Les policiers de la sûreté départementale des Yvelines mènent, depuis hier matin, une enquête "délicate" sur une affaire de viol collectif. Une lycéenne de 18 ans a déclaré avoir été violée, samedi matin, dans un train entre les gares de Poissy et des Mureaux (Yvelines) par deux ou trois jeunes hommes. Traumatisée, la victime a déposé plainte, quelques heures après l’agression, au commissariat de Poissy.
Samedi à l’aube, de retour d’une soirée parisienne, la lycéenne prend le RER A à la station Châtelet, à Paris, et s’arrête en gare de Poissy pour rejoindre un train de banlieue et regagner le domicile de ses parents. Selon son témoignage, vers 7 heures du matin, elle monte dans la dernière rame où se trouvent six ou sept jeunes âgés d’une vingtaine d’années. Elle s’assied sur une banquette et branche son lecteur MP3. L’un des jeunes se serait alors approché d’elle avant d’essayer de lui arracher les oreillettes de son baladeur. Après cet incident, la jeune fille veut descendre à l’arrêt suivant pour changer de compartiment.
Mais, toujours selon ses déclarations, un membre du groupe se serait interposé puis l’aurait attrapée par le col. « Il m’a dit : Tu fais quoi ? Et on s’est embrouillés. Il m’a saisie à la gorge », déclare-t-elle sur procès-verbal aux policiers. La victime aurait alors porté des coups de pied à son agresseur pour lui faire lâcher prise. En vain. C’est à ce moment que ses complices l’auraient rejoint avant de donner des gifles à la jeune fille immobilisée au sol. « Toujours selon ses propos, ses agresseurs lui ont arraché ses vêtements, précise une source proche de l’affaire. Deux ou trois hommes l’auraient ensuite violée. » Lorsque le train arrive aux Mureaux, la petite bande descend, en prenant soin d’emporter le lecteur MP3, le téléphone portable et les papiers de leur victime.
« C’est une affaire gravissime », souligne le parquet de Versailles qui prend très au sérieux les déclarations de la victime présumée. Trois préservatifs ont été retrouvés dans la rame dans laquelle l’agression aurait eu lieu. La jeune femme, qui se serait beaucoup débattue, porte des ecchymoses sur plusieurs parties du corps. L’expertise médicale, pratiquée le jour des faits, établit qu’elle a subi des rapports sexuels très récents.
Les bandes de vidéosurveillance de la gare des Mureaux ont déjà été étudiées mais elles ne permettraient pas d’identifier les agresseurs... A quoi servent alors ces caméras?
Les enquêteurs de la sûreté, qui gardent à l’esprit l’agression antisémite inventée de toutes pièces, en juillet 2004, par une jeune femme dans le RER D, devaient aller récupérer, hier, d’autres vidéos à la gare Saint-Lazare à Paris. Par ailleurs, la police recherche tout témoin qui se trouvait dans le train au moment de l’agression ou qui aurait aperçu un groupe d’individus à la gare des Mureaux aux alentours de 7 heures du matin.
« Il nous arrive d’être abusés par des femmes déclarant avoir été violées alors que ce n’est pas le cas, confie un enquêteur.
Jointe hier, la mère de la jeune fille a sobrement confié que « son enfant voulait se reconstruire ». « C’est une épreuve très difficile. On la protège énormément, précise la maman. Elle essaie de positiver en se disant qu’elle est encore en vie… »
Le Parisien 21 avril 20O9
Elle a été violée et on ne la croit pas à cause d'une fausse agression antisémite!