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Alors qu'il effectuait sa quatrième et dernière visite de président américain en Irak, George W. Bush a été victime d'un lancer de chaussures rageur. Comme en attestent les images de la télévision MSNBC , un journaliste irakien a jeté, sans l'atteindre, deux chaussures sur le président au moment où ce dernier serrait la main du Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, dans son bureau à Bagdad.
Nouri al-Maliki a esquissé un geste de protection du président américain qui n'a pas été touché. Les services de sécurité irakien et américain sont restés interdits un instant, le temps pour les autres journalistes de se précipiter sur leur confrère et de l'immobiliser.
Le journaliste irakien, Mountazer al-Zaïdi, de la chaîne sunnite et anti-américaine al-Bagdadia qui diffuse à partir du Caire, a été évacué de force par les services de sécurité irakiens et américains, en criant à l'adresse de George W. Bush : «Vous êtes responsable de la mort de milliers d'Irakiens».
Le président américain a d'abord souri, puis a repris un visage sérieux en voyant le nombre d'agents mobilisés.
«Ne vous inquiétez pas. Merci de vous excuser au nom du peuple irakien. Cela ne m'a pas dérangé. Et si vous voulez tout savoir, c'était une chaussure de taille 10 (44 en taille française, ndlr)», a ironisé M. Bush...
Interrogé ensuite par un journaliste américain, George W. Bush a assuré qu'il n'avait «pas ressenti la moindre menace». «Et alors, cet homme a jeté une chaussure sur moi ? C'est une manière d'attirer l'attention», a-t-il ajouté.
Dans la culture arabe, pourtant, être qualifié de «chien» ou se voir lancer une chaussure est l'insulte suprême.
Des traces de sang étaient visibles ensuite à l'endroit où le journaliste a été emporté par les agents de sécurité.
Durant ce voyage d'adieu, M. Bush a tiré un bilan plutôt optimiste de la situation: «La guerre n'est pas finie, mais avec la conclusion des accords (de sécurité entre l'Irak et les Etats-Unis), le courage du peuple et des soldats irakiens, des militaires et du personnel civil américains, nous sommes résolument sur la voie de la victoire», a-t-il affirmé, justifiant une nouvelle fois l'intervention armée lancée en mars 2003. «La tâche n'a pas été facile mais elle était nécessaire pour la sécurité américaine, l'espoir des Irakiens et la paix dans le monde», a-t-il déclaré à l'issue de sa rencontre avec son homologue irakien Jalal Talabani.
L'accord bilatéral irako-américain, paraphé par M. Bush, fixe le cadre du retrait total des 146.000 soldats américains d'Irak d'ici la fin 2011. Il mettra donc fin à huit ans de présence militaire en Irak.
Plus de 4 200 militaires américains et des dizaines de milliers d'Irakiens ont été tués pendant cette période qui a vu la chute du président Saddam Hussein.
Elu, Barack Obama a réitéré sa promesse de campagne de faire rentrer les soldats en seize mois à partir de la passation de pouvoir, le 20 janvier.