Menacée de mort depuis l'assassinat en 2004 du réalisateur néerlandais Theo Van Gogh avec qui elle avait réalisé Submission, un film sur des femmes musulmanes, violent réquisitoire sur les excès de l'islam rigoriste, Mme Hirsi Ali a vécu ces dernières années sous protection judiciaire, protection offerte par les Pays-Bas. Mais elle a récemment décidé de partir vivre aux Etats-Unis. Les autorités néerlandaises ont alors mis fin à sa protection début octobre, en indiquant que celle-ci ne pouvait être assurée qu'à l'intérieur des Pays-Bas. "Les Américains ont pourtant expliqué qu'ils ne pouvaient prendre le relais : ils n'assurent que la sécurité des non-Américains dotés d'un statut officiel, pas celle d'une simple citoyenne", expliquait-elle à l'automne lors d'un entretien au Monde, dans lequel elle demandait déjà à la France d'intervenir. "Mais c'est aux Etats-Unis que je veux vivre aujourd'hui. Mon expression y sera plus libre et plus efficace. Car la vérité, c'est qu'il est devenu impossible de parler librement de l'islam sur le continent européen. L'état d'esprit actuel de l'élite implique d'éviter tout débat par peur d'offenser les musulmans, et conduit à satisfaire les exigences des islamistes, même s'il s'agit de faire taire les gens comme moi."
Dimanche soir, le gouvernement français lui a alors apporté son "soutien", par la voix de Rama Yade, sans s'engager sur sa demande de naturalisation. "Nous sommes vos amis." La France éternelle, celle de 1789, de Hugo, de De Gaulle", vous a entendue", a assuré la secrétaire d'Etat aux droits de l'homme. "Nous réfléchissons à la manière de vous faire accéder à la France, à la naturalisation", a-t-elle ajouté avant de lire un message personnel du président de la République. Dans ce message, M. Sarközy fait part de sa détermination à "agir avec les Européens pour que se mette en place un fonds communautaire pour assurer la protection des personnes menacées", lorsque la France prendra la présidence de l'Union européenne au second semestre 2008.
Pour les organisateurs de la campagne de mobilisation (parmi lesquels des parlementaires européens, la journaliste Caroline Fourest et Bernard-Henri Lévy), Mme Hirsi Ali, qui défend le concept de laïcité à la française, incarne "la liberté d'expression et de conscience" menacée par les intégristes. Née en Somalie en 1969, excisée à 5 ans, exilée avec sa famille au Kenya, elle s'est réfugiée aux Pays-Bas en 1992 pour fuir un mariage forcé. Elle a obtenu l'asile politique, puis la nationalité néerlandaise cinq ans plus tard, et est devenue députée du parti libéral (VVD) en 2002. Elle n'hésite pas à qualifier l'islam de "culture rétrograde", ou à l'assimiler, dans un récent entretien avec le quotidien britanniqueThe Independent, à un "nouveau fascisme", ni à traiter, comme en 2004, Mahomet de "pervers" et de "tyran". Elle dit avoir conscience d'être souvent provocante, mais le faire pour "déclencher le débat".
Dans une tribune publiée dans Le Monde du 5 février 2008, où elle plaidait pour que l'Europe soutienne Ayaan Hirsi Ali, Rama Yade (musulmane) écrivait : "Elle vous enchante, Ayaan, autant qu'elle vous glace", soulignant qu'"on n'est pas obligé d'être en accord avec ses propos, mais qu'elle doit avoir le droit de les tenir".
(le Monde 11.02.08)
Pour Rama Yade, l'histoire de la France commence seulement en 1789! Mais le pavillon de la Lanterne à Versailles, où Sarközy abrite ses amours, a été construit avant la Révolution, sous cet Ancien régime qui leur fait horreur!
Autre chose: Mme Ayaan Hirsi Ali veut être citoyenne française mais aller vivre aux Etats-Unis: la France "éternelle" n'est vraiment plus rien, juste un vieux parapluie!