIBERATION 30.10)

  • Sarközy : dix ans de prison pour les maîtres de chiens tueurs

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    Molosses bullmastiff
    Nicolas Sarkozy a demandé à la Garde des Sceaux de modifier la loi pour les propriétaires de chiens dangereux responsables d'accidents mortels encourent désormais une peine de 10 ans d'emprisonnement, a annoncé lundi l'Elysée.

    Cette demande a été rendue publique dans un communiqué par David Martinon, porte-parole de l'Elysée, à l'issue d'une rencontre du chef de l'Etat avec les parents d'Aaron, l'enfant tué par un chien mardi à Bobigny.

    M. Sarkozy a dit aux parents d'Aaron que les "chiens dangereux doivent désormais être considérés comme des armes et que leurs propriétaires doivent être plus sévèrement condamnés lorsque les blessures que ces animaux infligent causent la mort d'une victime", selon le communiqué.

    "A ce titre, le président de la République a demandé au Garde des Sceaux de modifier la loi pour que l'homicide involontaire causé par un chien dangereux devienne une circonstance aggravante, et que la peine encourue s'élève désormais à 10 ans d'emprisonnement".

    "Cette modification sera intégrée au projet de loi renforçant les mesures de prévention et de protection des personnes contre les chiens dangereux, qui sera prochainement examiné par le Parlement", a-t-il précisé.

    M. Sarkozy a par ailleurs demandé à la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, "d'entamer dès aujourd'hui une réflexion avec l'ensemble des professionnels concernés sur les moyens que les sociétés de surveillance mettent à la disposition de leurs agents pour que les chiens soient correctement gardés en dehors des heures de travail".

    Il a qualifié d'"irresponsables" les maîtres de chiens dangereux à l'origine dernièrement d'une série d'accidents, parfois mortels, avec des enfants, a précisé M. Martinon.

  • GAZA CONDAMNEE A MORT PAR ISRAEL

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    Palestinien marchant dans les ruines de Gaza - juin 2007
    Dans le paysage dévasté de la bande de Gaza, un nouvel élément a fait son apparition. D'énormes buttes de sable coupent partiellement les rues, obligeant les voitures à zigzaguer. Ces obstacles sont censés empêcher l'avancée des blindés israéliens en cas d'incursion profonde. Les Palestiniens mettraient alors des explosifs à l'intérieur de ces remparts qui font aujourd'hui partie du décor.

     


    Depuis que les autorités israéliennes ont décrété la bande de Gaza "entité hostile", le 19 septembre 2007, les Gazaouis s'attendent au pire. Ehoud Barak, le ministre de la défense, n'a pas caché qu'il envisageait sérieusement une intervention massive pour mettre au pas le Hamas, qui a pris le contrôle du territoire le 15 juin. Depuis, c'est la peur, peur de Tsahal, peur des islamistes, peur du lendemain.

    Tout le monde attend sans savoir ce que l'avenir réserve à ce confetti rectangulaire de 360 km2 peuplé de 1,5 million d'habitants. Une des plus fortes densités au monde, 1,5 million de personnes qui depuis plus de quatre mois sont littéralement séquestrées dans ce réduit. Sauf pour quelques chanceux qui parviennent à obtenir des autorisations israéliennes, il est impossible de s'évader de Gaza.

    L'unique point de passage vers l'Egypte, celui de Rafah, est fermé ; celui de Karni, vers Israël, réservé aux marchandises, est une zone désertée. Seuls les produits alimentaires de première nécessité rentrent à Shoufa et à Kerem Shalom. Un goutte-à-goutte qui permet à la population de survivre. C'est tout. Le blocus est pratiquement total. La communauté internationale avait mis en place des sanctions après la victoire du Hamas aux élections du 25 janvier 2006, pourtant jugées démocratiques. Aujourd'hui, Israël donne le dernier tour de vis, laissant juste un filet d'air pour ne pas asphyxier tout un peuple. Le ministère de la défense a décidé le 25 octobre de réduire ses livraisons de carburant et de limiter la fourniture d'électricité en représailles aux tirs de roquettes palestiniens.

    Personne ne meurt de faim, mais les premiers signes de pénurie sont apparus. Les prix se sont envolés, multipliés par trois pour la farine, par cinq pour le ciment. Il y a de plus en plus de mendiants, de moins en moins de mariages. Rien ne sort, le peu qui rentre est soumis au bon vouloir des Israéliens. Le filtre ne laisse plus passer que les produits israéliens, les autres sont interdits. "La bande de Gaza n'est plus considérée comme une identité commerciale. On a été rayé de la liste. L'occupation était mauvaise, mais maintenant c'est pire. Nous sommes écrasés, et tout le monde s'en lave les mains", s'indigne Mazen Shaquoura, représentant de l'Agence suisse pour le développement et la coopération. Les agriculteurs ne pourront pas exporter leurs fraises et leurs fleurs coupées. Quelque 670 étudiants, inscrits dans les universités en Egypte ou ailleurs, n'ont pas pu sortir, selon une ONG israélienne, Gisha, qui a intenté un recours devant la Cour suprême. La construction s'est totalement arrêtée. Plus aucun matériau ne rentre. L'UNRWA, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, a interrompu tous ses travaux.

    "Sur les 4 000 petites entreprises, il n'y en a pas plus de 400 qui fonctionnent ; et encore, à 60 % de leur capacité, constate Mohsen Abou Ramadan, directeur de l'Arab Center for Agricultural Development. Nous allons à la catastrophe, mais personne n'a l'air de s'inquiéter. C'est un siège ? C'est une punition collective ? C'est une violation de la convention de Genève, des accords d'Oslo et des droits de l'homme. Pourquoi n'y a-t-il aucune pression sur Israël ?" Ici, 70 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (moins de 2 dollars par jour) et 43 % en dessous du seuil d'extrême pauvreté (moins de 1 dollar). "Il faut laisser les gens vivre avec dignité. Il ne faut pas les priver d'espoir, sinon le pire peut arriver", s'inquiète l'économiste Omar Shaban.

    Mazen Al-Amassi est désespéré. Ce fabricant de meubles a licencié ses 150 ouvriers. Ses hangars sont pleins, mais il ne peut exporter. Un million de dollars de marchandises dorment dans ses entrepôts, bien emballées, prêtes à partir depuis quatre mois. Toutes les activités sont touchées. Même le secteur bancaire, depuis que deux banques israéliennes ont décidé de ne plus faire d'opérations avec la bande de Gaza. Début octobre, le Hamas a payé quelque 20 000 fonctionnaires en espèces. Les banques qui le faisaient auparavant risquaient de subir des pressions d'Israël, qui exige de ne pas servir le Mouvement de la résistance islamique de quelque manière que ce soit. Des rumeurs circulent sur un manque de liquidités imminent.

    Plus aucun produit manufacturé, plus aucune pièce de rechange n'est importé. Chaque jour, 106 camions permettent à la population de ne pas sombrer dans une crise humanitaire. Avant le coup de force du Hamas, il y en avait en moyenne 238. Dans les hôpitaux, le matériel en panne ne peut être remplacé. Il est bloqué sur le port d'Ashdod. Le 4 octobre, le ministre de la santé, Bassem Naïm, a lancé un cri d'alarme face à "la pénurie aiguë de médicaments et d'équipements médicaux". "Les malades qui ont besoin d'être soignés en Israël ou à l'étranger ne peuvent plus sortir. Alors, ils meurent chez nous", déplore le docteur Fayez Al-Hinawi, à l'hôpital de Jabaliya. Le journal Maariv a publié le témoignage d'un malade qui n'a pu obtenir le permis d'entrer en Israël, car il refusait, en échange, de devenir un collaborateur du Shin Bet, les services de renseignement et de sécurité intérieure. Plusieurs autres cas de chantage de cette nature ont été évoqués.

    La pression est maximale. "Les gens n'ont plus qu'une envie : partir, s'échapper. Si les frontières s'ouvraient, ce serait le raz de marée", estime Khalil Abou Shammala, de l'association de défense des droits de l'homme Al-Dameer. D'après un sondage, ils seraient 47 %, soit plus de 700 000 personnes, à vouloir fuir ce qui est devenu un enfer. La bande de Gaza s'enfonce dans la pauvreté et le chômage, et ses habitants sont pris au piège. "Nous sommes kidnappés et, pour survivre, on paye la nourriture aussi cher qu'à Tel-Aviv parce que les Israéliens en profitent. Nous sommes devenus un marché captif. Les Israéliens ne vendent que leurs produits. C'est du colonialisme moderne ! C'est pire que l'occupation !", s'exclame l'économiste Omar Shaban. Pour lui comme pour beaucoup d'autres, il est temps que la communauté internationale commence à ouvrir les yeux.

    Depuis le temps qu'elle les ferme...

  • VIDEO Sarközy : l'interview qui fait scandale!

    http://www.dailymotion.com/video/x3bt3u_sarkozy-interview-qui-fait-scandale

    Le coup de sang du président. Irrité par une question d'une journaliste de l'émission "60 minutes" diffusée cette nuit sur la chaine américaine CBS, Nicolas Sarközy a quitté le plateau lorsque l'interview a porté sur son divorce.

    «Si j'avais quelque chose à dire sur Cécilia, je ne le dirais certainement pas ici», a-t-il d'abord déclaré à la journaliste Lesley Stahl.

    «En plus, pour me poser des questions là-dessus...», maugrée ensuite le président, qui retire son micro, se lève et part, laissant son intervieweuse visiblement interloquée.

    «Allez, au revoir. Bon courage», lance-t-il alors avant de quitter la pièce à la journaliste, qui demande en vain au président: «Où est le problème?»

    Lors de ce même entretien, Nicolas Sarkozy, visiblement énervé, qualifie son attaché de presse d'«imbécile» pour avoir programmé cette interview, selon la journaliste. «Je n'ai pas le temps. J'ai un travail important (...) Je ne suis pas en colère, je suis pressé», dit-il.

    Nicolas Sarkozy avait également réagi de façon épidermique lors d'une conférence de presse au cours du sommet européen de Lisbonne après l'annonce de son divorce: un journaliste du Monde qui s'était risqué à une question sur le sujet s'était fait éconduire sans ménagement par le président.

    (Source: Le Parisien)

  • VIDEO Arche de Zoé: Opération DARFOUR

    http://www.dailymotion.com/video/x1zmaq_arche-de-zoe-operation-darfour_politics

    Qui peut rester réellement indifférent face à ces images?

    Les responsables de l'Arche de Zoé ou Children Rescue iront sans doute dans l'enfer des prisons tchadiennes, mais, au moins, ils auront essayé de faire quelque chose pour ces enfants promis à la mort. Au risque de leur vie et de leur liberté.

     

  • Le Quai d'Orsay s'affole et se contredit

    Les retombées de ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire de «l’Arche de Zoé» inquiètent Paris au plus haut point. La secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, Rama Yade, qui dirige la cellule d’urgence créée pour l’occasion, est intervenue une nouvelle fois, hier, pour marteler le message des autorités françaises : «Nous avons fait tout ce qu’il y avait à faire pour qu’elle [l’opération, ndlr] n’ait pas lieu et si elle a eu lieu, c’est de la manière la plus clandestine qui soit.»

    Comme s’il fallait mettre fin à tout prix au scandale attisé par le président tchadien, Idriss Déby, qui parle de «trafic d’enfants» en vue d’adoptions, voire de prélèvements d’organes, et promet des sanctions «sévères». En dépit des explications du Quai d’Orsay, et de la condamnation exprimée hier soir par Nicolas Sarkozy, les questions demeurent.

    Comment se fait-il que, malgré tout ce que Paris dit avoir fait, l’Arche de Zoé ait été à deux doigts de mener à bien le transfert de 103 orphelins du Darfour vers la France ? «Il y a eu des procédés de dissimulation évidents», répond Rama Yade. Or l’association n’a jamais fait mystère de ses intentions : il suffit de consulter son site ou de relire l’interview de son président, Eric Breteau, à la Voix du Nord le 17 juillet.

    En flagrant délit de contradiction, Rama Yade a laissé entendre hier que c’est grâce aux informations transmises par la France que les autorités tchadiennes avaient pu mettre le holà au transfert des 103 enfants. De fait, c’est le gouverneur d’Abéché qui a empêché l’embarquement. Etait-il au courant ? Avait-il délivré un permis avant de changer d’avis ?

    Certes, l’Arche de Zoé a "dissimulé son identité" et s’était enregistrée au Tchad sous le nom de Children Rescue*, en prétendant vouloir travailler sur place, mais le dirigeant des deux structures n’est qu’une seule et même personne : Eric Breteau, cadre commercial et pompier volontaire, qui n’a pas cherché à cacher son identité. Son organisation a été transportée à trois reprises, comme les autres ONG, entre N’Djamena et Abéché, par avion Transall de l’armée française.

    Children Rescue a aussi reçu de l’aide en carburant et en eau. «Il y a eu un loupé», concède l’état-major de l’armée française, cité par le Journal du Dimanche. Mais à quel niveau ? Entre l’ambassade de France et les autorités tchadiennes, entre l’armée française et le représentant de la DGSE (le Renseignement extérieur), entre le pouvoir central tchadien et les autorités locales dans l’est du pays ?

    Le sort des neuf Français en garde à vue à Abéché (six humanitaires et trois journalistes, dont Marc Garnirian de Capa, le photographe Jean-Daniel Guillou et une employée de France 3 en «congé humanitaire») est une autre source d’inquiétude pour Paris, face à la virulence des réactions au Tchad. Leur garde à vue a été prolongée de quarante-huit heures. Les sept membres d’équipage espagnols de l’avion loué pour l’occasion sont dans la même situation ; ils ont été rejoints par un pilote belge, qui avait convoyé les enfants entre la zone frontalière et Abéché.

     La France, qui a dépêché sur place deux diplomates en plus du consul et de l’ambassadeur, en visite hier à Abéché, a assuré prendre aussi en charge leur protection consulaire. Quel sera leur sort ? Là aussi, la communication est floue : l’ambassadeur français a expliqué qu’ils «répondront de leurs actes» au Tchad, à l’issue d’une entrevue avec le président Déby, tandis que Rama Yade veut «attendre que la justice [laquelle ?, ndlr] se prononce» pour qualifier les faits et se prononcer sur les suites à donner.

    Elle s’est dite prête à se rendre au Tchad, ainsi que Bernard Kouchner, «si la situation l’exige». Dans moins d’un mois, 3 000 soldats – pour moitié français et européens – doivent être déployés dans cette région pour sécuriser les réfugiés du Darfour. Idriss Déby n’a jamais caché son hostilité à l’opération : il tient un prétexte rêvé pour attiser la tension…

    Quant aux 103 enfants, ils sont sous la protection de l’Unicef, du CICR et du HCR, et en parfaite santé.

    (Source: LIBERATION 29.10)

    * L'anglais est la langue internationale. "L'Arche de Zoé" ne dit rien à des anglophones, tandis que "Children Rescue" est immédiatement compris. Le Tchad, comme le Soudan, est anglophone.

  • Trafic de mineures Nigérianes démantelé aux Pays-Bas

    Un important réseau de trafic de mineures en provenance du Nigeria a été démantelé par la police néerlandaise. Treize personnes ont été arrêtées aux Pays-Bas, et six autres à Anvers, Madrid, Dublin, Londres et les Etats-Unis. Toutes seront jugées pour trafic d’enfants, blanchiment d’argent, faux et usage de faux, par la justice néerlandaise.

     «Jamais nous n’avions vu un gang de cette envergure», a commenté Werner ten Kate, le procureur. La méthode du réseau, surnommé Vaudou par les enquêteurs : faire passer les adolescentes, avant leur départ du Nigeria, devant un marabout qui les menaçait de mauvais sort si elles ne juraient pas de payer une dette à leurs proxénètes. Les jeunes filles, qui voyagaient avec de faux passeports, avaient pour instruction de demander l’asile dès leur arrivée à l’aéroport d’Amsterdam. Malgré toutes les restrictions récentes à l’immigration, les Pays-Bas n’expulsent pas les réfugiés non accompagnés de moins de 18 ans. Les jeunes filles atterrissaient dans des foyers spécialisés, d’où elles s’éclipsaient. Le rythme de ces disparitions (140 depuis janvier 2006) a mis la puce à l’oreille des policiers.

    Une mesure spéciale a été annoncée le 25 octobre par La Haye pour toutes les mineures exploitées. Elles recevront des permis de séjour temporaires et seront placées en lieu sûr – avant d’être expulsées, à leur majorité, dans leur pays d’origine. «Le cas de ces jeunes Nigérianes n’est que la partie visible de l’iceberg», dénonce Maria de Cock, vice-présidente de la Fondation contre le trafic de femmes, une ONG basée à Utrecht.

    De plus en plus, les Pays-Bas s’interrogent sur leur politique de tolérance à l’égard de la prostitution. Ce système visait à affranchir les prostituées de leurs proxénètes, mais dans les fameux «quartiers rouges», c’est le contraire qui s’est produit. Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, les Pays-Bas sont l’une des dix grandes plaques tournantes du trafic international d’être humains...