Enorme soulagement à Cambon, près d’Albi, quand les habitants de ce petit village du Tarn ont appris que Paulette Rolland, 86 ans, avait été retrouvée saine et sauve après avoir passé une nuit à la belle étoile par - 3 ou - 4 o C. Hier, cette grand-mère se remettait doucement de sa mésaventure dans une clinique d’Albi.
« Elle était piégée comme dans des sables mouvants »
C’est lundi vers 7 h 30 que Charlette, la fille de Paulette Rolland, s’aperçoit de la disparition de sa mère. Celle-ci vit seule depuis le décès de son mari, non loin des domiciles de ses enfants. Sur la table de la cuisine, un bol de café et du boudin laissent deviner que Paulette a pris son petit déjeuner, puis est sortie alors que le jour n’était pas encore levé. L’octogénaire avait l’intention d’aller tailler une parcelle de vigne.
Très rapidement, une vingtaine de gendarmes entame les recherches. Une équipe cynophile de Toulouse arrive en renfort. Puis, dans l’après-midi, un hélicoptère survole le village et les environs. « On espérait la repérer grâce à son chapeau rouge », explique le lieutenant Jean-Claude Marangon. Mais à la tombée de la nuit, le dispositif est levé sans que l’on ait retrouvé la moindre trace de la disparue. Le lendemain, avec l’aide d’une quinzaine de personnes du village volontaires pour participer aux recherches, celles-ci reprennent sur un périmètre élargi. Vers 10 h 30, Alexandre reçoit un appel sur son portable : sa grand-mère vient d’être retrouvée vivante, dans un bois, à quelques centaines de mètres du village. La veille, les recherches avaient été stoppées tout près de là en raison de la nuit qui tombait… L’endroit est assez abrupt. L’octogénaire a-t-elle glissé ? Elle a été retrouvée enfouie sous des broussailles et des branchages d’un mètre de haut. « Elle était piégée comme dans des sables mouvants, raconte son petit-fils, mais c’est sans doute ce tapis de feuillage qui lui a évité d’avoir le corps en contact avec le sol froid et mouillé. »
««Ma grand-mère est une vraie force de la nature »
Sauf que Paulette Rolland était alors totalement invisible. C’est en ayant l’attention attirée par un lapin qui entrait dans la garenne, qu’un habitant du village a aperçu une tête qui bougeait sous les branchages. « Ma grand-mère est une vraie force de la nature, mais sa résistance dans cette aventure reste pour moi un miracle », souffle son petit-fils Alexandre qui tient à remercier les gens de Cambon pour leur solidarité. Le lieutenant Marangon avoue lui aussi sa surprise et son admiration : « Franchement, je ne m’attendais pas à la retrouver vivante. » En souriant, il ajoute : « Ces anciens, ils ont, comme on dit, la couenne dure. J’ai dit à mes hommes : La même chose serait arrivée à l’un de nous, on serait au cimetière ! » Et de conclure : « Cette famille va pouvoir fêter Noël sereinement. »