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  • "Aucune inquiétude pour les banques françaises"

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    Ariane Obolenski se veut rassurante

    La crise financière aux Etats-Unis jette le doute sur l'ensemble du système bancaire international. Les Français doivent-ils se faire du souci pour leurs économies ? Pour la directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), il n'y a aucune inquiétude à se faire.
     
    LCI.fr : Pour les banques françaises, que change l'effondrement de Lehman Brothers? Doit-on redouter des faillites similaires de ce coté de l'Atlantique?
     

    Ariane Obolensky
    Ariane Obolensky, directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF) : Il n'y a aucune inquiétude à avoir pour les banques françaises. Elles ont des fonds propres solides et leurs activités sont diversifiées. Elles sont aussi peu exposées au "risque Lehman" donc toute faillite est exclue. Aux Etats-Unis, ce sont d'ailleurs les banques d'investissement et non les banques de dépôt qui sont en difficulté.
     
    LCI.fr : Si cela arrivait malgré tout, les Français risquent-ils de perdre les économies qu'ils ont placées?
     
    A. O. : Le risque est nul. Il y aurait de toute façon un système de fonds de garantie dans le cas d'une faillite. Ce qui est possible dans les pays anglo-saxons ne l'est pas dans notre culture. Ici, on peut venir en aide à une banque en difficulté avant qu'elle ne se trouve dans une situation critique.
     
    LCI.fr : Christine Lagarde évoque déjà un "durcissement du crédit". Le confirmez-vous? Quelles autres conséquences pour les usagers des banques en France?
     
    A. O. : Je crois que Madame Lagarde a simplement voulu souligner que c'est le prix de l'argent qui a augmenté. Le financement des emprunts est plus onéreux pour les établissements bancaires et cela se répercute sur les crédits des entreprises et des particuliers. Mais cela ne signifie pas que les banques ne donnent plus de crédit ! Les établissements vont continuer à permettre d'emprunter ou d'être à découvert. Les Français sont des gens prudents et raisonnables et ils comprennent qu'on leur refuse un crédit si leur situation ne leur permet pas de s'endetter. Il vaut mieux parfois renoncer plutôt que de se mettre dans une situation financière difficile. *

    LCI.fr

  • Sans-papiers à la Tour d'Argent

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    La CGT complice de l'immigration clandestine

    Une quarantaine de personnes dont une vingtaine de sans-papiers occupaient, mercredi, à l'appel de la CGT, les salons du restaurant parisien réputé «La Tour d'Argent».

    Parmi les sans-papiers participant à cette manifestation figurent cinq salariés de «La Tour d'Argent». En CDI, ces derniers occupent des emplois de plongeurs ou de commis.



    L'occupation a débuté à 10H10. Les manifestants, qui réclament «la régularisation des sans-papiers et dénoncent l'inégalité de traitement des dossiers selon les départements», ont décoré avec des drapeaux de la CGT les salons du restaurant, situés au rez-de-chaussée de l'établissement.

    Ils se sont engagés à ne commettre aucune dégradation et à permettre aux clients de circuler normalement dans le restaurant.

    «Les préfectures inventent des critères de sélection qui n'existent nulle part», a fait valoir Raymond Chauveau, porte-parole de la CGT, pour expliquer cette occupation.

    Le responsable des ressources humaines de l'établissement, Fabrice Rollo, a assuré qu'il avait «appris aujourd'hui (mercredi) que les cinq salariés (du restaurant) étaient sans papiers». «Nous n'étions pas au courant. Ils avaient sans doute des papiers périmés ou falsifiés», a-t-il poursuivi, en affirmant s'être «engagé à intervenir auprès de la préfecture pour obtenir la régularisation de ces personnes».

    «Nous ne partirons que lorsqu'ils auront en main un récépissé de la préfecture» permettant leur régulation, a averti Raymond Chauveau.

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    Les sept salariés sans papiers qui occupaient depuis mercredi un salon du restaurant «La Tour d'Argent» à Paris ont été expulsés par la direction jeudi matin, a indiqué la CGT, qui coordonne un mouvement de grève de salariés sans papiers en Ile-de-France.

    «Les sept salariés grévistes ont été expulsés manu militari par la direction entre 08H00 et 09H00 du local qu'ils occupaient à l'intérieur du restaurant (un salon au fond du restaurant, NDLR)», a déclaré Francine Blanche, secrétaire confédérale CGT.

    Contactée par Leparisien.fr, la direction n'a pas souhaité faire de commentaire.

    «Des coups ont été portés à certains salariés, qui ont porté plainte», a-t-elle ajouté.

    Selon une source proche du dossier, un employé du restaurant ayant participé à l'expulsion a déposé une plainte pour violence volontaire contre un sans papiers, qui a lui-même déposé une main courante pour avoir été molesté.

    Selon Francine Blanche, «c'est la première fois qu'on a une expulsion de cette façon, sans aucune décision de justice».

    Mercredi matin, une quarantaine de personnes avaient investi le prestigieux restaurant du Ve arrondissement de Paris, réclamant la régularisation de sept employés sans papiers (six plongeurs et un commis).

    Des dossiers de régularisation ont été déposés mercredi après-midi par la direction en Préfecture de Bobigny, qui s'est engagée, selon la CGT, à les «traiter dans les meilleurs délais».

    «Nous avions signé hier soir un protocole d'installation pour que les grévistes puissent rester dans l'établissement", a indiqué Raymond Chauveau, délégué CGT. La direction leur permettaient d'entrer et sortir de l'établissement." 

    Les salariés expulsés se sont regroupé devant le restaurant. "Nous n'allons pas lâcher comme ça", a poursuivi Raymond Chauveau.

     «Ce n'est pas parce qu'on s'appelle La Tour d'Argent qu'on doit s'asseoir sur la justice et le droit des salariés», a poursuivi la responsable syndicale, indiquant que la CGT allait «aller au tribunal de grande instance» pour contester cette expulsion «abusive».

    Leparisien.fr avec AFP - 18 septembre 2008

     

     

    Leparisien.fr avec AFP

  • Antoine: une enquête qui traîne beaucoup trop

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    Les enquêteurs qui ont multiplié les perquisitions ces derniers jours pour retrouver le petit Antoine ont recueilli hier le témoignage inattendu d'une jeune baby-sitter.  La jeune femme affirme que l'enfant était absent du domicile familial lorsqu'elle s'est présentée le 8 septembre, vers 21 heures soit trois jours avant la date de la disparition "officielle" de l'enfant selon les explications de sa maman.

     Le témoignage de l'adolescente qui a été recueilli par les gendarmes mercredi matin relance l'enquête et oriente  de nouveau les investigations sur la mère du petit garçon et son compagnon, Sébastien R.

    Selon la jeune femme, qui a parfois travaillé comme baby-sitter dans la famille, le petit Antoine était absent de son domicile vers 21 heures, soit trois jours avant la date de sa disparition avancée par sa maman. Le Procureur de Clermont-Ferrand, Jean-Yves Coquillat, déclare cependant que cette nouvelle information ne "démontrerait pas grand chose dans la mesure où Antoine avait l'habitude de jouer dehors tard le soir."

    La jeune baby-sitter qui affirme en outre avoir été bousculée par le concubin de la mère  confirme d'autres témoignages évoquant un  homme au tempérament violent.

    Mercredi matin, plusieurs dizaines  d'homme ont par ailleurs poursuivi leur recherche dans la commune en quête d'un vêtement ou d'un simple indice suceptible de les conduire sur la piste d'Antoine. Tandis que 25 militaires poursuivait leur porte-à-porte à travers l'entrelacs de courettes et de vieilles maisons... 

       leparisien.fr -18.09.08

  • Réflexions sur le paganisme

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    L'Empereur Constantin (274-337) - Bronze romain du IVème siècle - Musée du Capitole
    Marx, Moïse, et les païens dans la cité laïque
    par Tomislav Sunic  (6 septembre 2008)
    Avec la conversion de l’empereur romain Constantin au christianisme, la période de l’Europe païenne commença à approcher de sa fin. Au cours du millénaire suivant, tout le continent européen tomba sous l’emprise de l’Evangile – parfois par persuasion pacifique, souvent par la conversion forcée. Ceux qui étaient hier les persécutés dans l’ancienne Rome devinrent à leur tour les persécuteurs dans la Rome chrétienne. Ceux qui s’étaient autrefois plaints de leur sort sous Néron, Dioclétien ou Caligula n’hésitèrent pas à employer la violence « créative » contre les païens infidèles. Bien que la violence était en principe interdite par les textes chrétiens, elle était pleinement utilisée contre ceux qui n’entraient pas dans la catégorie des « enfants choisis » de Dieu. Durant le règne de Constantin, la persécution contre les païens prit des proportions « similaires à la manière dont l’ancienne religion avait précédemment persécuté la nouvelle, mais avec un esprit encore plus féroce ». Par l’édit de 346 après J.C., suivi dix ans plus tard par l’édit de Milan, les temples païens et le culte des déités païennes finirent par être stigmatisés comme des magnum crimen. La peine de mort fut infligée à tous ceux reconnus coupables d’avoir participé à d’anciens sacrifices ou d’avoir adoré des idoles païennes. « Avec Théodose, l’administration se lança dans un effort systématique pour abolir les diverses formes survivantes du paganisme au moyen du désétablissement, de la suppression des dotations, et de la proscription des cultes survivants » [1]. La période des âges obscurs commença.

    La violence chrétienne et interchrétienne, ad majorem dei gloriam, ne cessa pas jusqu’au début du XVIIIe siècle. En même temps que des flèches gothiques d’une beauté à couper le souffle, les autorités chrétiennes élevèrent des bûchers qui dévorèrent des milliers de gens. Avec le recul, l’intolérance chrétienne contre les hérétiques, les juifs et les païens peut être comparée à l’intolérance bolchevik du XXe siècle contre les ennemis de classe en Russie et en Europe de l’Est – avec une différence : elle dura plus longtemps. Durant le crépuscule de la Rome impériale, le fanatisme chrétien poussa le philosophe païen Celse à écrire : « Ils [les chrétiens] ne discutent pas de ce qu’ils croient, ils se dérobent toujours derrière leur : ‘N’examinez point, mais croyez’… ». Obéissance, prière et absence de pensée critique étaient tenues par les chrétiens comme les instruments les plus indiqués pour obtenir la félicité éternelle. Celse décrivit les chrétiens comme des individus enclins aux querelles de clans et à un mode de pensée primitif, qui, de plus, montraient un dédain remarquable pour la vie [2]. Un ton similaire contre les chrétiens fut utilisé au XIXe siècle par Friedrich Nietzsche qui, dans son style virulent, décrivit les chrétiens comme des individus capables à la fois de haine de soi et de haine envers les autres, c’est-à-dire « la haine contre ceux qui pensent différemment, et la volonté de persécuter » [3]. Indubitablement, les premiers chrétiens devaient vraiment croire que la fin de l’histoire était proche, et, avec leur optimisme historique et leur violence contre les « infidèles », ils méritaient probablement le nom de bolcheviks de l’antiquité.

    Ainsi que cela est suggéré par de nombreux auteurs, la chute de l’empire romain ne résulta pas seulement de l’assaut des barbares, mais aussi parce que Rome était déjà « ruinée de l’intérieur par les sectes chrétiennes, les objecteurs de conscience, les ennemis du culte officiel, les persécutés, les persécuteurs, les éléments criminels de toutes sortes, et le chaos général ». Paradoxalement, même le dieu juif Yahvé devait connaître un triste sort : « il serait converti, il deviendrait romain, cosmopolite, œcuménique, non-juif, goy, mondialiste, et finalement antisémite » [4]. Il ne faut pas s’étonner que, durant les siècles suivants, les Eglises chrétiennes en Europe aient eu des difficultés à tenter de concilier leur vocation universaliste avec la montée de l’extrémisme nationaliste.

    Vestiges païens dans la cité laïque

    Bien que le christianisme supprima graduellement les derniers vestiges du polythéisme romain, il s’établit aussi comme l’héritier légitime de Rome. En effet, le christianisme ne supprima pas totalement le paganisme ; il hérita de Rome de nombreux traits qu’il avait précédemment considérés comme antichrétiens. Les cultes païens officiels étaient morts mais l’esprit païen restait indomptable, et pendant des siècles il continua à ressurgir sous des formes étonnantes et de multiples manières : durant la période de la Renaissance, durant le Romantisme, avant la Seconde Guerre mondiale, et aujourd’hui, alors que les Eglises chrétiennes reconnaissent de plus en plus que leurs troupeaux laïques s’éloignent de leurs bergers. Finalement, le folklore ethnique semble être un exemple marquant de la survie du paganisme, bien que dans la cité laïque le folklore ait été largement réduit à un produit périssable d’art culinaire ou d’attraction touristique [5]. Au cours des siècles, le folklore ethnique a été sujet à des transformations, à des adaptations, et aux demandes et aux contraintes de son époque ; pourtant il a continué à véhiculer son archétype originel d’un mythe fondateur tribal. De même que le paganisme est toujours demeuré plus fort dans les villages, le folklore a été traditionnellement mieux protégé parmi les classes paysannes en Europe. Au début du XIXe siècle, le folklore commença à jouer un rôle décisif dans la formation de la conscience nationale des peuples européens, c’est-à-dire « dans une communauté tenant à avoir ses propres origines, et basée sur une histoire qui est plus souvent reconstruite que réelle » [6].

    Le contenu païen fut supprimé, mais la structure païenne demeura à peu près la même. Sous le manteau et l’auréole des saints chrétiens, le christianisme créa bientôt son propre panthéon de déités. De plus, même le message du Christ prit un sens particulier selon le lieu, l’époque historique, et le génie local de chaque peuple européen. Au Portugal, le catholicisme ne se manifeste pas de la même façon qu’au Mozambique ; et les Polonais ruraux continuent à vénérer de nombreuses déités slaves anciennes qui sont étroitement incorporées dans la liturgie catholique romaine. Dans toute l’Europe contemporaine, l’empreinte ineffaçable des croyances polythéistes continue à ressurgir. La célébration de Noël représente l’un des exemples les plus frappants de la ténacité des vestiges païens [7]. De plus, beaucoup d’anciens temples et lieux de culte païens ont été transformés en lieux sacrés de l’Eglise catholique. Lourdes en France, Medjugordje en Croatie, les rivières et les montagnes sacrées ne sont-ils pas l’indication de l’empreinte de l’Europe païenne préchrétienne ? Le culte de la déesse mère, autrefois intensément pratiqué par les Celtes, particulièrement près des rivières, peut encore être observé aujourd’hui en France où de nombreuses petites chapelles sont construites près des fontaines et des sources [8]. Et finalement, qui pourrait contester le fait que nous sommes tous les fils spirituels des Grecs et des Latins païens ? Les penseurs comme Virgile, Tacite et Héraclite sont aussi modernes aujourd’hui qu’ils l’étaient à l’aube de la civilisation européenne.

    Conservateurs païens modernes

    Il y a de nombreuses indications que la sensibilité païenne peut s’épanouir dans les sciences sociales, la littérature et les arts, pas seulement comme une forme de récit exotique mais aussi comme une structure mentale et un instrument d’analyse conceptuelle. De nombreux noms viennent à l’esprit lorsque nous discutons du renouveau du polythéisme indo-européen. Dans la première moitié du XXe siècle, les penseurs païens apparaissaient souvent sous le masque de ceux qui se qualifiaient de « conservateurs révolutionnaires », de « nihilistes aristocratiques », d’« élitistes » – bref tous ceux qui ne souhaitaient pas remplacer Jésus par Marx, mais qui rejetaient à la fois Marx et Jésus [9]. Friedrich Nietzsche et Martin Heidegger en philosophie, Carl-Gustav Jung en psychologie, Georges Dumézil et Mircea Eliade en anthropologie, Vilfredo Pareto et Oswald Spengler en science politique, sans parler de douzaines de poètes comme Ezra Pound ou Charles Baudelaire – ce sont seulement quelques-uns des noms qui peuvent être associés à l’héritage du conservatisme païen. Tous ces individus avaient en commun la volonté de dépasser l’héritage de l’Europe chrétienne, et tous désiraient inclure dans leur bagage spirituel le monde des Celtes, des Slaves et des Germains préchrétiens.

    A une époque qui est lourdement chargée de message biblique, beaucoup de penseurs païens modernes, à cause de leur critique du monothéisme biblique, ont été attaqués et stigmatisés soit comme des athées impénitents soit comme des porte-drapeaux spirituels du fascisme. Particulièrement Nietzsche, Heidegger, et plus récemment Alain de Benoist ont été attaqués pour avoir soi-disant épousé une philosophie qui, pour leurs détracteurs contemporains, rappelait les premières tentatives nationales-socialistes de « déchristianiser » et de « repaganiser » l’Allemagne [10]. Ces attaques semblent injustifiées. Jean Markale observe : « On pourrait affirmer que le nazisme et le stalinisme ont été des religions à cause des actes qu’ils ont provoqués. Ils l’ont été dans la mesure où se sous-tendait un évangile, au sens étymologique pur… Un véritable paganisme ne peut être orienté que sur le plan de la sublimation. Il ne peut être au service d’un pouvoir temporel » [11]. Le paganisme semble davantage être une forme de sensibilité qu’un crédo politique donné, et avec l’épuisement du christianisme, on ne peut pas exclure que le premier s’épanouisse à nouveau en Europe.

    Le paganisme contre le désert monothéiste

    Deux mille ans de monothéisme judéo-chrétien ont laissé leur marque sur la civilisation occidentale. Au vu de cela, il ne faut pas être surpris que la glorification du paganisme, ainsi que la critique de la Bible et de l’éthique judéo-chrétienne – spécialement lorsqu’elles viennent de la droite du spectre de la société – aient peu de chances de gagner la popularité dans la cité laïque. Il suffit de regarder la société américaine où les attaques contre les principes judéo-chrétiens sont souvent regardées avec suspicion, et où la Bible et le mythe biblique du « peuple élu » de Dieu jouent encore un rôle important dans le dogme constitutionnel américain [12]. Bien que la cité laïque soit maintenant devenue indifférente à la théologie judéo-chrétienne, les principes qui proviennent de l’éthique judéo-chrétienne, tels que la « paix », l’« amour », et la « fraternité universelle », montrent encore des signes de bonne santé. Dans la cité laïque, de nombreux penseurs libéraux et socialistes, tout en abandonnant la croyance en la théologie judéo-chrétienne, n’ont pas jugé sage d’abandonner l’éthique enseignée par la Bible.

    Quoi qu’on puisse penser de la connotation apparemment obsolète, dangereuse, ou même désobligeante du terme « paganisme européen », il est important de noter que cette connotation est largement due à l’influence historique et politique du christianisme. Etymologiquement, le paganisme est relié aux croyances et aux rituels qui étaient en usage dans les villages et les campagnes européens. Mais le paganisme, dans sa version moderne, peut suggérer aussi une certaine sensibilité et un certain « mode de vie » qui demeurent irréconciliables avec le monothéisme judéo-chrétien. Dans une certaine mesure, les peuples européens continuent à être « païens » parce que leur mémoire nationale, leurs racines géographiques, et, surtout, leurs allégeances ethniques – qui contiennent souvent des allusions à d’anciens mythes, des contes et des formes de folklore – portent des marques particulières de thèmes préchrétiens. Même la résurgence moderne du séparatisme et du régionalisme en Europe apparaît comme une conséquence des vestiges païens. Comme l’observe Markale, « La dictature de l’idéologie chrétienne n’a pas étouffé les valeurs anciennes ; elle les a seulement refoulées dans les ténèbres de l’inconscient » [13]. Le christianisme a été l’un des principaux pourvoyeurs de l’impérialisme, du colonialisme et du racisme dans le Tiers Monde [14].

    Dans la cité laïque moderne, l’influence séculaire et envahissante du christianisme a significativement contribué à l’idée que toute glorification du paganisme, ou, par ailleurs, toute nostalgie de l’ordre gréco-romain, est carrément étrange ou au mieux irréconciliable avec la société contemporaine. Récemment, cependant, Thomas Molnar, un philosophe catholique qui semble avoir des sympathies pour le renouveau culturel du paganisme, a remarqué que les adhérents modernes du néo-paganisme sont plus ambitieux que leurs prédécesseurs. Molnar écrit que le but du renouveau païen ne signifie pas nécessairement un retour au culte des anciennes déités européennes ; il exprime plutôt le besoin de forger une autre civilisation, ou, encore mieux, une version modernisée de « l’hellénisme scientifique et culturel » qui était autrefois une référence commune à tous les peuples européens. Et avec une sympathie visible pour les efforts polythéistes de certains conservateurs païens modernes, Molnar ajoute : « La question n’est pas de conquérir la planète, mais plutôt de promouvoir un œcoumène des peuples et des civilisations qui ont redécouvert leurs origines. On peut supposer que la domination des idéologies apatrides, notamment les idéologies du libéralisme américain et du socialisme soviétique, va prendre fin. On croit en un paganisme réhabilité afin de rendre aux peuples leur véritable identité qui existait avant la corruption monothéiste » [15].

    Une vision aussi candide de la part d’un catholique peut aussi apporter un éclairage sur l’étendue de la désillusion parmi les chrétiens dans leurs cités laïques. Le monde sécularisé rempli d’abondance et de richesses ne semble pas avoir satisfait les besoins spirituels de l’homme. Ou alors comment expliquer que des foules de jeunes Européens et Américains préfèrent se rendre dans des ashrams indiens païens plutôt que dans leurs propres sites sacrés obscurcis par le monothéisme judéo-chrétien ?

    Désireux de dissiper le mythe de l’« arriération » païenne, et dans un effort pour redéfinir le paganisme européen dans l’esprit des temps modernes, les protagonistes contemporains du paganisme se sont donnés beaucoup de mal pour présenter sa signification d’une manière plus attractive et plus érudite. L’une de leurs figures les plus en vue, Alain de Benoist, résume la signification moderne du paganisme par les mots suivants :

    « Le néo-paganisme, si néo-paganisme il y a, n’est pas un phénomène de secte – comme l’imaginent, non seulement ses adversaires, mais aussi des groupes et des chapelles parfois bien intentionnées, parfois maladroits, souvent involontairement comiques et parfaitement marginaux… ce qui nous semble surtout à redouter aujourd’hui, du moins selon l’idée que nous nous en faisons, c’est moins la disparition du paganisme que sa résurgence sous des formes primitives ou puériles, apparentées à cette ‘religiosité seconde’ dont Spengler faisait, à juste titre, l’un des traits caractéristiques des cultures en déclin, et dont Julius Evola écrit qu’elle ‘correspond généralement à un phénomène d’évasion, d’aliénation, de compensation confuse, n’ayant aucune répercussion sérieuse sur la réalité’. » [16]

    Le paganisme, en tant que profusion de cultes et de sectes bizarres, n’est pas ce que les penseurs païens modernes ont à l’esprit. Il y a un siècle, le philosophe païen Friedrich Nietzsche avait déjà observé dans L’Antéchrist que lorsqu’une nation devient trop dégénérée ou trop déracinée, elle doit placer son énergie dans diverses formes de cultes orientaux, et que simultanément « elle doit changer son propre dieu » (979). Aujourd’hui, les paroles de Nietzsche sonnent d’une manière plus prophétique que jamais. Sous l’emprise de la décadence et de l’hédonisme rampant, les masses de la cité laïque recherchent une évasion par procuration avec les gourous indiens ou parmi une foule de prophètes orientaux. Mais au-delà de ce semblant de transcendance et derrière la haine de soi des Occidentaux, accompagnée d’une infatuation puérile pour des mascottes orientales, il y a davantage qu’une lassitude passagère pour le monothéisme chrétien. Quand les cultes modernes se laissent tenter par la découverte d’un paganisme perverti, ils pourraient aussi être à la recherche du sacré qui est devenu souterrain à cause du discours judéo-chrétien dominant.

    Du désert monothéiste à l’anthropologie communiste

    Le monothéisme a-t-il introduit en Europe une « anthropologie » responsable de l’expansion de la société massifiée égalitaire et de la montée du totalitarisme, comme certains penseurs païens semblent le suggérer ? Certains auteurs semblent soutenir cette thèse, affirmant que les racines de la tyrannie ne se trouvent pas à Athènes ou à Sparte, mais qu’au contraire elles peuvent être retrouvées à Jérusalem. Dans un dialogue avec Molnar, de Benoist suggère que le monothéisme affirme l’idée d’une seule vérité absolue ; c’est un système où l’idée de l’ennemi est associée au mal, et où l’ennemi doit être physiquement exterminé (Cf. Deutéronome, 13). Bref, observe de Benoist, l’universalisme judéo-chrétien, il y a deux mille ans, a préparé la scène pour la montée des aberrations égalitaires modernes et de leurs rejetons laïques modernes, incluant le communisme.

    « Qu’il existe des régimes totalitaires ‘sans Dieu’ est tout-à-fait évident, l’Union Soviétique par exemple. Ces régimes, cependant, sont les ‘héritiers’ de la pensée chrétienne au sens où Carl Schmitt a démontré que la majorité des principes politiques modernes sont des principes théologiques sécularisés. Ils font descendre sur terre une structure d’exclusion ; la police de l’âme laisse la place à la police de l’Etat ; les guerres idéologiques succèdent aux guerres religieuses. » [17]

    Des observations similaires ont été faites plus tôt par le philosophe Louis Rougier ainsi que par le politologue Vilfredo Pareto, tous deux représentant la « vieille garde » des penseurs païens et dont les recherches philosophiques étaient dirigées vers la réhabilitation du polythéisme politique européen. Rougier et Pareto s’accordent à penser que le judaïsme et sa forme pervertie, le christianisme, introduisirent dans la structure conceptuelle européenne un type de raisonnement étranger qui conduit aux vœux pieux, à l’utopisme, et aux divagations sur l’avenir statique [18]. Similaire à celle des marxistes d’aujourd’hui, la croyance des premiers chrétiens en l’égalitarisme a dû avoir un formidable impact sur les masses défavorisées d’Afrique du Nord et de Rome, dans la mesure où elle promettait l’égalité aux « damnés de la terre », aux odium generis humani, et à tous les prolos du monde. Parlant des proto-communistes chrétiens, Rougier rappelle que le christianisme tomba très tôt sous l’influence du dualisme iranien tout comme des visions eschatologiques des apocalypses juives. De même, les juifs et plus tard les chrétiens adoptèrent la croyance selon laquelle le bon qui souffre dans le présent sera récompensé dans le futur. Dans la cité laïque, le même thème fut plus tard incorporé dans les doctrines socialistes modernes qui promettaient un paradis séculier. « Il y a deux empires juxtaposés dans l’espace », écrit Rougier, « l’un gouverné par Dieu et ses anges, l’autre par Satan et Bélial ». Les conséquences de cette vision-du-monde largement dualiste aboutirent, après un certain temps, à l’attitude chrétienne-marxiste voyant leurs ennemis politiques comme ayant toujours tort, et se voyant eux-mêmes comme ayant toujours raison. Pour Rougier, l’intolérance gréco-romaine ne put jamais prendre des proportions aussi totales et absolues d’exclusion religieuse ; l’intolérance envers les chrétiens, les juifs et d’autres sectes fut sporadique, visant certaines coutumes religieuses jugées contraires à la loi coutumière romaine (comme la circoncision, les sacrifices humains, les orgies sexuelles et religieuses) [19].

    En se coupant des racines polythéistes européennes, et en acceptant le christianisme, les Européens commencèrent graduellement à adhérer à la vision-du-monde qui insistait sur l’égalité des âmes, et sur la nécessité d’apporter l’évangile de Dieu à tous les peuples, sans distinction de croyance, de race ou de langue (Paul, Galates, 3 : 28). Au cours des siècles suivants, ces cycles égalitaires, sous des formes sécularisées, entrèrent d’abord dans la conscience des Occidentaux, puis de toute l’humanité. Alain de Benoist écrit :

    « En accord avec le processus classique du développement et de la dégradation des cycles, le thème égalitaire est passé dans notre culture du stade de mythe (l’égalité devant Dieu) au stade d’idéologie (l’égalité entre tous) ; après cela, il est passé au stade de ‘prétention scientifique’ (affirmation du fait égalitaire). Bref, du christianisme à la démocratie, puis au socialisme et au marxisme. Le plus sérieux reproche que l’on puisse formuler contre le christianisme est qu’il a inauguré ce cycle égalitaire en introduisant dans la pensée européenne une anthropologie révolutionnaire, au caractère universaliste et totalitaire. » [20]

    On pourrait probablement dire que le monothéisme judéo-chrétien, dans la mesure où il implique l’universalisme et l’égalitarisme, suggère aussi l’exclusivisme religieux qui émane directement de la croyance à une vérité incontestée. La croyance chrétienne en l’unicité théologique – par exemple qu’il n’existe qu’un seul Dieu, et donc une seule vérité – a naturellement conduit, au cours des siècles, à la tentation chrétienne de supprimer ou d’abaisser toutes les autres vérités et valeurs. On peut dire que lorsqu’une secte proclame que sa religion est la clé du mystère de l’univers et qu’en plus cette secte prétend avoir des aspirations universelles, la croyance en l’égalité et la suppression de toutes les différences humaines s’ensuivront. De même, l’intolérance chrétienne envers les « infidèles » pouvait toujours être justifiée comme une réponse légitime à ceux qui se sont éloignés de la croyance en la vérité de Yahvé. D’où le concept de la « fausse humilité » chrétienne envers les autres confessions, un concept qui est particulièrement évident dans l’attitude chrétienne envers les juifs. Bien que presque identiques dans leur culte d’un seul dieu, les chrétiens ne purent jamais accepter le fait qu’ils devaient aussi adorer la déité de ceux qu’ils abhorraient avant tout comme peuple déicide. De plus, alors que le christianisme a toujours été une religion universaliste, accessible à n’importe qui dans le monde, le judaïsme est resté la religion ethnique du seul peuple juif [21]. Comme l’écrit de Benoist, le judaïsme approuve son propre nationalisme, par opposition au nationalisme des chrétiens qui est constamment démenti par les principes universalistes chrétiens. Au vu de cela, « l’antisémitisme chrétien », écrit de Benoist, « peut à juste titre être décrit comme une névrose ». Se pourrait-il que la disparition définitive de l’antisémitisme, ainsi que de la haine interethnique virulente, présuppose d’abord le reniement de la croyance chrétienne en l’universalisme ?

    La notion païenne du sacré

    Aux critiques qui disent que le polythéisme est une chose de l’esprit préhistorique et primitif, incompatible avec les sociétés modernes, on pourrait répondre que le paganisme n’est pas nécessairement le retour à un « paradis perdu » ou la nostalgie d’une restauration de l’ordre gréco-romain. Pour les païens conservateurs, faire allégeance au « paganisme » signifie ranimer les origines historiques de l’Europe, et faire revivre certains aspects sacrés de la vie qui existaient en Europe avant la montée du christianisme. On pourrait aussi ajouter que, en ce qui concerne la prétendue suprématie ou modernité du judéo-christianisme face à l’arriération du polythéisme indo-européen, les religions judéo-chrétiennes, en termes de modernité, ne sont pas moins arriérées que les religions païennes. Sur ce point, de Benoist écrit :

    « De même qu’il y avait hier spectacle grotesque à voir dénoncer les ‘idoles païennes’ par des missionnaires chrétiens adorateurs de leurs propres gris-gris, il y a aujourd’hui quelque comique à voir dénoncer le ‘passé’ (européen) par ceux qui ne cessent de vanter la continuité judéo-chrétienne et de nous renvoyer à l’exemple ‘toujours actuel’ d’Abraham, Jacob, Isaac et autres Bédouins protohistoriques. » [22]

    D’après certains penseurs païens, la rationalisation judéo-chrétienne du temps historique a empêché la projection des passés nationaux, et, en faisant cela, elle a contribué d’une manière significative à la « désertification » du monde. Au siècle dernier, Ernest Renan observa que le judaïsme ne connaît pas la notion de sacré, parce que « le désert lui-même est monothéiste » [23]. D’une manière similaire, Alain de Benoist dans L’Eclipse du sacré, en citant Harvey Cox dans The Secular City, écrit que la perte du sacré, qui cause aujourd’hui le « désenchantement » de la société moderne, n’est que la conséquence légitime de la renonciation biblique à l’histoire. D’abord, le désenchantement de la nature avait commencé avec la Création ; la désacralisation de la politique avec l’Exode ; et la désacralisation des valeurs avec l’Alliance du Sinaï, spécialement après l’interdiction des idoles (p. 129). Continuant avec des analyses similaires, Mircea Eliade, un auteur lui-même influencé par le monde païen, ajoute que le ressentiment judaïque envers l’idolâtrie païenne vient du caractère ultra-rationnel des lois mosaïques qui rationalisent tous les aspects de la vie par une myriade de prescriptions, de lois et d’interdictions :

    « La désacralisation de la Nature, la dévaluation de l’activité culturelle, bref, le rejet violent et total de la religion cosmique, et surtout l’importance décisive conférée à la régénération spirituelle par le retour certain de Yahvé, furent la réponse des prophètes aux crises historiques menaçant les deux royaumes juifs. » [24]

    Certains pourraient objecter que le catholicisme a sa propre forme de sacré et que, à la différence de certaines autres formes de croyances judéo-chrétiennes, il déploie sa propre transcendance spirituelle. Mais il y a des raisons de croire que le concept catholique du sacré n’émerge pas sui generis, mais plutôt comme un substrat de l’amalgame entre christianisme et paganisme. Comme le remarque de Benoist, le christianisme doit sa manifestation du sacré (lieux saints, pèlerinages, fêtes de Noël, et panthéon des saints) à l’indomptable courant souterrain de la sensibilité païenne et polythéiste. Il semble donc que le renouveau païen représente aujourd’hui moins une religion normative, au sens chrétien du mot, qu’un certain outillage spirituel qui se trouve en opposition avec la religion des juifs et des chrétiens. Par conséquent, comme le suggèrent certains penseurs païens, le remplacement possible de la vision-du-monde monothéiste par la vision-du-monde polythéiste ne signifie pas seulement le « retour des dieux », mais aussi le retour de la pluralité des valeurs sociales.

    Le courage, l’honneur personnel, et le dépassement spirituel et physique sont souvent cités comme les plus importantes vertus du paganisme. Contrairement à l’optimisme utopien chrétien et marxiste, le paganisme met l’accent sur le sens du tragique, le tragique – comme cela apparaît dans les tragédies grecques – qui soutient l’homme dans ses épreuves prométhéennes et qui rend sa vie digne d’être vécue [25]. C’est le sens païen du tragique qui peut expliquer le destin de l’homme – le destin, qui pour les anciens Indo-Européens « poussait à l’action, à l’effort et au dépassement de soi » [26]. Hans Günther résume cet aspect par les paroles suivantes :

    « La religiosité indo-européenne ne dérive d’aucune espèce de crainte, que ce soit la crainte de la divinité ou la crainte de la mort. Les paroles d’un poète romain du Bas-Empire, signalant que la crainte fut jadis la matrice des dieux (Statius, Thebais III, 661 : primus in orbe fecit deos timor) ne révèlent d’aucune façon la sensibilité religieuse indo-européenne. La ‘crainte du Seigneur’ (Proverbes, Salomon, IX, 10 ; Psaume, 111, 30) n’a jamais constitué le commencement de la sagesse ou de la foi, dans les pays où s’est déployée librement la religiosité indo-européenne. » [27]

    Certains ont suggéré que les plus grandes civilisations sont celles qui ont montré un sens fort du tragique et qui n’ont eu aucune crainte de la mort [28]. Dans le concept païen du tragique, l’homme est encouragé à prendre ses responsabilités devant l’histoire parce que l’homme est le seul qui donne un sens à l’histoire. Commentant l’œuvre de Nietzsche, Giorgio Locchi écrit que dans la cosmogonie païenne, seul l’homme est considéré comme le forgeur de son propre destin (faber suae fortunea), exempt de déterminisme biblique ou historique, de « grâce divine » ou de contraintes économiques et matérielles [29]. Le paganisme met l’accent sur une attitude héroïque face à la vie, contrairement à l’attitude chrétienne de culpabilité et de crainte face à la vie. Sigrid Hunke parle d’une essentialisation de la vie, puisque la vie comme la mort ont la même essence et ne sont jamais séparées. La vie, qui à tout moment est un face-à-face avec la mort, rend le futur permanent à chaque instant, et la vie devient éternelle en acquérant une profondeur insondable et en assumant une valeur d’éternité.

    Pour Hunke, avec d’autres auteurs de sensibilité païenne, pour restaurer ces vertus païennes dans la cité laïque, l’homme doit d’abord abandonner la logique dualiste de l’exclusion religieuse et sociale, « une logique qui a été responsable des extrémismes qui opposent non seulement les individus mais les partis et les peuples et qui, depuis l’Europe, ont répandu dans le monde cette coupure dualiste qui a pris des proportions planétaires » [30]. Pour atteindre ce but ambitieux, l’homme occidental doit d’abord repenser le sens de l’histoire.

    La terreur de l’histoire

    Les païens modernes nous rappellent que le monothéisme judéo-chrétien a substantiellement altéré l’attitude de l’homme envers l’histoire. En assignant à l’histoire un but spécifique, le judéo-christianisme a dévalué tous les événements passés, sauf ceux qui arborent le signe de la théophanie de Yahvé. Indubitablement, Yahvé admet que l’homme peut avoir une histoire, mais seulement dans la mesure où l’histoire est dotée d’un but assigné, d’un but déterminé, et d’un but spécifique. Si l’homme, cependant, continue à s’accrocher au concept de l’histoire qui évoque la mémoire collective de sa tribu ou de son peuple, il court le risque de provoquer la colère de Yahvé. Pour les juifs, les chrétiens, ainsi que pour les marxistes, l’historicité n’est pas l’essence véritable de l’homme ; l’essence véritable de l’homme est au-delà de l’histoire. On pourrait observer que le concept judéo-chrétien de la fin de l’histoire s’accorde très bien avec les doctrines égalitaires et pacifistes qui s’inspirent elles-mêmes, souvent inconsciemment, du proverbe biblique : « Le loup vivra avec la brebis, et le léopard se couchera au coté du chevreau » (Isaïe, 11 : 6). De Benoist note dans L’éclipse que, à la différence du concept païen de l’histoire qui implique une solidarité organique et des liens communautaires, le concept monothéiste de l’histoire crée des divisions. De même, Yahvé doit interdire les « mélanges » entre le présent et le passé, entre l’homme et le divin, entre Israël et les goyim [31]. Les chrétiens, bien sûr, rejetteront l’exclusivisme juif – comme leur prosélytisme religieux séculaire le démontre amplement –, mais ils conserveront néanmoins leur propre marque d’exclusivisme contre les musulmans « infidèles », les païens, et autres « faux croyants ».

    Contrairement au dogme judéo-chrétien qui affirme que le temps historique part d’un père unique, dans le paganisme européen il n’y a pas de trace d’un commencement du temps ; au contraire, le temps historique est vu comme un perpétuel recommencement, l’« éternel retour » émanant de pères multiples et différents. Dans la cosmogonie païenne, comme l’écrit de Benoist, le temps est le reflet d’une conception de l’histoire non-linéaire ou sphérique, une conception dans laquelle le passé, le présent et le futur ne sont pas perçus comme des tranches de temps cosmique irrévocablement coupées l’une de l’autre, ou se suivant l’une l’autre sur la même ligne. Au contraire, le présent, le passé et le futur sont perçus comme des dimensions de la réalité (L’éclipse, p. 131). Dans la cosmogonie païenne, il incombe à chaque peuple de s’assigner à lui-même un rôle dans l’histoire, ce qui signifie en pratique qu’il ne peut y avoir de peuple auto-désigné occupant la scène centrale de l’histoire. Et de même qu’il est erroné de parler d’une vérité unique, il est également faux de maintenir que toute l’humanité doit suivre une même et unique direction historique, comme cela est proposé par l’universalisme judéo-chrétien et sa retombée séculière de la « démocratie mondiale ».

    Le concept judéo-chrétien de l’histoire suggère que le flux du temps historique est monolinéaire et donc limité par sa signification et son sens. Désormais, pour les juifs et les chrétiens, l’histoire ne peut être appréhendée que comme une totalité gouvernée par un sens de la fin ultime et de l’accomplissement de l’histoire. Pour les juifs comme pour les chrétiens, l’histoire apparaît au mieux comme une parenthèse, au pire comme un épisode exécrable ou une « vallée de larmes », qui doit être un de ces jours effacée de la terre et transcendée par le paradis.

    De plus, le monothéisme judéo-chrétien exclut la possibilité d’un retour ou d’un « recommencement » historique ; l’histoire doit se déployer d’une manière prédéterminée en faisant son chemin vers un but final. Dans la cité laïque moderne, l’idée de la finalité chrétienne sera transposée dans le mythe d’une société « sans classes » finie, ou d’une société de consommation libérale apolitique et a-historique. Voici comment de Benoist la voit dans L’éclipse :

    « La légitimation par le futur qui remplace la légitimation des temps immémoriaux autorise tous les déracinements, toutes les émancipations concernant l’adhésion à sa forme originelle. Comme par hasard, ce futur utopique qui remplace un passé mythique est toujours générateur de tromperies, parce que ce qu’il annonce de mieux doit constamment être repoussé à une date ultérieure. La temporalité n’est plus un élément fondateur du déploiement de l’être qui tente de se saisir de l’enjeu du monde – la temporalité est poursuivie dans un but, atteinte pour une fin ; attente et non plus communion. Soumettre globalement le devenir historique à un sens obligatoire signifie en fait enfermer l’histoire dans le règne de l’objectivité, qui réduit les choix, les orientations et les projets. » (pp. 155-156)

    Seul le futur peut permettre aux juifs et aux chrétiens de « rectifier » le passé. Seul le futur assume la valeur de la rédemption. Désormais, pour les juifs et les chrétiens, le temps historique n’est plus réversible ; à partir de maintenant, chaque événement historique prend le sens de la providence divine, du « doigt de Dieu », ou d’une théophanie. Dans la cité laïque, cette ligne de la pensée monolinéaire donnera naissance à la « religion » du progrès et à la croyance en la croissance économique illimitée. Moïse ne reçut-il pas les Lois à un certain endroit et à un certain moment, et plus tard Jésus ne prêcha-t-il pas, n’accomplit-il pas des miracles, et ne fut-il pas crucifié à un moment et en un lieu spécifiquement signalés ? Pour les communistes, la fin de l’histoire ne commence-t-elle pas avec la Révolution bolchevik, et pour les libéraux avec le siècle américain ? Ces interventions « divines » dans l’histoire humaine ne doivent jamais se répéter. Eliade résume cet aspect de la manière suivante :

    « Sous la ‘pression de l’histoire’ et soutenue par l’expérience prophétique et messianique, une nouvelle interprétation des événements historiques apparaît parmi les enfants d’Israël. Sans renoncer finalement au concept traditionnel des archétypes et des répétitions, Israël tente de ‘sauver’ les événements historiques en les regardant comme des présences actives de Yahvé… Le messianisme leur donne une valeur nouvelle, spécialement en abolissant leur possibilité de répétition ad infinitum. Quand le Messie viendra, le monde sera sauvé une fois pour toutes et l’histoire cessera d’exister. » [31]

    Directement commandée par la volonté de Yahvé, l’histoire fonctionne désormais comme une série d’événements, chacun d’entre eux devenant irrévocable et irréversible. L’histoire n’est pas seulement rejetée, mais aussi combattue. Pierre Chaunu, un historien contemporain français, observe que « le rejet de l’histoire est une tentation des civilisations qui sont issues du judéo-christianisme » [32]. D’une manière similaire, Michel Maffesoli écrit que le totalitarisme survient dans les pays qui sont hostiles à l’histoire, et il ajoute : « Nous entrons maintenant dans le règne de la finalité propice à l’eschatologie dont le résultat est le christianisme et ses formes profanes, le libéralisme et le marxisme » [33].

    Les observations précédentes nécessitent quelques commentaires. Mais si l’on accepte l’idée de la fin de l’histoire, comme le proposent les monothéistes, les marxistes et les libéraux, dans quelle mesure les souffrances historiques peuvent-elles être expliquées ? Comment est-il possible, d’un point de vue libéral ou marxiste, de « racheter » les oppressions passées, les souffrances collectives, les déportations et les humiliations qui ont rempli l’histoire ? Il suffit de dire que cette énigme ne fait que souligner la difficulté concernant le concept de justice distributive dans la cité laïque égalitaire. Si une société vraiment égalitaire émerge miraculeusement, elle sera inévitablement une société d’élus – ceux qui, comme l’a remarqué Eliade, auront réussi à échapper à la pression de l’histoire en naissant simplement au bon moment, au bon endroit et dans le bon pays. Paul Tillich a remarqué, il y a quelque temps, qu’une telle égalité entraînerait une immense inégalité historique, puisqu’elle exclurait ceux qui, durant leur temps de vie, ont vécu dans une société inégale, ou – pour reprendre les mots d’Arthur Koestler – qui ont péri avec un « haussement d’épaules de l’éternité » [34]. Ces remarques de Koestler et Eliade illustrent les difficultés des idéologies salutaires modernes qui tentent d’« arrêter » le temps et de créer un paradis séculier. Ne vaudrait-il pas mieux, en temps de grandes crises, emprunter la notion païenne d’histoire cyclique ? Cela semble être le cas de certains peuples d’Europe de l’Est qui, en temps de crises ou de catastrophes, ont souvent recours au folklore et aux mythes populaires qui les aident, d’une manière presque cathartique, à mieux accepter leur triste situation. Locchi écrit :

    « Un nouveau commencement de l’histoire est possible. La vérité historique n’existe pas. Si la vérité historique existait vraiment, alors il n’y aurait pas d’histoire. La vérité historique doit être retrouvée sans cesse ; elle doit toujours être transformée en action. Et pour nous, c’est exactement le sens de l’histoire. » [35]

    Nous pourrions conclure que pour les chrétiens c’est le Christ qui définit la valeur d’un être humain, pour un juif c’est le judaïsme qui jauge de l’« élection » de quelqu’un, et pour Marx ce n’est pas la qualité de l’homme qui définit la classe mais plutôt la qualité de la classe qui définit l’homme. On devient donc « élu » en vertu de son affiliation à sa classe ou à sa croyance religieuse.

    Païens ou monothéistes : qui sont les plus tolérants ?

    Comme nous l’avons observé, Yahvé, similaire à ses futurs successeurs séculiers, dans le rôle de l’unique créateur de vérité, s’oppose à la présence des autres dieux et des autres valeurs. Comme c’est un réductionniste, tout ce qui existe en-dehors de son troupeau doit être soit puni, soit détruit. On peut observer que dans toute l’histoire, les vrais croyants monothéistes ont été encouragés, au nom de vérités historiques « supérieures », à punir ceux qui s’écartaient de la direction indiquée par Yahvé. Walter Scott écrit :

    « Dans de nombreux cas la loi mosaïque de représailles, « œil pour œil, dent pour dent », fut invoquée par les Israélites pour justifier les atrocités qu’ils avaient commises contre leurs ennemis vaincus… L’histoire des campagnes israélites montre que les Hébreux étaient le plus souvent les agresseurs. » [36]

    Ainsi, au nom de la vérité historique, les anciens Hébreux purent légitimer le massacre des païens cananéens, et au nom de la révélation chrétienne, les Etats chrétiens légitimèrent les guerres contre les hérétiques infidèles, les juifs et les païens. Dans ce contexte, il serait cependant imprécis de minimiser la violence païenne. La destruction de la ville de Troie par les Grecs, la destruction de Carthage par les Romains, montrent clairement la nature souvent totale et sanglante des guerres conduites par les anciens Grecs et Romains. Cependant, il faut aussi souligner que nous trouvons rarement parmi les Anciens l’attitude auto-satisfaite qui accompagnait les victoires militaires chrétiennes et juives. Les Romains et les Grecs ne tentaient que rarement, sinon jamais, après la destruction militaire de leurs adversaires, de les convertir à leurs propres déités. Par contre, l’Evangile comme l’Ancien Testament sont parsemés d’actes de justice auto-satisfaits qui justifieront à leur tour une violence « rédemptrice » contre les adversaires. De même, dans la cité laïque moderne, faire la guerre pour la démocratie est devenu un moyen particulièrement odieux d’effacer toutes les sociétés différentes qui refusent la « théologie » du progrès mondial et qui fuient le crédo de la « démocratie mondiale ». Pour souligner ce point, Pierre Gripari écrit que le judaïsme, le christianisme, et leurs rejetons séculiers, le nazisme, le socialisme et le libéralisme sont des doctrines barbares qui n’ont pas leur place dans le monde moderne (p. 60).

    Par contre, remarque de Benoist, un système qui reconnaît un nombre illimité de dieux reconnaît aussi la pluralité des cultes offerts en leur honneur, et surtout la pluralité des coutumes, des systèmes politiques et sociaux, et des conceptions du monde dont ces dieux sont les expressions sublimes [37]. Il s’ensuit que les païens, les adeptes du polythéisme, sont considérablement moins inclinés à l’intolérance. Leur tolérance relative est principalement due au rejet de la notion de « tiers-exclu » (« der ausgeschlossene Dritte ») et du dualisme judéo-chrétien.

    Pour souligner la tolérance relative des païens, il faut mentionner l’attitude des païens indo-européens envers leurs adversaires durant un affrontement militaire. Jean Haudry remarque que, pour les païens, la guerre était conduite selon des règles strictes ; la guerre était déclarée selon des rituels qui sollicitaient d’abord l’aide des dieux et demandaient leur colère contre l’adversaire. La conduite de la guerre était soumise à des règles bien définies, et par conséquent « la victoire consistait à briser la résistance, et pas forcément à détruire l’adversaire » (p. 161). Au vu du fait que le judéo-christianisme ne permet pas des vérités relatives, ni des vérités différentes ou contradictoires, il adoptera souvent la politique de la guerre totale envers ses adversaires. Eliade écrit que « l’intolérance et le fanatisme caractéristiques des prophètes et des missionnaires des trois religions monothéistes ont leur modèle et leur justification dans l’exemple de Yahvé » [38].

    Comment l’intolérance monothéiste ressurgit-elle dans la cité laïque soi-disant tolérante ? Quelles sont les conséquences laïques du monothéisme judéo-chrétien à notre époque ? Dans les systèmes contemporains, ce sont les opposants, les indécis – c’est-à-dire ceux qui n’ont pas pris parti, et ceux qui refusent les eschatologies politiques modernes – qui deviennent les cibles de l’ostracisme et de la persécution : ceux qui aujourd’hui contestent l’utilité de l’idéologie des « droits de l’homme », du mondialisme, ou de l’égalité. Bref, ceux qui rejettent le credo libéral et communiste.

    En conclusion, on pourrait dire que dès le début de son développement, le monothéisme judéo-chrétien entreprit de démythifier et de désacraliser le monde païen en remplaçant lentement les anciennes croyances païennes par le règne de la Loi judaïque. Durant ce processus qui dura des siècles, le christianisme supprima graduellement tous les vestiges païens qui coexistaient avec lui. Le processus actuel de désacralisation et d’« entzauberung » de la vie et de la politique semble avoir résulté non de l’éloignement fortuit des Européens vis-à-vis du christianisme, mais plutôt de la disparition graduelle de la notion païenne du sacré qui coexista pendant longtemps avec le christianisme. Le paradoxe de notre siècle est que le monde occidental est saturé de mentalité judéo-chrétienne au moment où les églises et les synagogues sont presque vides.

    Notes

    [1] Charles Norris Cochrane, Christianity and Classical Culture (New York: Oxford UP, 1957), 254-55, 329.

    [2] T. R. Glover, The Conflict of Religion in the Early Roman Empire (1909; Boston: Beacon, 1960), 242, 254, passim.

    [3] Friedrich Nietzsche, Der Antichrist, in Nietzsches Werke (Salzburg/Stuttgart: Verlag "Das Berlgand-Buch," 1952), 983, para. 21.

    [4] Pierre Gripari, L’histoire du méchant dieu (Lausanne : L’Age d’Homme, 1987), 101-2.

    [5] Michel Marmin, « Les pièges du folklore », in La Cause des peuples (Paris : édition Le Labyrinthe, 1982), 39-44.

    [6] Nicole Belmont, Paroles païennes (Paris : édition Imago, 1986), 160-61.

    [7] Alain de Benoist, « Noël », Les Cahiers européens (Paris : Institut de documentations et d'études européens, 1988).

    [8] Jean Markale et autres, « Mythes et lieux christianisés », L’Europe païenne (Paris : Seghers, 1980), 133.

    [9] Sur les conservateurs révolutionnaires européens, voir l’ouvrage séminal d’Armin Möhler, Die Konservative Revolution in Deutschland, 1919-1933 (Darmstadt: Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1972). Voir aussi Tomislav Sunic, Against Democracy and Equality: The European New Right (New York: Peter Lang, 1990).

    [10] Voir notamment l’ouvrage d’Alfred Rosenberg, Der Mythus des 20. Jahrhunderts (München: Hoheneichen Verlag, 1933). Il faut aussi signaler le nom de Wilhelm Hauer, Deutscher Gottschau (Stuttgart: Karl Gutbrod, 1934), qui popularisa largement la mythologie indo-européenne parmi les nationaux-socialistes ; aux pages 240-254, Hauer discute de la différence entre les croyances sémitiques judéo-chrétiennes et le paganisme européen.

    [11] Jean Markale, « Aujourd’hui, l’esprit païen ? », in L’Europe païenne (Paris : Seghers, 1980), 15. Le livre contient des études sur le paganisme slave, celtique, latin, et gréco-romain.

    [12] Milton Konvitz, Judaism and the American Idea (Ithaca: Cornell UP, 1978), 71. Jerol S. Auerbach, "Liberalism and the Hebrew Prophets," in Commentary 84:2 (1987):58. Comparer avec Ben Zion Bokser dans "Democratic Aspirations in Talmudic Judaism", in Judaism and Human Rights, ed. Milton Konvitz (New York: Norton, 1972) : « Le Talmud a ordonné avec une grande emphase que toute personne accusée de la violation d’une loi bénéficiera d’un procès loyal et que devant la loi tous seraient scrupuleusement égaux, que ce soit un roi ou un indigent » (146). Ernst Troeltsch, Die Soziallehren der christlichen Kirchen and Gruppen (1922; Aalen: Scientia Verlag, 1965), 768 ; aussi le passage "Naturrechtlicher and liberaler Character des freikirchlichen Neucalvinismus" (762-72). Comparer avec Georg Jellinek, Die Erklärung der Menschen-und Bürgerrechte (Leipzig: Duncker and Humblot, 1904) : « L’idée d’établir légalement les droits inaliénables, inhérents et sacrés des individus, n’a pas des origines politiques, mais religieuses » (46). Aussi Werner Sombart, Die Juden and das Wirtschaftsleben (Leipzig: Verlag Duncker and Humblot, 1911) : « L’américanisme est dans une large mesure du judaïsme dilué » (« geronnene Judentum »), (44).

    [13] David Miller, The New Polytheism (New York: Harper and Row, 1974), 7, passim.

    [14] Serge Latouche, L’occidentalisation du monde (Paris : La Découverte, 1988).

    [15] Thomas Molnar, « La tentation païenne », Contrepoint 38 (1981), 53.

    [16] Alain de Benoist, Comment peut-on être païen ? (Paris : Albin Michel, 1981), 25.

    [17] Alain de Benoist, L’éclipse du sacré (Paris : La Table ronde, 1986), 233 ; voir aussi le chapitre, « De la sécularisation », 198-207. Aussi Carl Schmitt, Die politische Theologie (München and Leipzig: Duncker und Humblot, 1922), 35-46 : « tous les concepts fondamentaux dans la science politique moderne sont des concepts théologiques sécularisés » (36).

    [18] Gérard Walter, Les origines du communisme (Paris : Payot, 1931) : « Les sources judaïques de la doctrine communiste chrétienne » (13-65). Comparer avec Vilfredo Pareto, Les systèmes socialistes (Paris : Marcel Girard, 1926) : « Les systèmes métaphysiques-communistes » (2:2-45). Louis Rougier, La mystique démocratique, ses origines ses illusions (Paris : éd. Albatros, 1983), 184. Voir dans son entièreté le passage, « Le judaïsme et la révolution sociale », 184-187.

    [19] Louis Rougier, Celse contre les chrétiens (Paris : Copernic, 1977), 67, 89. Aussi, Sanford Lakoff, "Christianity and Equality," in Equality, ed. J. Roland Pennock and John W. Chapaman (New York: Atherton, 1967), 128-30.

    [20] Alain de Benoist, « L’Eglise, l’Europe et le Sacré », in Pour une renaissance culturelle (Paris : Copernic, 1979), 202.

    [21] Louis Rougier, Celse, 88.

    [22] Comment peut-on être païen ?, 170, 26. De Benoist s’est trouvé opposé aux dénommés « nouveaux philosophes » néoconservateurs qui ont attaqué son paganisme pour les motifs qu’il était un instrument de l’antisémitisme intellectuel, du racisme et du totalitarisme. Dans sa réponse, de Benoist porte la même accusation contre les « nouveaux philosophes ». Voir « Monothéisme-polythéisme : le grand débat », Le Figaro Magazine, 28 avril 1979, 83 : « Comme Horkheimer, comme Ernest Bloch, comme Levinas, comme René Girard, ce que B. H. Lévy désire, c’est moins d’audace, moins d’idéal, moins de politique, moins de pouvoir, moins d’Etat, moins d’histoire. Ce qu’il attend, c’est l’accomplissement de l’histoire, la fin de toute adversité (l’adversité à laquelle correspond la Gegenständlichkeit hégélienne), la justice désincarnée, la paix universelle, la disparition des frontières, la naissance d’une société homogène... ».

    [23] Ernest Renan, Histoire générale des langues sémitiques (Paris : Imprimerie Impériale, 1853), 6.

    [24] Mircea Eliade, Histoire des croyances et des idées religieuses (Paris : Payot, 1976), 1:369, passim.

    [25] Jean-Marie Domenach, Le retour du tragique (Paris : édition du Seuil, 1967), 44-45.

    [26] Jean Haudry, Les Indo-Européens (Paris : PUF, 1981), 68.

    [27] Hans K. Günther, The Religious Attitude of Indo-Europeans, trans. Vivian Bird and Roger Pearson (London: Clair Press, 1966), 21.

    [28] Alain de Benoist et Pierre Vial, La Mort (Paris : éd. Le Labyrinthe, 1983), 15.

    [29] Giorgio Locchi, « L’histoire », Nouvelle Ecole 27/28 (1975) :183-90.

    [30] Sigrid Hunke, La vraie religion de l’Europe, trad. Claudine Glot et Jean-Louis Pesteil (Paris : Le Labyrinthe, 1985), 253, 274. Le titre original du livre est : Europas eigene Religion: Der Glaube der Ketzer (Bergisch Gladbach: Gustav Lubbe, 1980).

    [31] Mircae Eliade, The Myth of the Eternal Return or, Cosmos and History, trans. Willard R. Trask (Princeton: Princeton UP, 1965), 106-7.

    [32] Pierre Chaunu, Histoire et foi (Paris : Edition France-Empire, 1980), cité par de Benoist, Comment peut-on être païen ?, 109.

    [33] Michel Maffesoli, La violence totalitaire (Paris : PUF, 1979), 228-29.

    [34] Voir Paul Tillich, The Eternal Now (New York: Scribner's, 1963), 41, passim. « Un haussement d’épaules de l’éternité » sont les derniers mots d’Arthur Koestler dans sa nouvelle Darkness at Noon (New York: Modern Library, 1941), 267.

    [35] Georgio Locchi, et al., "Über den Sinn der Geschichte," Das unvergängliche Erbe (Tübingen: Grabert Verlag, 1981), 223.

    [36] Walter Scott, A New Look at Biblical Crime (New York: Dorset Press, 1979), 59. 37. Comment peut-on être païen ?, 157-58. 38. Mircea Eliade, Histoire des croyances, 1:194.

    [CLIO (A Journal of Literature, History, and the Philosophy of History) vol. 24 No 2 winter 1995; 169-188 (Indiana University-Purdue University Fort Wayne)]

    voxnr.com

  • La directrice d'une maison de retraite suspendue pour "racisme"

    La directrice d'une maison de retraite privée de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) a été suspendue de ses fonctions après avoir été accusée de racisme par une partie de son personnel, a-t-on appris auprès groupe Medica France gérant l'établissement.

    "Une enquête interne a été ouverte. Pour l'instant, cette directrice continue d'être rémunérée mais elle est relevée de ses fonctions", a annoncé mercredi à l'AFP une porte-parole de Medica France.

    La décision a été prise mardi, alors qu'une grève, révélée par Le Parisien, avait été déclenchée par une partie du personnel pour demander le départ de cette responsable, qui avait pris ses fonctions en mai dernier.

    "Elle disait y'a trop de Noirs et trop d'Arabes, je vais faire le ménage, mettre du sang propre ici", a témoigné sur place une infirmière, accompagnée d'une collègue.
    "Le problème, c'est qu'il n'y a que des Noirs et des Arabes qui acceptent de faire ce travail", a-t-elle ajouté, en requérant l'anonymat.

    Mais la discussion a rapidement tourné court, une supérieure hiérarchique étant venue signifier aux deux infirmières qu'elles n'avaient "pas à parler à un journaliste pendant les heures de travail".
    Aucun autre responsable de la structure, qui dispose de 96 lits, n'a souhaité répondre à l'AFP.
    Le groupe Medica France dispose de 126 établissements en France et en Italie, dont 89 établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
    Ex-filiale de la Caisse des dépôts (CDC), Medica France a été vendu au fonds de pension britannique Bridge Point en 2003, puis racheté par le fonds BC Partners en 2006.
    17.09.08

  • L'Irlande devra revoter...

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    Communiqué de presse de JEAN-MARIE LE PEN

    Les hommes politiques irlandais et européens se sont mis d’accord sur une stratégie commune : l’Irlande devra revoter sur le traité de Lisbonne, avec éventuellement quelques déclarations interprétatives sur la fiscalité, l’avortement ou la neutralité qui ne modifient en rien le traité constitutionnel.
    Pour ne pas “polluer” les élections européennes, le referendum aurait lieu à l’automne 2009 afin que le Traité de Lisbonne entre en vigueur un an plus tard.
    Il convient de rappeler que le Traité de Lisbonne est mort depuis son rejet par la peuple irlandais le 12 juin dernier et que les tentatives désespérées de Sarkozy et consorts de le ressusciter sont vouées à l’échec.
    Pour sa part, le Front National fera campagne aux élections européennes sur le NON au traité de Lisbonne et OUI à l’Europe des Nations et des peuples libres.

    17.09.08

  • Pourquoi les pays de l'OTAN ne reconnaîtraient-ils pas l'Ossétie du Sud?

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    Flotte russe de la mer Noire

    Par Alexandre Khramtchikhine, pour RIA Novosti - 15 septembre 2008

    Malheureusement, tout le monde ne voit pas aujourd'hui que l'OTAN réduit très rapidement son potentiel militaire, et que l'élargissement de l'Alliance à l'Est, au lieu de la renforcer, l'affaiblit, que presque tous les pays d'Europe continentale envoient des contingents très insignifiants en Afghanistan et refusent d'y combattre, alors que les Anglo-Saxons ne parviennent pas à mener deux guerres à la fois (en Irak et en Afghanistan).

    Les événements en Géorgie ont entièrement confirmé ces tendances.

    La sympathie de tous les pays de l'Alliance est allée à Tbilissi, ce qui était parfaitement évident. Cependant, lors de sa guerre contre la Russie, la Géorgie n'a reçu aucune aide militaire de l'OTAN. Aucune arme ne lui a été livrée, sans même parler d'une intervention directe dans les combats. Bien plus, l'OTAN n'a même pas pu adopter de résolution politique un tant soit peu intelligible sur les événements en Géorgie (quant à l'UE, au lieu de prendre des sanctions contre la Russie, comme elle l'avait initialement annoncé, elle s'est contentée de l'appeler à ne pas "s'isoler elle-même"). La composition de l'escadre de l'OTAN apparue en mer Noire à l'issue de la guerre a confirmé que le bloc s'était avéré inefficace.

    L'OTAN dispose formellement de forces navales bien plus puissantes que la Flotte russe de la mer Noire. Elle dispose, entre autres, de 17 porte-avions, mais aucun d'entre eux n'est apparu en mer Noire. Aucun avion militaire des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Canada, des Pays-Bas ou d'autres pays de l'Alliance ne s'est posé sur les aérodromes de Turquie, de Bulgarie et de Roumanie. Autrement dit, l'escadre est restée sans aucune couverture aérienne (l'aviation turque, sans parler des aviations roumaines et bulgares, n'a pas le potentiel suffisant pour assurer ce genre de couverture). Rien que cela témoigne du fait que l'OTAN n'a pu exercer aucune pression sur la Russie (sans parler d'actions militaires réelles). De tous les navires de l'escadre, seul le destroyer américain USS McFaul avait des moyens lui permettant de frapper des cibles terrestres. D'ailleurs, à cause de l'absence susmentionnée de couverture aérienne, la majeure partie des 90 silos de lancement Mk41 à bord du McFaul contenaient non pas des missiles de croisière Tomahawk, mais des missiles de DCA Standart. En envoyant une telle escadre vers la Géorgie, l'OTAN a en fait montré, à la Russie, qu'elle était impuissante et tentait tant bien que mal, au minimum, de ne pas perdre la face (c'est-à-dire, tout simplement, de rappeler son existence).

    Hélas, la Russie, plus précisément les médias russes, se sont comportés de façon inadéquate, en semant une panique indécente, humiliante pour une grande puissance. On se demande bien quelle menace peut représenter cette escadre. 3-4 porte-avions avec leurs formations, autant de groupes opérationnels de navires lance-missiles et une dizaine d'escadrilles d'avions sur des aérodromes de pays riverains de la mer Noire: voilà qui aurait pu inquiéter. Mais il n'y a rien eu de tel.

    L'admission éventuelle de l'Ukraine et de la Géorgie à l'OTAN signifierait le maintien des tendances apparues dès les années 90, qui se résument au fait que l'OTAN se trouve face à la nécessité de défendre un territoire de plus en plus grand avec des forces qui se réduisent. L'Alliance admet dans ses rangs des pays de moins en moins efficaces sur le plan militaire, alors que ses "vieux" membres perdent, d'année en année, le désir et/ou la possibilité de faire la guerre. C'est pourquoi la crainte éprouvée par les Russes face à l'élargissement de l'OTAN à l'Est ne peut être expliquée que par une sous-information sur la situation réelle et des complexes psychologiques hérités de l'époque de la guerre froide.

    Examinons la question de l'adhésion éventuelle de la Géorgie à l'OTAN.

    Le fait que Tbilissi n'ait pas bénéficié d'une aide réelle de l'OTAN lors de la guerre contre la Russie peut donner lieu à deux questions. Premièrement: pourquoi la Russie craint-elle tellement l'adhésion de la Géorgie à l'Alliance (en effet, peut-on considérer comme un malheur l'adhésion des pays baltes à l'OTAN)? Deuxièmement: pourquoi la Géorgie veut-elle adhérer à un bloc inefficace?

    L'OTAN ne fera jamais la guerre à la Russie (à moins que celle-ci ne s'effondre de l'intérieur). Cela concerne d'autant plus la Géorgie, indépendamment de son adhésion ou non à l'OTAN. Après la défaite essuyée dans la guerre des cinq jours, une nouvelle guerre est impossible dans ce pays. Au mois d'août, Tbilissi pouvait encore supposer que la Russie, qui avait formellement reconnu à ce moment-là l'intégrité territoriale de la Géorgie, n'interviendrait pas dans le conflit. A présent, toute tentative de récupérer l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud entraînerait une guerre contre la Russie. Quelles que soient les circonstances, la Géorgie ne pourra la gagner. Mais pourquoi donc Tbilissi a-t-il besoin de l'OTAN? N'a-t-il pas encore compris qu'aucun pays du bloc n'entrerait en guerre pour le rétablissement de l'intégrité territoriale de la Géorgie? Bien plus, à mon avis, les pays européens de l'OTAN feront maintenant tout leur possible pour que la Géorgie ne soit jamais admise à l'Alliance. La possibilité, même théorique, d'un conflit militaire contre la Russie est la dernière chose dont ils ont besoin. Les Européens ne le diront certainement jamais ouvertement, ils tâcheront de noyer cette question dans des procédures bureaucratiques.

    Un "échange de pièces" serait à coup sûr l'issue la plus raisonnable à cette situation. La Géorgie et tous les pays d'Occident reconnaissent l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, après quoi la Géorgie dans ses nouvelles frontières peut adhérer à n'importe quelle organisation. La Russie ne s'y opposera pas, même sur le plan de la rhétorique. Bien plus, cette décision ferait l'affaire de la Géorgie. Il est parfaitement évident qu'elle ne pourra récupérer les deux républiques, à moins que la Russie ne se désintègre, et même dans ce cas, uniquement au moyen d'un génocide.

    La Géorgie doit reconnaître qu'elle a créé elle-même cette situation: d'abord, par le nationalisme primitif de Gamsakhourdia, ensuite par l'aventure insensée de Saakachvili. Elle doit cesser d'accumuler cette haine insensée qui ne trouvera aucune issue, et gagner enfin une authentique liberté. Ce pays s'intégrera ainsi bien plus facilement aux structures occidentales (Qu'est-ce que cela lui apportera? C'est une autre question).

    Quant à l'Occident, il doit reconnaître que ses actions à l'égard du Kosovo ont créé pour la Russie la possibilité de reconnaître l'indépendance des anciennes autonomies géorgiennes. Il doit cesser d'employer les doubles standards. Moscou, pour sa part, pourrait comprendre enfin que sa peur irrationnelle de l'OTAN est une chose indigne. Cet "échange de pièces" et la constatation de la réalité permettraient à toutes les parties de sortir de l'impasse actuelle et de reprendre l'établissement de relations normales.

    Alexandre Khramtchikhine est chef du service analytique de l'Institut d'analyse politique et militaire.

  • Afghanistan: Robert Gates à Kaboul, Mullen à Islamabad

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    Robert Gates à Kaboul
    Alors que l'Afghanistan ressemble de plus en plus à un cercueil géant pour les forces d'occupation, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, est arrivé mardi à Kaboul en provenance de Bagdad pour des entretiens avec les commandants de la force internationale et avec le président afghan Hamid Karzaï.

    Cette visite de Gates intervient alors que les forces internationales et le gouvernement afghan tentent de faire face au regain de violences des insurgés talibans.

    D'ailleurs, à l'issue d'une rencontre avec le secrétaire américain à la défense, le commandant de l'occupation internationale dirigée par l'OTAN, la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), a par ailleurs déclaré mardi soir avoir besoin de 10.000 hommes supplémentaires pour « combattre l'insurrection des talibans ».
    Sans renforts rapides de troupes au sol, "le danger est que nous risquons d'être ici plus longtemps et que nous dépenserons plus de ressources et subirons plus de souffrance humaine", a expliqué le général McKiernan.

    D'ailleurs, on apprend ce mercredi que quatre soldats de l'occupation dirigée par les Etats-Unis en Afghanistan, ainsi qu'un Afghan, ont été tués mercredi par l'explosion d'un engin piégé dans l'est du pays.
    C'est ce qu'a annoncé l'occupation sans aucune indication sur la nationalité et les circonstances entourant l'attaque qui porte le nombre de soldats des forces internationales tués dans le pays à au moins 210 depuis le début de l'année, selon un bilan établi à partir de chiffres officiels.

    Environ 70.000 soldats étrangers, dont 33.000 Américains, sont actuellement déployés en Afghanistan.

    Sur un autre plan, Gates devrait examiner de près les faits entourant un bombardement fin août par les Américains qui, selon le gouvernement de Kaboul et l'Onu, a tué 90 civils, a indiqué son porte-parole Geoff Morrell.

    Le commandant de l'Isaf, McKiernan, a par ailleurs annoncé avoir émis une directive révisée qui durcit les procédures du recours à la force létale, après le raid aérien du 22 août.

    Les relations entre Washington et Kaboul ont connu un net refroidissement depuis ce bombardement:. Karzaï a dénoncé vigoureusement le bombardement, tandis que son conseil des ministres suggérait qu'un nouvel accord devrait être négocié sur l'utilisation de la force par la coalition.
    Mardi, la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a condamné les pertes humaines parmi les civils en Afghanistan, soulignant que le mois d'août avait été le plus meurtrier depuis la chute des talibans à la fin 2001, avec 330 tués.

    Ce mercredi, au Pakistan, ce pays voisin de l'Afghanistan où la colère contre les violations des forces américaines est grandissante, le chef d'état-major américain a rencontré à Islamabad son homologue pakistanais .

    Ainsi, sur fond de vives tensions entre Washington et Islamabad après la multiplication des attaques américaines visant Al-Qaïda dans le nord-ouest du Pakistan, l'amiral américain Michael Mullen, arrivé à Islamabad mardi soir pour une visite annoncée publiquement au tout dernier moment, "s'entretient avec le chef d'état-major des armées pakistanaises le général Ashfaq Kayani", a indiqué un haut responsable de l'armée pakistanaise, sous couvert de l'anonymat.
    Personne n'a donné de détails sur l'entretien.

    L'amiral Mullen doit également rencontrer le Premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani.

    L'armée américaine, largement majoritaire au sein des forces internationales combattant l'insurrection des talibans en Afghanistan, tire presque quotidiennement depuis des semaines des missiles à partir de drones -avions sans pilote- dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan, frontalières de l'Afghanistan, où Washington est convaincu que les insurgés afghans et Al-Qaïda ont reconstitué leurs forces.

    Ces missiles tuent certes les groupes armés mais n'épargnent pas, presque à chaque fois, les civils alentours.

    Depuis peu, le Pakistan, pourtant son allié-clé dans sa "guerre contre le terrorisme", dénonce vigoureusement mais en vain, ces "violations" de sa souveraineté.

    Le ton est monté le 3 septembre quand, pour la première fois avérée, un commando des forces américaines a attaqué directement au sol un village des zones tribales, tuant, selon Islamabad, 15 civils, dont des femmes et des enfants.
    Washington n'a jamais commenté cette information mais ne l'a jamais démentie non plus.
    alterinfo.org -17 septembre 2008

  • Jessica Sebaoun-Darty assigne en justice...

    Les magazines people Voici et VSD font  l'objet d'assignations au tribunal de Nanterre pour des "photos  volées" du mariage de Jean Sarkozy à la mairie de Neuilly-sur-Seine, a-t-on appris, mercredi, de l'avocat de son épouse. Ces assignations pour "atteinte à la vie privée et au droit à l'image" sont des "actions personnelles" de Jessica Sebaoun-Darty, l'épouse du fils cadet du chef de l'Etat, a précisé l'avocat, confirmant une information du Parisien.
     
    Selon l'avocat, la première assignation, visant Voici, a été envoyée, mardi, au tribunal de Nanterre. "VSD fera également l'objet de poursuites et d'autres journaux sont dans le viseur", a-t-il ajouté. Aucune date de procès n'a été fixée pour l'instant. 30.000 euros de provision sur dommages et intérêts sont réclamés à Voici. "Toute somme accordée en réparation sera versée à une association", a précisé l'homme de loi.
     
    Cérémonie privée?
     
    Dans son édition du 13 au 19 septembre, Voici a diffusé une photo, prise durant la réception qui a suivi la cérémonie à l'Hôtel de ville de Neuilly, mercredi dernier. Dans son édition du 17 au 23 septembre, VSD montre, pour sa part, un cliché pris durant la cérémonie civile. Les deux titres appartiennent au groupe Prisma Presse.
     
    "Il y a des lieux publics qui peuvent devenir privés dans certaines  circonstances et voir leur accès réservé.Il s'agissait d'une cérémonie  privée, dont les photos n'étaient pas destinées à être publiées", a expliqué Me Ilouz, l'avocat de Jessica Sebaoun-Darty. Le mariage de Jean Sarközy, président du groupe UMP au conseil général des  Hauts-de-Seine, fait également la une des magazines Gala et Point de vue, cette  semaine.
     
    (Source LCI.fr - 17 septembre 2008)

    ..."qui peuvent devenir privés dans certaines circonstances": lesquelles? En cas de mariage dans une Mairie, les portes de celle-ci doivent rester ouvertes durant toute la cérémonie de mariage, et ensuite également!

    Une Mairie ne peut être transformée, par des ukases inconnus de la République, en un LIEU PRVE!

    Le mariage civil est une cérémonie publique à laquelle tout citoyen a le droit d'assister. Comme celui de pouvoir lire les bans publiés avant le mariage.


    Et les photographes ont le droit de prendre des photos des mariés et de l'assemblée! 

  • VIDEO Disparition d'Antoine - l'enquête piétine


    http://www.dailymotion.com/video/x6s1rq_antoine-debut-de-lenquete_news

    Le petit Antoine Brugerolle de Freysinette, 6 ans, habitant 1 rue des Fours à Issoire (centre-ville), a disparu. Toute personne qui aurait aperçu Antoine est priée de contacter la gendarmerie d'Issoire au 04.73.89.80.80, de composer le 17 ou le 112

  • VIDEOS Scarlatti (1685-1757)

  • CHARD

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  • UN SDF agressé par un vigile à la Gare RER de St Germain-en-Laye

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    Un agent de sécurité, âgé de 42 ans, a été mis en examen hier soir par un juge de Versailles. La justice lui reproche d’avoir grièvement blessé un SDF dans la nuit de samedi à dimanche dans la gare RER de Saint-Germain-en-Laye.

    Vers 1 h 10, les pompiers et la police sont appelés par un riverain. Un SDF, couvert de sang, âgé 48 ans, gît inconscient dans la cabine du photomaton de la galerie souterraine.


    « Il avait une importante plaie au tibia gauche », se souvient un policier. Le Samu prend en charge la victime et le conduit à l’hôpital de Poissy. Il est sérieusement blessé. Les policiers, qui connaissent bien les lieux, demandent à voir les images de vidéosurveillance.
    « Sur la bande, on voyait le vigile donner un violent coup de pied dans le tibia au cours d’une altercation », précise une source proche l’enquête. Aussitôt démasqué, l’homme est placé en garde à vue au commissariat de Saint-Germain-en-Laye.



    Lors de son audition, il raconte qu’il faisait sa ronde après le départ de la dernière rame de RER. Il a trouvé la victime endormie sur le quai et lui a demandé de quitter les lieux. Le vagabond l’aurait insulté. « Il a perdu le contrôle de ses nerfs avant de frapper le SDF alors qui était par terre », rapporte un enquêteur. La victime a été entendue mais elle donne des versions contradictoires sur l’origine de la bagarre. La RATP, contactée hier, précise que le suspect n’est pas un agent de la Régie. Il s’agit d’une société privée chargée d’assurer la surveillance de la gare. La RATP n’a fait aucun autre commentaire sur cette affaire.

    Dans la gare, les commerçants et les salariés sont étonnés par cette histoire. « Vous savez, à cette heure-ci, constate une salariée de la gare, il n’y a personne. Après le dernier train, on ferme les grilles. » Selon les riverains, la gare n’est plus comme autrefois un abri pour les vagabonds. « Avant, ils s’installaient là avec des matelas et des chiens, raconte une femme de 50 ans. Mais, aujourd’hui, on n’en voit qu’un ou deux traîner. »
  • Une nouvelle idée lumineuse de Borloo!

       INFO LE PARISIEN. Jean-Louis Borloo a une nouvelle idée pour décliner son bonus-malus : le ministre de l'Ecologie songe à l'appliquer aussi à la consommation d'électricité.

    Objectif : primer les ménages qui font tourner leur compteur en heures creuses et pénaliser les foyers les plus énergivores. Une première réunion sur le sujet a eu lieu lundi avec les professionnels du secteur.

        La mesure pourrait voir le jour dès 2010.
  • Auvergne: colère et détresse des éleveurs

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    Clermont-Ferrand le 16 septembre 2008

    Les éleveurs bovins et ovins du Massif Central, excédés par la baisse de leurs revenus, se sont rassemblés par milliers, mardi à Clermont-Ferrand, qu'ils considèrent comme la capitale de l'élevage en France.

    "Nous serons 20.000 aujourd'hui", avait proclamé au début de la manifestation Pierre Chevalier, président de la Fédéaration nationale bovine (FNB), la police faisant état de 13.000 manifestants.

    Les éleveurs répondaient à l'appel de la Fédération régionale des syndicats agricoles (FRSEA) du Massif central, des jeunes agriculteurs (CNJA) et des éleveurs de race à viande. La plupart étaient arrivés par autocars entiers de 25 départements.

    Le rassemblement, qui avait démarré vers 10H30 du côté de Montferrand, quartier limitrophe de la capitale auvergnate, s'est transformé une bonne heure plus tard en un cortège qui s'est ébranlé lentement vers la place de Jaude, au centre de Clermont-Ferrand.

    En tête de la manifestation, trois tracteurs roulaient au pas, suivis d'un énorme taureau rouge de race Salers. Les paysans, soutenus par quelques élus ruraux ceints de leur écharpe tricolore, ont défilé dans une ambiance bon enfant mais les slogans brandis sur des calicots en disaient long sur le climat d'amertume et de détresse : "la montagne est déprimée, ses enfants sont menacés", "pas de territoire sans paysans, pas de paysans sans revenus", "Cantal en danger, paysans révoltés".

    En signe d'encouragement, une jeune fille pose à sa fenêtre un panneau sur lequel est écrit : "fille de paysans soutient les éleveurs", récoltant quelques applaudissements.

    "Ca fait un peu chaud au coeur", estime un éleveur de vaches charolaises dans l'Allier. "12.000 euros par an, c'est le revenu moyen des agriculteurs des régions du centre, c'est inférieur à la moyenne nationale. L'écart de revenus des éleveurs est de 1 à 8 entre l'Auvergne et le Bassin parisien", déplore-t-il.

    Même son de cloche chez Annick Geneix, qui élève des moutons dans le Puy-de-Dôme et qui préside la Fédération départementale des éleveurs ovins (FDO): "je gagne en moyenne 700 euros par mois et encore, pour ça, il faut travailler dur".

    Depuis 1980, le cheptel ovin est passé de 13 millions à 8,5 millions de têtes, explique-t-elle. "Nous ne représentons que 35% de la consommation. Il y a trop d'importations de pays comme la Nouvelle-Zélande, qui ne sont même pas en Union européenne. Ce que nous voulons, c'est un rééquilibrage de 30 euros par brebis, qui nous mettrait au même niveau d'aide que pour la vache allaitante", ajoute Mme Geneix.

    "Nous sommes en plein désarroi et nous ne comprenons pas l'attitude des pouvoirs publics", explique Pierre Chevalier. "Nous représentons quand même la sécurité et l'autonomie alimentaire de l'Europe. Il y a un an, nous avons été les sacrifiés du Grenelle de l'environnement. Nous ne serons pas les sacrifiés du pouvoir d'achat", lance-t-il.

    Vers 13H15, les éleveurs avaient complètement investi la place de Jaude, sans incident particulier, hormis quelques feux de poubelles. Leurs représentants devaient être reçus à la préfecture dans l'après-midi. AFP. 16.09.08

  • Recensement des Roms en Italie

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    Les Roms sont furieux de l'aval donné par l'Union européenne au "fichage" des membres de leur communauté en Italie et l'ont clairement signifié lundi lors d'une grande conférence organisée par la Commission européenne à Bruxelles.

    Le financier George Soros s'est fait leur héraut au cours de cette conférence. "Je suis sérieusement préoccupé par le fichage des Roms en Italie. Je crains que cela ne devienne une norme de facto dans l'Union européenne", a-t-il dénoncé. Il a été fait "citoyen Rom" par un représentant de la communauté.

    "Le fichage ethnique devrait être illégal et j'espère que la Cour européenne de Justice établira ce fait", a-t-il lancé.

    May Bittel, membre fondateur du forum des Roms et des gens du voyage au Conseil de l'Europe, enfonce le clou. "Si on avalise la manière de faire en Italie, c'est toute l'Europe qui va suivre", a-t-il soutenu.

    L'intervention de M. Soros a suivi une brève allocution du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, qui a donné l'occasion aux représentants des Roms de lui signifier leur mécontentement après le feu vert donné par l'exécutif européen au recensement des membres de leur communauté en Italie.

    M. Barroso, embarrassé, a cherché à minimiser la décision de la Commission. "Vous dénoncez la discrimination ethnique. La Commission est tout à fait sur cette ligne", a-t-il assuré.

    Ses services viennent pourtant de donner leur bénédiction au recensement controversé des Roms en Italie, après que le projet final de Rome eut été un peu amendé, un recensement sur base ethnique ou religieuse étant exclu selon Bruxelles.

    "La situation dramatique des Roms ne peut être réglée depuis Bruxelles", a toutefois averti M. Barroso. "Les instruments pour créer ce changement sont dans les mains des Etats membres. Les politiques pour l'intégration des Roms sont de la compétence des Etats membres", a-t-il insisté.

    La présidence française de l'Union européenne, représentée par la ministre du Logement et de la Ville Christine Boutin, s'est engagée à soumettre des propositions d'actions concrètes en faveur des Roms lors d'un sommet européen en décembre.

    Une déclaration publiée à l'occasion de la conférence de Bruxelles va servir de base pour les travaux du sommet de décembre. Elle insiste sur un engagement contre toutes les formes de discrimination et sur la défense des droits de toutes les minorités.

    "Nous devons faire la preuve que les valeurs que nous défendons à l'extérieur sont vivantes chez nous et que nous sommes exemplaires en la matière", a affirmé le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner dans une déclaration lue en son nom.

    "J'espère que le sommet européen de décembre verra se concrétiser l'illégalité du fichage ethnique en Europe", lui a répondu depuis la tribune Soraya Post, présidente du réseau international des femmes Roms.

    Plus virulent, Valeriu Nicolae, représentant de l'organisation European Roma Grassroots, s'est demandé à quoi servait cette conférence.

    "Nous subissons aujourd'hui un gentil bla bla sur l'intégration, alors que cela fait 800 ans qu'on essaie de nous expulser d'Europe, et personne aujourd'hui ne nous a dit ce qui va être fait pour nous débarrasser des comportements anti-Roms", a-t-il lancé, ovationné par l'assistance.

    Représentante de la communauté Rom élue au Parlement européen, Livia Jaroka a rappelé que "les Roms font partie de la société européenne".

    Les Roms, peuple sans Etat, seraient quelque 10 millions en Europe et constituent la plus grande minorité ethnique de l'UE.

    AFP. 16.09.08