"Mengele m'a volé mon rein": un survivant d'Auschwitz révèle pourquoi il évite
les médecins depuis 64 ans
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Des cardiologues viennent de sauver la vie d'un Israélien qui depuis 64 ans
refuse de voir un docteur - et ils ont appris quel était le terrible secret
de sa défiance à l'égard de la profession médicale.
Lorsque Yitzchak Ganon, 85 ans, s'est réveillé de son anesthésie dans un
hôpital de la région de Tel Aviv, on lui a annoncé qu'il n'avait qu'un rein.
"Je sais", a-t-il répondu. "La dernière fois que j'ai vu l'autre, il
palpitait dans la main d'un homme du nom de Josef Mengele. Lui aussi était
médecin."
Mr Ganon a révélé à sa famille stupéfaite la raison pour laquelle il
n'avait jamais vu un docteur depuis qu'il avait été libéré du camp de la
mort d'Auschwitz en janvier 1945. Aucun d'eux n'était au courant des
souffrances qu'il y avait endurées là-bas entre les mains du célèbre
Mengele.
Juif grec, il avait été déporté à Auschwitz en 1944 en même temps que sa
mère, son père et cinq frères et soeurs. Son père était mort pendant le
trajet, sa mère et ses frères et soeurs avaient été gazés quelques heures
après leur arrivée.
Mais, lui, il avait été choisi par Mengele, le médecin diabolique qui se
présentait à l'arrivée de chaque convoi pour pouvoir prélever des cobayes
humains pour ses expériences atroces.
Une fois son bras gauche tatoué du numéro 182558, Mengele - que ses
victimes appelaient "l'Ange de la mort" - avait fait attacher Mr Ganon sur
une table d'opération:
"Il a plongé son couteau dans moi, sans anesthésie", a dit Mr Ganon. "La
douleur était indescriptible. Je sentais chacune des entailles du couteau.
Et puis j'ai vu mon rein qui palpitait dans sa main. J'ai crié comme un fou,
j'ai crié cette prière: 'Ecoute, O Israël: le Seigneur est notre Dieu, le
Seigneur est un...' Et j'ai prié pour que vienne la mort, afin de ne plus
subir une telle souffrance."
Mais Mengele, qui voulait trouver comment cloner des surhommes SS
parfaits pour son Führer, n'en avait pas fini avec lui.
"Après l'opération on ne m'a pas donné d'antidouleur et on m'a mis au
travail", dit-il. "Je nettoyais la pièce derrière les opérations sanglantes
pratiquées par Mengele."
Six mois plus tard, Mengele l'a rappelé. On le plongea dans un bain d'eau
glacée que Mengele venait observer par intermittence: il voulait voir
comment fonctionnaient ses poumons.
"Puis j'ai été sélectionné pour le gazage parce que mon corps ne leur
servait plus à rien", dit-il. Un matin, il était le 201e à être envoyé à la
chambre à gaz - mais au bout de 200 personnes la pièce était pleine: "C'est
ce qui m'a sauvé la vie", dit-il. "Et on m'a renvoyé au camp."
On le renvoya en Grèce quand Auschwitz fut libéré, il retrouva un frère
et une soeur qui avaient survécu aux rassemblements des SS, et il émigra en
Israël en 1949.
Les membres de sa famille s'étaient toujours étonnés de sa réticence à
consulter un docteur au cours des années. Chaque fois qu'il avait un rhume,
une infection, une ecchymose, une coupure ou quelque maladie, il s'en
débrouillait tout seul. Sa femme raconte: "Quand il était malade, il disait
qu'il ne l'était pas, il prétendait qu'il était seulement fatigué."
C'est alors qu'il a été victime, il y a un mois, de cette attaque
cardiaque et que cette visite obligatoire révéla le secret qu'il avait gardé
en lui pendant si longtemps.
A présent qu'il a un stimulateur cardiaque, il dit: "Je crois bien que
j'ai trompé la mort une seconde fois. Mais cette fois ce sont les médecins
qui me sont venus en aide au lieu du contraire."
Mengele s'est enfui après la guerre en Amérique du Sud et a reçu pendant
des années le soutien de sa riche famille et de ses vieux camarades nazis
avant de se noyer au Brésil en 1979 à la suite d'une attaque cérébrale au
cours d'une baignade.
Daily Mail -11 décembre 2009