Devant l’Assemblée nationale constituante tunisienne, François Hollande a répété que « l’islam est compatible avec la démocratie ».
Si François Hollande le dit, c’est que cela doit être nécessairement vrai. Car il est assez difficile, de nos jours, de contester que notre président, assumant pleinement sa position de missionnaire de la République irréprochable, a la foi. Indubitablement. Non seulement la foi occasionnelle, celle du dimanche ou celle du vendredi sur la place publique. Mais aussi la vraie foi. La foi puissante. Celle qui fait bouger les montagnes, inverser les courbes du chômage, réduire le déficit, surnager sa cote de popularité, la foi qui, à défaut de changer l’eau en vin, change les garçons en filles et les filles en garçons. La foi qui lui permet d’affirmer publiquement et pudiquement que « l’islam est compatible avec la démocratie ».
François y croit fermement, et ce ne sont pas ces nauséabonds réactionnaires de coptes en Égypte, de chaldéens en Irak, de syriaques en Syrie, ces fascistes de souchiens exclus des territoires perdus de la République, les chrétiens du Nigeria ou les mécréants d’Arabie saoudite dont le seul péché mortel est de s’être trouvé en minorité au sein d’une société majoritairement musulmane, qui oseront contredire son homélie.
Et tant pis si la Cour européenne des droits de l’homme, dans un arrêt du 31 juillet 2001 confirmé en 2003, a affirmé que « la loi islamique est incompatible avec la démocratie et les droits de l’homme ». Mais l’islam et la loi islamique, ce n’est pas la même chose, c’est sûr !
Depuis le miracle de son intronisation et l’avènement de ses quinze commandements, tout porte à croire que François est un messager. C’est d’ailleurs comme cela que nous l’avaient représenté inlassablement ses disciples, le cheptel des journalistes, ces apôtres qui n’ont cessé de prêcher pour sa venue. Un devin dont on ne comprendra probablement l’action que bien plus tard, peut-être après 2017. Et avec les résultats des sondages, on a effectivement tendance à croire que François Hollande n’est certes, toujours pas, prophète en son pays.
Mais François Hollande est chef en l’état. Un chef adepte des thérapies « Lourdes » dont on peut qualifier la foi, à ce stade de son pontificat, de béate.
Raison pour laquelle il ne faudrait dorénavant peut-être plus l’appeler Monsieur le Président, mais Votre Béatitude.
Habemus praeses.
Pierre Mylestin
BOULEVARD VOLTAIRE